Midi passé, mon estomac gargouillait.
Oui, c'était indéniable : il fallait que je mange. Quand manger, quoi manger, ou manger. La dernière question ne se posait finalement pas : j'était chez moi, autant manger sur place. Ensuite, la première ne se résoudrait qu'avec la seconde : il était donc d'importance capitale que je sache quoi manger, dire d'examiner ma faim et donc de préparer en proportion. (hum, oui, manger, chez moi, c'est tout un art)

Hic, c'est que je n'était pas des plus doués pour la cuisine, et que mon père -mon abruti de frère, aussi- étaient tout deux partis en mission. Cela voulait dire en gros : « Jey, débrouilles-toi toute seule. ». Je descendit de ma chambre, direction la cuisine, ouverture des placards ; aucune conserve, rien. Et dans le frigo ? Rien pour satisfaire suffisamment ma faim, si ce n'est des nouilles sans assaisonnements et sans légumes. Je me résolus enfin à sortir mon porte-monnaie et partir taxer de la nourriture chez un marchand de bouffe. Minutieusement, je comptais les ryos qui me restait, et c'était peu convaincant.

Je décida malgré tout de m'avancer vers la porte d'entrée, sans trop de conviction. Je l'ouvris, sortis de la maison, et la referma.
Après avoir fouillé de fond en comble toutes mes poches et des endroits plus intimes susceptibles de contenir mes clés dans mes vêtements, impossible de mettre la main dessus. Allons bon, ce n'était réellement pas mon jour. Je repris la poignée en main, et ré entra chez moi. Je regardais partout autour de moi, mis ma chambre en quarantaine mais impossible de trouver ces foutus clés. J'allais finir pas devenir folle et criait de désespoir -et de faim- au travers de la maison. Incroyable, ça ! Quand est-ce que mon père va décider de m'apprendre cette fichue technique pour retrouver n'importe quoi avec mes insectes ?

Dans ma crise, je ne pus remarquer le fait quelqu'un m’appelait depuis cinq bonnes minutes déjà. C'était mon père, qui venait de rentrer de mission.
« Déjà ? » me dis-je. Enfin, je descendis avec grande hâte lui dire bonjour. Il avait un bandage qui recouvrait toute la partie inférieur de son visage, et parlait faiblement.

« Mon Dieu papa ! Qu'est-ce qui t'es arrivé ? Tu n'es pas blessé, j'espère ? »

« Non, ne t'inquiètes pas, tout va bien.
On m'a lourdement frappé au visage, et j'ai du me faire recoudre une lèvre. Enfin, de ce fait, j'ai du rentrer plutôt de mission, mais ne t'inquiètes pas, j'ai pensé à toi, et j'ai ramené à manger ! »

Il sortis de son sac des friandises fraichement acheté du glacier, et m'en donna une.

« Hum, menthe bleue, mon parfum favoris ♥ »