Quelle véritable raison avait poussé cette étrangère à venir s’échouer vers Suna ? Voici la première question que se posa la rose des sables, lorsqu’on lui parla d’une jeune femme qui désirait rejoindre Suna. Sans plus attendre, Temari posa une question dite de routine. Pour une fois, la jeune femme n’avait pas montré d’intention hostile. Mais cela ne voulait pas non plus signifier qu’elle était niaise au point de se laisser facilement abuser. Loin de là, elle n’était pas ce genre. Elle avait appris à se méfier de tout. Elle était prudente, mais le cas qui se présentait à elle, était des plus étranges. En effet, la jeune femme dont on lui parla, venait de Kusa. En voila un village très éloigné du pays du vent, se dit Temari. Qu’est-ce qui avait véritablement poussé cette demoiselle à venir à Suna ? C’est vrai, il y’avaient d’autres villages aux alentours, plus accueillants que Suna, c’était indéniable. Personne ne pouvait dire le contraire. Suna était très strict en ce qui concernait les entrées d’étrangers dans leurs territoires. Et c’était désormais devenu encore plus restreint après l’assaut de Kiri. Ne voulant courir aucun risque inutile.

Plusieurs questions trottinaient dans l’esprit de la rose des sables, qui était très intriguée par le choix de cette demoiselle nommée Kanna Mikio. Cette dernière avait l’air de ne pas être le genre de personne à problème, du moins, au premier coup d’œil, mais quand même. Rien ne pouvait assurer que cette apparence qu’elle brandissait n’était pas une feinte pour pénétrer dans le village et profiter d’une inattention, pour conspirer contre le village. Après avoir connu Anjii, Temari savait à présent que rien n’était jamais ce qu’on s’imaginait et que sous une simple roche, pouvait se dissimuler une anguille. Et puis se méfier de l’eau dormant, n’était jamais une mauvaise chose. Rien n’était jamais certain dans le monde shinobi, cela Temari ne le savait que trop bien. Elle avait côtoyé plusieurs situations plus ou moins biscornues, pour ne pas oublier qu’une telle chose était véridique. Et ça se vérifiait encore et encore… S’étant quelque peu égarée dans ses pensées, la jeune femme reprit rapidement le fil des choses, lorsqu’elle entendit la demoiselle commencer son discours sur la raison qui l’avait poussé à choisir Suna et pas un autre village.

Elle débuta sa phrase respectueusement par une salutation, demanda ensuite à Temari si elle avait le contrôle de la garde ? La jeune femme la toisa du regard, sans pour autant répondre à la question, qui même si elle avait voulu, elle n’aurait pas put le faire. En effet, la demoiselle ne s’arrêta pas pour écouter la réponse de Temari, elle continua dans sa lancée. Elle fit par la suite, ce qui semblait être une glorification. Pour elle, si on avait laissé Temari l’atteindre si facilement, c’était parce qu’elle était forte. La jeune femme ne changea pas d’attitude et écouta attentivement la suite, avant que ça n’arrive à ce qu’elle désirait vraiment entendre. Elle déclina son identité en premier lieu, puis présenta son katana, en le désignant comme étant son précieux ami ainsi que son bras droit. Rajoutant que sans lui, elle ne serait pas là. C’était très captivant tout ça, Temari n’avait rien à redire. Elle pouvait bien apercevoir que cette Mikio n’était pas une personne insignifiante. Elle dégageait quelque chose qui n’était pas négligeable, Temari ne pouvait pas vraiment dire quoi sur le coup, mais elle le sentait au fond d’elle. Ça en était presque effrayant sur le coup, maintenant qu’elle y réfléchissait.

Tout en écoutant la suite de l’allocution de Mikio, Temari entrecroisa ses bras. Elle buvait chacune de ses paroles, pour ne pas en louper une seule partie. Mikio expliqua qu’un jour, elle rencontra une kunoichi de Suna, qui avait participé à un tournoi et qu’elle lui avait donné envie de l’affronter. Mais que malheureusement pour elle, leur combat s’était soldé par sa défaite à elle. Et qu’aujourd’hui, elle était venue à Suna pour à nouveau rencontrer cette personne et se battre avec. Elle était donc venue ici pour une revanche ? C’était très respectable ce qu’elle disait. Cette Mikio, elle avait tout à fait l’état d’esprit que Temari louangeait, c’était certain. Pour clôturer son discours, elle déclara que quelqu’un comme elle, pourrait être d’une grande aide pour Suna, car elle possédait une forte connaissance des politiques environnantes et qu’elle avait beaucoup voyagé. Elle demanda ensuite si Temari avait peur d’elle et si elle était hésitante ? Temari resta bouche bée un petit moment après les questions de Mikio. Elle crut tout d’abord que les deux questions étaient une plaisanterie, mais à y regarder de près, elles n’en étaient point. Mikio était bien sérieuse dans ses dires et aucune frivolité n’apparaissait sur son visage.

Temari avait prit le temps de bien étudier les nombreux mouvements de la demoiselle, ainsi que la tonalité de sa voix, pour s’assurer qu’elle ne mentait pas. Et elle ne remarqua rien d’inhabituel, elle avait un ton posé, une voix très agréable entendre et n’avait effectué aucun signe montrant qu’il y’avait mensonge derrière ses dires. Malgré tout, Temari avait une certaine appréhension, elle ne savait pas vraiment pourquoi. Sans doute parce qu’elle avait appris, dernièrement, que les personnes 100% honnêtes n’existaient pas. Quoi qu’il en soit, n’ayant rien à reprocher à cette demoiselle, qui était venue jusque là pour accomplir une tâche honorable, elle ne voyait pas l’utilité de la bloquer. Quoi que…

« On n’est jamais trop prudent dans la vie, vous savez ? Ne vous étonnez pas que je soies hésitante à votre égard. Et pour répondre à votre question, vous ne me faites pas peur. A moins que votre question veuille dire que je devrais avoir peur de vous, je ne vois aucune utilité de vous craindre. Vous ne m’avez pas l’air d’avoir de mauvaises intentions. Vous avez plutôt l’apparence d’une personne vigoureuse. Sachez que cela est une qualité que je respecte beaucoup chez un shinobi, quelle que soit son origine. »

Temari toisait la demoiselle avec une attitude totalement détachée. Elle ne la craignait en aucun cas, ça pouvait se voir. On pouvait même lire derrière son visage flegmatique, qu’il y’avait quelque chose ressemblant à un respect. Les dires de la demoiselle avaient réussi à toucher la profondeur de la rose des sables. Pas au point qu’elle l’invite à siroter du thé, mais enfin parti comme c’était, elle lui proposerait certainement d’aller rencontrer le nouveau Kazekage. Son impartialité prévalait plus que celle de Temari et son jugement serait certainement l’absolutisme. Temari ne voulait pas faire de bêtise, ni quoi que ce soit qui déboucherait vers un conflit quelconque. C’est pourquoi, elle commença tout doucement à réfléchir de plus en plus à ce qu’elle devait faire dans cette situation. Elle plaça délibérément sa main sous mon menton, pour montrer qu’elle réfléchissait. Examinant en même temps la réaction de Mikio.