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![Distraction. [Mission.] Empty](https://2img.net/i/fa/empty.gif) |  Sujet: Distraction. [Mission.] ![Distraction. [Mission.] Icon_minitime1](https://2img.net/i/fa/m/icon_minitime1.gif) Mar 8 Mar - 2:39 | |
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Isolation.
Garde silencieuse, il était là, observait. Calme serein, nécéssité traître. Besoin d'apaisement. Il était là, mirait les allées et venues. Muet. Lorsqu'il les voyait, les sentait passer, un frisson lui parcourait l'échine. Simple. En soi, son travail n'était guère fatiguant. Juste, sensation d'exaspèration. Il n'aimait pas. Que peu ce qu'il était en train de faire. Surveiller. Contrôler. Alors que nul n'en avait besoin. Son travail, une perte réelle de temps. Un temps qu'il aurait pu passer à s'entraîner. À s'occuper de l'invité installé entre ses murs. À s'occuper de ses beautés de fer, de cuivre, de bronze, de bois de chêne, de hêtre, de houx, de saule, soudées, cousues, taillées, sculptées, gravées, usées, transformées, découvertes, huilées, rongées, puis finalement créées. Ce qu'il était, en réalité, en train de faire. Pas de temps à perdre. Tandis qu'il mesurait la légalité de toutes les cartes de visites pénétrants l'enceinte du village des nuages, il polissait les fentes buccales épineuses de la dernière-née. Le corps fragile et sain d'un jeune garçon. À première vue, rien d'exceptionnel. Aucun détail notable. Et pourtant, tout comme ses autres compagnons inanimés, cet enfant d'érable serait a fortiori l'une des plus redoutables armes du marionnettiste. Il serait envenimé du bout des ongles jusqu'à la pointe des lèvres. Piquant des avants-bras au nombril. Agile aussi bien sur les membres inférieurs que supérieurs. Il serait contorsionniste en plus de robuste. Il serait redoutable en plus de salvateur. Il serait le plus élaboré de tous, cependant, pas le plus expressif. En effet, cet enfant n'était pas charmant le moins du monde. Au contraire, il était même affreusement laid. Ses yeux transpiraient le néant. Il n'y avait rien, en ces perles charbon. Ni rictus sous-entendu, ni pleurs dissimulés. Il était vierge. Il était neutre. Phobie des sentiments, il avait choisi de s'en défaire. Et d'une certaine façon, sa décision n'était pas immature, irréfléchie, ou même absurde. En soi, il était le plus intelligent. Mais cela, il n'y avait que peu d'âmes assez philosophes pour le comprendre. Le Scorpion le mira une dernière fois avant de le ranger sous sa table d'observation. Les deux jeunes kunoishi avaient été patientes jusqu'ici, mais finissaient par cèder. Il leur rendit leur laisser-passer après les avoir cacheté du sceau des nuages. Elles lui jetèrent un dernier regard aguicheur avant de dépasser le seuil des portes massives. Ainsi donc était consitué le travail de réceptionniste. Le natif du Sable s'en trouvait gêné. Ce type d'attrait le laissait physiquement de marbre, mais réveillait chez lui après choc une honte insatiable. Comme s'il ne méritait pas cette attention. Comme s'il ne devait pas la reçevoir. Enfin, d'entre ses lèvres muettes s'échappa un soupir à fendre le coeur des Diables. L'ennui, l'ennemi le plus redoutable, le plus infâme, pour les artistes. - ... Mmh.Sourd et aveugle à ces provocations, le voyageur suivant s'enticha de ses cheveux sang et de ses yeux affabulateurs. Une femme. À nouveau, une femme. À en croire le symbole ornant son front, une combattante des roches. Ce qu'elle venait faire ici, à en croire sa lettre, rejoindre des membres de sa famille. Ou plutôt, trouver un fiancé digne de ce nom, aux vues des iris passionnés qu'elle offrait au Scorpion. Il baissa les yeux, lu en travers les raisons de sa venue, approuva les motivations, la laissa entrer. La supplia indirectement de lui rendre sa paix vitale. Elle s'en alla, le saluant de sa voix suave et enchanteresse. Il demeura plus stoïque que sa dernière création. Mourut sur-le-champ. Les pas, les cris, les rires, les retours, les crissements des sandales contre les graviers des marches, les effusions de joie quant à la fin de mission de son mari, de son fils, de son frère. Tous les motifs étaient valables. On ne pouvait refuser l'entrée à de pareils sourires, à en observer les attitudes déplacées de certains ninja chargés des fouilles ou des vérifications des permissions, toujours en faveur des demoiselles les plus dénudées. Celles-ci même qui s'aventuraient autour du jeune homme las, végétant, les jambes repliées sur sa chaise inconfortable, priant le ciel bas de le sortir de cette miséricorde qu'il ignorait mériter. La routine se poursuivit jusqu'à l'heure sacrée du repas. Tous s'étaient regroupés autour d'une grande table de bois avec chacun leur bol de soupe chaude, leurs nouilles fumantes et résurectrices les conviant à les dévorer au plus vite. Lui s'était réfugié sur l'une des branches les plus hautes et les plus solides d'un chêne mort. Il taillait avec précision chaque phalanges du pantin, de sorte à le rendre le plus souple possible. Il prenait vie au fur et à mesure de sa progression. La pause close, ils reprirent leur activité de la journée. Le Scorpion bénit les dieux de n'avoir été convoqué qu'une unique fois pour accomplir cette tâche fastidieuse de gardiennage. Des femmes. À chaque nouveau passage, des femmes. Et ces femmes étaient toujours fortement libertines. Toujours. Puis elles s'échappaient, hirondelles volages, laissant leurs plumes infecter les séquelles profondes de la constellation aux quinze brillantes. L'ennui devenait mortel. Il n'allait pas y résister bien longtemps encore. Puis, un groupe d'enfants. De jeunes ninjas. Le maître marionnettiste s'amusa à les regarder. Ils semblaient heureux de voyager. Ils venaient des feuilles. Ne semblaient point affectés par la hauteur environnante, par le climat variable, par l'escalier interminable qu'ils venaient de franchir. Tant mieux pour eux. Etrangement, le Scorpion ne sembla pas les exècrer. Il valida leur autorisation, celle de leur tuteur, et leur permit d'entrer. C'est ce qu'ils durent faire. Sans compter l'intervention ridiculeusement vaillante de la seule fillette présente. Elle découvrit le dernier-né, tant bien que mal caché sous le poste d'observation. Le couteau utile à la sculpture déposé sur la devanture du stand. Elle ne se laissa point avoir, quémanda auprès du jeune homme du Sable une démonstration. Despotique, il ne su refuser.
Invocation. La marionnette aux longs fils d'or se meut avec la grâce d'une flamme au creux de la main. Le souffle luxueux n'amène qu'une nouvelle peine. La laisser sortir. Tout ce qu'elle souhaitait. Et devant les yeux ébahis du public distrait, la belle créature mystique s'enivra du pouvoir des étincelles. Perfectionnée, elle esquissa ses mouvements de danse dans la plus parfaite coordination. Index droit et majeur gauche en arrière. Courbe du dos raffinée. Révérance. Explosion caractèristique. Son art à elle. À lui. Applaudissements. Il ne su guère la raison de ces ébats. Il les laissa à leur rêverie. Et quand l'artiste allait défaire ses câbles de chakra et redonner la mort tant espèrée à sa princesse, les petites mains tremblantes des plus jeunes allèrent se déposer sur son pantalon. Ils en redemandaient. Beaucoup trop. Soupir. Un oeil patient en direction de ceux qui s'occupaient de la mission. Ils acquiecèrent d'un hochement de tête commun.
Ainsi, l'artiste pu vivre toute une journée de sa princesse aux cheveux amaryllis, aux pupilles nuancées superstition et dedrombium, et à la peau de lys.
Et les visiteurs furent ravis de le voir heureux de la sorte.Bouquet. |
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