Sujet: Re: Stupide. [P.V Sasori] Mer 25 Mai - 18:47
To live, to breath.
Héros.
Blanc. Un monde de gel. Une étendue vaste, plaine désertique à en perdre la vue. quelques bosses, quelques creux. Une anecdote intemporelle. L'horizon à perte de vue. Le Soir répandu sur les cieux tel un voile fin recouvrant le doux visage du nourrisson agressé par les ultraviolets artificiels. Comme s'il n'était qu'un pauvre petit pion perdu sur un échiquier de cristal. Une croyance immorale en la pureté de ce sol épuisant. Les pointes hautaines et méprisantes se riaient de son statut de Lumière dans ce champ noyé par l'obscurité salvatrice. Les pâles rayons de la lune inondait ces terres neutres. Bourreau élégant, il aposait sa lueur comme une caresse sur le monde. Si Astre Divin brûle, Astre Déchu panse. Pas un nuage. Nez en l'air. Ses pieds s'enfonçaient à chaque pas. Sol bourbeux et difficile à manier. Enfer. Soigne et libère, soigne et découvre, découvre et protège. Beauté d'un art incarné par la verticale funèste. À son apogée, le médecin stellaire contemple la toile de maître qui s'offre à lui. Son rire n'en est que redoublé lorsqu'il l'aperçoit, errant seul et sans artifice, au milieu de ce champs de Belles de Nuit. Les ombres le menaçaient. Le silence l'implorait. Ses yeux plongés dans la pénombre de ce paysage rural croient à une quelconque forme d'orinomancie. Cortex préfrontal à l'envolée, peau de nacre en rut. Le ciel s'écroule sur ses épaules. Son corps s'enfonce dans les labyrhintes de Dédale. Ce qu'il sait, que les géantes l'encerclant ne sont que de vulgaires Tours. Feinte aisée. Puis, la glace. Sur les parois internes, un monde reclu, ailleurs. Arcanes lunaires, les six mondes de la métempsychose. Les aiguilles s'alarment. Les stalactites ne fondent pas. Les seuls bruitages audibles, les ridicules esquisses de torrents longeant en fines gouttes les pieux d'hiver. En ce monde où la communion avec l'étranger est inconnue règle une ambiance de mort. Il n'y a pas d'odeur. Pas de couleur. Cinéma en noir et blanc. Nez en l'air. Il ne distingue rien de plus. Rien de plus que ces gigantesques roches empilées les unes sur les autres et leurs monts à leur paroxysme. Rien de plus que cette tâche d'or noir étendu sur l'intégralité de la surface aérienne. Rien de plus que cette Reine lumineuse et à sa solde ses milliers de courtisants. Croyances. Tout donner pour la trouver. La source. La source. La lande rocheuse traversée. À sa sortie, un aveuglement presque total. Une étendue parfaitement blanche. Un blanc sordide. Un blanc omniprésent, omnipotent, omniscient. Quelques branches aliénées par la teinte stérile. Une ordure par centaine. Un nacre, qui le fait frémir. Un frisson qui lui parcoure l'échine. Dépourvu de tout apparats nuisibles, il est presque aussi funèbre que le paysage. Une larme de douleur fendit son épiderme insensible. Ses dents n'arrêtaient pas de claquer. Elle gela dès qu'elle sortit de l'oeil. Il faisait un froid sans équivoque. Il se pétrifiait sur place. Alors, il ne s'arrêtait sous aucun prétexte, bercé par la chaleur de la source tant espèré. La magnificence exquise d'une telle contrée est accentuée par son climat pôlaire. Ses sculptures de glace naissent d'une inspiration moindre et mutent en oeuvres d'art. Le lac qu'il se plait à traverser, n'est qu'une patinoire. Un seul pas suffit pour traverser toute la nappe. Le tapis poudreux sur le sol le couvre de tous les bruits suspects. Il n'est qu'une âme errante dans le cosmos hivernal. Un pion qui après avoir brandit les armes vers la garde se presse pour découvrir la tanière de la Reine. Il oublit la dryade, restée au pays. L'aventure arctique n'est pas dans ses souhaits. D'autres sources pourraient être sur leur route, après tout. Cependant, celle des monts enneigés serait la plus rayonnante de toutes. Une galaxie en noir et blanc. Un univers en deux teintes. Paisible, complainte du bien-être indemne et certain, adulée dans la cruauté de sa xénophobie. Un monde qui, sans barrières ni misères, évolut à son rythme. N'évolut pas, ne change jamais. Le temps n'a plus lieu. Les ténèbres éternelles. La splendeur d'une rondeur parfaite et d'une pâleur opaline. Le calme d'une option sourde et muette. L'apaisement d'un ciel plongé dans un cauchemar frigorifié, un ciel à l'unique variation ébène. Un climat mortel. Le vide apporté par le blanc à perte de vue, l'alienation rétinienne. Une vague glacée, sobre, obscure. La sublimatie d'une science anatomique à perte de vue, tant les ossements entre les murs de pierres prolifèrent. Le cimetière des solitaires suicidaires. Des rêveurs invétérés. Des déments, des insanes cliniquement dangeureux. Médicalement foutu. Blanc, noir. Noir, blanc. Et un infime atome, une toute petite molécule trainant les pieds, dénuée de tout intérêt, arrivé ici l'on ne sait pas quelle volonté démoniaque. Cette chose qui, dans sa plus grande miséricorde, s'est plu à pervertir le décor. Un corps étranger. Une nuisance infâme. Cette toile aurait pu se vendre des millions, des millards, si seulement le peintre maladroit n'avait pas par inadvertance plongé son pinceau dans l'aquarelle carmin. Un point, qui a tout gâché. Deidara hurla son désespoir, s'empara de la toile violée et la déchira contre le mur. Il l'avait trouvé, la source. À la sortie d'une forêt, il suffisait de poursuivre l'ascention du flanc de la dune de neige. Elle faisait face à la nature hibernée. Elle semblait bouillante. Sans perdre une seconde, il retira son haut, laissa paraître ses bandages, rompit ses liens avec ses sandales, laissa tomber son pantalon. Aussi bleu que l'eau givrée, plus froid qu'un corps humain peut le supporter. Il entra dans le nuage de bulles. De la fumée s'en échappait. Il se mit à neiger.
Lithium. Je ne veux pas m'enfermer à clef... Lithium. Je ne veux pas oublier ce que l'on ressent sans... Lithium. Je veux rester amoureux de mon chagrin... Oh mais Dieu, je veux qu'il parte! Viens dans le lit, ne me laisses pas dormir seul. Je ne pourrais pas cacher le vide que tu as laissé. Je n'ai jamais voulu que cela soit si froid... Tu n'as juste pas assez bu pour me dire que tu m'aimes. Je ne peux m'en tenir qu'à moi... Qu'est-ce qu'il ne va pas chez moi?! Lithium, je ne veux pas être enfermée à clef... Lithium, je ne veux pas oublier ce que l'on ressent sans... Lithium, je veux rester amoureux de mon chagrin... Je ne veux pas qu'il me détruise une nouvelle fois! Qu'il noie ma volonté de voler! Ici, dans les ténèbres, je me reconnais. Je ne peux me libérer tant que je ne laisse pas partir! Laisse-moi m'en aller! Chéri, je te pardonne, après tout! Rien n'est meilleur que d'être seul! Et je me doute qu'à la fin j'aurais dû tomber... J'ai toujours trouvé ma place parmi les cendres... Je ne peux m'en tenir qu'à moi... Je me demande ce qu'il ne va pas chez moi! Lithium... Je ne veux pas m'enfermer à clef... Lithium... Je ne veux pas oublier ce que cela fait lorsqu'il n'y a plus de... Lithium... Être amoureux de... Oh mais mon Dieu laisse-le partir!
Tandis que l'un est perdu quelque part en ce monde désanchanté, l'autre poursuit la destruction d'un labsus qui ne lui était pas familier. L'art n'est qu'une explosion, après tout. Alors il faut faire sauter cette toile. La réduire à l'état de miettes, de conffetis lugubres. Il faut la réduire en cendres. L'assassiner sauvagement. La faire exploser. Il y plongea le faciès une fois, refit surface. Ses fils vermillon reprenaient leur couleur. Il était parfaitement bien présenté, comme ceci. Tellement bien, dans ce bouillon volcanique qui le massait. Il se submergea. L'ardeur le cuisait. Ses lèvres brûlaient, ses yeux le démangeaient. Le bonheur d'une chaleur trop longtemps laissée pour compte. La nostalgie d'un pays qui n'existait à présent plus que dans une mémoire défaillante. Lorsqu'il retrouva l'oxygène du pôle, le choc thermique fut sans équivoque. Le Scorpion semplait si paisible qu'il était prêt à demeurer en tenue d'Adam dans cette fournaise toute la nuit durant. Au bout de quelques minutes, silencieuses, il s'assoupit.
Tu ne te souviens pas de moi, mais moi, je me souviens de toi. Je reste éveillée et essaie si fort de ne pas penser à toi... Mais qui peut décider de ce qu'ils rêvent, et de ce dont je rêve...? Je crois en toi! J'abandonnerai tout juste pour te retrouver! J'ai besoin d'être avec toi, pour vivre, pour respirer... Tu me contrôles! As-tu oublié tout ce que je sais, et tout ce que nous avions? Tu m'as vu faire le deuil de mon amour pour toi, et tu m'as touché la main... J'ai alors su que tu m'aimais. Je crois en toi... J'abandonnerai toute chose pour te trouver! J'ai besoin de toi pour vivre, pour respirer! Tu as une emprise sur moi! Je regarde dans le miroir, et je vois ton visage... si je regarde profondément... Tellement de choses au fond qui semblent me contrôler... Je crois en toi... Je donnerai tout ce que j'ai pour te retrouver... J'ai besoin de toi pour vivre, pour respirer, tu t'emparres de moi! Je crois en toi! J'abandonnerai tout pour te trouver! J'ai besoin de toi pour vivre, pour respirer! Tu me contrôles! Une emprise sur moi... Tu... Me contrôles... Voilà plus de vingt minutes qu'elle s'asperge avec l'eau qui s'écoule du robinet. La blonde sulfureuse est bien misérable. Le noir qui cerne ses prunelles roulent en cascade sur ses joues humides. Son front et ses soucils sont plissés. Elle soupire, tousse. S'enduit d'un savon qu'elle ne connait pas, s'amuse à l'avaler. Il lui brûle la gorge, à tel point qu'il la fait régurgiter. Elle s'éffondre au-dessus du lavabo. Ses yeux la démangent. La salle de bain est noire de crasse. Traditionnellement, elle est blanche. Ses paumes essuient ce qu'elles peuvent vagabondes. Elle se regarde. Son état est lamentable. Et tout cela, c'est à cause de lui. Rage forcenée, elle serre le poing et l'envoit contre le miroir. Fracture incroyable. Elle recule, s'accroupit, s'asseoit à même le carrelage. Elle se recroqueville sur elle-même, prend son visage entre ses doigts, et se met à pleurer.
Un cri. Un chant. Un cri. Une langue étrangère, inconnue. Aux intonations sveltes et subtiles. Il ouvre les yeux. Il fait jour. Ses membres sont engourdis. La chaleur en est la cause. Il tente de s'extirper de cette position peu confortable, en vain. Il s'en veut d'avoir été aussi sot. Certes, l'eau est source de nombreux bienfaits, cependant pas en s'assoupissant à l'intérieur. Il se secoue, suit le chant agressif. Deux voix, unanimes. Il dévit son regard avec le sommet du mont. Deux silhouettes, perchées non loin de la terminaison rocheuse. Libres. Pourquoi pas. Le jeune homme réussit à se tirer des draps empoisonnés. Le temps est venu de revêtir ses haillons de fortune. Il avait désespérément chaud, et il était en manches courtes. Ses sandales crochetés, il décida de partir à la recherche de ce dialecte étrange. Elle lui semblait pourtant familière. C'était sans doute une intuition. Pour quitter le havre de paix, il fallait traverser un couloir creusé à même la roche. Un tunnel en pierre. Uu bout se trouvait la lumière odieuse de l'astre du jour. C'était un fait. Une fois engagé dans le tunnel, il dit adieu à sa tanière. Soudain, un bruit sourd. La lumière disparut. Obscurité traître. Félicitations aux cris perçant ayant éveillés la colère de cette nature sauvage. Une avalanche. Sous la roche, il ne risquait rien. Ce n'était pas le cas de la source, qui disparut, immergé par la poudreuse. Le peu de coeur qu'il lui restait fut offert à cette défunte place. Il semblait véritablement touché, mais n'en montra rien. Quelques instants, et tout s'arrêta. De nouveaux cris s'étaient fait entendre. Ces même voix. Il se dirigea vers la sortie, silence. À peine le passage était-il obstrué par la neige. Il y plongea les doigts, creusa légèrement. Juste assez pour pouvoir s'enfuir. Agressé par les rayons solaires, le jeune homme se laissa aveugler. Vers le sommet, des gémissements plaintifs. Une voix féminine, qui avait sans doute besoin d'aide. Et comme le veut la galanterie, il faut toujours être prêt pour une demoiselle appellant au secours. Il soupira. Au moins, il aurait quelque chose à faire avant de rentrer. Son chakra alla se concentrer sous ses semelles, et il gravit la montagne rapidement. Et quelle fut le spectacle lorsqu'il parvint à la hauteur du chant. Une fée, coincée dans la neige, encastrée dans une autre fée, elle aussi blanche. Noir, blanc. Elles semblaient saines et sauves. et surtout, elle faisaient un bruit monstre. Légèrement irrité et impatient, l'illusionniste serra le poing et ouvrit la bouche. Elles le fixaient, craintives. Il se surprit à parler le dialecte tabou. Son accent typiquement asiatique le rendait plus mystérieux encore. Leurs iris se firent plus insistants, plus mystiques. Elles le dévisageaient, comme le sang sur la neige.
- Calm down, please.
Orateur, puis marmonneur à en croire les regards qu'elles lui jetaient. Il se jura d'apprendre cette langue consciamment, un jour.
- You'll make me a headache...
Un soupir. Il restait de marbre, bien qu'il soit vivement en colère. Le sang qui coulait dans ses veines le fit tressaillir. Mauvais préssentiment. Il leva la tête vers le sommet de la dune. Un bloc gigantesque venait de céder. Trouver une solution. Vite. Il s'agenouilla sans plus réfléchir, invoqua un pantin piège émanant du sol. Lui aussi, avait sa taille. Son bras se dressa, doigts écartés. Ses mâchoires les enferma tous trois. Métal et bois de bambous. Hiruko n'est pas le seul à avoir été gâté. Son poing se ferma, les dents se contractèrent. Quelques secondes après, le choc secoua légèrement la structure. Sans plus. Il fallait alors attendre. Encore. Un soupir. Il avait deux fées desquelles prendre soin. Et il pensa à l'artiste.
S'il te plait, s'il te plait, pardonne moi. Mais je ne rentrerai plus à la maison. Peut-être un jour, tu te réveilleras, et à peine conscient tu ne diras à personne : "Ne manque-il pas quelque chose?" Tu ne pleureras pas mon absence, je sais, il y a longtemps que tu m'as oublié. Suis-je sans importance? Suis-je si insignifiante? Ne manque-il pas quelque chose? N'y a-t-il personne à qui je manque? Et même si j'étais sacrifié, tu n'essaierais pas pour moi, pas maintenant... Bien que je puisse mourir afin de savoir que tu m'aimes, je suis tout seul... N'y a-t-il personne à qui je manque? Et si je saigne, je saignerai, sachant que cela t'est égal. Et si je dors juste pour rêver de toi, et que tu ne sois pas là au réveil... Ne manque-il pas quelque chose? N'y a-t-il... Et même si j'étais sacrifié! Tu n'essaierais rien pour moi, pas maintenant... Bien que je puisse mourir afin de savoir que tu m'aimes, je suis tout seul... Ne manque-il pas quelque chose? N'y a-t-il personne à qui je manque...? Un dernier coup de pied dans le mur. Sa queue de cheval venait de céder. Les pantins de son colocataire étaient démembrés, ses sculptures n'avaient pas résisté à son déluge. Il était devenu fou. Fou de le voir absolument dans tout ce qui composait sa vie. Il s'assit sur son lit, s'allongea, se prit la tête dans les mains. Il les lui avait cousu. Encore lui. L'artiste mordit sa lèvre à l'en faire saigner. Sasori prenait une place immense. Trop immense.
Elles n'avaient pas l'air blessées. La question l'était par pur politesse.
- Are you alright, both?
Les cheveux ébènes, la peau blâfarde, les lèvres sanguines. À eux trois, ils formaient l'unité la plus parfaite que ce monde eut imaginé. Il n'en manquait qu'un.
Héroïnes.
Lumina
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