À peine sortie du bureau du kage, la jeune femme se sentait étrangement joyeuse, et un peu nerveuse. Elle devait se rendre à l’adresse indiquée sur le papier, pour rencontrer une certaine mademoiselle Mayami… En chemin, Tsaina essaya de gagner quelques infos sur cette femme à qui elle devait rendre service… Elle découvrit que c’était une richissime dame, qui vivait à l’écart du centre-ville, qui était franchement insupportable, aux dires de ses peu nombreux voisins, et qui surtout, possédait une immense collection de boules de cristal... Oh, joie de servir une telle femme, aussi exécrable que le monde le permettait... La mort dans l'âme, la joie qui l'avait habitée n'étant plus qu'au final qu'un souvenir de carte postale, elle avança en trainant les pieds vers les environs de Kiri. Hiyoko, le petit colibri qui l’accompagnait depuis sa tendre enfance, agrémenta la morosité de l’adolescente en prenant une teinte de bleu-gris, dépriment, triste, désespérant, morne, terne… Oh, les joies d’être ninja…

Donc, progressant dans la marée humaine, la kunoichi bouscula au passage deux ou trois passants, dont un qui tenait un très gros sac… Bizarre… Insouciante, elle passa outre ce détail, et continua son chemin, sans se soucier de l’ombre qui la suivait dangereusement… Joyeusement, la morosité ayant passé son chemin, elle gambada un peu, énervant par le fait même une autre dizaine de passants. À mesure qu’elle avançait, les paysages se faisaient plus hostiles, plus dangereux… Surtout, plus vides, moins achalandés, et plus inquiétants… Le manoir de Mlle Mayami semblait étendre ses griffes sur le domaine, et le lourd portail en fer grinça de façon lugubre. Le jardin s’étendant devant la maison en marbre ancien, terni par les ans, dégageait un aura de pourriture, une énergie malsaine. Insouciante, la demoiselle continua gaiement sa route, et avança vers la porte en bois massif...

Une mouche vint percuter la tête de l'adolescente, et quelle ne fut pas sa surprise quand elle vit Hiyoko, l'oisillon qui lui servait de daemon, se débattre... Elle le prit dans ses mains, puis il lui dit, de sa voix chantante :

- Je crois que ce n'est pas la bonne adresse... Tu t'es encore perdue sans moi ?

Ce à quoi la jeune ninja répondit :

- Mais non, tu vois, elle est riche et un peu snobinarde, cette vieille femme... Et en plus, elle est insuportable. C'est pour ça que sa maison reflète ce qu'elle est...

Peu convaincu, le volatile répliqua :

- N'empêche, je persiste à dire que tu es perdue, et que moi aussi je le suis, à cause que je te suis... Oh, regarde...

Tsaina virevolta sur elle-même, et vit un énorme chien au pelage ébène s'avancer dans sa direction. Les yeux rubis de la bête se plantèrent dans ceux de la kunoichi, et l'oiseau murmura en pensée "Cours". Ce que la jeune femme s'empressa de faire, tout en se dirigeant vers la porte principale.

Un fois la bête semée, les deux amis continuèrent de courir vers la lourde porte en bois, et sans le vouloir, Tsaina percuta un mur et tomba sur les fesses... Le mur s'adressa (?!) à la demoiselle :

- Tout va bien, mam'zelle ?

Naivement, elle répondit :

- Oh, m'sieur le mur... Z'êtes pas confortable, vous savez.. Vous devriez essayer les coussins.. Ou bien le rembour...

Le "mur" éclata de rire et aida la jeune femme à se lever. Un peu dans les vapes, la jeune femme l'entendit rire, et lui dire à l'oreille :

- Ne bouge pas, je sais qui tu es... Je sais que tu es venue récupérer le joyau de la tiare, ce diamant que Mayami a perdu. Tu ne bouges pas, et tu m'écoutes. Fais comme si tu m’enlaçais, et écoute.

Mortifiée, prise par la peur viscérale que lui inspirait le "mur", la jeune fille fit timidement signe que oui, et enlaça à contrecoeur l'homme. Hiyoko lui parla par télépathie :

- Fais ce qu'il te dit, je reviens
- Non, reste, je t'en prie, j'ai peur...

Répliqua la kunoichi, encore par la pensée... Et même temps, l'homme continua de lui parler, usant d'un ton effrayant, qui noua le ventre de la ninja :

- Bien. Si tu continue comme ça, tu pourras t'en tirer. Donc, je t'explique pourquoi j'ai besoin de toi. Je suis un agent du Brouillard, l'organisation conjointe au Mizukage...

Tout au long qu'il s'exprimait, Tsaina voyait une lueur argentée dans les buissons non loin de là... Et si c'était lui le voleur ? Tentant le tout pour le tout, la kunoichi se dégagea rapidement, et fonça vers le diamant. Elle s'en saiait, et d'un regard, elle avisa Hiyoko qui se tenait près de la porte de la demeure. Elle se téléporta vers lui. et frappa rapidement. L'homme lui hurla de ne pas faire ça, mais quand Tsaina vit le visage fripée de Mlle Mayami, elle sut que sa mission était finie... Elle alla faire son rapport au Kage...