Certaines choses doivent vécues, car elles ne peuvent être apprises. Ce n’est pourtant pas un proverbe qu’elle jugeait digne d’être appliqué dans le monde dans lequel les shinobis se plongent, quoi que parfois, il fasse un peu de sens. Après tout il s’avère inévitable que de devoir s’entraîner, que se soi par soi-même ou bien d’être transmis le savoir d’un autre mais, à la fin, n’est-ce pas justement là le cycle de vie de ses derniers? Répéter infinitivement la même violence, recevoir le mal d’autrui afin de le porter et de… Bien sûr, elle se référait à de nombreux jutsus, rigolant à la seule pensée d’imaginer comment ont-ils finis par se mériter de toujours exister et d’être transmis après toutes ces générations. Mais à quoi pensait-elle donc, de la sorte? Sans doute divaguait-elle, mais comment ça, ce n’était pas comme si elle était chez elle et que les chaleurs et le soleil se faisaient toujours si tapants, car à vrai dire… Tout ce qui s’étalait devant elle était un lac. Un immense lac, reflétant la forêt l’entourant dans toute sa splendeur. Un lieu inspirant la paix comme elle n’en avait probablement trouvés peu d’autres de la sorte. Tous et chacun se méritent un peu de repos, hum?

Le regard de la kunoichi ne quittait pas le lac devant elle. Le temps? Une notion si physique mais à la fois si abstraite entre les mains des hommes, qu’elle l’avait complètement égarée depuis son arrivée en ces lieux. La distraction s’affalait décidément sur elle dernièrement. Elle n’arrivait même plus à s’entraîner, à se motiver réellement quant à ce… Boulot, dirait-on. Était-ce vraiment ce qu’elle désirait faire dans la vie… Mais là, elle devait résider patiemment jusqu’à sa prochaine épreuve. L’épreuve qu’elle attendait tant, car elle lui permettrait enfin d’accéder à ce qu’elle désirait réellement apprendre, faire dans les divers domaines du monde shinobi. Seule l’idée pouvait la motiver un peu. Mais ne désirant pas s’emprunter davantage de tels soucis, Yuu s’adossa à un arbre non loin du lac, question de ne plus voir son reflet et donc s’exposer à de telles pensées. L’ombre lui procurerait un peu de fraîcheur, question de balayer ses pensées. Elle devait réellement se distraite, mais lorsque l’on est seul, ça ne semble jamais marcher. Puis la pire des ironies vint sans doute s’abattre au même instant qu’elle s’apprêtait à se laisser glisser au sol. Elle crut entendre un léger craquement dans son périmètre. Une branche? Hein? Une fois de plus elle secoua la tête, pas la peine de faire la parano, en pleine forêt, il y a assez de vie d’origine plus naturelle…

"Sans doute un écureuil, calme toi un peu!" Murmura-t-elle.

Il ne fallait quand même pas paniquer ou s’emporter à chaque mouvement dans les alentours. Quoi que s’imaginer des choses sans compagnie, cela peut-être un autre symptôme au milieu de la solitude… Ironie. Quoi qu’elle pourrait jurer avoir décelée une présence non loin de là, elle se contenta d’à nouveau jeter un œil en direction du lac, sans broncher. S’il y avait réellement quelqu’un, elle ne manquerait pas de subir l’effet de surprise…

De la musique… Entendait-elle réellement de la musique? Être sénile, cela lui prendrait encore quelques années. Mais disons qu’au milieu de nulle part de la sorte, elle ne peut se jouer toute seule. Disons que la situation se faisait de plus en plus curieuse… Quoi que le son si harmonieux, si se ne serait d’être autant sur ses gardes, la bercerait sans doute jusqu’à se plonger dans un profond sommeil. Quoi? Vous avez quelque chose contre les siestes? Ce qui captura davantage son attention fut alors une rapide présence qui fila à côté d’elle. En fait, plus d’une. Trois oiseaux s’eurent envolés à une vitesse plutôt surprenante et tous dans la même direction, survolant le lac s’élevant deux eux. Qui dit le départ des bêtes, dit aussi mauvais présage… Habituellement. Absorbée par sa soudaine curiosité, la kunoichi ne put se retenir de faire quelques pas en longeant le lac. Cette dernière n’avait pas un ouïe digne d’une affinité sensorielle mais, elle se permit tout de même de juger que ses derniers bizarrement, avait prit leur envol en direction… D’où provenait cette étrange musique? Un charmeur de serpent? Un truc du genre? Qui sait dans ce bas monde! Sans pour autant baisser sa garde, la jeune femme continua sa route, mais lorsqu’elle jugea que le son fit trop intense, s’arrêta. Elle se devait de garder une certaine distance. C’était bien trop étrange, si vous lui demandiez. Ne désirant pas rester tant à couvert, elle se hissa jusqu’à l’arbre le plus proche, question de se dissimuler dans son ombre. De là, elle se permit de jeter un œil à la provenance même du…

"…C’est la descente du cirque ou quoi?"

Disons que ses mots lui vinrent tout seul. Ce n’est pas tous les jours enfin, que l’on voit un amas d’animaux de la sorte, tous rassemblés autour du même arbre. Un humain pouvant très bien être référé de la sorte aussi, elle imita ses derniers et zieuta donc un peu plus haut afin de remarquer qui était à l’origine de toute cette histoire. Bref, elle en resta plutôt surprise même. Perché dans l’arbre, se situait un jeune homme jouant d’un instrument. Il semblait presque en hypnotiser la forêt, à vrai dire. Même elle, qui était partie à la chasse de sa mélodie… Mais qui était-elle pour juger les artistes? Ce coin de repos avait donc déjà une certaine réputation, semblait-il. Elle n’allait donc pas le déranger ou rester là plus longtemps, ainsi, elle s’apprêta à retourner sur ses pas quand… Comme l’innocente qu’elle est, se prit le pied dans une racine et s’affala au sol.

"Oops..."

Disons que, cela eut créé assez de bruit que seul un sourd ne l’aurait point entendu. Après un moment de découragement, elle osa poser ses mains au sol et les utiliser afin de s’aider à se relever. Rapidement, question de voir si elle avait été repérée, elle se tourna afin de jeter un œil là où était perché l’inconnu pour voir s’il y était toujours… Soi disant réflexe au nom de la sécurité, quoi qu’il ne représenterait pas nécessairement une menace… C’est plutôt elle qui avait l’air louche dans l’histoire, hum?

Il est facile de croire que les gens auront toujours une première approche plutôt douce. Vous savez, un bonjour, ou même un simple geste ne serait-ce de doute… Il y a des journées où l’on tend à en croire le contraire. Disons que celle-ci s’avérait un parfait exemple, à vrai dire. Yuu venait à peine de se relever que son dos ne fit même pas encore droit, que ses yeux remarquèrent que le sol s’aspirait devant ses pieds. Un haussement de sourcil ne serait être sa seule réaction, honnêtement. Disons qu’elle ne manqua pas de faire un bond vers l’arrière, réflexe rapide, afin de ne pas subir ce sort. De sa position, elle put maintenant se permettre d’admirer l’état des choses. Un trou de sable mouvant, littéralement. Non pas une catastrophe naturelle, loin de là. Surtout pas là où elle se trouve… Certes elle en a déjà vu des sables de la sorte, mais voyez-vous, pas dans une forêt. Du moins, si elle était tropicale… Le tout ramena son attention vers cet inconnu qui était posté dans son arbre, qu’elle ne lâcha pas des yeux pour l’instant. Si ce dernier savait faire des jutsus et ne se gênaient pas de les utiliser de la sorte afin de ne pas avoir de compagnie, elle ne pouvait le blâmer. Quoi que, cela se méritait aussi davantage d’attention. Question de ne pas trop le provoquer non plus, elle croisa les bras avant d’émettre un léger sourire, puis d’où elle se trouvait, s’adressa à lui,

"Magnifique manière de saluer les gens, le grand!"

Qui a-t-il de mal à aborder les gens si familièrement? Pas que se soit pas de son genre, non plus. Yuu ne le lâcha pas des yeux, mais osa changer de position afin de se mettre plus à l’aise et sur ses gardes, à la fois. Non, elle ignorait tout de ce type. Mais peu importe d’où il venait, qui il était, elle ignorait son niveau et ses habiletés. Avant d’en avoir connaissance, elle se mettait sans doute elle-même en situation délicate. Mais n’a-t-elle pas un talent pour tourner les choses de la sorte? Mais il faut être honnête aussi dans la vie. Ainsi, elle osa reculer un peu, comme pour l’inciter à parler ou à agir, tout en lançant,

"Mais je ne sais pas si je veux jouer à ce jeu là, hum?"

Elle devait s’assurer qu’elle ne s’embarquait pas trop dans une folie, après tout. Sinon, elle aurait toujours l’occasion de s’éclipser, maintenant. Il ne fallait plus qu’attendre une réplique de cet étranger, à moins qu’il ne veuille réellement la paix comme il le laissait tant transparaître!