Naissance d’une nouvelle équipe

« L’œil des mauvais jours, il avançait rêveusement vers le ravin des Songes... »

Brusquement réveillé par la sonnerie incessante qui tambourine sans cesse près de son oreille droite, Rei ouvre brusquement ses globes oculaires. Un regard rapide sur le côté lui permettant de consulter l’heure et la terreur sur son visage s’inscrit. Seize heures de l’après-midi et le voilà encore dans son lit avec son simple caleçon et un visage enfariné. Un bref brin de toilette tout en se remémorant l’ordre qu’il avait reçu de la part du bureau du Raikage :

« Veuillez-vous rendre au Ravin situé au Sud-Ouest de Kumo no Kuni ce lendemain à dix-huit heures au plus tard, là, vous trouverez Shiyo Hakusu où vous serez en charge d’une équipe à entraîner et à mener au plus haut rang de la nation. »

Bureau du Raikage-Dono.

Shiyo ?! Le même Shiyo de son enfance, l’espiègle gamin avec qui il avait fait les 400 coups ? Serait-il également un jônin ? Cela semblait impossible avec le peu d’attention qu’il prenait dans les cours… La surprise était telle pour notre ami qu’il ne put se remémorer d’un fait qu’il avait marqué profondément.

Début du Flashback

Le voilà dans la salle de classe du sensei Kurosawa, assis au fond de la classe, près de Shiyo, il écoute attentivement les explications de son précepteur jusqu’à ce qu’un bruit désagréable émanant du corps de son voisin perturbe l’attention générale du cours et fasse rire aux éclats la totalité des élèves hormis bien sur le fautif qui n’était autre que Hakusu. Son visage, blanc avait rapidement viré au pourpre, les quolibets grandissaient et il tentait de disparaître sous son bureau jusqu’à ce qu’il craque et plonge sur la personne la plus proche de lui : la « brute » de l’école qui était en train de subir un flot ininterrompu de coups de poings sans pouvoir riposter ou même adopter une posture défensive.

Fin du Flashback

Vous vous attendiez à quelque chose de nostalgique, voire peut-être mélancolique mais voilà ce que représente Hakusu pour notre ami, il n’a pas préféré se rappeler de toutes ces journées où il le voyait sans cesse s’entraîner jusqu’à ce que l’évanouissement s’ensuive. Mais il avait le souvenir d’un garçon assez lunatique et assez mystérieux qui ne souhaitait pas se mêler aux groupes de l’école.Un sourire en coin… Finalement la nostalgie s’emparait du jeune guerrier.

« Deuxième chose qui pourrait me faire peur… C’est l’annonce de la création d’une équipe… Je ne suis que de retour depuis quelques journées et me voilà déjà envoyé à une tâche des plus importantes, qui plus est dans ce ravin… Lui, qui m’a vu prendre plaisir à tourbillonner à la manière du vent comme échouer sur les rocailles parsemées sur cette zone escarpée. Malgré toutes les larmes que j’ai pu laisser tomber sur ce sol, il est malgré tout resté infertile et aussi sec qu’une plaine aride et mise à l’épreuve des rayons ardents de l’astre solaire… Serais-je capable de remplir ma tâche de professeur quand ma propre formation n’a pas aboutie totalement et être âgé d’une vingtaine d’années n’est pas un peu trop tôt pour pouvoir être en charge d’un groupe de trois personnes… Est-ce pour cela que le Raikage ou ses exécutants ont jugé bon de nous mettre à deux pour s’occuper de trois monstres prépubères ? On verra bien ce qu’il se passera au moment venu mais pour l’instant je dois me hâter de m’équiper et de me rendre au point de rendez-vous pour ne pas faire mauvaise impression dès la première rencontre qui s’annonce vitale. »

Le temps de se débarbouiller sommairement, un dernier coup d’œil à sa chevelure, son équipement, la position du rendez-vous en tête. L’œil des mauvais jours, il part en direction du Ravin des Songes… La lumière du soleil brûle ses iris habitué à une lumière trop artificielle et une nuit de sommeil prolongé en une journée, Kumo no Kuni est comme à son habitude remplit de personne en tout genre mais l’heure n’est plus à la rêverie, il ne cesse de penser à son futur coéquipier et « ami » d’enfance, ses élèves mais également à cette mère qui lui a permis de se démener tant bien que mal dans ce monde dur et froid pour atteindre un grade plus que respectable et développer des capacités au combat plus qu’impressionnantes. Voilà pourquoi il pensait à sa regrettée mère, il ne s’était d’ailleurs toujours pas rendu sur sa stèle pour y trouver un moment de recueillement et de symbiose avec celle qu’il aime et qu’il aimera jusqu’à son dernier souffle. Il lui arrive bien souvent de discuter seul avec sa mère, intérieurement bien sûr, et de sentir quelque fois un souffle sur son cou et une pression s’exercer sur son corps, comme une tendre embrassade… Malgré toute la joie de vivre que notre garçon peut transmettre, c’est également quelqu’un de pensif et d’assez pessimiste sur l’état instable du monde shinobi. La réunion des chefs des principaux villages censés être secrète lui est déjà parvenue aux oreilles tandis qu’il vient tout juste de rejoindre le village après sa longue période de retraite.

Plongé dans ses pensées défaitistes, Rei ne prend pas la mesure du temps et s’interrompt dans un profond soupir de soulagement en apercevant rapidement la terre battue par les bourrasques permanentes du vent sur cette étendue désertique. En contrebas de son promontoire, il aperçoit un homme habillé de noir lançant des éclairs de toutes parts comme s’il était assailli par des êtres invisibles. Ce devait sûrement être Hakusu, le noir, une couleur qui allait bien avec sa personne énigmatique. Décidant une approche amicale, il dévala la pente avec assurance avant d’arriver à quelques mètres de son confrère, un dernier regard sur son bandeau frontal pour s’assurer qu’il était bel et bien du même village. Ce dernier semblait l’avoir reconnu en prenant la parole entre deux gerbes d’étincelles éphémères chassées par le vent. « Mon ami » ? Cela sonnait étrangement à ses oreilles, notre jônin ami de quelqu’un, c’était étrange mais finalement il savourait cette parole. Montrant ses dents blanches, il répondit avec jovialité :


« Shiyo ?! Mon très cher ami, que je pourrais qualifier de frère d’arme, alors finalement c’est bien vrai cette blague ? On passe du statut d’élève à celui de pédagogue. Du haut de mes dix-huit ans, je prends déjà une claque dans la gueule et un coup de vieux par la même occasion. D’ailleurs, depuis que je suis parti, tu racon… Attends c’est qui ça ? On était censé être seul pour notre entrevue… Je vais jeter un coup d’œil. »

Le shinobi n’avait pas halluciné, il voyait bien une forme se dessiner à une dizaine de mètres mais les veloutes de chaleur mêlées au vent lui séchaient les yeux et il ne pouvait maintenir son regard concentré plus de dix secondes et par excès de confiance et pour montrer un peu sa valeur combattante à son futur collaborateur, il exécuta quelques mudras et fit jaillir des trombes d’étincelles sur la silhouette aux contours irréelles.

Qu’allait-il survenir ? Avait-il simplement oublié qu’il était bien précisé sur l’ordre de mission que les élèves étaient conviés au point de rendez-vous ?

L’adversaire n’était finalement qu’une kunoichi ayant sûrement le même âge que nos deux senseis en herbe. Les pupilles rouges, elles couraient désespérément dans notre direction pour échapper à quatre poursuivants alléchés par les formes plantureuses de cette dernière. Pauvre d’elle, elle allait subir un assaut d’un de ses comparses car, oui elle faisait partie du même village, elle n’avait guère prêté attention à l’attaque du jeune homme. Rei entendit un grésillement derrière lui puis une fulgurance de particules électriques en fusion se mettre en travers du rayon pour absorber les dégâts. Puis, cette même boule d’énergie fluctuante mit hors d’état de nuire deux des bandits. L’ombre foudroyante esquissa un grand sourire, voilà donc de quoi était capable cet ami si étrange qui avait durement travaillé durant des années pour parfaire ses techniques. La chose qui rendit perplexe Rei était sa maîtrise de la même affinité : le Raiton, ce fabuleux élément impétueux que rien ne pouvait contenir comme il pouvait s’effondrer sur lui-même en quelques millièmes de secondes. Science infinie, les possesseurs de ce pouvoir avait, avec une période d’entraînement longue se dénombrant en dizaine d’années, acquit une vitesse incomparable sur le champ de bataille en réalisant des jutsus chirurgicaux et par la même occasion mortels. Après cette période d’analyse de son comparse, ce dernier l’interpella d’un air joueur en désignant les deux ennemis jonchant le sol, comme paralysés par la peur qui s’emparait de leur être.

Il prit encore la parole pour parler d’une formation qu’il avait fait étant plus jeune mais dont notre personnage avait complètement oublié la nature. D’un haussement naïf des épaules, il concentra son chakra dans ses deux jambes pour percuter les adversaires. Deux orbes d’éclair contenu sous forme solide englobaient les deux poings du spécialiste de la Foudre. Il plaça un direct du droit en pleine figure de celui qui paraissait le plus coriace et se contenta d’un uppercut pour assommer le second. La terre poussiéreuse fît office de lit pour une période momentanée avant que deux lames glissant le long de leur fourreau surgirent si près de leur visage qu’ils auraient pu s’observer dans le reflet du tantô et de sa sœur un peu plus grande dénommée katana.

« Allez, disparaissez, quatre sur une jeune femme, aussi belle soit-elle ce n’est pas digne d’un homme. L’alcool vous est sans doute trop monté au cerveau, on ne vous avait jamais expliqué que les shinobis de Kumo no kuni font preuve d’une solidarité sans égale et qu’il mourrait pour une cause plus grande que leur simple personne. »

L’élocution était poignante et vantait les mérites de son village. Après quelques secondes à observer la fuite de ces deux adversaires plus que pitoyables, il rejoint les deux kumo-jins et d’un sourire quelque peu gêné, il présenta des excuses sommaires :

« Excuse-moi, nous étions en pleines retrouvailles suite à une mission quand tu nous as interrompu, le vent infernal mêlé aux grains de sable ont troublé ma vue.. ; Mille excuses et Shiyo, toujours de bons réflexes, c’était pour tester ta réactivité avant que l’on fasse équipe je dois bien savoir si tu es toujours resté le même, avec cette efficacité propre à ta personne, d’ailleurs ton surnom c’est le bidule étincelant ? En rapport avec la Lune mais pas moyen de me rappeler je crève la dalle… Et toi, qui es-tu ? Kunoichi plutôt agréable à regarder et encore plus à palper enfin bref… Explique-nous qu’est-ce qui te prend de te faire pourchasser par soûlards ? »

Les yeux douloureux, il ne put réprimer un grognement à l’égard d’Éole puis il se frotta les yeux en attendant la réponse de cette demoiselle aux hanches si profondes que l’on pourrait se laisser hypnotiser par cette démarche provocatrice mais avec un fond involontaire qui montrait la jeunesse du personnage.

[HRPG : J’ai tapé ça en 40 minutes excusez pour la daubasse…]

Après un instant supplémentaire à se laisser bercer par cette poitrine si opulente pour une personne assez jeune, il prit un moment pour réfléchir au fait qu’elle arrive à courir en trimballant cette paire de seins qui étaient il faut bien le dire assez pesants, si vous me permettez le jeu de mots. Son air gêné laissa place à un visage plus propre à sa personne, c’est-à-dire, ce même sourire ornant ses babines. La jeune fille prit enfin la parole pour avancer un nombre d’excuses assez conséquentes en révélant son identité, et par la même occasion une brève présentation de ses deux boules de poils qui l’accompagnaient dans toutes ses aventures. Ce qui était amusant c’était les noms qui leur avaient été donnés : Pongo et Nezumi, à y prêter l’oreille on aurait cru des noms pour des marques de glace ou encore d’une boutique d’apothicaires. Cette Fujibayashi semblait assez réservée car toutes les mimiques de son visage étaient accompagnées par un élan de timidité et de gêne comme lorsqu’elle se rappelait d’une chose qui avait l’air primordiale dans son esprit. Par déduction, Rei comprit qu’il s’agissait du même ordre de mission, elle était une des élèves de l’équipe qui était en train de s’assembler au beau milieu de cette steppe aride et venteuse. Il prit de nouveau sa missive et se rendit compte qu’il était marqué en petit que les élèves seraient également présents sur place.

« Je suis vraiment le roi des cons, je viens de me ridiculiser et je dois cela à mon manque de discernement et une impatience trop grande. Une fois de plus je te présente mes excuses. Au passage, comme tu l’as sans doute entendu lors de notre petite joute, je suis Rei Denki, jônin de Kumo comme l’indique mon bandeau et très certainement ton futur sensei et… »

Une fois de plus, on venait de l’interrompre dans son élan, il se tut subitement et regarda avec un brin d’exaspération Shiyo qui venait de prendre la parole pour parler de Rei en bien et le considérant comme une personne « bourrine » mais qui était finalement une personne fréquentable et bonne ce qui lui fit chaud au cœur. Le fait est que Denki n’avait rien de quelqu’un de violent fonçant dans le tas en lançant à tout bout de champ des jutsus dévastateurs, il misait sur sa vitesse de déplacement et son aptitude à mouvoir son corps pour défaire ses ennemis, aussi puissants soient-ils. L’estomac du jônin grommela une fois de plus avant qu’un nom qui était familier a garçon se fasse entendre : Akiko Zenpen. Quelle ordure ! L’homme aux multiples bandages sombres venait de lancer une pique sur le passé amoureux du jeune adulte qui avait quelque chose d’assez chaotique et parsemé d’échecs en tout genre sur lequel il s’était juré de ne pas revenir en le laissant bien de côté, au fond de son esprit. Il s’était laissé embobiner par son professeur et son ami en laissant entendre qu’il avait une chance avec une fille de sa classe. La réponse qu’il avait eu était ce claquement douloureux de la main droite apposée sur sa joue en y imprimant une trace rougeâtre et humiliante…

Le fait de rappeler le passé de cette manière braqua l’ombre foudroyante qui fit la moue et laissa son regard voguait dans l’espace, le vent hurlant provenant du précipice était insoutenable et pourtant, c’est cet élément qui permit à de nombreux ninjas d’apprendre la concentration pour posséder une maîtrise du chakra approfondie et une capacité de perception améliorée pour arriver à faire abstraction de tout ce qui pourrait l’entourer. Il ferma les yeux puis brusquement, cette voix rocailleuse et ténébreuse chassa de nouveau le silence en affligeant un reproche assez pathétique sur le fait de s’être emporté sans bien avoir identifié son élève. Il est vrai que cela aurait pu mal se terminer si Shiyo n’était pas intervenu mais bon, il fallait souligner que c’était un jutsu mineur et qu’il aurait pu servir de test « surprise » pour le premier des élèves. Evidemment qu’il était en tort mais rien ne servait d’en parler devant une personne qui les prendrait comme modèle.

« Certes, j’ai fait une boulette, j’avais mal lu la paperasse car je revenais de mission et j’étais, pour tout te dire, assez éreinté. Après, nous fonctionnons en binôme donc il me semble évident que si l’un commet une erreur l’autre est là pour rattraper ça et le contraire est possible. Enfin bref, tout va pour le mieux donc rien ne sert de se prendre en grippe pour ça... Au fait, t’as vu cette paire de nichons, pourquoi est-elle notre élève et pas une simple kunoichi croisé au détour d’une ruelle. Me regarde pas de la sorte, admets que toi aussi t’as vu ce dandinement de ses fesses. Et pour Akiko, c’est du passé, j’ai évolué depuis et je suis devenu quelqu’un de… Performant si je puis me permettre. »

Ces dernières paroles furent soufflées à l’oreille de son compère pour ne pas être entendu de la personne en question. Cette boutade avait pour but de détendre l’atmosphère mais Shiyo ne semblait pas à son aise depuis qu’il était venu dans direction, que lui arrivait-il ? Etait-il encore hanté par ses vieux démons ? Il pressa le pas pour se diriger en direction du ravin avant de s’arrêter au bord pour prendre son souffle, il s’assit si près qu’une bourrasque assez puissante aurait pu le faire glisser et cette chute libre aurait sans doute était la dernière. Ses yeux criaient sa détresse et Rei en prit compte, il ne préféra pas insister plus et invita Jade à s’approcher pour créer une « intimité » et évoquer les passions de cette dernière pour déterminer son caractère avec plus de précision qu’une simple posture apeurée. Rei le sait très bien, les femmes sont farouches et elles masquent au plus profond d’eux-mêmes une force inégalée et sans mesure : La force de la volonté.

Shiyo, par ailleurs, s’était créé une sphère impénétrable et son regard, fixe, démontrait bien qu’il était présent physiquement mais que son esprit flottait béatement entre les méandres du conscient et les vapeurs intimidantes du subconscient. Le kuméen ne préféra pas insister plus et se tourna vers la belle Fujibayashi et ses deux animaux de compagnie.

« Dis-moi, étant ton sensei, j’aimerais que tu parles de ta personne avec plus de profondeur en m’expliquant ton mode de vie, ce qui anime ta vie et ce qui te permet de t’en sortir jour après jour ? Fais-tu toujours appel à tes jambes pour fuir les conflits ou as-tu un moment regardé la menace dans le blanc des yeux pour la vaincre ? Dernière chose : Le nindo, il est important que tu le gardes toujours à l’esprit pour te permettre d’effectuer les bonnes décisions dans ta vie présente mais également future… »

Voilà qui était Rei Denki, une personne assez frivole d’apparence mais qui cachait un esprit assez mature et posé sur le Monde, son regard était lucide et ne se laissait pas tromper par les joies futiles de la vie… Ces questions, il les avait émises en fixant froidement son interlocutrice… Dorénavant il attendait une réponse de sa part et un éveil de l’éclipse étincelante de Kumo pour revenir parmi son équipe et briser les derniers liens qui le retiennent vers son passé.

La jeune élève du jônin parla sommairement de son mode de vie et de ses études poussées sur les plantes à vocation médicinales. Il était également intéressant de noter que cette genin à la beauté divine avait assez de jugeote pour connaître ses défauts et se donner les moyens de les résoudre. Elle avait évoqué son corps manquant de physique mais Rei ne put s’empêcher de penser une fois de plus de façon salace à la poitrine de la jeune fille et à quelles fins il pourrait s’en servir. L’image vicelarde s’évapora en voyant ce même sourire immaculé bordant ses lèvres pulpeuses. Ce n’était pas une simple potiche mais une véritable kunoichi en quête de savoir mais également de puissance pour assouvir ses propres volontés personnelles et il se devait d’assimiler cette information avant d’être sans cesse attirer par ce corps qui, il faut bien l’avouer était, tout bonnement divin. Son esprit « normal » reprit le dessus lorsque son confrère prit la parole. Le terme « excuse » et « Rei » dans la même phrase venait d’être prononcé. Etait-ce possible que Shiyo présente des excuses à quiconque ? Et encore plus à son ami d’enfance, il était lié depuis des années mais Rei ne l’avait jamais vu prononcé des paroles s’apparentant à l’étymologie de pardon. D’un côté, il avait quelque peu exagéré sur cette ordure de Zenpen. Une fois de plus les lippes du dernier dessinèrent un nouveau rire, ses facettes se plièrent et il ne put réprimer un petit rire nerveux en voyant son compagnon ouvrir son cœur et pour la première fois émettre des excuses. Il lui saisit la main, virilement bien sûr, et la serra avec entrain.

« Hey, je ne sais pas ce qu’il t’arrive, mais ne t’en fais pas je te taquine mec et tu sais très bien que c’est une simple petit chose et que ça n’a rien de dramatique simplement fais un peu plus attention mais sache que je ne t’en tiendrais pas rigueur… Et puis si un jour ça ne va pas ou que tu souhaites te confier, mon oreille est toujours prête à entendre ce qui occupe ton esprit. »

Soudainement le jônin ayant fait ses excuses se tourna vers le beau bourgeon de Kumo et soudainement se mit à matérialiser sous les yeux de Rei puis dans un tourbillon, la plante rougeâtre se déposa dans la chevelure satine de Jade. Un cadeau ?! Mais que lui arrivait-il ? Finalement, était-il tombé sous le charme de la jeune fille alors que son comportement envers Rei prouvait le contraire ? Un duel en somme était en train de se construire autour d’une créature du sexe opposé. Médusé, Denki ne préféra rien dire il observa de nouveau la scène et il comprit avec certitude que Shiyo éprouvait une énorme honte dans son geste maladroit mais poétique par la même occasion. Une fois de plus, un nouvel élément fit son apparition dans l’horizon, cette fois-là, Rei rangea ses katanas et préféra laisser l’ombre venir à leur encontre. C’était sûrement un nouvel aspirant et notre soldat pariait sur un garçon. Juste, un garçon aux haillons de bonne facture fit son apparition, à première vue il avait l’air d’un civil complètement paumé. Genin et pour sa première fois hors de l’enceinte du village. Ce dernier se contenta de bredouiller des paroles non assurées avant de sombrer dans un silence gêné. Tout comme la précédente arrivée, il était rempli d’appréhension et de timidité ce qui expliquait sûrement ce débit de paroles aussi haché. Rei, toujours frappé par ce qui venait de se passer quelques instants plus tôt ne sut que faire avec l’arrivée d’un nouvel élève. Il l’invita seulement à s’avancer avant de le questionner.

« Bah, fort bien. Ca se voit non ? Enfin hormis le type masqué : Shiyo Hakusu, sensei à mi-temps quand il n’offre pas des cadeaux à ses élèves. La jeune kunoichi à la beauté irréelle : Jade Fujibayashi accompagnée de ses deux animaux de compagnie, c’est ta coéquipière. Quand à moi, je me prénomme Rei Denki et je suis ton sensei également. Oui, tu peux sourire, tu as face à toi deux ninjas de rangs supérieurs complètement dévoués à ton éducation shinobi et d’espérer te donner une bonne formation pour servir avec honneur le Raikage. Je laisse les autres se présenter en profondeur. Et surtout, mets-toi à l’aise, on va passer des mois ensemble donc il faut apprendre à prendre confiance. Au passage Shiyo, montre-leur un peu de quoi t’es capable en leur faisant une petite démonstration de… Taijjutsu ! Si je me rappelle bien, tu excellais dans ce domaine lors de nos entrainements datant d’une dizaine d’années, plus ou moins… »

Une fois de plus, il avait réussi à placer de nombreuses paroles qui avait l’allure d’un sensei en pleine puissance. Petit à petit, le rôle de « maître » s’inscrivait de plus en plus et Rei y prenait un réel plaisir à être écouter et respecter.

[HRPG : Excusez-moi pour la durée de ma réponse j'ai vraiment des soucis IRL :/]