•Le Pantin de terre cuite•

Une fine arabesque dorée filtrait lentement à travers la fine couche de vitre à carreaux. Le ciel blanchâtre et immobile contrastait parfaitement avec l'Astre doré...
Une paire d'yeux mielleux observait le monde divin à travers la fenêtre embuée du "dojo"...Ces deux prunelles mandarines reflétait la joie,l'ambition mais aussi l'appréhension. Yukimaru Terasu,affalé contre un épais mur de pierre blanche,songeait à son perfectionnement...Pour une fois,il avait décidé d'aller au bout de la colline,de se "surpasser".

Passant une main bronzée au fin fond des ses cheveux sombre, Yuki bâilla en toute délicatesse,l'autre main devant son visage d'enfant.Il dénoua sa ceinture de soie,et saisi sa fameuse ombrelle de papier. Rien que de la tenir,Yukimaru devenait ému. Les imprimeries qui la sublimaient représentaient des collines verdoyantes,un chaud soleil d'été,ou encore un lac argenté. S'appuyant contre le sol de parquet décoloré, il se leva et ferma ses yeux,ce qui le rendit nettement plus fade. L'ombrelle chinoise droite et repliée,Yuki cambré et gracieux. Un vulgaire pantin de terre cuite se tenait face au Chuunin,les bras articulés écartés. Yukimaru laissa s'échapper un rire étouffé,et balança d'un grand geste la veste de tissu noire qui recouvrait son kimono à motifs cubiques.
Aussitôt,il bondit vers la droite, courant d'une façon assez mélodieuse. Une fois à quelques pas du pathétique robot,le ninja sauta de quelques centimètres,et asséna un puissant coup d'ombrelle verticale. L'homme articulé dressa son plus grand bras,le plaçant de façon à contrer son coup. Ce n'était pas fini pour autant; Yukimaru se retourna d'une majestueuse roue et frappa de la plante de ses pieds la bosse qui servait de manteau au pantin. Il fut poussé malgré lui contre la partie du mur qui était renforcée d'un écran de bois. Le temps qu'il reprenne ses "esprits" Yuki composa une multitude de mudras.Son adversaire fit tournoyer ses bras reliés,et fonça sur le jeune homme en sauts saccadés. Yuki ria de plus belle,et lança un jutsu: Celui de la balsamine. Quelques boules ardentes voletèrent au centre de la vieille salle. Celles qui n'avaient pas touchées leur cible s'écrasèrent lamentablement contre la façade,la faisant rougeoyer. Une fois la fumée évaporée,le corps inerte du pantin contre le sol apparût sur la pupille orangée du jeune Yukimaru Terasu...

•Le Senbon Ensoleillé•

Un petit cahier relié de cuir se tenait entre les mains cachées du Chuunin. Un stylo à encre rouge griffonait des inscriptions bafouées et des schémas tout en couleur. Un trait dessiné d'un coup de pinceau noir semblait représenter un senbon "illuminé"... Après l'échauffement,Yuki consacrait son chakra et son originalité à la mise en point d'une technique: "Hinatano Senbon",Le Senbon Ensoleillé... C'était pour lui un harmonieux mixte entre beauté et efficacité. Loin d'être idiot,Yuki évaluait la dose parfaite de chakra à insuffler sur le senbon,pour que celui-ci mêle vitesse et férocité au contact d'un adversaire, son index grattouillant péniblement son menton doux et mate... Quelques instants plus tard,Yukimaru en déduit que plutôt qu'un foutu diagnostic,la pratique s'avèrerait bien plus enrichissante...
Éternuant après avoir respiré un mélange de sable et de poussière,il plongea une main dans sa poche de lin camouflée; deux senbons flambants neufs étaient serrés entres ses petits doigts légerement boudinés.Il se tourna,d'un côté,puis d'un autre,soulevant son kimono cousu,ésperant qu'aucun "homme-marionette" le ralentirait cette fois-ci. Une aura rougeâtre fit son apparition autour du shinobi.Effectuant le signe du tigre,du singe et du lapin d'une main,il prit son élan avant de projeter à grande vitesse les deux aiguilles en fusion.
"Hinatano Senbon!"
Un éclair flou traça la salle en quelques secondes, laissant derrière lui une longue trainée dorée. Oscillant de droite à gauche,un peu surpris de la violente projection, Yuki fixa le coeur emplis de joie les senbons ardents plantés sur l'écorce durcie de la salle d'entraînement. Une infime zone autour du choc,le bois blanc fumait et brûlait de quelques degrés de trop. Un cri plein d'énergie retentit alors,cri que Konoha ne risquait pas d'oublier...

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