Inconnu ?

Les tourments sont base de la torture.

La petite n'avait pas fermé une seule prunelle de toute la nuit. Les tourments l'hantaient continuellement depuis son arrivée à Taka. Assise, seule, dans la salle d'auditorium, elle laissait ses petits doigts de fée gambader gracieusement sur les notes d'un gargantuesque piano d'ivoire. Les yeux semi-clos par la fatigue, elle baillait au corneilles, mais pas question d'aller dormir. Cette mélodie était beaucoup trop belle pour être stoppée, comme toutes celles jouées auparavant. Et lorsqu'elle termina cette pièce sur un accord de ré mineur, elle enchaîna avec une autre, cette fois plus puissante, plus héroïque, plus... majestueuse. Or, cette dite mélodie se coupa vivement au milieu d'une des innombrables tierces. Ses mains ne lui obéissaient plus, son corps s'immobilisa. Elle prit une grand inspiration, puis se laissa lâchement tomber sur les notes du piano. Ses yeux gonflés laissaient échapper des millions de larme, alors que, la gorge nouée, Lumi étouffait de petites plaintes. Ses mains crispées se détendirent, tout comme le reste de son corps, qui se plongea dans une phase de récupération. L'esprit tourmenté de notre petite se vit emporté de force par le train de Morphée.

Musique Ici

Le petit matin chantait, il devait être environ 5 heures du matin. Le corps encore tout engourdit par le sommeil, réchauffé par les larmes, Luna releva son lourd petit crâne. Les notes du piano s'étaient gravés dans le visage de celle-ci, lui donnant un air plutôt stupide. Désemparée, elle se leva, les yeux petits, le corps vacillant. La petite princesse de glycine bailla longuement tout en s'étirant, puis s'avança à pas lents vers la seule fenêtre de l'auditorium. Elle ouvrit l'immense fenêtre qu'une chaleureuse brise s'y fraya un chemin, soulevant toutes les mèches violettes de la demoiselle. Demoiselle, qui se laissa tomber par cette fenêtre. Heureusement, elle était au premier étage. Habillée que d'un léger voile blanc surmontant des sous vêtements de la même couleur, elle enchaîna les pas, marchant, puis suite à un moment, elle fut prise d'une panique. Sa course éffrénée commença, alors que, les yeux grand ouverts, elle haletait. Secouant nerveusement les bras pour se donner de la vitesse, Lumina quitta rapidement les terres de Taka, ses cheveux volants dans le vent. Se jetant dans les airs pour attérir sur une branche d'arbre, et re-vriller tout en sifflant, retombant pieds joints sur une bête complètement noire. Il s'agissait d'un dragon, Hiryuu. Les deux fragments d'âme savaient ou ils allaient.

Après tout, ils y avaient déjà été, tous les deux.

Sa misérable enveloppe corporelle dansant avec le vent, Lumi traversait les méandres de ses tourments, intérieurement. Elle songeait, yeux clos, toujours noyés de larmes. L'amitié, est-ce nécessaire. L'amitié, est-ce véridique ? Est-ce un sentiment ? Une force ? Une faiblesse ? Oh, et puis inutile de s'y attarder. Aimer, ça ne fait que du mal au final. Cette pensée la fit secouer violemment la tête, serrant les dents. Ses poings de crispèrent... jusqu'à ce qu'elle vit se dessiner au loin leur destination. Ses jambes devinrent molles, son corps aussi. Elle tomba agenouillée sur sa bestiole, les mains crispées. Bestiole qui se posa au sol le plus délicatement qu'elle le pouvait, malgré sa taille imposante. Luna atteint le sol, puis enchaîna les pas lentement. Elle yeuta la scène, presque horrifiée. D'inombrables flashback faisaient irruption, Elle tourna la tête vers la droite, et vit une vive image de Bepo, mort, le flanc ensanglanté. Elle s'empressa d'effacer cette image malsaine, puis continua de marcher. Elle arriva près du lieu ou Law était mort. La dame ne savait plus retenir ses larmes qui s'écoulaient perpetuellement, se fracassant au sol par la suite. Le souffle court, elle vrilla le regard et vit un autre flashback. Cette fois elle vit son ami se faire battre. La rage s'emparra d'elle que la petite se jeta sur l'agresseur, poing tendu. Mais cette fausse image disparut aussi. Le regard équarquillé ver le sol, elle observa ses mains. Elles étaient noircies par quelque chose de bien connu ; du sang sèché mélangé au sol.

Cela lui fit un coup au coeur. Comme si cette substance avait pour effet de lui rapeller que ce qui s'était produit ici était bien réel. Luna leva la tête, et son coeur manqua un bond. Au loin se tenait son ami, assis sur le bord des marécages. Les yeux grand, le souffle coupé, la petite s'approcha de la silhouette. Elle balbutia, les larmes s'échappant de ses yeux, la voix tremblante.

-L-Law ?...

Puis elle se reprit, criant presque. Se jetant vers l'autre.

- Law ! C'est vraiment toi ?!!

L'eau de cet étang était sale, car après tout les étangs n'étaient pas des lacs, mais des choses bien plus impropres et repoussantes. Qu'était venu faire la copie originale de Law ici ? C'était une bonne question que se posait le natif d'un laboratoire. Les souvenirs de son "ancienne vie" pourraient peut être resurgir, ici, mais rien ne venait après une heure, deux heures... Ne trouvant rien de concluant, le ninja comptait repartir. Cependant, un chakra se rapprochait. Non pas quelque chose de connu, du moins de la vie actuelle du Juunin, mais plutôt un chakra assez puissant. Qui plus est, la personne dont émanait ce chakra arrivait par la voie aérienne, voila ce que put percevoir le ninja sensoriel avec sa technique de repérage à longue distance. Cette personne était au moins du même grade que Law, ce qui représentait un danger potentiel.

*Et si il s'agissait des assassins de mon géniteur ? Se serait une bonne occasion de le venger...*

La personne se posa alors part terre. Au loin, le ninja de Konoha ne la voyait pas bien, mais la couleur de ses cheveux n'était pas naturelle... Violet, hein ? Il n'avait encore jamais vu de tels cheveux. La petite s'approcha de Law, et lui adressa la parole. Elle pleurait, et connaissait son nom, deux choses étonnantes... Pour sa part, le ninja tenait le pommeau de son katana dans sa main, prêt à dégainer à tout moment. Il avait beau la regarder, elle ne lui disait rien.

"Comment connaissez vous mon nom ? Je vous conseille de vite me répondre si vous tenez à la vie, je ne suis pas du tout patient."

Le ninja était sérieux, si la jeune fille tournait autour du pot, il n'hésiterait pas à lui asséner un coup mortel. Du moins, si il le pouvait, car il ne connaissait pas son pouvoir, et son chakra était puissant.

Paradoxe.

Paradoxe n'est pas paradoxale une fois compris.

"Comment connaissez vous mon nom ? Je vous conseille de vite me répondre si vous tenez à la vie, je ne suis pas du tout patient."

Ces paroles furent comme un poignard dans le coeur de la petite princesse. Ses yeux s'équarquillèrent, laissant les larmes couler deux fois plus rapidement. La petite resta figer sur place, incapable d'un quelquonque mouvement. Elle qui s'apprétait plus tôt à sauter dans les bras de son ami avait maintenant l'ombre d'un immense doute dans son coeur. Étais-ce Law, ou hallucinait-elle. Avait-il survécu mais perdu la mémoire ? Qu'est-ce qui c'était passé ? La princesse de glycine fit un pas à l'arrière, puis un second. Le brouillard était de mise, bloquant à demi la vue des deux ninjas.

Elle porta ses mains devant elle, par réflexe. Lumina sentait son coeur s'emballer. La peur prenait le dessus. Si elle hallucinait vraiment, et qu'elle ferait une crise de folie ? Qu'est-ce qui se passerait ?... Et si Gobi s'échappait ? Et puis, pourquoi était-elle venue ici aussi. La demoiselle ne savait que faire. L'autre la menaçait de la tuer, depuis quelques secondes elle ne disait plus rien. Ses yeux grands ouverts se posèrent sur ses mains. Elles tremblaient. Et pendant un moment, elle eut un flashback, de ses mains, couvertes de sang de son ami.

- NON !

Lumina tira violement ses mains vers l'avant, puis elle se prise la tête entre ces dites mains. Ses magnifiques prunelles argentes écarlates dû aux larmes devenaient de plus en plus dorée. Contrôle, Lumi, contrôle... Mais elle éclata. Ses prunelles se clorent, elle senti son coeur se déchirer. La demoiselle tomba à genoux, et serra le sol de ses doigts.

- Law, ce n'est pas toi, hein ? Tu ne te souviens plus de moi, Lumina ? Nous étions amis... Tu étais le mentor avec qui je trainais quand Papa m'empêchait de sortir du village.

La demoiselle se releva d'un bond, et se mise à hurler.

- Pourquoi tu ne m'as pas prévenu ?!! Tu crois que je ne l'ai pas sentit quand tu as fuis le village ?...

Luna semblait complètement désemparée. La main sur le coeur, le lui tenant. Les larmes s'écrasant sur le sol noirci par le sang. Elle avait essayé de le sauver, mais il était trop tard.

Law restait impassible face à cette jeune fille. Son chakra était trop puissant pour se permettre de la laisser attaquer. Elle disait des choses sans grande logique pour le Kyofu, qui hésitait à mettre ses menaces à exécutions. Comment pouvait elle connaitre son prénom ? Si elle semblait le connaitre, lui, son nom et son apparence, elle était cependant inconnue du jeune homme. Elle lui dit son nom, mais tout ceci ne changea rien, il était maintenant près à attaquer. Il mit un pied devant l'autre, s'approchant de Lumina, se demandant si il devait la tuer ou juste partir, sans chercher d'ennuis. Après tout, elle paraissait être une jeune fille désemparée, il suffisait de la laisser là, la tuer ne faciliterait pas les choses, au contraire. Et si elle appartenait à un village ? Alors se serait Konoha qui risquerait des choses. Tout en continuant d'avancer, le ninja se heurta à une pierre, ce qui était assez humiliant, il faut le dire, pour un chasseur s'approchant de sa proie. Il tomba la tête dans le sang, le sien d'une certaine manière. Il eut alors un flashback, très court, des dernières minutes de la vie de son géniteur. Il voit simplement une jeune fille, au cheveux violets, qui se bat avec rage contre les meurtriers. Ensuite, il sombre dans le néant, dans la mort... Mais qu'est ce qui lui dit que c'est son amie pour autant ? Le jeune homme ne se laisse pas avoir, car de toute façon il n'a aucun sentiment pouvant l'affaiblir à ce point. Reprenant sa route, il parvient finalement proche de l'Anbu, et lève son sabre. Au moment d'achever ce qu'il a commencé, il se souvient d'un minuscule détail, d'une partie de la phrase de la jeune fille, lorsqu'elle a parlé de son père. Il se souvient alors parfaitement de lui, Sawada Tsunayoshi, la personne pour qui sa faiblesse d'esprit était la plus grande, une chose que les humains appellent l'amitié, était poussé au plus haut degré pour lui... Son ... meilleur ami ? Le père de Lumina. Il pose alors son épée, et s'assoit, ne comprenant plus rien à la situation. Disant simplement:

"Je ne suis pas Law, il est mort. Je suis ... comme lui, mais je ne suis pas lui."

C'est tout ce qu'il dit, puis il se tait, attendant de voir si la jeune fille allait se calmer et lui expliquer les choses calmement, ou continuer sa crise d'hystérie, ce qui pourrait faire resurgir d'autres souvenirs, peut être ?

Quandary.

Hésitation ? Confusion ?

Déconcertée, c'était le cas de le dire. L'individu s'approchait, et elle ne bougeait pas, la main plaquée sur le coeur le serrant. La pauvre n'en pouvait plus. Tous ces boulversements en si peu de temps. La réaparition partielle de son père qui a quitté le village, Haosha qui est devenu Kazekage, Suna qui s'est fait éclaté par un espèce de débile androgyne aux cheveux blonds. Elle fermait les yeux courbée sur elle-même, comme si la toute la douleur qu'elle avait accumulée au cours de ces 15 ans ressurgissait, violente, très violente. La toute petite pris une grande inspiration, elle leva le crâne pour observer le visage sévère de son ami lui lancer un regard complètement stoïque. Son sabre levé, il s'apprêtait à la frapper. Lumi fronça les sourcils et s'apprêtait à le repousser de façon plutôt directe. Mais il ne frappa pas, comme stoppé par je ne sais quoi. Ses yeux se perdirent un moment dans le vide. Que faisait-il ? Law retira son épée, la posa au sol et s'assied lourdement sur ce tapis de poussière immense. Luna, elle, le regarde de haut, ses larmes à demi sèchés, son regard maintenant plus froid, plus directe.

"Je ne suis pas Law, il est mort. Je suis ... comme lui, mais je ne suis pas lui."

Être ou ne pas être, tel est la question. Cette réflexion fit esquisser un mince sourire presqu'invisible sur les lèvres de la petite dame aux cheveux violets. Elle abandonna le mudra qu'elle allait effectuer pour se laisser tomber à genoux face à l'autre Les mains posées sur ces dit, elle enchaîna, d'un ton neutre, quoique sa voix semblait trembler un peu.

- Je le sais bien, il est mort sous mes yeux. J'ai sentit son dernier souffle sur ma peau, j'étais là jusqu'au bout. Ce matin là je me suis réveillée par un immense sentiment d'angoisse, j'ai déboulé la cage d'escalier 2 fois tellement j'avais peur. Je me suis dirigée a l’hôpital et il n'était pas là... il était ici.

Et en prononçant les derniers mots, elle eut un frisson qui résulta une gorge humide qui semblait vouloir se nouer. Elle inspira, puis laissa l'air déferler hors de ses poumons.

- Mais les agresseurs sont morts, sauf peut être un. Les autres, je les ai tués, plus que tuer. Ils sont morts, ils sont inexistants, ils n'occupent même plus un centimètre cube de volume sur cette terre, ils ne méritent même pas d'être remplacés par le pronom ''ils'' puisqu'ils n'existent plus !!!

Elle posa son doigt sur le front de l'individu.

- Si tu n'es pas Law, alors ou tu es une hallucination, ou tu es un frère. Mais Law n'avait pas de frère, et son corps a disparut. Serais-tu un espèce de mort-vivant de lui, ou... un clone ?

Cette question, ou plutôt, cette série de question laissa Lumina elle-même perplexe. Les prunelles toujours inexpressives, son doigt toujours placé au centre du front de l'homme qui, ou il fut un temps, déchiquetait tout. Il lui manquait, et pourtant, elle avait sa réplique en face d'elle.

Paradoxe n'est pas paradoxale une fois compris.