Akamaru cherchait à passer un pallier depuis des mois. Il s’était d’abord entrainé au-delà du raisonnable pendant de nombreuses semaines pour pallier les carences qu’il avait eu dans son parcours à cause de son comportement. Et une fois qu’il se sentit prêt, il commença à réaliser de nombreuses actions plus ou moins dangereuses et retentissantes pour que l’on commence à parler de lui comme d’un excellent shinobi plutôt que comme un contrebandier ou un mafieux de renom. Forcément, avec sa notoriété préalable, il ne lui fallut pas si longtemps. C’est après une énième opération, alors qu’il se remettait de ses blessures, qu’il reçut la visite d’un homme habillé de l’une de ces fameuses tuniques noires à nuages rouges. Il venait lui proposer d’entrer dans l’organisation, de se fondre de ce petit groupuscule pour participer à la réalisation d’un dessin bien plus vaste que la simple récolte de fonds à l’infinie. Habituellement, notre gaillard n’aimait pas ces choses-là, n’y voyait aucun intérêt pour sa propre personne. Mais cela faisait trop longtemps qu’il attendait cela pour ne pas accepter. Il n’avait aucune idée des plans de l’organisation, de la manière dont elle fonctionnait, de quoi que ce soit à propos d’elle. Mais ce dont il était sûr, c’est qu’il voulait en être. Car enfin, on reconnaissait en lui le talent, la capacité à faire. C’était le grand manque de sa vie, et enfin, quelqu’un le comblait. Il ne pouvait y rester insensible.

C’est deux jours plus tard qu’il se rendit au lieu de rendez-vous. L’entrée d’une grotte spéciale dont l’homme lui avait communiqué l’adresse. Il ne savait pas du tout ce qui l’attendait et il préféra donc y aller préparer, prêt à se battre en cas de besoin. Car après tout, ce pouvait très bien être un piège, même si le charisme de la personne qu’il avait rencontré lui faisait penser que ce ne pouvait pas être le cas. Pour autant, il ne connaissait pas du tout l’identité des autres membres et, par conséquent, il ne pouvait en être sûr. Après de très longues heures de voyages, il arriva enfin à destination. Son cœur battait la chamade, comme s’il revenait en enfance. L’imposant bonhomme s’arrêta un instant, prenant quelques grandes inspirations pour se donner du courage. C’était étrange. Il n’avait plus connu ce genre de stress depuis son premier coup à Suna. Cela faisait des années qu’il pensait être immunisé, mais la peur face à l’inconnu le reprenait. Il prit un cigare dans sa poche et l’alluma, tirant une première grosse latte en le posant dans sa bouche. Recrachant la fumée, il se remit en marche, marchant quelques mètres à l’intérieur. Dans la pénombre, seul le petit rond de braise incandescente de son tabac était visible, au moment où il tirait dessus du moins. Après quelques secondes, il prit une grande inspiration et s’exclama :

« Eh oh ! Y’a quelqu’un ? »

Sa voix résonna à l’intérieur. Etrange. C’était-il trompé de lieu ? Ca n’était pas à exclure, mais ne le pensait pas. Il avait suivi les informations que son visiteur nocturne lui avait transmis, alors il n’y avait pas de raison. D’autant que, sans forcément être un as, l’orientation n’avait jamais été un gros problème pour lui. Alors quoi ? Soudain, un bruit de pierre roulant se fit entendre. Quelque chose avait bougé. Etait-ce simplement un courant d’air, une chute par gravité, ou la résultante d’un événement anthropique ? Il fallait espérer que ce soit ça. Tirant encore sur son cigare, il restait les yeux ouvert, droit et imposant comme il l’était naturellement. Peu à peu, dans les ténèbres, une ombre se dessinait. Il esquissa un sourire et s’adressa à elle, l’air décontracté :

« Ah, ben oui. Il était temps, j’commençais à me dire que je m’étais gouré de grotte. C’est qu’elles se ressemblent toutes par ici… »

Akamaru restait immobile, attendant que l’ombre devienne plus clair pour pouvoir s’adresser à elle. Cette dernière s’approcha doucement et un jeune homme se découvrit, l’air maladroit et en cruel manque de confiance en lui. Ca n’était pas compliqué de diagnostiquer cela, et même si notre héros n’était pas le plus fin des psychologues, il n’eut aucun mal à saisir cela. Il l’observa, se retenant de rire devant son côté déstabilisé : on aurait presque dit un gamin encore adolescent. Ce qui était sûr, c’est que notre ami ne s’attendait pas à voir quelqu’un comme ça. Son discours était en accord avec ce que le puissant Bakuha pensait jusqu’alors. Il tira une nouvelle fois sur son cigare, faisant flamber les braises et observant toujours celui qui l’accueillait. Il ôta son tabac de la bouche et souffla la fumée avant de se rapprocher, un sourire loin d’être rassurant sur le visage :

« Eh, détends-toi p’tit. On va devenir copain, hein ? » Le rugueux gaillard fit une pause et accentua son sourire avant de reprendre : « Moi c’est Bakuha Akamaru. Tu pourras ajouter déserteur de Suna à ton dossier »

Akamaru replace son cigare dans sa bouche et les deux commencèrent à s’enfoncer dans la grotte, jusqu’à parvenir à une porte. Là, le jeune homme s’arrêta, voulant interdire à notre héros de fumer son cigare à l’intérieur. Mauvaise idée de vouloir sevrer un drogué, surtout quand il en était au point de dépendance où se trouvait à ce moment-là notre héros. Il s’arrêta et se tourna vers son tout nouvel équipier et l’observa. Il cherchait à comprendre, réfléchissait, et préparait sa réponse. Comme-ci quelqu’un pouvait l’arrêter de fumer. Mais surtout, pourquoi prévoir une telle précaution ? Quand on est un criminel comme l’étaient tous les membres de l’Akatsuki, il était étrange d’instaurer de telles règles. Cela laissait donc trois possibilités : soit le chef avait un gros problème avec la fumée, soit certains pensaient qu’ils allaient mourir à cause de cela, soit ce jeune garçon mentait. Peu importe pour notre héros en réalité, cela ne changeait rien. Ils étaient venus le chercher, à la seconde où il enfilerait la tunique noire à nuages rouges il deviendrait un criminel mondialement recherché, alors il n’avait pas à s’inquiéter pour ça. Le gaillard tira à nouveau sur son cigare et fixa Matsu. Il lui souffla la fumée dans le visage avant de lui répondre sur un ton particulièrement froid, voir menaçant :

« Ils auront qu’à mettre des masques. »

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