Pour la troisième fois cet avant-midi, je m’effondre au sol en nage. L’herbe fraîche de la prairie me rafraichit sans pour autant me redonner des forces. Le soleil m’irrite. Je ferme les yeux en espérant que cet exaspérant astre lumineux daigne lui aussi aller se reposer derrière les nuages, mais en vain. L’orbe de chaleur et de lumière projette cruellement ses rayons sur mon kimono noir et enclenche une lutte sans merci contre la douce fraîcheur de la terre. Mon corps, champs de bataille de cette lutte subtile, se retrouve encore à payer pour mes excès. Bon… Il faut quand même admettre qu’il a déjà vaincu bien pire, mais pour un simple entraînement de routine, j’ai bien le droit de me plaindre un peu non? Peu à peu, les deux protagonistes de ma guerre corporelle se montrent plus diplomates et finissent même par se partager équitablement le territoire. Ma température reprend un niveau approprié, tout comme mon souffle qui finit par s’apaiser. J’entrouvre finalement les yeux pour m’empêcher de sombrer dans le sommeil. Je tends mon bras vers le ciel, tente de décrocher le soleil et reste ainsi quelques secondes, le bras levé. Certains tentent d’attraper la lune et moi le soleil… Je souris malgré moi de cette pensée car elle reflète bien mon ambition.
M’extirpant de mon nid de verdure, je m’assoie en tailleur et contemple le paysage. Ma tête dépassant à peine des hautes herbes, je contemple la forêt. Ces véritables remparts naturels m’offrent un agréable sentiment de sérénité. J’aurais bien pus rester assis à méditer sur le sens de la vie, mais mon sens des priorités reprend finalement le dessus et je me relève complètement. Mon regard se fixe instantanément sur les différents petits monticules de poussière argentés non loin de moi. Une bourrasque vient les disperser quelque peu, mais sans autres réactions de leur part. Ceux-ci, au nombre de trois, sont mes adversaires. Bon, je sais, trois tas de poussière haut comme mon genou ne devraient pas expliquer mon état d’épuisement, mais pour ma défense, ils étaient bien plus dangereux il y a quelques minutes.
Il est temps de reprendre l’entraînement. Je compose le signe du tigre et me concentre : tout en gardant les yeux ouverts, je visualise mon propre corps. Je fais d’abord bouger légèrement mon cou, je prends une grande inspiration pour bien sentir chaque parcelle de mon buste, je contracte sensiblement les muscles de mes bras et fléchis doucement les genoux. Je répète ces quelques mouvements à deux reprises encore puis je commence à malaxer mon chakra. Je vais d’abord chercher l’énergie nécessaire à ma réserve naturelle puis dans mes cellules. Je sens la chaleur de mon chakra qui s’active et traverse tout mon corps. C’est comme si l’on m’avait injecté de l’eau bouillante directement dans les veines, mais sans la douleur. Je me laisse enivrer par cette sensation une fraction de seconde, puis je concentre tout le chakra malaxé dans feu mes adversaires. Aussitôt, ils s’animent.
Tout d’abord ils remuent à peine, puis rapidement, les particules d’aluminium dont ils sont constitués se rassemblent et s’élèvent. Tout d’abord on ne peut distinguer que de vagues silhouettes, comme des ombres dans la nuit, puis les bras se découpent du corps, les jambes se détachent l’une de l’autre et enfin la tête se forme. Une seconde plus tard, ils prennent des traits humains, les miens. Si ce n’avait été de leur peau et de leurs vêtements constitués d’un métal si pur qu’il paraissait presque blanc, ils auraient pu passer pour humain.
Maintenait face à mes alter-égos métalliques, je me détends un peu. Il y a longtemps que j’arrive à les créer, ce n’est pas nouveau. En revanche, je m’entraîne depuis maintenant deux semaine pour qu’ils agissent de manière optimale en situation de combat. J’ai maintenant les bras détendus de chaque côté de mon corps. Pour ce combat, je pourrai uniquement me fier à mon expérience et à mon sabre. Je ne possède ni kunais ni shurikens. Mes jumeaux inanimés me fixent de leur iris argentés et je leur retourne leur regard. Il est temps de commencer. Une froide bourrasque fait onduler les herbes de la plaine au moment où je leur donne mentalement l’ordre de m‘attaquer.
Aussitôt, je suis forcé de dégainer mon sabre pour parer un premier assaut. Un de mes clones a utilisé l’une des fonctions que j’ai imaginées la veille : à la place de son avant-bras se tient une longue lame d’aluminium. De petites étincelles jaillissent lors de son contact avec ma lame. Étant constitués d’aluminium, les coups portés par mes clones sont plus rapides que lourds, mais l’attaque me fait quand même reculer de plusieurs mètres. Vu de l’extérieur, on croirait qu’il m’a envoyé valser, mais en fait j’ai simplement profité de la force de son coup pour prendre du recul. La première règle pour les affrontements en infériorité numérique est de ne pas se faire encercler. Pour ce faire, j’utilise la fuite pour forcer mes adversaires à me courir après. Forcément, il y en aura un de plus rapide que les autres pour me rattraper et c’est à ce moment-là qu’un court échange en un contre un est possible. Mais bon, ça reste plus facile à dire qu’à faire. Mes jolies pensées théoriques sont interrompues par une ombre suspecte au-dessus de moi. S’il ni avait pas de nuage pour me rafraîchir tout à l’heure, je ne vois pas pourquoi il y en aurait maintenant. Je lève rapidement mon sabre à l’horizontale au-dessus de ma tête avec le mince espoir de dévier la lame. Quelle ne fût pas ma surprise de parer, non-pas une lame, mais bien un bloc d’aluminium compact. Ce clone-ci avait adopté une approche moins délicate pour m’attaquer, mais plus efficace. Pour échapper à l’impact je suis forcé d’abandonné mon sabre et de reculer.
C’est avec les bras encore engourdis que je passe à la contre-attaque. Je compose une série de mudras et envoie mon chakras imprégner la terre sous mes pieds. Mon chakra repère vite mon métal de prédilection. Le contact de mon chakra avec l’aluminium est si familier qu’il me donne l’impression de tendre la main pour saisir mon épée. Comme si c’était une arme déjà bien tangible pour moi, je « dégaine » les particules d’aluminium de leur de pierre et de terre pour les projeter en masse contre mes assaillants. Seul petit détail, la quantité de minerai que j’essaie de dégainer est trop importante pour être manipulée avec aisance et me donne l’impression de manipuler une épée trop lourde. Le résultat parle de lui-même. Une quantité impressionnante de sable d’argent suinte de la terre pour former une vague compacte qui ne frappe pourtant qu’un seul de mes adversaires, mon clone au bras tranchant. Le jutsu reste malgré tout assez puissant pour le détruire.
Toutefois, mes clones possèdent un cœur du même minerais que mon sabre ce qui fait en sorte que ce n’est certainement pas leur empathie envers leur frère tombé au combat qui va les retarder. Le clone qui était resté jusque-là en retrait se retrouve instantanément devant moi et j’essuie une volée de coups qui m’envoient vite au sol. Je me suis peut-être trompé pour leur empathie car mon clone au poing marteau s’acharne particulièrement sur moi alors que je suis à terre… À croire qu’il jaloux de ne pas être unique et qu’il désire me forger un nouveaux visage… Le visage en sang et le corps bosselé, je trouve toutefois le temps, après un coup de pied qui m’envoie valser, de reprendre le contrôle des particules d’aluminium de ma précédente attaque pour leurs ordonner de saisir mon bourreau aux émotions mitigées. Les particules m’obéissent autant que ma propre main et en prennent justement la forme. Seul petit détail qui n’échappera pas à sa cible, elle mesure près de deux mètres de haut… Le karma étant ainsi fait, mon clone aux penchants artistiques douteux se retrouve prisonnier d’une poigne de fer tandis que mon courroux s’abat sur lui sous la forme d’un autre poing métallique. Comme quoi on récolte ce que l’on sème ne puis-je m’empêcher de penser.
Ma pointe d’humour est appréciable, mais peu pertinente car c’est la troisième fois que j’affronte mes clones cet avant-midi et je viens de brûler mes dernières réserve de chakra. Il m’en reste tout juste pour une dernière technique. Malgré moi, je ne peux m’empêcher d’être fier car j’ai le visage enflé, les muscles endoloris et ma réserve de chakra est à sec. Jamais aux cours de ses deux dernières semaines je n’avais réussi à produire des clones si habiles ou encore à garder le contrôle de mon sable métallique. Je crois que je viens d’atteindre un nouveau palier dans la maîtrise de mes techniques et qu’à l’avenir elles pourront être utiles en situation réelle.
Un coup de genoux dans le plexus me fait perdre le souffle, mais retrouver le contact avec la réalité. Il reste encore un adversaire et celui-ci semble bien déterminé à avoir le dessus sur l’original. Je concentre mon chakra dans les restes de ses frères et déclenche une seconde vague magnétique. Mon clone fait preuve d’une belle capacité d’improvisation car il saute en l’air pour esquiver l’attaque qui n’est pas bien haute. Toutefois, un clone n’est jamais aussi fort que l’original et j’ai anticipé sa manœuvre. Je saute également dans les airs et lui donne un coup de pied qui le fait littéralement voler en poussière. Je me réceptionne tant bien que mal sur le sol et laisse échapper un long soupir avant de me le laisser aller sur le sol arrosé par une pluie de poussière étincelante.
Pour la quatrième fois cet avant-midi, je tombe au sol en nage. Le soleil ne me dérange pas et je laisse le sommeil me gagner.
Nombre de ligne selon le compteur : 109
Techniques apprises :
- Spoiler:
Suna Bunshin (clone de sable)L'utilisateur crée un clone Kinton et peut le controler a sa guise.
2 jours d'entrainement20 Chakra par clone.Kinton, Jiki-ha (Kinton, vague magnétique)
Cette technique permet à l'utilisateur du Kinton de créer une vague magnétique, pouvant avoir différentes utilités, même si celle de base étant de frapper l'adversaire et de le magnétiser.
Genin : 2 jours d'entrainement.60 chakra, 50 dégâts.Technique des mains de fer.Description :
Technique Kinton permettant au ninja en question de faire sortir une ou plusieurs mains, soit du sol soit de sa réserve de sable de fer[ pour aller immobiliser l'ennemi, ou le frapper, ou attraper quelque chose. Ces mains sont entièrement contrôlables. Il ne peut y avoir que trois mains maximum en même temps.Genin 2 jour d'entrainement : 30Chakra, 30 dégâts ou immobiliser un tour.