La mort est dans l'adieu
d'un ami veritable.

Cela faisait maintenant un moment que j’avais quitté la Lune Rouge, couvert par mon ami Shiyo. J’ignorais vraiment comment ce dernier avait tourné la faveur que je lui avais demandé, mais nul doute qu’il avait accompli cela à la perfection, non j’en doutais pas le moins du monde. J’avais toute confiance en lui, au monde, c’était la seule personne pour laquelle je ressentais une quelconque affection. Il était mon meilleurs ami, nous avions vécu tellement de choses lui et moi que nous nous étions aujourd’hui deux ninjas complémentaires au plus haut point. Aujourd’hui, mes pas me menaient à notre repaire dans le pays des cascades. Je ne faisais pas très attention au paysage, je me contentais d’avancer. J’espérais vraiment que je trouverais Shiyo dans notre cachette. La dernière fois que j’étais venu, il ne s’y trouvait pas, mais avec de la chance, cette fois ce serait différend. Une fois arrivé à destination, je m’aventurais en dessous de la cascade qui cachait notre repaire. Trempé jusqu’aux pieds, je pénétrais quand même dans la petite bâtisse. Un jour il faudrait bien agrandir tout ça, on allait finir par étouffer. Une fois dans la maison, je constatais avec tristesse que personne ne se trouvait là. Mais une chose attira mon attention sur la table. Il s’y trouvait une lettre, scellé du signe de mon ami. Sur le papier était écrit mon nom, sans perdre de temps, je m’en emparais. Une fois la lettre ouverte je commençais à lire son contenu. A mesure que je lisais, mon visage devenait de plus en plus blanc. Quand j’eu terminé, j’avais le teint cadavérique, et les yeux noirs de rage. Je frappais alors avec toute ma force sur la table qui se brisa en une multitude de morceaux plus ou moins gros. Qu’importe le sang sur ma main, j’étais dompté par la rage. La colère d’avoir perdu la seule personne au monde qui me comprenait et que j’appréciais. Me refusant à accepter cela, je sortais de l’antre. Une fois dehors, je me mis à hurler plusieurs fois.

-Shiyo !!!

Durant les heures qui suivirent cela, je n’eu de cesse d’explorer les moindres recoins des environs pour voir si je retrouvais une trace de mon ami. Ce qui arriva finalement… Je fini par apercevoir dans l’eau un corps qui flottait. Il était coincé par un tronc tombé dans l’eau. Je courais alors en direction du cadavre. En le retournant, je pris conscience que c’était mon ami. Instinctivement, je posais ma main sur sa gorge afin de retrouver son pouls. Mais malheureusement il était trop tard, Shiyo était mort. Je tirais alors mon ami de là. En regardant son visage sans vie, je me rappelais d’une chose. C’était lui-même qui avait découpé ce tronc et l’avait balancé dans l’eau ici même. Ainsi donc cela faisait un moment qu’il songeait au suicide… Et s’il avait fait en sorte de bloquer son corps ainsi, nul doute que c’était pour que je le retrouve. Il avait pensé à moi, même au moment de se donner la mort. Fou de rage, je me mis à hurler pendant un moment qui me parut infini. Ce qu’il fallait faire me parut tout à fait naturel. J’ai tiré le corps de mon ami près de notre cachette et j’ai commencé à creuser un trou dans le sol. Quand j’ai enfin été satisfait de sa taille, je me suis approché du corps inanimé de Shiyo. Je l’ai alors scellé, afin que, même dans la mort, il garde l’aspect qu’il avait toujours eut. Je posais délicatement le corps de mon ami au fond du trou, avant de le recouvrir de terre. Etant enterré devant un arbre, je gravais sur l’écorce de ce dernier :

« Ici repose l’éclipse de Kumo, Shiyo Hakusu, un des plus grands ninjas que notre monde ait connu. Tu me manqueras énormément mon ami… »

Si je pouvais encore pleurer, nul doute que mes larmes auraient coulé. Mais c’était aujourd’hui une chose qui m’était impossible. La tristesse ne pouvait plus m’habiter à présent, même si la rage d’avoir perdu cet ami si cher à mon cœur était semblable au final. Le regard sur la tombe de mon ami, je pris la parole.

-Shiyo, tu as été mon meilleur ami. Pour dire vrai, tu es, et tu resteras le seul et unique ami que j’aurais eu au cours de ma vie. Même si je t’en veux de m’abandonner maintenant… Quoiqu’il en soit, même si j’ai mes propres projets, je retrouverais ton fils. A mes yeux il est comme mon propre neveu. Je le protègerais et lui ferait part de tes derniers mots. Je t’en fais la promesse solennelle, et tu sais très bien que je fais toujours ce que je dis. Adieu mon ami, nous nous reverrons peut être dans l’au-delà. Adieu Shiyo……..