Il y a de ça toujours...

Ce fut la triste histoire d'un ange.

Il y a beaucoup de problème dans ce monde, personne ne peut se le cacher. Les individus sont stupides, ils sont méchants, remplis de volonté de ne pas en avoir, de volonté. Ce qui est triste, c'est surtout de voir leur comportement lorsqu'ils sont en état d'impuissance. Que quelqu'un soit méchant, stupide, lâche, ils ont tous un point en commun. Lors d'un état d'impuissance, c'est le scepticisme qui prend le dessus. Les gens sont sceptiques, voilà le problème. Les gens sont dépendant et faible. Ce qu'ils ne semblent pas comprendre, ce qu'ils font tous, ce que lorsque qu'une impasse se présente, ils se renfrognent dans leur coin et pleure. Et gare à celui qui aura le coeur de réconforter, ou d'essayer d'éclairer. Rien ne fonctionnera ; pessimisme par dessus pessimisme, ils brouillent du noir. Mais à quoi ça sert ? Oui, c'est peut être exquis parfois de se laisser bercer dans une douce mélancolie, mais en quoi cela aidera-t-il à surmonter ton épreuve ? C'est puérile de voir le comportement des gens qui ne veulent pas s'aider. Si tu ne veux pas t'aider, aide-toi à t'aider ? Ce n'est pas en restant planté là devant un pc que la vie te sourira, là a fumer ta clope que le chemin t'éclairera. Ce n'est ni là ou l'alcool te fait sourire bêtement, ni là ou la corde pend au plafond ironiquement, que tout ira mieux. Tu abandonnes déjà alors que tu es dans le moment crucial ou tu dois te remonter les manches et te serrer les coudes, avec tes proches qui, oui, peuvent t'aider à t'aider.

Au final, l'ange à mal.

Car malgré toutes ses tentatives, il échoue. Qu'il essaie d'éveiller la seule once de lumière qu'un coeur noyé dans le désespoir et la noirceur peut toujours tenter de protéger, semble-t-il que l'orgueil préfère ne pas laisser une porte de sortie, ou une trappe d'aération par laquelle on pourrait y percher une corde, ou un seau de provisions. Perché sur sa branche, il songe. L'ange messager qui tente vainement de prévenir. C'est flagrant mais connu, personne n'écoute, ils préfère rester dans leur noirceur. C'est blessant, mais ce qui l'est encore plus, c'est de se faire remballer. Le sujet, qui lui baigne dans ses larmes encore chaudes, tente de se confiner dans un dôme de pessimisme. Rien ne peut y entrer, pas même une main tendue qui chercher à l'aider, pas même la moindre brise d'air pure, rien. Alors l'ange reste là, à se faire insulter et dégrader, à regarder sa précieuse perle glisser entre ses doigts, cette perle à laquelle il avait juré protection et amitié. Cette perle qui lui ait toujours tenue à coeur, qui marche vers le gouffre dans lequel elle tente de se jeter volontairement. Cette perle sur la défensive constamment, qui devient de plus en plus paranoïaque alors que l'horloge fait tic tac.

Et l'ange est là. Il est toujours là. Il prévient en vain, il tend une main qui est considérée comme anodin. L'ange pleure à son tour de désespoir. Ses ailes se recroquevillent doucement, ses larmes roulant sur ses joues comme sa perle roule vers l’encoignure d'un portail menant uniquement vers plus de larme qui le tapissent tel un coussin pour amortir le choc de sa propre défaite. L'ange s'assoit au loin dans l'herbe séchée, les pieds sur le sable rugueux d'une pluie de braise qui s'affaisse sur ses épaules. Il plonge sa tête entre ses mains, puis sur ses avant bras. L'ange pleure à son tour, il s'enferme dans ce dôme de mélancolie dans lequel il souhaite se bercer lui aussi. Ses ailes brûlent au fur et à mesure ou les gouttes nacrées qui émanent de ses prunelles martèlent le sol poussiéreux.

Quel ironie, de n'être qu'un simple observateur de leur misérable destinée.
What a shame I'm only a meer viewer of their miserable fate.

Hebitsuki Sawada Luna.