Ce jour là, je n’avais pas grand-chose à faire. C’était étrange. Depuis que je m’occupais de l’équipe 1 constituée de Genins, j’avais rarement des jours à moi. J’étais toujours occupée dans les préparatifs de la mission de rang B que nous allions effectuer. Je devais donc aider mes jeunes (qui étaient tous plus vieux que moi) à s’entraîner intelligemment. Mais aujourd’hui, je m’entraînais seule. De quoi aurais-je l’air si je partais en mission avec mes genins et que je n’étais pas en mesure de les protéger? C’était une situation que je désirais éviter à tous prix. Je me rendis donc de bonne heure au dojo d’entraînement de Konoha. Les salles étaient presque toutes pleines et j’eus de la chance d’avoir une belle grande pièce pour moi toute seule. L’entraînement du jour? Le nuage empoisonné. Il s’agit d’une technique médicale durant laquelle l’utilisateur prend une grande inspiration. Il malaxe ensuite son chakra dans ses poumons et, avec une forte expiration, une véritable purée de pois est expulsée par sa bouche, couvrant la zone.

Je m’assis en tailleur au milieu de la pièce et entreprit des exercices de respiration. Mes mains accompagnaient le soulèvement et le retour à sa position initiale que faisait mon maigre torse. En même temps, je réfléchissais à l’homme du temple, à mes élèves, à ma conversation avec l’Hokage. Je chassai le tout de mon esprit et continuai à respirer. De mes mains, j’effectuai un mudra et continuai à respirer. Je sentis mes poumons s’encrasser et je ne pu me retenir de me mettre à tousser comme une folle. Je cherchais l’air, mais ne le trouvait pas. Une odeur dégoutante s’extirpa de ma bouche avec une épaisse fumée mauve qui ne fit guère plus que me faire chauffer les yeux. Je me reculai d’un bon, en nage et tombai à la renverse. Maintenant couchée sur le dos, je n’arrivais plus à respirer et je dus donc rouler sur le côté. Je toussai encore un peu, puis je m’abandonnai sur le plancher. J’avalais l’air avec de grandes inspirations et j’avais la gorge en feu. Ce ne fut que de longues minutes plus tard que je repris ma position initiale, respirant profondément. J’espérais un résultat différent, que j’obtenu au bout de trois autres essais au cours desquels je toussai de plus en plus fort. Lorsque la fumée mauve engloutit la pièce et que je cru bien tousser un poumon, je décidai qu’il était grand temps d’arrêter. J’ouvris la porte pour laisser aérer un petit peu. Dans le couloir, j’appuyai mon dos contre le mur et respirai un bon coup. C’est alors que le chuunin s’occupant du Dojo vint me trouver.

« Mademoiselle Hana? Nous sommes plein et un autre Juunin désirait s’entraîner aujourd’hui, seriez vous prête à accepter de partager cette grande salle…(petit regard vers ladite salle avec un air de dégoût) avec le ninja en question? »

J’approuvai et il repartit comme il était venu. Toujours appuyée sur le rebord de la porte, j’attendis l’arrivée de mon coéquipier de la journée.

L’alanguissement moral et physique de Kugen était un jeu d’enfant aux yeux de ses alter ego et autres subordonnés, eh oui, même les bois d’ébènes des temps modernes trouvaient le moyen de le pousser hors de sa demeure pour profiter d’un calme et une sérénité bien rare. De son côté, le Juunin se laissait aller dans une sorte de dynamisation fantaisiste évoluant pas à pas de l’apparence d’un crétin congénital caractérisé par les envies d’un crapaud vicieux jusqu'à une expression monomaniaque et sarcastique en passant par une psychotique relation imaginaire et obsessionnelle née d’un fantasme d’une rencontre. Il savait faire abstraction de ses sentiments pour revenir ce fameux chasseur à la fois charismatique et austère, cependant encore une fois, rien de cela ne semblait animé sa flamme de motivation pour la conduire plus loin dans la volonté d’accomplir ses buts. Selon lui, il fallait prendre goût à la vie sans y croquer à pleines dents, crépiter vainement dans un coin de rue sous la pression d’une atmosphère teintée de méfiance ne faisait que restreindre nous souvenirs et nos expériences qui eux forment notre identité.

S'habillant légèrement comme à son habitude d'un pantalon noir et une chemise blanche ouverte à moitié ouverte au niveau du torse afin de se diriger à une salle d'entrainement communément utilisé par les ninjas de Konoha. Mais comme vous vous en doutez surement un endroit réputé n'est presque jamais vide, c'est-à-dire que parfois il fallait partager son "nid d'amour " pour pouvoir méditer... Voyez-vous ça ? Un exercice supposé être accompli en solitaire et en silence devait se faire au milieu d'une centaine d'autres , au risque de mettre leur vie en danger. Quoi qu'il en soit, après une courte discussion en compagnie du gérant , ce dernier daigna de lui trouver une "chambre" à partager avec une charmante demoiselle dont il avait déjà entendu parler auparavant .

Arrivé à la salle , il laisse son regard se poser sur la femme avec laquelle il allait partager la salle. La courbe de ses pommettes rappelle les dunes de sable des déserts arides, mais sans la sécheresse qui définissent ces derniers, tandis que celle de ses lèvres nacrées est douce et enivrante.A ce visage angélique viennent se heurter de longues mèches de cheveux rouges qui cascadent autour de son visage et achèvent leur course lustrée au niveau de ses reins.Ses épaules, sculptures harmonieuses appelant à être effleurées, sont musclées habilement à l’image du reste de son corps, de ses bras longs aux doigts élancés et soignés.Un être façonné dans la pureté silencieuse ; c'est en quelque sorte ce qu'incarne Hana aux yeux de Kugen.

— Votre beauté n'a d'égale que votre force, ce que j'ai entendu était donc vrai... Eh mais j'oublie, permettez-moi de me présenter. Je suis Kugen Endoh, un Gennin...

Dit-il en s'avançant vers elle, il ne fit aucun mouvement brusque, mais l'odeur de la mort l'entourait. L’aura et la force qu'il dégageait faisait froid au dos, la femme ne resterait surement pas indifférente quant à ce sentiment. Il pénétra à l’intérieur de la pièce en souriant et se tourne vers la demoiselle.

— N'est-il pas plus astucieux de reprendre notre entrainement face à face ? Au lieu de rester ainsi ...Vous pourrez utiliser vos jutsu sur moi afin d'être sûr de leur efficacité , vous ne croyez pas ?

Calme et détendu, il prend place au milieu de cette chambre vide désinfectée entourée de bougies sans odeur en train de méditer et prier si ce n’est se concentrer pour un futur combat. Jambes croisées, colonne vertébrale droite, menton rentré et nuque étirée. Les mains en position mudra, apposé sur les cuisses bloquées contre le bas du ventre et enfin les yeux couleur de nuit fixés sur un point vide de la salle mêlée à un rythme respiratoire distingué par son expiration silencieuse par le nez et une inspiration non forcée qui suis le cours des choses. Le chakra de Kugen est noir comme l’ébène. Cette propriété est innée, n’ayant pas d’autres effets que de définir sa nature mortelle. Toutefois, lorsqu’il fait usage de ses techniques, ses yeux deviennent d’un noir profond, et rendent les adversaires faibles d’esprit totalement inutiles, saisis d’effroi devant la vision d’une mort potentielle. Personne sur Konoha ne le connaissait vraiment et sans doute aucun être n'avait eu à une démonstration de son pouvoir.

Laissant son chakra s'échapper à travers tout les pores de sa peau sans pour autant blesser sa coéquipière. Il se contentait de respirer et souffler, imaginant son jutsu appliqué sur l'un de ses ennemis, une vision de terreur à vrai dire. Visant avec son doigt la bouche du chuunin encore à la porte, comme un devin ôtant un sens à un non pharisaïque, il laisse souffler un vent de trépas caractérisé par une fluctuation de chakra. L’illusion se présente comme un mutisme soudain et incompris, la douce brise de vent qui se génère à cet instant exécute comme une pression sur l’esprit adversaire, se faisant, il perd la possibilité de parler et voit peu à peu ses lèvres se lier entre elles avant que sa bouche entière se dissous et disparaît. S'ouvrant subitement, c'est une nuée d'insectes qui sortent de sa bouche pour le dévorer en entier , ses yeux deviennent noirs, sa vision devient floue. Il ne peut bientôt plus respiré et la seule chose qu'il peut accomplir c'est se tortiller sur le sol en tenant de se débarrasser de cette chose qui le ronge de l’intérieur et se nourrit de son âme.

La folie ne s’était pas emparée de lui, mais le ninja pouvait ressentir comme un trouble physique vis-à-vis des dires secrets prononcés par Endoh suivit d’une défaillance morale, tout semblait instables et tournoyants, transportant le groupe en un monde dissemblable à la réalité. Un souffle de vent vicié vint animer la chaleur haussée qui se faisait de plus en plus importante en cet instant, que lui arrivait-il donc ? Immobile, il vit son corps disparaître avant de se réveiller de cet horrible cauchemar en criant.

— Maître Hana, j’espère que les cris de ce jeune garçon ne vous ont pas trop importuné... Je m'en voudrais tellement de vous déranger.

Dit-il d'un ton amical qu'on pouvait apparentait à une psychopathe faisant la cour à une femme.

L’homme qui entra était plutôt…particulier. J’étais une ninja sensorielle depuis de nombreuses années déjà et c’était l’une des premières fois où j’arrivais à sentir le chakra d’un individu sans mudras. C’était un peu ironique, non? Moi, la ninja du clan Chikara au chakra invisible à toutes techniques de repérage sensoriel et lui, au chakra si noir que j’en étouffais presque. Il s’approcha de moi et se présenta respectueusement, se proclamant Genin. Genin? Avec un niveau de chakra aussi élevé? Non, il était au moins un Juunin, voir peut-être un Anbu. Peut-être ignorait-il que j’avais des dons sensoriels et croyait-il me duper, mais dans quel but? Gagner ma confiance sans nul doute. Et ce qu’il a dit a propos de ma beauté et de ma force. Je trouvai cela un peu blessant puisque, selon moi, je n’étais pas très forte et, si l’on se fiait à ses dires, je ne devais pas être très belle non plus. Mais bon, il désirait seulement me faire plaisir, c’était évident et j’aurais été bien niaise de mordre à l’hameçon. Il me proposa même de tester mes jutsus sur lui. Mystérieusement, ça ne me tentais pas du tout, juste au cas où il voudrait ensuite me rendre la pareille. Sa présence me rendait plutôt nerveuse et, tout d’un coup, je regrettai presque d’avoir dit oui. Mais voyons, je suis Hana Maboroshi! La jeune fille aux cheveux roses qui ne prend rien au sérieux et que personne n’impressionne jamais.

Bon, ça c’était avant qu’il ne s’assise et commence à respirer. Dans l’air, je sentis un suaire de mort se déployer sur la pièce. Un frisson parcouru mon échine et mes grands yeux rouges le regardaient avec un éclat de crainte. Et le pire dans tout ça, c’était ma certitude que ses bonnes manières étaient seulement présentes pour accentuer mon malaise jusqu’à ce que j’implore qu’il s’arrête. J’avalai ma salive et….ma respiration s’arrêta net alors que je regardai son doigt accusateur s’abattre sur le Chuunin comme une guillotine, scellant son destin. Et c’est alors que le pauvre homme fut saisit par l’horreur et qu’il subit une technique que je ne voyais pas. Je ne pouvais que la sentir perturber le chakra du pauvre innocent. Du genjutsu. C’était sans doute pour cela qu’il me faisait une impression si forte. Cette seule connaissance me rassura plus qu’elle ne l’aurait du et je recommençai à respirer normalement. Non seulement je savais que l’homme n’avait sans doute pas réellement souffert, pas physiquement en tout cas, mais je savais aussi que ce n’était pas de moi que venait le problème. Ou en tout cas j’aimais bien le croire.

C’est à ce moment que Kugen se retourna vers moi avant de m’adresser la parole de nouveau. Le fait qu’il m’appelle maître me désarçonna. Même mes propres élèves ne m’appelaient pas ainsi. Je me mordis la lèvre inférieure alors qu’il disait ne pas avoir voulu m’importuner avec les cris du Chuunin. Je sentais une pointe désagréable de sarcasme dans ce qu’il venait de dire et j’espérais vainement l’avoir imaginé. Je me raclai la gorge et pris la parole pour la première fois depuis son arrivée.

« Si vous aviez réellement entendu parler de moi, Kugen Endoh, alors vous sauriez que je possède des talents sensoriels et que, par le fait même, je sais que vous n’avez pas du tout le niveau de chakra d’un simple Genin. »

Je marquai une pause pour lui laisser le temps de réagir avant de poursuivre sur ma lancée.

« Pour ce qui est de l’entraînement, il ne devrait pas y avoir de problèmes tant et aussi longtemps que vous n’utilisez pas ce genre de genjutsu sur moi. Quant aux techniques que je pourrais, moi, utiliser sur vous, j’ai bien peur quelles ne soient pas aussi impressionnantes. »


Je fouillai dans les poches de mon kimono noir, semblable à celui des kendokas, afin d’en extirper une petite sphère semblable à un fumigène, ce dont il s’agissait effectivement. La seule différence, c’est que j’avais travaillé d’arrache pied pour créer ce mélange. Je m’étais inspirée de travaux d’autres éminents ninjas médecins et le résultat final devait être plutôt satisfaisant. En effet, il devait perturber les cinq sens de la cible au point où ses capacités d’esquives s’en retrouveraient fortement compromises. Je me sentais mal de l’essayer sur un homme comme lui, mais il me l’avait proposé le premier.

« Dans cette petite balle explosive se trouve un puissant fumigène qui devrait grandement altérer la capacité de perception de chacun de vos sens. Ce faisant, vous devriez être incapable d’éviter l’attaque la plus simple. Donc, si vous le permettez… »

Et, d’une main de maître, je lançai la petite balle au niveau de son visage, qui explosa alors pour libérer un nuage de fumée opaque. Je plaçai ma main sur ma bouche, m’assurant de ne pas ingérer également la toxine. Puis, alors que je commençai à voir sa silhouette, je m’approchai de lui à toute vitesse. Je lui assénai un violent coup de pied dans le ventre, histoire de voir s’il serait en mesure de l’éviter. Comme ma technique avait sans doute fonctionné, je l’atteignis sans problèmes. Une fois l’excitation d’avoir réussi passée, je m’informai de son état.

« Alors, comment vous sentez-vous? »

Ne jamais remettre au lendemain ce que l'on peut faire le jour même. Pourquoi reportait-on les choses ? En y réfléchissant, cela avait sans doute beaucoup à voir avec la peur. La peur d'échouer, de souffrir, d'être rejeté... Parfois c’était juste la peur de prendre une décision parce que… et si vous vous trompiez ? Et si vous faisiez une erreur que vous ne pourriez réparer ? Quelque soit ce qui nous faisait peur, une chose était sûre : lorsque la souffrance de ne pas faire quelque chose était plus grande que la peur de le faire, c’était comme si on souffrait d’une maladie incurable. Kugen Endoh ne doutait jamais et c’était peut-être cela qui l’incitait à ne jamais remettre au lendemain ce qu’il devait faire. Le jeune homme n’était pas un diamant brut, au contraire. Cette rémanence avait été taillée, érodée, polie par le temps et les rencontres. Son âme n’avait pas toujours été entachée de cette sombre lumière et de ces forces obscures qui s’agitaient en lui. Les évènements l’y avaient conduit sans qu’il ne puisse revenir en arrière et pour l'heure, mettre au défi la jeune juunin était devenu son voeu le plus cher.

Observant la jeune fille se préparer à lancer une technique, puisque c'était lui qui l'avait invité à accomplir ceci . Il était curieux de connaitre la nature de son futur jutsu et la voir enfin à l'oeuvre. Ne la quittant pas des yeux, ses oreilles grandes ouvertes, il prêtait attention à tout ce qu'elle disait, notamment aussi à son jeu de jambes et les mouvements de sa main. S'armant de balles explosives en premier temps puis les jetant sur lui en deuxième temps, elle lui annonça clairement que son effet néfaste se résumer à une sorte de paralysie temporaire qui l’empêchera d'esquiver son prochain coup. Intéressant n'est ce pas ? Et bien utile en combat. Cependant, il fallait savoir une chose à propos de Kugen , ce genre de technique ne l'effraie point, puisqu'il ne tente presque jamais d'esquive une "proie " qui s'avance vers lui, mais au contraire, il lui laisserait le champ libre pour pouvoir mieux l'appréhender et la contrer.

C'est ainsi et sans grande surprise que le Junnin se laissa frapper sans même oser effleurer Hana.C’est tout d’abord un courant d’air, un courant d’air qui passe dans la seconde qui se déroule avant que la porte ne claque. Vous savez… Cette petite brise d’un instant qui nous caresse de sa voluptueuse transparence, ce doux parfum enivrant de liberté et de puissance qui se propage à la vitesse d’une pensée… Le moindre de ses gestes reflète une grâce sans pareille, mais pourtant d’une efficacité redoutable. Ses muscles ne sont pas visibles et ne détonnent donc pas dans son apparence d'ange innocent... Elle était pour résumer... d'une beauté exaltante . Il ne pourrait donc la blesser directement ou même la toucher. Quelque chose dont les ninjas à l’extérieur ne pouvaient pas s'en vanter.

—Eh bien pour ma part maître Hana, je me sens parfaitement bien. Vos petites manœuvres m'ont donné bien des idées quant à notre entrainement commun. Une chose est sûr , je ne suis pas gennin , mais il est évident aussi que cette salle ne peut nous suffire...

Joignant ses mains après ses belles paroles, il laissa s'écouler un chakra couleur de jais à travers ses mains , jusqu'au sol .Vous savez la Mort est une aubaine pour un ninja à l’aura aussi noire que l’ébène. Utilisant son rapport au chakra noir, Kugen parvient à créer des invocations aux airs démoniaques et éthérées.Elles étaient effrayantes et au nombre de trois , s'étant vite positionné à l’extérieur pour agresser deux trois Shinobi posé ici et là-bas.

— On va jouer donc à un jeu... Je vous révèle l'un de mes jutsu secrets si vous daigner de me monter l'un des votre ... Si vous refusez, eh bien les Shinobi dans cette salle risque de subir quelques dommages physiques et moraux... Qu'en dites-vous ?

Les Légions Éteintes sont sans pitié, elles n'hésiteraient pas à tuer ou blesser gravement un Shinobi allié sous ordre du maître faucheur. Il fallait donc prendre très au sérieux les dire de Kugen au risque de voir l'état des choses se dégrader. S'approchant des Shinobi dans la discrétion ou l'euphorie totale, chacune des ombres débuta son travail sans se soucier de ce qui l'entourait.

L'une d'elles faisait signe à un Chuunin et lui murmurait des mots incertains à l’oreille, qui à son approche pour les écouter sous cette apparence bizarre laisse sortir de sa poitrine une main imposante suivie d’un cri strident précédent une mort terrible pour lui serrer la gorge, non pas pour l’étrangler, mais pour lui casser la nuque. Le terrain s’estompa à son tour pour ne laisser qu’un spectateur à la vue de Shinobi, une sorte de vieil homme aveugle, peut-être ? Habillé modestement et couvert de bandages. Il s’adressa à l’inconnu masqué comme sorti de ses souvenirs pour lui faire porter l’origine de ses douleurs, c’est à cause de lui qu’il est dans cet état, le monde du shinobi exigeait-il de ses semblables de telles ignominies ? Suit cette manœuvre l’apparition d’une demoiselle au parfum capiteux et envoutant qui se met en sanglot sur la deuxième moitié du visage de l’homme, cette dernière le blâme de l’avoir abandonné et trahis sa confiance et ses principes, son cœur voulait quant à lui s’exprimer pour s’ôter de sa carcasse corporelle.

Le tout se poursuit en une image morbide d’étranglements et jets de sang de toute part, avec des parties humaines se détachant encore et encore. Nos souvenirs et expériences forment notre identité, en faisant revivre ses derniers pour nous combattre et nous leurrer, on agit directement sur la personne, cette illusion s’applique à tous ceux ayant pu douter un jour d’eux ou non. L’homme aussi inexpressif soit il ne reste pas moins humain que nous autres en doutant de lui-même.

Après avoir exigé l’arrêt de combat d'une créature pour s’abonner à un paradis moins rude que la réalité, Kugen poursuit ses actions en se jouant de l’esprit d'un autre des ses protestataires, il appose son regard sur le sien une énième fois, pour voir le vieil homme se posant en juge dès les débuts de l’application du genjutsu immobilisant du regard le premier avec un œil n’ayant aucun rapport avec la vertu non, mais belle est bien avec cette disposition d’un mal soumettant quiconque s’oppose à lui. Ne voulant s’arrêter à une simple manipulation mentale entre les deux hommes, The White Smile poursuit sa croisade illusoire en tant que mage manipulateur afin de laisser ses créatures agir au plutôt en éliminant le groupe de ninja

Je l’avais atteint, sans problèmes. Il me répondit qu’il se sentait bien, prenant même la peine de m’appeler maître de nouveau. C’était assez agaçant et j’espérais qu’il finirait par m’appeler autrement. Il ajouta ensuite que la salle n’était pas suffisante et il effectua des mudras. C’est alors que trois créatures apparurent et qu’un frisson d’effroi me parcouru de nouveau. Encore un genjutsu? Je l’espérais. Ce type semblait être vachement doué dans ce domaine d’ailleurs, il faudrait que je lui demande des leçons plus tard. Quoi qu’il en soit, l’heure n’était plus à la rigolade alors que chacune des sombres silhouettes se décida à prendre des cibles que je n’avais pas vu auparavant. Et c’est alors que Kugen me proposa ce qu’il appelait un jeu. Si je lui montrais certains de mes jutsus secrets, il m’en montrerait aussi. Sinon, les trois victimes subiraient d’atroces retombées physiques et morales. C’était plus sadique comme jeu selon moi, mais en même temps, s’il ne s’agissait que de genjutsu…Car c’était forcément du genjutsu non? Il n’aurait pas osé s’en prendre à de vrais citoyens de Konoha, n’est-ce pas?

Le cas le plus urgent des trois me semblait être celui du chuunin. La créature sombre qui s’occupait de lui semblait vouloir l’effrayer en lui parlant d’une voix faible et inquiétante. Pour moi, ce n’était qu’un murmure distant que je m’efforçai de ne pas écouter. Puis, soudainement, une main sortit de son abdomen, se dirigeant vers le cou de la victime. Il le saisit brusquement et, craignant pour la vie du chuunin, je dégainai mon katana et m’élançai pour attaquer l’ombre qui semblait décidée à tuer le pauvre homme. Rapide comme l’éclair, j’exécutai une chorégraphie, une danse en hommage à la mort, un enchaînement mortel et habile. Ma lame fendit l’air pour s’abattre sur ma cible. Puis, d’un mouvement gracieux, je frappai de nouveau et une autre fois encore. Le métal de ma lame s’insinua dans la créature et la mutila efficacement, encore et encore. Le chuunin, soulagé recula. Je lui avais sauvé la vie, enfin, si ce n’avais pas été un genjutsu je lui aurais sauvé la vie. L’ombre disparu en une pluie fine de goudron qui se répandit sur le sol. Cette disparition me soulageait énormément, jusqu’à ce que je vois qu’il m’en restait encore deux autres créatures à faire disparaître. Je rangeai mon arme dans son fourreau, il y aurait peu d’intérêt à lui montrer la même technique deux fois. Je m’adressai au créateur du genjutsu, Kugen.

« Le seul problème dans ce que vous demandez, c’est que je suis une ninja médecin. Contrairement à vous, je n’ai pas de techniques que l’on peut qualifier d’impressionnantes. Pas comme les vôtres en tout cas. Je ne ferai sans doute jamais peur à personne. Dites moi, ce vieillard n’existe pas ailleurs que dans mon esprit n’est-ce pas? C’est un genjutsu? Parce que sinon, je me sentirais vraiment très mal de vous montrer mon prochain jutsu en l’utilisant comme exemple. »

Et je m’approchai du vieillard qui semblait déjà beaucoup souffrir. Mais ce n’était qu’une illusion et je mourrais d’envie de plonger plus profondément dans l’univers de Kugen. Il était lui aussi un ninja de Konoha, je n’avais rien à craindre. Mais j’aimais voir ce dont étaient capables mes camarades. J’avais envie de m’aventurer plus loin dans ce noir sentier et d’apprendre, de voir, tout ce qu’il savait faire endurer à ses victimes. Je devais donc lui montrer ce que moi je savais faire, et j’avais justement la technique médicale idéale à lui montrer. Il s’agissait d’une technique impressionnante, pouvant être exécutée même sur un champ de bataille tant son exécution était rapide. Ainsi, je pris mon katana avec résolution et mon regard rougeoyant s’excusait au vieil homme qui n’existait pas, mais que j’allais pourtant utiliser. D’une main je le pris par le poignet et je lui fis tendre le bras. Puis, d’un violent coup de katana, je le lui tranchai, juste en bas de l’épaule. L’illusion était réaliste et le sang commençait à couler à flot. Je jetai mon katana par terre, le délaissant. Le vieil homme gémissait et souffrait le martyr. Cette illusion était si réelle qu’une peur se mit à me torturer, et si cet homme n’était pas seulement une illusion? Alors je devrais faire au plus vite pour lui recoller son bras. Je le fis se coucher par terre et, en vieil homme docile, il le fit. Je me plaçai au dessus du bras et effectuai des mudras à une vitesse folle. C’est alors que dans mes mains se forma une aiguille de chakra. Mes agiles petites mains s’activèrent, commençant à recoudre. Je bougeais si vite qu’elles étaient floues. Le seul moyen de suivre ma progression était de voir le nombre de fil reliant le bras à l’épaule augmenter vertigineusement. Ma manœuvre ne prit qu’une trentaine de seconde, je n’avais plus qu’à resserrer le tout et, bientôt, il ne restait plus qu’une fine marque là où le bras avait été manquant. Je me relevai, légèrement essouflée, avant de me tourner vers Kugen.

« C’est à votre tour de me surprendre, Kugen. »


Lignes avec compteur : 51 + 10 = 61

Dans la vie, il était toujours question de lignes. La ligne d'arrivée à la fin d’une mission lorsque l’on était en concurrence, attendre en ligne d'être appelé au bureau du Hokage et enfin, la ligne la plus importante de toutes : la ligne entre vous et les autres. Ç'a n'apportait rien d'être trop intime, de devenir ami, il fallait mettre des limites entre vous et le reste du monde. Les autres étaient bien trop compliqués... En général, les lignes étaient là pour une raison... Pour la sauvegarde... Pour la sécurité.... Pour la clarté... Pour se protéger… Oui, il était toujours question de lignes : tracer des lignes dans le sable et prier très fort que personne ne les franchisse. Mais à un moment, vous deviez prendre une décision, les frontières ne maintenaient pas les autres à distance, elles vous enfermaient. La vie était compliquée, c'était comme ça. Il vous restait donc un choix à faire. Vous pouviez gâcher votre vie en traçant des lignes ou vous pouviez vivre votre vie en les franchissant. Cependant, il y avait certaines lignes qui étaient beaucoup trop dangereuses à franchir. Et si vous décidiez d’en faire abstraction, de les ignorer et de passer outre, vous le faisiez à vos propres risques...

Arrogance et insolence seraient donc ses « qualités » devenant par la suite un non-initié à l’occultisme des Shinobi ignorant les signes imperceptibles et les règles fondamentales au bon fonctionnement de la société. Se transformant en cet être pétrifiant et manipulateur animant d’une danse macabre et habillée d’une cape renforcée le cauchemar qu’il incarnait, Kugen tourna l'espace d'un moment le dos à son nouvel adversaire, pour se concentrer sur ses cibles primaires et ne pas se laisser aller vers ses pulsions simplistes.

— Je pourrai vous surprendre en vous avouant que cela n'est guère une illusion ? Mais je pense que cela ne saurait vous faire grincer des dents... Toutefois, lorsqu'une demoiselle me demande de la surprendre, disons que j'ai tendance à en faire un peu trop... Pour la surprendre bien sûr.

Posant sa main sur une surface,l'Endoh répondit son chakra noir à travers toute forme de vie ou d'objets existants. Tous se fragilisent, s'effritent, sèchent, pour ne devenir que des amas de matière aux airs de cendres. Rien ne peut l'apaiser, même la mort en est effrayée. La nature à l’extérieur verte et enjouée se mourrait pour se façonner poussière et devenir nué et fumé. Les Shinobi de bas rangs ne pourrait sans doute pas y résister, étant des êtres basiques et sans réelle capacité ? . Le messager du démon à proprement parler, s'avançait encore et encore vers sa cible préférée. Cette femme au cœur épuré qui se trouvait entre deux flancs et ne pouvait que prier pour que ce combat se termine et l'envoie se reposer ou s'entasser et rêver.

— C'est encore trop tôt pour cela... Eh bien pourquoi ne pas s’entraîner et échanger quelques passes Maître Hana ? S'amuser avec la chair à canon qui nous entoure serait un bon début , vous ne croyez pas ?

On ne pouvait pas s'en empêcher. Dès que l’on voyait une ligne, on voulait la franchir. Peut-être que c’était le frisson d'échanger le familier avec le non-familier, une sorte de défi personnel. Le seul problème, c’était qu'une fois qu'on l'avait franchi, il était presque impossible de revenir en arrière. L'un des juunin du village voulait arrêter Kugen et à dire vrai, il en avait marre de lui , même si celui-ci semblait tirer du plaisir de la souffrance des autres. Le jeune homme le regarda un instant en penchant la tête sur le côté, comme si il avait du mal à saisir la réelle portée des paroles de son interlocuteur. Ses yeux couleur d’ébène se posèrent sur l’homme pendant quelques secondes. D'infimes secondes équivalant le bref instant où l’œil saisit l’éclat de lumière sur ses épaulières. Puis il dégagea le pan gauche de son manteau délicatement sur le côté. Sa main droite rencontra le pommeau de son épée et tira sa lame de son fourreau dans un bruissement métallique annonceur d’une victoire prochaine. L’homme prit à son tour son arme en main en riant nerveusement. Rien ne l’impressionnait et encore moins cet homme e qui se prétendait être le Messager de la Mort. Rien que ça… Les lames s’entrechoquèrent.

L’Homme n’était pas habile, Kugen le ressentait dans le moindre de ses mouvements. Les siens en revanche étaient précis, souples, calculés, sûrs et porteurs d’une ardeur sans pareille. La cible chuta soudain au sol, lâchant son arme sous la surprise. En tentant de parer une attaque frontale de son adversaire, il s'était reculé sous le choc et s’était pris les pieds dans un pavé gisant sur le sol. La chute n’était pas mortelle. Et pourtant… Et pourtant, elle annonçait clairement sa mort. À peine avait-il touché le sol que Kugen avança et se plaça au dessus de lui en s'adressant à Hana.

— Eh bien que faites-vous Hana... Vous vous joignez à moi ? Où vous décidez d'agir autrement ?

Il lui fallait prendre une décision et agir vite, The White Smile n'était pas du genre à attendre et s'il ne se décidait pas à l'attaquer, il allait sans doute continuer à s'acharner sur ses pauvres ninjas. Que faire dans ce cas ? Le combattre, tenter de le raisonner ou fuir sa scène de jeu ?

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