Le poisson voit l'appât
et non l'hameçon.

Aujourd’hui, belle journée en perspective. Le soleil haut dans le ciel, annonçait une journée pleine de surprises. Je me levais d’une humeur radieuse. On était vendredi, et c’est mon jour préféré de toute la semaine. Pourquoi ? Mais vous le savez bien enfin, c’est le jour où on mange du poisson. En fait j’ai mon petit rituel le vendredi. Déjà, c’est quasiment impossible qu’on me voit en mission ce jour là. Pourquoi ? Eh bien car je passe plus d’une heure dans mon petit restaurant de poisson préféré. Je suis un peu LE client là bas mv’voyez. Le patron est un bon ami à moi depuis le temps. De temps en temps je viens même manger chez lui. Si je viens seulement le vendredi chez lui c’est parce que ce jour là, il a du poisson pêché par lui-même. C’est un vrai délice, c’est succulent, je ne connais personne qui ne fait mieux le poiscaille que ce type là. Pour cela, je lui suis très fidèle. Avec hâte, je me préparais à aller manger. Bien sûr, je pris le temps de me laver, me parfumer et m’habiller. Comme toujours j’étais vêtu de la même tenue. Peut être irais-je m’entrainer un peu après ce copieux repas ? Bah, je verrais bien le moment venu.


Une fois dehors, en direction du resto, je constatais qu’aujourd’hui, il n’y avait pas de brouillard. C’était une chose quasi impossible à Kiri. Le brouillard était toujours là d’habitude… Cela devait sûrement signifier quelque chose. Peut être était-ce un signe ? Il allait se passer quelque chose d’important ? Mouais, ou alors ce n’était qu’une simple coïncidence. Qu’importe, je ne pensais qu’à une seule chose : le poisson. J’étais presque en train de rêver de tout le poisson que j’allais m’engloutir. J’étais tellement pressé que je commençais à courir pour arriver encore plus vite à destination. Une fois arrivé, je saluais chaleureusement le patron et la serveuse. Très jolie fille soit dit en passant, bien que mariée, dommage… Je n’eu même pas besoin de commander pour qu’on me serve un immense plateau. Il s’y trouvait toutes sortes de poissons, cuisinés de manière différentes. Y’avait du pavé de saumon, des merlans frits, du rouget pané, des brochettes de carpe. Il y’avait de tout sur ce gros plateau, tellement qu’on était en droit de se demander si j’étais bien capable de manger ça à moi tout seul. Je dégustais tout ce que j’avalais. C’était ma plus grande passion, oui le poisson était MON truc. Je sais que ce n’est vraiment pas très commun, certes, mais bon les choses sont comme elles sont, on ne peut pas aller contre. Le patron vint alors me voir pour taper un peu la causette. On parlait de tut et de rien. Quand il me fit remarquer en se moquant que je ne mangeais jamais avec personne. Il se moqua un peu plus en disant que moi et le partage ça faisait deux. Je frappais alors mes deux poings l’un contre l’autre avant de me retourner. Bien j’avais vue directe sur la rue. J’observais un peu qui passait là. J’avais une petite idée en tête, et la personne la plus proche de moi en serait la victime. C’était une jeune femme aux longs cheveux rouges attachés dans son dos. La prenant au dépourvu vu ma vitesse et ma force, je m’emparais de sa main. De mon pied gauche je triais une chaise, et en même temps je tirais la jeune femme. Conséquence, elle se retrouva assise sans rien comprendre à ce qui se passait. Sans lâcher sa main, j’approchais ma bouche pour y poser un baiser. Je la lâchais ensuite en lui lançant un sourire.

-Enchanté, moi c’est Shinpachi Nagakura. Auriez-vous l’amabilité de rester en ma compagnie. Je tiens à vous offrir le repas.

Il a assurément les yeux
plus gros que le ventre !

AAlors que j’attendais, un grand sourire aux lèvres, une réponse chaleureuse de mon invitée, je ne reçus qu’une grosse baffe. Sous l’effet du choc, je sentis ma tête partir sur le côté. Par réflexe je portais ma main sur ma joue. Eh mais ça fait mal ! Pourquoi elle a fait ça ? Moi je suis sympa, je lui offre un repas digne de ce nom. Et BIM je ne reçois qu’une belle gifle ? Ah non, ça ce n’est vraiment pas cool. Et après on se demande pourquoi je ne partage jamais mes repas avec les gens… Bah ouais mais bon si on me latte la joue comme ça, forcément je n’apprécie pas des masses moi. Faut comprendre que ça démange maintenant. Elle me reprocha alors de lui avoir presque causé une crise cardiaque… Mouais, si on veut, m’enfin elle avait pourtant pas tellement l’air si mal au point que ça. Elle semblait même vachement bien portante à vrai dire. Cette nana, elle devait être une vraie force de la nature. Aussi indomptable que l’océan, puissante comme les feux d’un volcan. Elle regarda alors mon plateau rempli de poissons en tout genre. Ce qui, d’un coup la calma, étrange non ? Enfin, bon, au final, elle me dit qu’il y’avait matière à être excusé. Ce que je prenais pour une acceptation à mon invitation à tailler le bout de gras. Elle se présenta comme étant Yu Fire. Toujours la main sur la joue, je pris la parole.

-Tu sais, c’est pas cool de frapper les gens qui nous invitent à venir manger. ‘Tin mais en plus ça fait mal, t’as du sang de taureau ou quoi….

Je cherchais alors si je connaissais cette personne. J’étais jônin, je connaissais vaguement tous les genin et une bonne partie des chuunin du village. Mais elle, rien à faire, je n’arrivait pas à me souvenir l’avoir déjà rencontré auparavant. Et il était pourtant clair qu’elle savait se battre au vu d sa force et des deux armes dans son dos. Peut être une voyageuse ? Une nouvelle tête ? Le mieux restait de lui poser la question.

-Je ne crois pas avoir déjà eu le plaisir de faire ta connaissance. T’es nouvelle au village ?

Tout en attendant une réponse, je continuais à m’empiffrer de poisson. Tellement que sans nul doute, elle se demanderait comment j’étais en état d’engloutir tout cela. Et aussi vite qui plus est… A première vue, j’allais passer un très agréable repas en sa compagnie.

Hey Dude, you're not alone

Un poisson à moitié dans la bouche, j’écoutais attentivement Yu. Elle m’expliqua être rentré au sein des forces du village pour payer une dette. Quel genre de dette pouvait bien avoir une jeune femme envers tout un village ? Elle remonta ensuite son pantalon. QUOI ?!? Elle a fait quoi là ? Wow, du calme mon petit Shinpachi, elle veut juste te montrer un truc. Bah ouais mais justement !!!! Non mais espèce de gros pervers regarde un peu sa jambe avant de t’imaginer des choses, rolalala… Je pouvais alors constater qu’un bon paquet de bandages se trouvaient sur la jambe de la jeune femme. Et à l’écouter, la dette qu’elle semblait vouloir payer à Kiri, se trouvait être celle de sa guérison. De ce que je comprenais, elle avait été sauvée par les ninjas médecins du village, et elle voulait payer sa dette. C’était très noble de sa part, mais j’étais étonné qu’une jeune femme ait un tel sens de l’honneur, c’était franchement beau à voir.


Un blanc commença alors à s’installer, et Yu se mit à manger un poisson sur la table. Ah très bon choix miss. J’eu alors une idée pour briser un peu plus la glace entre nous deux. Après avoir mit un nouveau poisson entre mes dents, je me retournais sur ma chaise, montrant mon dos à la jeune fille. De ma main gauche j’enlevais mon haut en un mouvement. Elle pouvait alors constater l’état dans lequel se trouvait mon pauvre dos. Elle pouvait observer les innombrables cicatrices profondes qui s’y trouvaient, ainsi que la brûle de deuxième degré qui prenait place sur presque toute l’étendue de mon dos. Bien que je ne souffre pas de tout cela, ça laissait part à un spectacle non des plus agréables… Je remis mon vêtement, me retournais et avalais le poiscaille dans ma bouche.

-Hum, miam, euh, t’vois, t’pas la seule à qui il arrive des misères héhéhé.

Un large sourire sur le visage j’avalais d’un coup l’alcool qui se trouvait dans ma choppe. Poussant un très long soupir de soulagement, je me tournais ensuite de nouveau vers Yu. Cette jeune femme me donnait vraiment une très bonne impression, j’avais comme envie de l’aider. Pourquoi ? Eh bien je suis une âme charitable, j’aime rendre service à mon prochain. Ouais bon et puis aussi c’est sûr, en plus d’être sympa, cette petite kunoichi est agréable à regarder. Eh, mais bon c’est quand même une bonne chose chais pas.

-Yu, je vais te proposer quelque chose. Il est évident que si tu es nouvelle, tu dois avoir du mal à bien te repérer. Je me propose donc de devenir ton sensei. Grâce à moi tu pourras apprendre à connaitre Kiri comme ta poche. Et puis, sans me vanter, je ne suis pas le plus mauvais des ninjas non plus, avec moi tu apprendras pas mal de choses j’en suis certain. Convaincue ?

Je tendais alors ma droite vers elle, comme pour conclure ce pacte si elle l’acceptait. Je serais d’ailleurs bien embêté qu’elle ne soit pas emballée par ma proposition

Spoiler:

Une affection est une conviction.

Imaginez un peu ma joie lors de sa réponse. Bien que pas vraiment très convaincue, elle me répondit positivement et je serrais sa main avec force. Alors qu’elle s’emparait d’un tentacule de calamar, je choisis pour ma part de déguster un succulent pavé de saumon. Avant de piocher dans le bac des petits poissons frits. En même temps qu’ils craquaient dans un délicieux bruit sous ma dent, je ne pouvais m’empêcher de repenser à la réaction qu’avait eue Yu quand je lui avais montré mon dos. Certes ce n’était franchement pas très beau à voir, mais je sentais que le problème était autre. Nul doute en regardant mon dos qu’on pourrait me penser victime d’une affreuse et douloureuse torture. En fait, j’avais bien été torturé c’est vrai, mais ce n’était pas mon dos qui en avait subi les frais. Tiens, regardez un peu mes bras, vous voyez, oui eh bien les bandelettes noirs qui partent de mes poignets jusqu’à mes coudes. Eh bien elles ne sont pas là pour faire beau, bien au contraire. Si je les mets, c’est pour cacher l’état dans lequel sont mes avant-bras. En plus d’être brûlés au troisième degré, ils sont parcourus d’immenses et très profondes cicatrices. Vraiment, ce n’est pas un beau spectacle à voir, raison pour laquelle je les cache de cette façon. Je suis d’ailleurs obligé tous les matins à prendre des antidouleur, sinon je serrais bien incapable de me battre, voir même de manger peut être. Je posais alors ma main sur son épaule, un air compatissant.


-Il est facile de voir que ta vie n’a pas dû être simple. Je mentirais en te disant que je ne sais pas ce que tu ressens. Moi-même j’ai beaucoup souffert. Mais tu ne dois surtout pas laisser la tristesse s’emparer de toi. J’ai vraiment envie que tu résiste à cette douleur en toi.


Je baissais ensuite mon bras et avalais une gorgée de bière qui se trouvait sur ma table. Lentement, et une grimace de douleur sur le visage, je retirais une partie des bandages de mon bras droits et le montrais à Yu. Une fois fait, je m’empressais de resserrer les bandelettes.


-Je suis presque certain que toi aussi tu as connu ceci dans ta vie, ton regard me le confirme. Mais mon dos se trouve dans cet état car je me suis un jour sacrifié pour une personne chère à mon cœur. J’ai fais bouclier avec mon propre corps pour sauver cette personne…


Avec douceur je saisissais le bas de son menton de ma main gauche, tandis que je plongeais mon regard dans le sien. Je voulais prendre un air qui me ferait passer pour le plus affectueux possible. En ma compagnie, mon élève progresserait, je lui apprendrais bien des choses, certes, mais je serais aussi toujours là pour l’aider, quelque soit la manière d’agir.


-C’est décidé Yu Fire, à partir d’aujourd’hui je deviens ton sensei. Je te fais la promesse sur mon honneur que jamais plus personne ne te fera le moindre mal. Tant que je serais à tes côtés, tu progresseras, et je serais toujours là pour t’aider. N’hésite donc jamais à faire appel à moi si tu as des doutes ou des questions. C’est aussi le rôle du sensei n’est-ce pas, hahahaha.