Bravache, sans cervelle, amoureux transi, exagéré en toutes circonstances, capable de tout sacrifier pour protéger une certaine personne, mais complètement inutile le reste du temps, et fier de l'être.

Depuis l'enfance, Hibiki a été une de ces rares cibles désignées d'office pour être ce qu'on appelle des boucs émissaires. Du moins, il a toujours nourri un cruel sentiment de persécution, dans ce monde où tout tournait autour d'un point central, lui. Cet état de fait lui a fait se forger une personnalité très particulière. Notre garçon semble d'un naturel imbu de lui-même, bravache, très fort en paroles, mais encore égocentrique, et également boudeur. Il n'a pas du tout l'air mentalement fait pour la vie de Ninja, au premier abord. De fait, si la vie avait suivi un cours différent, il aurait pu devenir marchand de fruits et légumes, banquier, clochard, pêcheur, tout et n'importe quoi. Personne n'a voulu le prendre sous son aile pour lui apprendre l'un ou l'autre de ces métiers, il a donc grandi en se débrouillant tant bien que mal.

Plus souvent détesté qu'apprécié, et finalement raillé pour son manque de compétence, il a grandi un peu à l'écart, prenant pour acquis le fait qu'il ne sert à rien, et se contentant du minimum. Ni travailleur, ni génie, il rechigne à passer les échelons administratifs, prétextant l'inutilité du grade et des examens. Face à ce manque de compétence, il a adopté une attitude dégagée, insouciante, et pouvant passer pour de l'arrogance, d'où les premiers traits de caractère cités. Souvent souriant et bavard, il se cache derrière les apparences pour qu'on lui foute la paix. Il assume par ailleurs parfaitement son inutilité en tant que Shinobi, et n'hésite pas à se déclarer fièrement "sans aucun talent" pour les arts Ninja, que ce soit d'un point de vue technique, physique ou stratégique. Il possède une forte propension à agir sans réfléchir aux conséquences, et à tomber dans les pièges les plus évidents...

C'est un être complexe, difficile à saisir. Quelle est sa véritable facette? Le gars détendu en toutes circonstances, toujours prêt à la rigolade? Celui qui envoie tout le monde bouler à coup de réflexions bien senties? Lui-même s'y perd parfois... Mais une chose est sûre, il y a une partie de lui, encore en sommeil aujourd'hui, qui n'attend qu'une sollicitation extérieure pour être révélée. En réalité, il voue une admiration sans bornes pour une certaine personne, qui a entre autres inspiré son entrée dans l'ordre militaire de Konoha.

Prompt à l'amitié comme à la colère, Hibiki ne consent jamais à fournir des efforts pour polir son image rebelle et peu concernée par ce qui l'entoure...

Malgré tout cela, aurons-nous l'opportunité d'en découvrir davantage sur le centre de son âme? Les gens évoluent sans cesse, et il en est de même pour lui. Le post-adolescent qu'il est aujourd'hui va-t-il changer, tôt ou tard, pour devenir un des fervents défenseurs de la Volonté du Feu...? Seule sa vie de Ninja en décidera.

Gringalet, pas endurant, minablement faible, Hibiki semble avoir raté la moitié de sa phase de croissance. En fait, il n'a jamais voulu entretenir son corps, et n'a jamais non plus eu l'opportunité de s'empiffrer, lui qui s'est nourri de façon acceptable au nombre relatif de trois fois par semaine en moyenne à partir de ses 7 ans. Enfin bref... Il mesure sans doute moins d'1.65m, pour quelques quarante sept kilogrammes, loin d'un prototype de guerrier sanguinaire kirien, par exemple. Le moindre effort physique un peu intense lui fait perdre connaissance, et il ne supporte pas le soleil au zénith (même en s'hydratant). A la question "mais comment un mec pareil fait-il pour être un Ninja?", je ne saurais apporter une réponse simple...

Le premier point important, et le seul sur lequel il se base en tant que Ninja, c'est sa vitesse de course. Elle est très élevée, mais valable uniquement sur les courtes distances. Avec ses petites jambes, il s'use trop vite pour être capable d'avaler les kilomètres à la même allure. M'enfin, c'est une capacité pratique quand il s'agit d'éviter les ennuis, se faire tabasser gratuitement, ce genre d'aventures. "La fuite est une stratégie militaire gagnante quand l'objectif est de survivre", a-t-il décrété. Son autre talent est oculaire: Hibiki a une vue perçante, mais il ne perçoit pas forcément les déplacements très furtifs. Disons que sa vue est très utile en terrain dégagé, pour repérer des détails éloignés et immobiles qui pourraient échapper à l'attention d'autres shinobi. Et c'est tout...

Hibiki est petit... Il passerait normalement plutôt facilement inaperçu dans une foule. Mais alors, comment pourrez-vous le repérer? C'est simple: cherchez un bonhomme pas très grand avec une peau très légèrement bronzée, des cheveux couleur nuit étoilée, et un accoutrement orangé servant d'armure légère et de cache d'armes. Un large pantalon gris foncé dissimule d'autres outils Shinobi. Beh oui, faute d'être doué pour le Ninjutsu, il faut bien compenser avec un armement abondant. Mais du coup, c'est un peu encombrant et bruyant. Au final, on le repère toujours avec une facilité déconcertante, on l'entend approcher à des miles à la ronde. D'ailleurs, l'effet comique d'un tel bruit, combiné à sa silhouette pas vraiment impressionnante, ne cesse d'étonner par son contraste saisissant. En prime, ses yeux verts expriment toutes les émotions qui bouillonnent en lui, le rendant inefficace pour la dissimulation d'informations.

Sa croissance s'est désormais totalement interrompue, et il paraitra tel un enfant aux yeux de certains. Avec un peu de travail, il pourrait toutefois gagner en musculature et devenir un combattant tout à fait convenable. Fera-t-il pour atteindre cet objectif les efforts nécessaires? Peut-être...

Rien de bien palpitant à raconter dans l'histoire d'Hibiki, qui n'est en fait qu'une succession plus ou moins constante d'échecs plus ou moins retentissants, entrecoupée de quelques rares succès. A la naissance, il fait le bonheur de parents simples, pas très riches, et vivant au jour le jour. Tout se passe bien jusqu'à ses 6 ans, âge où le père de Hibiki décide de lui enseigner son travail de mineur de fond. A la suite d'une incroyable bévue, le jeune garçon mit au jour une poche de gaz, provocant un coup de grisou et la mort de nombreux mineurs. Miraculeusement, il survécut à l'incident. Son père eut moins de chance. Ce statut d'enfant préservé mais ayant provoqué la mort de tant de personnes incita de très nombreuses personnes de son entourage à s'éloigner de lui. Il fut traité avec bien moins d'égards qu'un chien errant, et se retrouva bientôt sans le moindre soutien. Sa propre mère ne lui pardonna pas, et le mit à la rue pour qu'il "apprenne la vie". Il faut dire que malgré sa patience et sa peine, elle n'avait pu que constater l'évidence: Hibiki devenait chaque jour davantage une calamité. Maladroit à force de douter de lui-même, doutant de lui-même à force d'être maladroit et de s'entendre dire qu'il n'était qu'un boulet.

Rejeté. A sept ans, il fut donc livré à lui-même. Son seul moyen de subsistance dans Konoha fut le vol. Mais il n'était vraiment pas doué pour ça, et se faisait presque toujours attraper. Bon-an-mal-an, il pouvait être satisfait quand en une journée il avait pu manger un fruit, mais très rapidement, il devint famélique. Un boulanger avec qui il passait régulièrement de sales quarts d'heure prit un jour la décision de le prendre sous son aile pour qu'il retrouve le droit chemin. Ce fut toutefois un échec total, car la maladresse d'Hibiki provoqua la destruction de trois fours et la carbonisation des réserves de blé... Une légende urbaine concernant un enfant maudit naquit très rapidement, et les gens l'évitaient, lui attribuaient les malheurs les plus divers. Il se faisait souvent rosser par d'autres enfants, la haine n'ayant aucune limite à l'encontre des personnes comme lui. En vérité, il aurait pu mourir, et aurait eu toutes les raisons de sombrer encore plus dans la délinquance.

Mais à 11 ans, alors qu'il se faisait une nouvelle fois tabasser par des gamins du quartier où il trainait sa misère, il fut sauvé par une équipe de Ninja... Au nombre de quatre, hormis le chef, ils ne semblaient pas beaucoup plus âgés que lui. Il y avait dans ce groupe un élément marquant: une jeune fille très belle et très forte, qui l'intriguait, et dont il se prit à souhaiter de devenir son ami, chose qui ne lui était jamais arrivé auparavant. C'était un fort sentiment de reconnaissance: enfin quelqu'un semblait s'inquiéter de son existence menacée? Ils l'emmenèrent dans un hôpital proche où il reçut des soins et de copieux repas destinés à combler les carences nutritives dont il avait été la victime passive depuis 4 ans. Le diagnostique des médecins fut clair: sa croissance serait courte, et irrémédiable. Cet épisode fut l'aube d'une grande remise en question pour Hibiki. Allait-il laisser la vie l'emporter dans son tourbillon de sanctions? Devait-il vraiment subir cette profonde injustice? L'âge avançant, était-il capable de se pardonner ce qui lui apparaissait dorénavant comme des erreurs prévisibles et indépendantes de sa volonté? Il savait pertinemment qu'il ne servait à rien, et pourtant, il voulut croire en cette nouvelle voie. Il apprit le prénom de celle qu'il admirait: Megumi... Et il lui dit alors une phrase qui restera ensuite gravée dans son esprit: "Regarde-moi bien Megumi, je vais me mettre à briller plus fort que toutes les étoiles dans le ciel nocturne! Un jour, c'est moi qui te protégerai!!". Il l'avait dit en toute franchise, sans arrière-pensée, et cette promesse devint un Nindo.

Il embrassa la voie du Shinobi. Bien sûr, il était chétif, et ses premiers pas à l'académie furent encore une fois le théâtre de catastrophes. Il resta le bouc émissaire favori de la classe, mais ce statut ne le dérangeait pas. Mieux valait ça qu'être ignoré. Il travailla un peu, le minimum, parce qu'il n'était pas capable de faire beaucoup mieux sans s'épuiser totalement. Bravache, très doué en paroles, nettement moins en actes, il donnait toujours le maximum, avec cette promesse à l'esprit. Il rata l'examen deux années de suite, mais il poursuivit son effort malgré le manque de foi totalement visible du corps enseignant en ses capacités. La troisième année fut la bonne, sur un coup de chance: il devait copier l'apparence du shinobi de Konoha de son choix. Il avait 14 ans. Le souvenir d'une jeune Genin le hantait. Il aurait pu en dresser un portrait à main levée s'il en avait eu le talent, dans les moindres détails. Il effectua la transformation, et une Megumi parfaite fit son apparition devant l'examinateur. Son seul défaut était d'être une représentation vieille de trois ans du modèle... A la question "Pourquoi elle?", Hibiki annula son Henge, et avec un grand sourire et une attitude de défi, il déclara: "Je ne sers à rien, mais pour elle, je donnerai tout!!".

Il fut promu Genin. Les choses n'évoluèrent pas tellement, car il ne fut pas capable d'apprendre grand chose... Trop fragile pour le taïjutsu, pas assez intelligent pour être stratège, il ne servait au final que de soutien armé relatif, et de shinobi relativement sensoriel grâce à sa bonne vue. Du bas niveau, tout-de-même. Son point fort était la poudre d'escampette, rien de bien glorieux. Mais où étaient les belles paroles qui l'avaient guidé sur ce chemin? Elles étaient toujours là, quelque part, mais le talent ne suivait pas, et le travail était encore trop difficile pour son corps affaibli par les années de privation. Au moins, il réalisait quelque chose d'utile pour le village, de nombreuses missions qui rendaient service aux gens. Le souvenir du garçon maudit glissait sur lui sans l'atteindre, car peu auraient pu le reconnaitre dans ses nouvelles fonctions. Bien sûr, il était encore maladroit... Si ses fréquentations avaient évolué, on le considérait toujours comme un minable. Il n'en avait cure. Les années passèrent sans que la situation n'évolue vraiment, à part qu'il se fit une réputation de looseur doué en parole, nettement moins en actes.

20 ans. C'est son âge aujourd'hui, et il semble bien parti pour être un éternel Genin, statut ô combien prestigieux pour celui qui a abandonné l'idée de progresser dans les rangs, prétextant l'inutilité du grade et la non-pertinence des examens. Il n'a pas oublié sa promesse, et elle pèse lourd sur ses actes. Mais un nouveau coup de pouce du destin va peut-être retourner la donne... Quoi qu'il advienne, Hibiki est désormais aux portes de la suite de sa vie. A lui d'agir pour devenir lui-même en plus Grand.