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« Sous combien d'apparences, l’attachement existe-t-il dans ce monde ? »

Voici la question que se posait la douce Hotaru, en regardant avec mélancolie le paysage brumeux, qui se trouvait devant ses prunelles. Aujourd’hui, comme les autres jours, la demoiselle, s’était levée aux aurores, afin d’apprécier le paysage, qu’elle trouvait magnifique, lorsqu’il était brumeux. Elle le regardait depuis la fenêtre de sa chambre. L’instant, où le brouillard régnait en Maître sur Kirigakure, n’était guère un moment très agréable, pourtant c’était celui qu’elle préférait plus que tout au monde. Comme à chaque fois, elle se délectait de cela avec allégresse. Lorsque le soleil fit son apparition, la demoiselle quitta sa maison, sa vipère enroulée autour de son cou, elle se rendit aux portes du village. Où elle devait attendre, un homme qu’elle devait escorter. Elle se souvenait encore des paroles du Mizukage, la veille, lorsqu’il lui confia cette mission.

« Sachez que, cette mission est particulière en son genre, puisqu’elle est unique dans son approche. J’ai fait appel à vous, dans le but de l'accomplir, à la fois pour votre aptitude au combat, mais aussi à cause de votre sang-froid inégalé quand il s'agit d’exécuter des tâches bien précises… »

Avait-il commencé à dire à la demoiselle, qui avait les joues aussi rouges, qu’une tomate arrivée à maturité. Entendre le Mizukage, parler ainsi d’elle, lui fit chaud au cœur, elle qui passait son temps, à savourer avec gaieté chacune de ses élocutions, sans en louper une seule. Et comme à chaque fois, elle affichait un visage adouci, plus agréable à voir. Autant dire qu’elle se retrouvait dans une autre dimension, où plus rien n’avait d’importance, à ses yeux. Si ce n’est lui et elle. A chaque fois, elle rêvait qu’ils se retrouvaient tous deux, à admirer un ciel écarlate. Côte à côté, se tenant par la main. Des chimères, qu’elle désirait voir plus que tout, devenir réalités. Parfois, ces rêves lui paraissaient être des fragments d’une promesse future, d’une histoire, qui viendrait sans doute illuminer son lendemain. Dans ses songes, un vent frais les enveloppait à chaque fois et les rapprochait. Dans ces moments-là, Hotaru ne se cachait plus derrière un sourire forcé, elle souriait de bonheur, d’un sourire magnifique et éclatant. Voulant au fond d’elle, aller percevoir ce ciel aussi écarlate que la couleur, que prenaient parfois les yeux du Mizukage.

Bercée par ses songes, Hotaru en sortit, lorsqu’elle entendit les sifflements aigus de Viper. Elle écarquilla ses yeux, pour voir la raison pour laquelle sa vipère avait émit ses sifflements stridents. Qu’elle ne fut sa surprise, lorsqu’elle se retrouva nez-à-nez avec un homme aux cheveux rouges flamboyants, qui était presque suspendu à ses lèvres, prêt à l’embrasser. Celui-ci semblait était plus âgé que la belle, il devait avoir au moins dix ans de plus qu’elle. La première réaction de la demoiselle, fut de reculer aussi loin qu’elle le put de cet homme, aux manières fortement déplaisantes. Elle placarda à son visage une attitude hostile, en fixant l’homme, qui venait de la sortir de ses rêveries. Celui-ci ne semblait pas du tout être effrayé par Viper.

« Holàlà ! Il m’épate ! Je crois que le Mizukage et moi avons la même vision du mot "beauté". Moi qui pensais, qu’il ne tiendrait pas compte de ma requête et qu’il enverrait plutôt un de ses hommes…Je suis charmé, qu’il m’ait envoyé sa perle rare. Splendide, je sens que j’irais le remercier comme il se doit, un peu plus tard…»
« Qui êtes-vous ? », demanda Hotaru, tout en restant à une distance assez raisonnable de cet homme.
« Hitonaga Kanzaki, je suis votre commanditaire. Et vous êtes, charmante créature ? »

Hotaru arqua légèrement un de ses sourcils, l’air de se demander sur quel genre d’individu, elle venait encore de tomber. Viper, qui n’avait pas quitté son cou, se mit à émettre des sifflements. La situation l’amusait. Quant à Hotaru, elle n’appréciait pas cet homme, comme tous les autres d’ailleurs. Elle le montrait clairement, toutefois, elle daigna quand même répondre à sa question, par politesse.

« Hotaru… », lança-t-elle avec dédain, détournant son regard.
« Charmant, charmant…Princesse Hotaru… »

Hotaru arbora un air froid, sans en montrer une once à son commanditaire, détournant son visage du sien. Elle comptait expédier cette mission à une allure ahurissante. Se rappelant, que le Mizukage lui stipula, que si elle menait cette mission à bien, il lui accorderait expressément une audience. Ne pensant donc qu’à l’audience avec le Mizukage, Hotaru décida d’être le plus calme possible. Même si ça n’était pas gagné, avec cet individu, qui se permettait de l’appeler comme son collègue Makkura. Lui, elle allait le côtoyer régulièrement. Elle avait donc fini par s’y habituer à ce qu’il l’appelle ainsi, se disant que cela ne servirait certainement à rien, d’encore se mettre dans tous ses états. Mais cet homme, dont elle ne savait rien du tout, elle refusait que cette appellation sorte de sa bouche. N’aimant pas les familiarités, dès une première entrevue. Après avoir réglé quelques détails, Hotaru et le dénommé Kanzaki, qu’elle devait accompagner jusque chez lui, partirent. Comme l’homme n’allait pas à une allure, très impressionnante, Hotaru marchait lentement, afin qu’il puisse suivre ses pas, sans le moindre souci.

Cela faisait quelques minutes, qu’Hotaru et Kanzaki avaient quitté Kirigakure. Pour l’instant, ils ne firent aucune mauvaise rencontre. Durant tout le trajet, Kanzaki, ne cessa de faire des compliments à Hotaru sur sa beauté, son apparence…Malgré que la demoiselle n’aimait pas cela, elle ne lui fit aucune remarque, ne voulant pas participer à sa conversation inutile.

« Dites-moi Hotaru avez-vous une personne chère à votre cœur ? », se renseigna-t-il, en se plaçant devant elle.
« Quel est le rapport de cette question à la mission ? »
« Aucun, mais je me demandais pourquoi une belle jeune femme comme vous, affiche un visage si triste, qui masque son éclat ? Une demoiselle aussi belle que vous l’êtes, devrait avoir un visage souriant et non obscur… »

Kanzaki se laissa plonger dans la profondeur des prunelles d’Hotaru. Si étincelantes, au point qu’elles auraient pu charmer n’importe quel homme sage. Il posa délicatement sa main sur la joue fraîche d’Hotaru, puis commença à avancer vers elle, dans le but de l’embrasser. La demoiselle resta dans une position inerte, ne bougeant pas d’un poil, déstabilisée par les agissements de cet homme. Mais alors qu’il était à un micro-centimètre de son visage, Hotaru, écarquilla les yeux. Elle le repoussa avec une violence sans pareille, le faisant tomber au sol, avant d’effectuer un saut en hauteur. Après le choc Kanzaki, se redressa, pour s’asseoir. Il emmena sa main à sa nuque et commença à la frotter.

« Mais qu’est-ce qui vous arrive Princesse Hotaru ?... »

Lorsque Kanzaki regarda en direction d’Hotaru, il vit cette dernière, en plein affrontement avec quatre hommes. Hotaru plaça ses mains au sol, effectua une retournée acrobatique. Elle visa ensuite la tête de chacun de ses adversaires. Leur donnant de violents coups de pieds au menton, enchaînant avec ses coups de pieds sans quitter sa position. Une fois que les ennemis furent au sol, Hotaru reprit une position normale, en se redressant rapidement sur ses pieds, effectuant un saut acrobatique au passage. Kanzaki, qui était toujours assis au sol, crut percevoir l’ombre d’un instant, une aura adoucissante envahir Hotaru. Qui brillait tel un précieux bijou à ses yeux. Pour une fois Hotaru s’acharna sur ses adversaires, sans les éliminer pour autant. Ce qui ne lui ressemblait pas, mais donc elle fit table-rase.

« Vous m’avez impressionné Princesse Hotaru, vous avez réussi à battre ses hommes, toute seule, sans le moindre mal. Et vous n’êtes même pas essoufflée…Finalement, je ne regrette pas de n’avoir pris que vous, pour m’escorter. Vous êtes suffisamment forte, pour vous occuper de n’importe quel gêneur…et en plus de cela, vous êtes éblouissante… »
« Au lieu de vous émouvoir pour rien, vous feriez mieux d’avancer. Le reste du chemin ne va pas se faire tout seul ! »
« Oui, Princesse je vous suis… »

A ses mots, Kanzaki suivit Hotaru, qui n’avait toujours pas l’air de s’être calmée. Viper, quant à elle, ne cessait d’émettre des sifflements, qui ressemblaient à des rires. Ces derniers étaient bien évidemment adressés à Hotaru. Car l’attitude austère de cette dernière, envers Kanzaki, qui essayait de la séduire, amusait Viper. La situation faisait rire Viper, car elle savait que la jeune demoiselle, avait décidé de fermer la porte de son cœur. Du moins, elle avait essayé, mais que malgré tout, elle semblait avoir des sentiments dépassant la simple admiration pour son Mizukage et ne semblait même pas s’en rendre compte. Et ne voulait d’ailleurs pas s’y attarder, estimant que cet attachement, n’était que de l’admiration et rien d’autre. Hotaru se fermait expressément les yeux, pour ne pas se rendre compte de la vérité, mais surtout, parce qu’au fond, elle avait peur d’être la seule à s’accrocher à un sentiment aussi futile que périssable. Et de n’être qu’une enfant aux yeux de celui, pour qui elle éprouvait ce sentiment, qui la perturbait, au point, qu’elle faisait souvent le cauchemar d’une passion refoulée.

En ce bas monde, chacun s'accrochait à des choses différentes, Hotaru ne le savait que trop bien. Tout en continuant de vivre, chaque personne avait parfois besoin d’avoir une quelconque raison, qui le pousserait à devenir soit plus fort ou tout simplement à vivre. Certains s’accrochaient à la famille, d’autres à des amis, certains à des camarades partageant le même but. Avançant, ainsi grâce à leur soutien. Hotaru, elle ce qui la faisait avancer, n’était pas la famille, car elle n’en avait pas. Du moins, elle estimait ne pas en avoir, car celle où elle avait été depuis sa plus tendre enfance, n’avait rien en commun avec elle. Cette famille l’avait élevée, ça s’arrêtait là. Elle leur devait beaucoup, certes, ce n’était pas grâce à eux qu’elle était devenue une kunoichi hors-paire. Ce fut plutôt grâce à ses efforts et à sa détermination. Au fil du temps, la demoiselle avait fini par être lasse. Se demandant toujours, quelles choses importantes se trouvaient près d’elle ? Car en y regardant bien, elle n’avait ni ami, ni famille…si ce n’est un attachement passionnel, à sens unique, qui la perturbait encore. Sans qu’elle ne sache pourquoi.

« Ce n'est que solitude, que de ne vivre que pour soi-même…c’est malheureux aussi de ne savoir ce que désire notre propre cœur… », dit-elle avec une faible voix.
« Avez-vous dit quelque chose Princesse Hotaru ? »
« Non…Continuons, nous atteindrons votre demeure d’ici la tombée de la nuit… »
« Je vous fais confiance pour m’emmener saint et sauf, Princesse Hotaru. »

Kanzaki esquissa un radieux sourire en regardant Hotaru, qui afficha un visage placide. Kanzaki continua à conter ses histoires, sans grande importance aux yeux d’Hotaru, tout en la séduisant, sans succès. Malgré que ce fût perdu d’avance, il n’abandonna pas et continua. Ce qui irrita la demoiselle plus d’une fois, qui eut au cours de ces instants, envie de l’étriper de ses mains, pour ne plus l’entendre parler. Mais elle se retint et prit sur elle. Après quelques heures de marche, entre les disputes d’Hotaru et Kanzaki, les bagarres en chemin qu’Hotaru livra avec des brigands et les monologues de Kanzaki, ils finirent par arriver à la demeure de Kanzaki.

L’obscurité avait étalé son voile depuis quelques temps déjà. Hotaru s’assura que Kanzaki soit bien à son aise, avant de prendre la décision de partir. Kanzaki remercia Hotaru de l’avoir emmené saint et sauf chez lui. Il l’invita à passer la nuit dans sa modeste demeure, mais la demoiselle refusa. Lui disant qu’elle avait mieux à faire et que surtout, elle ne craignait guère les brigands de nuit. La chose, qu’elle ne mentionna pas, c’est qu’elle avait rapidement envie de retourner à Kirigakure auprès du Mizukage. La promesse d’une audience, la ravivait. Ainsi, ayant pris sa décision de rentrer toute seule, alors qu’il faisait nuit noire, Hotaru esquissa un sourire mystérieux, en quittant Kanzaki. Ce dernier fut surpris de cette attitude, se demandant, la raison pour laquelle, la jeune femme n’avait montré un visage serein qu’à la fin de sa mission. Comme il ne connaissait pas la réponse, il resta sans voix, la regardant s’enfoncer dans la profondeur de la nuit. Où doucement, elle s’abandonna a ses rêves qui avaient le pouvoir de l'emprisonner. Laissant son esprit vagabonder et s’adonner à des chimères incertaines. Transperçant d’un cri les ténèbres…




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