Le lendemain de ma sortie à l’Académie de Konoha, on m’autorisa à rentrer chez moi. Apparemment j’étais guérie, enfin, je n’avais pas encore récupéré l’autorisation d’aller en mission, mais au moins j’étais libre. Je marchai fièrement dans les rues du village de la feuille, même si au fond j’ignorais complètement si j’avais ou non gradué. Ce que je savais, c’est que j’étais de retour dans mon village adoré et que j’avais bien hâte de revoir mon grand-père et, tant qu’à y être, tous les autres membres de ma famille. La maison me manquait tellement. Et la nourriture, et le jardin plein de fleurs élégantes. J’haussai le pas presque inconsciemment, impatiente de tourner l’angle de la rue et de revoir mon chez moi. Après tant de voyage, un peu de repos dans mon lit bien chaud ne me ferait pas de mal.

Et voilà, enfin! Je fis coulisser la porte et retirai mes chaussures avant de me diriger à toute hâte vers le bureau de grand-père. Je ralentis ma course et cognai sur le cadrage de bois. Une vieille voix chaleureuse et légèrement enrouée me répondit d’entrer avec un « oui » sonore. Je pris une grande inspiration, mine de rien j’avais perdu mon second combat. Comment est-ce que notre chef de clan prendrait la nouvelle? Étais-je une honte pour le clan? Je fis coulisser la porte, à genou comme si j’entrais dans un salon de thé ou autre salle à utilisation plus rituelle. Grand-père était confortablement assis sur un coussin devant une table basse, lisant distraitement un rapport en tirant sa pipe. Il me fit signe de venir m’asseoir face à lui, sans quitter son rapport des yeux. Je m’avançai donc, avant de me remettre à genou et de fermer la porte derrière moi. Puis, je gagnai le coussin et attendis qu’il me donne le droit de parole. Ce n’est qu’au bout de plusieurs minutes qu’il déposa son rouleau pour poser son regard d’un bleu intense sur moi, le sourire aux lèvres.

« J’ai entendu dire que tu avais tenté de tenir tête à un Jinchuuriki. Et qu’au tour suivant, le favori Uchiha, devant le même adversaire, a abandonné sans même tenter de combattre! Même si tu n’as pas gagné, tu as défendu notre honneur, Yui-chan. »

Je m’inclinai devant lui, le sourire aux lèvres également, fière de ces félicitations.

« Arrigato, Oji-sama. »

« Ta mère a prévu un repas en ton honneur ce soir, pour souligner ta performance. J’espère que les résultats arriveront sous peu. Aller, va te préparer, tu dois être parfaite. »

« Oui grand-père, je le serai. »

Sur ce, il m’accorda mon congé et je sortis comme j’étais entrée, cérémonieusement. Puis, une fois dans le corridor, je m’éloignai presque en gambadant de joie. La vie était si belle tout à coup. Bien sûr, j’étais stressée et j’avais peur de recevoir les résultats, mais dans tous les cas, je préférais ne pas y penser, histoire de ne pas gâcher cette journée.