Le jour n'était pas encore levé que je me réveillais en sursaut. Depuis mon retour de la guerre, je suis devenu une personne très alerte que le moindre petit bruit peut réveiller. Toujours sur mes gardes, même pendant mon sommeil, cela me valait de nombreuses nuits blanches. Je n'avais pas peur de ces bruits... Non ! Je tendais l'oreille pour que l'origine de ces bruits ne viennent pas troubler le sommeil de mes protégés.
Un chat de gouttière... Je devais mon réveil à un chat errant.
J'ignorais l'heure qu'il était mais puisque la fatigue m'avait quitté, je décidais de démarrer ma journée. Le soleil n'ayant pas encore émit ses premiers rayons, je me déplaçais dans un décor que la pénombre rendait peu engageante mais c'était mon refuge... mon orphelinat ! Je connaissais la disposition des lieux par cœur. De l'extérieur, c'était une ancienne église qui avait été abandonnée à cause du manque de foi des gens. J'ai eu l'autorisation d'un haut fonctionnaire de la réhabiliter comme bon me semblait c'est pourquoi l'intérieur est plus chaleureux. J'avais fait tous les travaux seul en même temps que je m'occupais des enfants. Tout en bois, des chambres aménagées , j'avais fait de ces ruines un petit paradis pour mes orphelins. Il n’empêche que la lumière de la lune filtrée par les vitraux que j'avais restaurés faisait naître dans cet endroit des ombres angoissantes en plus d'une atmosphère grisâtre.
C'était mon œuvre pour le seigneur et pour sa, j'en étais fière.
Après avoir préparé la table du petit-déjeuner, j'en profitais pour faire des exercices physiques car les gosses ne seraient pas lever de si-tôt. Vêtu de mon habit militaire, je m’entraînais donc à viser avec mon Hessendan puis au combat au corps à corps avant de faire des séries d'exercices pour entraîner mes muscles saillants. Après ce réveil sportif, je filais me laver dans un tonneau rempli d'eau que j'avais faite chauffer car nous n'avons pas de douche puis je me suis vêtu de mon habit de nonne par dessus mon treillis. J'ai eu le temps de décrypter trois schéma de combat différent avant que les premiers enfants commencent à se réveiller. Il fallut une bonne demie-heure pour que tout le monde arrive à table. Il régnait dans la pièce un brouhaha convivial et réconfortant. Je fut alors contraint de faire régner le silence un instant et je me mis à réciter le bénédicité fini d'un "AMEN" avant que des couverts commencent à s'entrechoquer.C'était l'ambiance bonne enfant qu'il me fallait pour commencer cette journée qui s’annonçait particulièrement rude. En effet, alors que mes orphelins me demandaient le programme de la journée, je leur annonçait que c'est le plus vieux d'entre eux qui serait chargé de les garder tandis que j'irais en prison pour donner l'ultime bénédiction aux condamnés à mort de Kiri.

C'est la tête pleine des visages heureux de mes orphelins que je me dirigeais vers la prison. Depuis mon arrivée dans ce village, j'avais reçu pour mission de donner aux condamnés à mort la chance de passer à confesse avant de passer de vie à trépas ...!
haha... haHA... HAHAHA !
Blague à part, j'arrivais à la prison. Le juunin qui me reçut m’annonçait qu'il n'y avait qu'une personne qui devait être exécutée cette semaine même si le couloir de la mort ne désemplissait pas. Quel triste fait... Il y avait tant de brebis égarées à ramener sur le droit chemin. Je me dirigeais alors seul vers l'aile ouest. Je traversais la cour de la prison ce qui me valut des regards noirs et plein de haine de certains tandis que d'autres cherchaient à attirer mon attention, le pardon divin que je pouvais leur conférer. Bien que cela m'attristait, je n'avais pas eu le droit de parler à ceux qui voulait se repentir. Je devais me restreindre à la visite de condamnés à mort qui la plupart du temps blasphémaient Dieu... J'aurais bien répandu leur cervelle sur le mur des geôles mais la foi m'avait apprit à accepter les différences. Cependant, chaque cas était différent. Je prêtais une oreille attentive à chaque cas car même s'ils blasphémaient Dieu, il se confiaient à l'homme. Même si je ne pouvais pas prouver leur innocence, j'était convaincu que certains étaient là injustement.
J'arrivais enfin à l'aile Ouest. Je poussais une lourde porte et m'engouffrais dans un couloir. Quand la porte se refermait, l'obscurité gagna l'endroit. C'était sombre, humide et une odeur infecte flottait dans l'air. Des cris déchiraient le silence pesant... Des cris de douleur. Plus je m'avançais les yeux sur ma bible, plus je devinais leur regards inquiets, craintifs ou haineux. Des menaces et des sifflements, voila ce que je récoltais mais je n'en avais que faire. J'arrivais enfin devant la cellule qu'on m'avait indiquée. Deux individus assis face à face étaient à l'intérieur. L'un des deux parlait d'être un sauveur ou un bourreau. Je ne comprenais pas tout mais cet individu ne semblait pas être un détenu. Ce serait un juge ? Toujours est-il qu'il se mit à poser des questions au vrai détenu qui n'avait pas l'air si méchant que sa. Je demandais alors au juunin qui montait la garde d'ouvrir la cellule. Je me contorsionnais pour faire passer mes 2 mètres 08 par la porte et j'observais les deux hommes alors que je tenais ma bible fermée contre mon cœur et ma croix orthodoxe dans la main gauche .

-Désolé de débarquer comme un chien dans un jeu de quilles mais je suis là pour offrir au condamné à mort la dernière bénédiction et une oreille attentive !

Alors que j'entrais dans la cellule étonnamment grande, plutôt bien entretenue et tellement différente de celles des autres étouffoirs infectes qui servaient aux autres condamnés à mort, le regard des deux hommes pivotaient sur moi. Ils s'étaient tout deux arrêtés sur L'observation de ma carrure. L'un comme l'autre semblait subjugué . Il est vrai que physiquement, il faisait pâle figure comparé à moi. Je m'avançait alors dans la cellule quand la porte se fermait enfin derrière moi. Celui que je pensais être le criminel et qui devait passer à confesse avant de vie à trépas se leva de son banc et se planta debout devant moi tout en conservant les mais dans ses poches. Que cherchait-il à faire ? Pensait-il m'impressionner ? J'en doute ! Peut être qu'il se sentait menacé par mon impressionnante carrure et qu'il essayait de se mettre à mon niveau pour paraitre moi frêle, moins faible. Alors que je tenais toujours mon crucifix dans la main gauche et ma bible contre mon cœur, je baissais la tête vers le condamné à mort et je plongeais mon regard vide, qui habitait mon visage sans expression, dans le sien. Les tueurs ont une fâcheuse tendance à vouloir tout dominer même les débats. Ils essayent de prendre un ascendant psychologique. Cependant, je n'avais aucune raison de leur accorder ce privilège de part mon physique qui forçait le respect mais aussi parce que j'étais moi-même un criminel de guerre. Il semblait déterminer mais ce n'était certainement pas ce freluquet qui allait me faire plier. Il prenait soudain la parole me fustigeant d'être un gros bras envoyé pour le faire parler de gré ou de force , ce qui n'aurait pas été un problème, mais qui plus est de n'avoir de religieux l'habit que j'aurai dérober à une sœur. Les impairs commis par les condamnés étaient foison et j'avais apprit à ne pas en tenir compte.
Alors que mon regard vide, qui habillait un visage sans expression, se plongeait toujours dans les yeux du ninja incarcéré pour meurtre, je lâchais mon crucifix et j'ouvrais ma bible.
Je posais enfin les yeux sur les saintes écritures et commençais ma lecture aussi brève fut-elle !

- Notre seigneur a dicté à Moïse: Tu ne voleras point !

Fière d'avoir répandu la sainte parole, je refermais la bible sur mon cœur et reprenais dans ma main gauche mon chapelet. Alors que je croyais pouvoir commencer à donner la dernière bénédiction au condamné, ce fit au tour de l'autre individu d'intervenir. Il s'interposait entre moi et le prisonnier au manteau pourpre dont je devais m'occuper. A ce rythme là, je ne serais jamais rentrer à temps pour les déjeuner avec mes orphelins. Miséricorde... L'homme qui venait de faire tomber son parchemin au sol pour nous séparer moi et le ninja incarcéré pour meurtre tournait la tête vers moi et m'adressait la parole. Il m'apprit que l'accusé n'était pas encore condamné et que je pouvais donc m'en aller. Bête de cette révélation, je fouillais dans une de mes poches. Je sortais enfin de ma poche droite un parchemin portant le sceau de l'administration de Kiri. Me donner autant de mal pour ça franchement... Je la tendais à l'individu qui posait des questions.

- Je ne sais pas si vous êtes un administré ou quoi que ce soit mais un messager de Kiri est venu me porter ce message urgent hier soir. Il est dit dans ce document qui porte le sceau officiel de votre chef ... Heu... Madara que ce condamné doit être exécuté aujourd'hui en début d'après-midi. Si vous voulez lui parler faites-le mais faites-le vite car je suis envoyé pour accorder aux criminels un salut divin ! Et puis... Notre seigneur ne souffre d'aucune mise en attente de la part de mortels qui ont péché ! Mais je vous en prie, faites donc !

Sur ces paroles, je m'asseyais sur le banc pour observer la scène. L'homme auquel j'avais tendu le parchemin se retournait vers "l'accusé" et tentait d'obtenir un minimum d'autorité en le menaçant d'être son bourreau en cas de rapport qui avérerait le crime. En rapprochant cette scène à ses souvenirs de la vie à l'armée, je me disais que l'individu qui posait des questions aurait pu faire un bon chef malgré que ses menaces fassent vraiment pâle figure comparées à celles que j'avais eut de la part de mon supérieur tout au long de mon service !
Il reprenait de plus belle en demandant des informations sur l'origine d'une marque... En même temps que je suivais la conversation, j'arrivais à percevoir grâce à mon côté paranoïaque et le fait que je sois tout le temps en alerte des cris en plus de bruits métalliques de portes et des lames qui s'entrechoquent.

*Un combat ?*

Malgré le fait que je suivais la discussion et la scène qui se tramaient dans cette cellule, je restais attentif aux "bruits de combat ?".