Plus ils s’approchaient de la haute muraille naturelle, plus la visibilité du nombre de garde se faisait par la même occasion connaitre, pourtant encore en journée. C’était certainement la différence des grands villages ninja, qui plus qu’abordant un large terrain, se voyait aussi prémunir d’un effectif conséquent. Mais face à cela la peur n’avait pas lieu d’être, si ce n’est qu’en tant que moteur pour avancer encore un peu plus dans la gueule du loup. Peut-être bien qu’on se fera dévorer, peut-être bien que non, la seule perspective de la moindre possibilité suffisait à enjouer cette aventure – ou plutôt mésaventure – allant pour peu débuter. Quel but derrière tout cela, deux personnes venant, peut-être pas en tant qu’ennemi, mais bien intrus, ayant chacun un objectif en allant en cette direction, pourtant chacun ne connaissant pas celui de l’autre. En réalité, en la personne de Kuroro, un objectif primaire se faisait sentir, certes, mais il comptait bien profiter de l’occasion pour aller plus loin qu’il n’eut espérer de sa simple présence ici. S’approchant de plus en plus, se voyant être à quelques pas en avant de son coéquipier, abordant un sourire presque imperceptible, mais dévoilant assez ce l’intimité de ces pensé, celle d’une personne à qui la confiance ne pouvait être totale. Toujours caché par l’ombre de sa protection solaire, ses vêtements encore en très bon état malgré la route, propre sur lui, d’un noir grisé, l’apparence faisant penser à un noble bien que peu commune. Alors que derrière lui, son partenaire lui abordait plutôt un look de combattant, symptomatique de son réel statue, mais une chose qui n’allait pas en dérangeant Kuroro qui pouvait aisément utiliser cela à son aise.

Même s’il avait l’intention d’y aller seule, ou plutôt accompagner d’une quelconque personne, afin de diviser les doutes, la présente personne à son dos aurait un rôle bien plus proche d’une réalité attendu par tous. Une bonne chose, d’autant plus lorsqu’on savait qu’aucun des deux hommes en ce jours abordait l’effigie de leurs villages, une chose qu’ils ne pouvaient se permettre qu’à l’extérieur, même si le fait de croiser un ninja de leur patrie dans ces circonstances les feraient inévitablement par être considéré en traitre. Mais à chaque situation son acte, même s’il pouvait peut-être être inconsidéré pour l’autre, dans le cas de Kuroro il était réfléchi dans la perspective à venir. Un évènement préparé, une information en demandant une autre, demandant finalement certains moyens pour parvenir à la finitude de l’information en question. Il allait donc suffire de croiser l’ombre de ce monde pour pouvoir se montrer sous le visage changeant en la lumière du jour. Tous pouvaient être n’importe qui s’ils se permettaient les moyens et les risques allant avec. Et après toutes préparations, cela l’amenait au moment fatidique. Un garde s’interposa devant les deux arrivants, c’est Kuroro toujours en avant, amenant son parapluie en arrière bloquant le manche avec son épaule, qui alla prendre la parole.

« Je suis Kurosawa Ideki, maitre commerçant venant des contrées lointaines de Taki. J’ai fait ce voyage accompagné de mon garde du corps que vous pouvez voir derrière moi afin de rencontrer mon homologue Musame Oda dans l’optique de certaines négociations. Je m’excuse d’avance de ma présence plus avancé dans le temps que prévu, mais un message a déjà été apporté au Maitre pour l’en avertir … Je vous demanderai donc bien d’accepter de m’accorder l’un de vos subordonnés pour m’amener à lui. »

Tout avait été dit, même plus que nécessaire, allant même jusqu’à demander lui-même d’être présent dans le village accompagné d’un garde du village. Chaque détail ayant son importance et sa véracité afin de pouvoir se faire passer pour ce qu’il n’était pas. C’est-à-dire un homme de Taki devant normalement venir dans la semaine à venir, une information qu’il avait réussi à obtenir en s’aventurant dans les endroits mal famés, utilisant par la suite ses contacts pour accompagner cela d’une convocation conforme. Bien sûr le message prévenant de son arrivée en avance n’avait jamais vu le jour, mais cela un simple garde ne pourrait le savoir. Tout cela afin d’amener le plus de confiance en sa personne, bien que devant tout de même se faire accompagner, il évitait tout de même de l’être par un des Shinobi de ce village. Un simple garde inférieur suffisait dans ces circonstances d’autant plus quand l’invité était déjà accompagner d’un garde personnel.

Les voilà donc à l’intérieur du village, bien différent de Kiri il fallait dire. Chacun des grand villages en vrai avaient ses spécificités et dans leur genre ses beautés. En tant qu’invité ne connaissant pas le lieu, il était donc cette fois-ci en arrière, ayant même laissé tranquillement le jeune Teiichi à prendre sa place. Alors qu’il pouvait voir le garde se diriger vers une nouvelle ruelle à quatre-vingt-dix degrés, Kuroro lui apporta son parapluie plus en avant, le faisant doucement tournoyer, comme il le faisait continuellement depuis un certain moment maintenant. Sauf que cette fois, alors que la protection se voyait déborder du coin, donc visible en arrière par le garde et Teiichi, ce dernier vint heurter le sol sous un faible bruit sourd, le choc finissant par refermer ce dernier. Derrière, Kuroro avait disparu, seul lui, son « garde du corps » lui se retrouvait donc seul face au petit garde qui lui dû à présent également se retourner pour voir ce que pouvait bien être ce bruit. Cette situation n’était pas vraiment à l’avantage du genin au Katana, mais cela était nécessaire. Une trahison ? Peut-être bien qu’il le verrait ainsi, après tout avec cela il serait la première cible, la seule visible. Laissant ainsi le temps à l’autre de faire ce qu’il avait à faire … Après tout, c’est lui qui voulait faire du bruit dans Suna. Kuroro lui venait de réapparaître quelque dizaine de mètres plus loin et surtout plus haut, sur le toit d’une maison, tout en ayant quitté sa veste noir abordant alors une chemise blanche, avant d’enfiler une large protection contre le sable brune trouvé étendu sur un toit voisin. Il était temps pour lui de trouver ce qu’il était venu chercher ici et pour cela rien de mieux que d'aller se fondre dans la foule et bars, espérant juste que son coéquipier ne serait pas mort entre temps.

L’agitation devait à présent avoir pris un quartier du village, certainement encore discret pour ne pas inquiéter pour si peu les habitants et haut dirigeant. Voire peut-être même inexistant si le jeune aux cheveux argenté avait réussi à se défaire de sa situation, même si dans ce cas la disparition d’un rouage dans la machine ferait vite comprendre au reste qu’une chose clochait. Ce qui finirait inévitablement par revenir au point de départ, c’est-à-dire au fait que les gardes se mobiliseraient à la rencontre de ces deux personnes n’ayant rien à faire ici. Enfin, Kuroro, lui, s’était prémuni d’une telle situation, ne comptant pas participer à ce petit théâtre de boulevard même s’il en était l’auteur, en tout cas pour l’instant. Son coéquipier arriverait surement à se débrouiller de cela, ou quoiqu’il en soit lui permettrait d’échapper à tout ça pour un certain moment – suffisant – pour agir en son souhait. La suite par contre serait différente, il ne serait pas facile d’échapper à cela comme on pouvait seulement se cacher de tous. Un sacrifice serait peut-être nécessaire, Teiichi pourrait bien jouer ce rôle, même si cela resterait assez dommage d’en arriver là, ce personnage n’en restait pas moins intéressant … Et à vrai dire pourquoi pas, tout cela ne restait que jeu, s’il devait rejoindre les objectif de son homologue, il devait d’abord s’assurer qu’il en valait vraiment la peine. Le moindre mal n’existait pas, rien ne se faisait facilement et plus grande était tes ambitions, plus il fallait se préparer à affronter toute les situations. Le présent instant n’était là rien de bien dangereux par rapport à ce qui pouvait tous les attendre plus tard. Même si la difficulté, de s’en sortir comme on en était venu, existait vraiment, il n’y avait que peu d’intérêt à ne pas faire évoluer ce moment pour marquer l’avenir. En tout cas l’intérêt de Kuroro vis-à-vis d’une telle possible situation l’enjoué au plus haut point, l’espoir qu’il portait en la personne l’ayant accompagné jusque-là était des plus grands, n’espérant juste ne pas être déçu. Ce qui avait de forte probabilité d’arriver, peu de personnes seraient capable d’accepter de participer à ce jeu sans définition ni limite de règles ; mais au fond pourquoi lui ne serait pas différent ?

Enfin, cela n’était que proposition d’avenir, pour l’instant le temps n’était pas accorder à cela, un autre élément – à l’origine de tout cela – allait être le point central des actions de l’homme. Ce dernier se retrouvait maintenant à plusieurs lieux de là où il avait laissé l’autre Kirijin face au garde n’allant pas tarder à comprendre la supercherie. Dans un bar précisément, une coupole d’un léger saké à l’ombre d’un coin, le corps masqué par un épais tissu brunâtre allant de ses épaules à ses genoux. Un habit commun à une grande partie des habitants d’ici afin de pouvoir combattre le vent sablé des environs. Ayant par la même occasion amenée ses cheveux en arrière, les plaquant complètement à son crâne, laissant alors apparaitre une marque en son front, une croix bleu à l’écriture raffinée. Une marque assez peu commune pour ne pas être remarqué, permettant alors de le différencier de celui qu’il était avant - de celui qui pourrait se retrouver rechercher – marquant la reconnaissance à un signe non négligeable. Telles les cornes pour reconnaitre le Démon, si un ange sans cornes était recherché, alors le Démon se verrait aussi vite écarté que le plus petit des insectes. De plus, se fondre dans la nature était la meilleure chose à faire, en ce bar des gardes du village se voyaient même prendre leurs pauses, les éviter serait suspect pour le plus perspicace de ces derniers, alors même qu’il n’ait aucun ennemi en tête. Mais dans ce cas, autant aller encore plus loin dans cette perspective. Se levant donc pour aller à la rencontre des tabourets de l’avant bar où se positionné un groupe de ces hommes du village, en profitant pour payer son dû, il posa son regard sur celui se tenant à sa gauche.

« J’aimerai me recueillir à la tombe de mon défunt père ayant vécu ses dernières années dans ce village qui lui était chère à ses yeux. Le temps m’a fait ne plus m’y retrouver, seriez-vous capable de m’indiquer où le cimetière se trouve ? »

Finissant le reste de saké de sa coupole tout en en profitant pour resservir le garde à qui il demandait l’information, lui prit un papier posé derrière le comptoir pour y inscrire plusieurs indications, souhaitant alors courage dans le deuil du pseudo-fils. Le lieu se trouvait à une centaine de mètre seulement d’ici, ce qu’il savait déjà à vrai dire, mais ce qu’il avait besoin n’était pas tellement de connaitre le lieu globale, mais là où les renseignements se trouvait. Un fossoyeur ou creuseur de trou comme il était plus communément appelé. Il lui fallait connaitre son nom ainsi qu’où le trouver pour à la fois s’assurer de pouvoir obtenir ce qu’il voulait, mais pour cela d’abord avoir la confiance de cet homme. Même s’il n’avait aucune raison de ne pas l’avoir, ce genre de personne habitant avec les morts semblaient plus les respecter qu’aucun vivant, n’ayant pas plus d’intérêt que ça à la parole avec celui venant prendre visite d’occasion. Il s’agissait donc d’un certain Vek’, un surnom que tous lui donnait sans qu’il puisse être possible de deviner à première vue ce qu’il en était vraiment. Sa « cabane » n’était pas à l’entrée, mais parmi toutes les tombes, mais qui pourtant transpirait bien plus la mort que tous ce qui l’entourait. Toquant doucement à la porte, presque par peur que cette dernière ne finisse par tomber, il lui fallut attendre plusieurs minutes pour enfin entendre des pas s’approcher et la porte s’ouvrant difficilement. Un vieil homme à la canne en bois, paraissant proche du centenaire, mais ayant pourtant presque trente ans de moins, ce dernier semblait même ne plus avoir toute sa vue. Kuroro reculant d’un pas toute en amenant sa tête plus basse vers le sol afin de saluer l’homme, pour ne pas l’obliger à lever le bras vers lui. « Je suis venu me recueillir à la tombe d’un vieil ami de la famille, Urasawa Tenma, il a accompagné ma famille pendant de longues années avant venir finir ses dernières ici. Pourriez-vous m’amener à lui ? ». Le vieux personnage semblait songeur, étonné mais en même temps comme s’il essayait de donner un nom au visage qu’il avait devant lui. La tombe se trouvait à plusieurs pas d’ici et se voyait isolé de plusieurs mètres des autres, comme si les places à côté étaient réservées d’avance. « J’ai entendu dire que la fin de sa vie ne fut pas des plus faciles, la douleur et la folie ayant pris possession de son corps. La solitude n’est pas … », le creuseur silencieux jusque-là prit enfin la parole, comme si celle de Kuroro lui avait fait se révéler les questions qu’ils se posaient jusque-là. « Il n’était pas seule, son jeune fils est resté à son chevet jusqu’aux dernières instant. Il hérita ensuite de tout ce que son père avait gardé, paya la mise en tombe ainsi que les places à côté pour sa personne. » … Un fils ? Il n’avait en aucun cas connaissance de cela, ce qui changeait tout en réalité, mais cela lui facilité dans un sens la tâche à présent. Et alors qu’il s’apprêta à demander où il pourrait le trouver, le vieil homme le prit de court ne s’arrêtant à présent plus de parler. Comptant les histoires autour de cette famille, l’amour paternelle et toute ces niaiserie qu’on pourrait croire à en entendre les défunts, commun à tous. Mais sa réponse à la question qu’il ne put poser, ne tarda pas, le fils se retrouvait donc aux dernières nouvelles et depuis la mort de son père dans un petit village du pays de l’eau, ce qui à priori était la maison ancestral de leurs familles. * Intéressant, le destin sait y faire plus qu’attendu *.

Après un moment il quitta enfin le cimetière après avoir accompagné le fossoyeur à sa cabane, ce dernier se confiant à présent jusqu’au dernière instant. Il l’avait au premier abord confondu avec le fils du mort, ce qui le troublait assez car ce dernier était venu il y a déjà quelques mois et il avait pris pour habitude d’être plus que régulier dans les dates de visite – certainement des dates majeurs liant père et fils. Enfin cela n’avait plus trop d’importance à présent, il était maintenant temps de s’occuper du Kirijin. Qu’était-il donc devenu ? Mort ? Pour cela il aurait fallu que vraiment il ne sache se débrouiller autrement que par la force. Alors peut-être en train de se cacher, mais cela l’empêcherai d’arrivé à son but, bien qu’encore inconnu de Kuroro. Il était de voir si la déception se présenterait, que ce soit de la part de son partenaire de jeu ou bien de ce village.

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