La mort.
Un cadavre sans vie.
Une lumière qui a quitté un corps.
Des regrets et des ressentiments qui hanteront les vivants à jamais.

La journée était encore brumeuse sur Kiri et je me baladais tranquillement dans ce village que j'aimais plus que tout, à un point que je mourrais pour celui-ci si c'était nécessaire. Je traversais le quartier commerçant à la hâte pour aller à un point de rendez-vous que j'avais conclu avec une des amies, une amie qui ne me laissait pas indifférent au point que je lui avais donné mon précieux collier. En échange elle m'avait promis de me tuer. Elle devrait être la personne qui me donnerait la mort et me permettrait d'accéder au Nirvana en compagnie de mon père et de mes collègues moines. A la fois excité par la présence et la personnalité de Princesse Hotaru je tripotais le fond de ma poche. Poche dans laquelle un paquet était présent, un paquet de la taille d'une phalange mais plus précieux que le plus précieux de mes livres. L'échoppe devant laquelle nous avions rendez-vous était miteuse mais, tous les ninjas du coin savait que c'était ici que le thé était le meilleur, et je voulais lui montrez un thé au Jasmin extrêmement délicieux. Dans quelques minutes la kunoichi serait là. Ma tension monté rapidement et je ne savais pourquoi. J'avais un mauvais pressentiment. Très mauvais.

J'avais un kunai la main; recouvert de sang et de chair. Mon souffle était court et j'étais voûté la langue pendante en riant nerveusement, mes cheveux violet prenaient une teinte écarlate avec le liquide vital étalé dessus. Devant moi une dizaine de corps étaient allongés, certain les tripes à l'air tandis que celui devant moi était décapité. Ils avaient rejoint le néant, il l'avait rejoint à Elle.

Personne n'était encore venu. Étrange. S'il y a une chose que Princesse déteste c'est le retard. Je sortis mon livre sur les traités Shinobis à travers le monde. Je jetais un coup d'œil de temps à autres vers l'entrée du salon de thé histoire de voir si une certaine jeune fille daigné montré le bout de son nez.
Le temps passa.
Personne.
Inquiétude.
Je saisis mon bâton, réglait mon thé à la jeune femme qui tenait le salon avec son père. Je pris ma monnaie et je pris la direction du bureau du Kage fraîchement remplacé pour savoir si quelques collègues l'ont croisé ou ont des nouvelles. Je traverse le village en courant cette fois mon shakujo sonnant une mélopée dans mon dos, sinistre détail dans une course effréné vers la réalité. A ce moment-là je ne savais pas ce qui allait se passer. Je n'imaginais pas le quart de cette triste histoire.

J'étais allongé au milieu de corps, les mains couvertes de sang. Sur mon torse trônait la tête que j'avais fraîchement arrachée du tronc. Elle avait dans sa bouche le paquet qui était destiné à cette jeune fille. Bizarrement je me sentais bien au milieu de ces cadavres, j'étais....en paix. Je me mis à lécher mes mains et le gout du sang provoqua en moi une extase incroyable et je ris. Je ris encore et encore. Je m'étais perdu dans le sang. Enfin. Pour Toujours.
Toujours.

J’arrivais devant le bureau du Kage, qui d’ailleurs avait récemment changé pour une raison qui m’était inconnu mais, qui dans l’instant présent ne m’intéressais aucunement. La seule préoccupation était de savoir où la jeune femme que j’appréciais tant était passé. Car mon sang bouillonnait de plus en plus, jusqu’à atteindre une chaleur presque insoutenable. Je sentais tous mes poils se hérissaient sur mon dos. Quelque chose était arrivée. Immanquablement.
J’entrais dans le bâtiment et je pris la direction du bureau de gestion des missions et des effectifs. La pièce était constituée de plusieurs meubles sobres en bois et une salle d’attente permettait aux visiteurs de patienter le temps que les guichets se libèrent. Par chance, un de ceux-ci était libre et je me dépêchais de prendre la place. J’arrivais à hauteur de la vieille femme tenant le stand et je la saluais simplement. J’ouvris la bouche pour lui poser mes quetions :

« Je cherche une jeune femme partie en mission. Sabishii No Hotaru, Chuunin. Avez-vous des nouvelles de la mission ? »

La jeune femme farfouilla dans ses dossiers et sortie une feuilles de ceux-ci. Mon cœur accéléra. L’employée parcourra rapidement le compte rendu et ouvrit la bouche. L’espace d’un instant le carmin de ses lèvres sintilla devant mes yeux comme du sang sur une lame. Et fut l’effet qu’elles produisirent. En plus puissant.

« Allez-voir à la morgue, dit-elle sobrement. »

Le temps s’arrêta. Toute la pièce se mit à tourner tellement rapidement que je ne pouvais la suivre. Mon cerveau se mit sur la fonction légume et je n’entendis plus rien. Pas même les cries d’indignation des gens dans la salle d’attente, ni les mots de la guichetière me priant de bouger mes fesses. Hotaru était morte ? Impossible, pas elle. Elle devait mourir après moi, elle devait me retirer la vie, me soulager de mes souffrances quand j’aurais soulagé les siennes. Elle devait être mon ange expiateur et moi je devais être le guide l’accompagnant sur le chemin de la rédemption, elle était tout pour moi. Ma seule amie. L’étoile noire guidant mes pas et mon nindô. Elle brillait plus fort que le soleil à mes yeux, c’était elle qui devait me rassurer et me rappeler que j’étais vivant. Elle qui devait m’engueuler, me haïr, me détester et m’aimer, elle m’avait juré que nous resterions lié à jamais. Elle avait fait un serment de sang. Je lui avais promis de la suivre dans les ténèbres si elle venait à se perdre, je lui avais promis de perdre ma foi pour elle et de damner mon âme, de la livrer à Enma pour elle. Et tout ça s’arrêtait maintenant ?
Mes pas m’avaient guidé à la morgue d’eux même. Je marchais sous la pluie sans chercher à m’abritait car je pensais. Je réfléchissais. Pourquoi était-elle morte, en l’honneur de qui, de quoi ? Elle admirait le précédent Kage et aurait été prête à donner sa vie pour lui. Nos deux vies. Mon chef de clan était une personne admirable pour sûre. Ce n’était pas sa faute mais, celle du village qui l’avait envoyé seule en mission où sa force n’était pas assez conséquente. La faute du système de village. Il avait tué Hotaru. Kiri l’avait tué pour rien. J’en étais persuadé.
Le bâtiment était froid et ne posséder aucune odeur. Il faisait juste froid. J’arrivais dans le hall d’entrée et demandé à voir le corps de mon amie. Ils me le refusèrent car il devait prélever des organes dessus et examiner son chakra pour des recherches. Ne réfléchissant plus vraiment, deux queues de Sanbi apparurent dans mon dos, comme deux bras fantomatiques. Je m’approchais doucement des deux personnes tenant l’entrée et je baissais doucement la tête sur le côté, la langue pendante. Je commençais à rire nerveusement et je pris mon bâton. D’un revers de main je le collais dans la figure du premier qui perdit quelques dents au passage. Mon regard se tourna vers la deuxième personne, une femme d’âge moyen qui commença à trembler et ouvrit la porte en reculant et gémissant. Parfait.

en cours