Le soleil commençait à tomber et je parcourais les rues de Suna, frissonnant alors que le vent se faisait déjà plus frais, frôlant mes épaules dénudées. Je fus parcourue d’un léger frisson et augmentai le pas, portant quelques fleurs dans un panier avec moi. Je les avais achetées chez la fleuriste du coin pour notre centre de table, ce serait plus joli que cet affreux centre de table en bois que j’avais fait, ne serait-ce que pour quelques jours. C’est donc avec un sourire serein sur le visage que je tournai à l’angle de la rue. En moi, j’étais toutefois terriblement angoissée. L’état de ma mère ne s’était pas amélioré depuis son anniversaire. J’avais réussi, avec l’aide de ma nouvelle amie Kanna, à lui offrir le plus bel anniversaire possible. Du moins, j’avais fait de mon mieux et j’espérais de tout cœur pouvoir me surpasser l’année suivante.

C’est alors que je remarquai un petit groupe d’enfants occupés à jouer dans la rue, se partageant un ballon. Je pris la peine de m’arrêter pour les regarder jouer, mon regard vert empreint de nostalgie. À une certaine époque, j’étais comme eux. Je faisais partie d’un petit groupe d’enfants qui s’amusaient bien à courir dans les rues et à faire des mauvais coups aux marchands que nous n’aimions pas. Les voir ainsi, si insouciants, m’aidait à me détendre et à oublier un peu de tous ces tracas qui emplissaient constamment mon esprit. Ils étaient tellement innocents, tellement beaux, tellement purs. J’aimerais rester comme eux éternellement. J’aimerais pouvoir offrir mon sourire aux autres et alléger leur peine. Oui, j’aimerais garder cette faculté qu’ils avaient de semer le bien partout autour d’eux.

C’est sur cette pensée que je souris de plus belle, saluant au passage la jeune femme qui semblait s’occuper de les surveiller. Ma mère m’attendait et il était temps de poursuivre mon chemin. Le repas du soir ne se cuisinerait pas tout seul et je devais arriver avant que ma mère ne se mette en tête de me rendre service. Je me remis en marche et n’eu le temps que de faire quelque pas lorsqu’un bruit arriva de derrière moi. Inquiète pour les enfants, je me retournai, prête à intervenir.

J’allais reprendre mon chemin, aller m’occuper de ma mère. J’eu même une vague pensée pour Kanna. J’aimerais bien faire une activité avec elle, mais je ne trouvais pas quoi. Je sentais que notre amitié serait longue et prospère et j’avais envie de faire de mon mieux pour qu’elle soit parsemée de joie. Nous ne serions peut-être jamais aussi soudées que le pouvaient être ces enfants, mais ça n’importait pas tellement. C’est alors qu’un bruit inquiétant retentit, suivit de la plainte d’un des enfants à l’égard de leur amie plus âgée. Cette dernière se leva pour aller voir l’étendue de la plaie et je restai là, le temps de voir si elle saurait comment gérer cette blessure. Voyant qu’elle semblait assez incertaine, je m’approchai avec un sourire doux et serein sur le visage.

- Est-ce que je peux?

Je déposai mon panier de fleur par terre, m’agenouillant devant l’enfant. Je tendis ma main, attendant qu’il y dépose la sienne pour que je puisse l’examiner. Il sembla hésitant, cherchant l’approbation de la jeune femme. Puis, lorsqu’il fut rassuré, il m’offrit sa main et je la regardai, souriant toujours.

- Ce n’est rien de bien grave pour un brave ninja comme toi. Tu vas voir, on va guérir cette vilaine coupure en le temps de le dire.

Sur ce, j’effectuai la paume mystique et l’appliquai doucement sur sa blessure. Une foule de petits visages curieux décidèrent de s’approcher pour regarder, certains se hissant sur la point des pieds ou jouant du coude avec leurs camarades. Ce petit détail fut suffisant pour me faire sourire de nouveau. Il me fallu un peu moins d’une minute avant de retirer ma main. Le gamin examina l’endroit où se trouvait la blessure pour y trouver une peau comme neuve. Ses yeux s’écarquillèrent sous la surprise et il me regarda avec un immense sourire émerveillé. Il se dirigea ensuite vers ses amis afin de leur montrer sa main, guérie. J’étais l’attraction de la journée apparemment. Je me relevai, reprenant mes fleurs au passage. Je me tournai ensuite vers l’autre jeune femme, mon sourire habituel bien à sa place.

- Vous devriez penser à avoir une trousse de premier soin avec vous, juste au cas. Les enfants se blessent sans arrêt. Vous pouvez toujours passer à l’hôpital, je vous en mettrai une petite de côté.