Espionner pour mieux régner [Part II]

L'espionnage a Konoha avait été un succès, grâce aux talents de mon Sharingan, me faire des espions efficaces relevait de la partie de plaisir, même si le ninja des forces spéciales m'avait donné du fil à retordre... Après tout, avant de déserter, je n'étais qu'un Juunin, donc si faible parmi les siens soit il, il était normal que je n'ai pas pu le battre les yeux fermés. Quittant les forêts verdoyantes et insaisissable du pays du feu, ma nouvelle direction était donc le pays du vent cette fois-ci. Un bon espion doit savoir s'infiltrer en territoire ennemi de quelque façon que ce soit, et se créer de bons espions était une chose plus qu'importante. Si le travail de se faire un espion tel qu'un Anbu au village de la feuille n'avait pas été chose impossible, qu'en serait il à Suna ? Et bien, dans mon cerveau se confrontaient différentes idées, tandis que j'avançais dans le sable fin, toujours vêtu de ma cape noire aux motifs de nuages rouges. La première consistait à lancer une offensive massive de plein front vers l'entrée du village, et de fuir. Les ninjas qui se lanceraient à ma poursuite seraient de parfaits sujets pour faire des espions. Le problème se posait à ce niveau: qu'en était-il de ma survie ? Attaquer d'une telle manière gâcherait sans aucun doute chakra et équipements, choses que je n'avais pas en quantité illimitée sur moi. De plus, les forces spéciales sont assez dissuasives... Non, cette idée ne me mènerait nulle part. Vint alors le second plan d'action qui me trottait. Il s'agissait simplement de me faire passer pour un diplomate aux yeux des gardes, qui me feraient alors entrer sans poser de questions, et alors je pourrais me balader en toute quiétude dans Suna. Trop évident, si je montre mon visage, je serais abattu comme un chien à mon premier pas, et lancer une illusion sur toutes les personnes présentes à l'entrée serait une perte d'énergie.

Continuant ma route vers le village qui était ma destination, je continuais d'imaginer ce que je pourrais utiliser, tout, n'importe quoi, mais rien ne venait... C'était comme si ce village là était trop difficile à infiltrer pour moi. Celui qui avait bâti sa défense devait être plus intelligent que moi... La nature, qui peut donc la battre ? Puis une idée me vint...

*Pourquoi battre la nature ? Une entrée a été laissée en plein milieu, je m'en servirai donc.*

En réalité, l'idée n'était pas venue si vite dans son esprit, car il avait oublié que dans un désert, on trouve beaucoup de main d'oeuvre, et justement un camp de barbares se tenait face à lui. La nuit tombait, et il semblait plus prudent de s'en aller les voir. A peine eus-je posé un seul pied dans leur campement que deux des barbares grognèrent et me présentèrent leurs lames. Je dis, d'une voix haute et intelligible:

"Je suis venu ici pour parler... de guerre. Je souhaite voir votre maître sur le champ."

Les barbares n'aimaient pas se faire donner des ordres, mais comme de toute évidence ils m'auraient accompagné jusqu'à leur chef, ils haussèrent les épaules et me poussèrent jusqu'à sa tente. Une fois dedans, ils dirent qu'ils m'avaient repéré rôdant près du camp, et le chef leur dit de nous laisser seul, après qu'ils se soient assurés que mes mains étaient bien solidement liées. Nous nous fixions tous deux droit dans les yeux, mon Sharingan désactivé pour le moment, et il me demanda ce que je faisais ici, à quoi je répondis:

"Tu vas être mon sous fifre, et toi et tes hommes allez attaquer Suna au lever du jour."

Le chef barbare ne savait pas si il devait me tuer directement ou rire aux éclats. Il opta, à son grand malheur, pour la seconde option. Lorsqu'il me fixa de nouveau dans les yeux, ceux ci étaient devenus rouge, et il devint parfaitement immobile. Il se leva, me détacha les mains, et me répondit:

"Je ferais comme bon vous semble mon maître. Mes trente hommes vous aideront à vaincre ce village..."

Contrôler un chef barbare était une chose, mais tout un campement, s'en était une autre. J'avais choisis celui là pour qu'il ordonne à ses hommes, mais je devrais bien sûr convaincre les plus sceptiques qu'attaquer le village du sable était envisageable. Ainsi, lorsque l'homme sous mon contrôle indiqua que nous allions attaquer ce village, et que quelques réticents se firent entendre, je leur fis miroiter que j'avais déjà regroupé une dizaine de tribus plus grandes que celle ci pour m'aider, et que dominer le village de Suna serait du gâteau. Le reste de la nuit passa lentement, je m'endormis tranquillement, sachant qu'aucun des barbares ne me tuerait, car se serait désobéir au chef.

Le lendemain, je me levai une heure avant le départ, et m'en allai fouiller le campement. Comme prévu, ils avaient toutes sortes de tissus, provenant des marchands qu'ils avaient sans doute abattus et dépouillés. Parmi tout cela, il y avait aussi une cape, assez pratique comme outil. Je l'équipai par dessus ma veste de l'akatuski, et je saisi un de mes kunais. En utilisant la technique du Henge no jutsu sur ce projectile, il se changea en masque Anbu de Suna. Je le gardai à proximité, et vins vers les hommes réunis pour la bataille.

"Vous utiliserez les tenues de marchands que vous avez ici pour prendre par surprise les gardes, et approcherez de l'entrée. Une fois entourés des gardes de cette entrée, vous sortirez rapidement vos armes et les tuerez. Ensuite, vous foncerez vers l'intérieur du village et les autres tribus vous rejoindront pour envahir Suna. Vous devriez pouvoir aller jusqu'à l'intérieur sans que l'alarme ne soit sonnée, puis le combat réel débutera. Pour ma part, je m'infiltrerai en tenue d'Anbu avant votre arrivée, et réduirai la garde en prétextant quelque mensonge. Une fois dedans, je les tuerai et pourrais vous aider à en finir avec ce village."

Tout se déroulerait logiquement assez bien, mon arrivée se ferait seulement quelques minutes avant la leur, et je profiterai de cela pour attraper un ou deux ninjas, ainsi qu'un ou deux civils. Je partis donc sur le champ, le masque sur mon visage. Arrivé aux portes, je m'arrêtai devant les gardes. Étant originaire de Konoha, mon chakra n'était pas connu ici, je ne serais donc pas dévoilé. Un des ninjas m'interpella, un Juunin à en juger par son apparence. Il me demanda quelle était ma mission pour rentrer à une telle heure:

"J'avais été chargé de surveiller les camps de bandits alentours, et je viens faire mon rapport..."

Le ninja paraissait suspicieux, et demanda à un Anbu de m'escorter jusqu'au bureau du Kazekage. Bien entendu, nous n'y arriverions jamais, mais dès lors que je serais entré et que j'aurais mis mon plan à exécution, seuls les barbares pourraient empêcher que je ne sois repéré. L'entrée passée, nous arrivâmes dans l'immense trou remplis de maisons qu'était l'intérieur de Suna. Nous nous dirigions vers le bureau du chef du village, lorsque qu'un cri retentit à l'entrée. Le combat avait commencé, et le temps m'était compté. Je m'arrêtai, à un pas d'une ruelle, et l'autre ninja vint me rejoindre, me demandant ce qu'il se passait. Je lui fit signe de se taire, et lançai un kunai au bout de la ruelle vide, sur le mur. Je me précipitai alors vers mon projectile, et m'arrêtai net. L'Anbu me suivi, se demandant quelle mouche me piquait. Je lui indiquait un trou en bas du mur, et il se pencha pour vérifier ce qu'il pouvait bien y avoir. Profitant de son moment de faiblesse, je lui assénai un coup de genou dans le crâne, l'étourdissant un moment. Je le saisis alors par les épaules, et le plaquai au mur. Au travers des trous du masque, on pouvait voir les pupilles rouges qui étaient les miennes. J'entrai alors dans son esprit, et en une dizaine de minutes je réussis à le soumettre. Les bruits dans les rues indiquaient que les barbares étaient maintenant entrés dans le village. Mon travail ici touchait à son but. Je sortis de la ruelle, déguisé en Anbu, et me rendit dans un magasin non loin d'ici. Comme l'agitation avait attiré les curieux, le tenant était seul, et je me chargeai de le soumettre à son tour.

Deux espions à Suna étaient maintenant sous mon contrôle, je m'en allai donc rejoindre les autres ninjas de Suna à l'entrée. Une dizaine de barbares étaient encore vivants, dont le chef. Je me plaçai sur un toit, et me servis du contrôle que j'avais sur lui pour le faire tuer cinq de ses camarades, avant qu'un Anbu ne le tue à son tour. Le but était d'avoir des prisonniers pour les interroger. Logique après tout, des barbares ne se battaient que pour l'argent, ou contre plus faibles qu'eux. Je lançai un kunai lié à une note explosive sur les quatre restants. Ensuite, pour être sûr qu'ils étaient morts, je lançai trois boules de feu, et me décomposai en une volée de corbeau, pour me retrouver devant l'entrée. J'avais à peu près trente secondes pour m'enfuir sinon les Anbu me retrouveraient, et me pourchasseraient. J'approchai le Juunin qui s'était caché lorsque les barbares avaient tués les gardes de l'entrée, et ôtai mon masque, qui reprit forme de kunai. Il reconnu mon visage, bien évidemment, j'étais à l'origine du massacre des Uchiha à Konoha. Je lui dis alors:

"Cette attaque, qui vous a causé des morts inutiles, a été orchestrée par Uchiha Itachi, lui même qui a massacré son clan à Konoha. Mon nouveau village me demande de débarrasser ses adversaires des soldats qu'ils ont en surplus. J'ai donc envoyés ces barbares tuer quelques uns de vos ninjas, puis les ai fait disparaître."

Ces mots lancés, je m'éloignai des portes du village, où j'avais placé cinq notes explosives qui sauteraient lorsque les premiers ninjas sortiraient. Cela me laisserait environ une dizaine de minutes d'avance, assez pour sortir du pays sans être rattrapé. De plus, j'avais crée trois clones de corbeaux qui prirent des directions différentes pour deux d'entre eux, et un qui me suivit. Il aurait pour but de tendre une embuscade aux ninjas qui me suivraient par la voie que j'avais empruntée, après avoir effacé mes empreintes de pas, pour qu'ils ne sachent pas que quelqu'un d'autre fuyait par ici.

Au bout d'une heure de fuite, je finis par jeter la cape d'anbu, laissant apparaître la cape noire aux motifs de nuages rouges qui représentait ma nouvelle organisation. Lorsqu'ils trouveraient la cape d'Anbu, je serait sans doute déjà au repaire... Et comme les barbares étaient tous morts, aucun ne pourrait dévoiler la tenue que je portais lorsque je les ai rencontrés.

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