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Uchiha Shisui Ninja Inconnu
Messages : 136 Date d'inscription : 24/12/2012 Age : 27
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| Sujet: Ma fic Jeu 14 Mar - 3:56 | |
| Bon j'essaie de me lancer dans une fic que j'ai déjà lancé quelque part, je continuerai si ça vous plait. Prologue Démon, monstre, effroi, démon... Ces mots m'ont défini durant si longtemps que je ne sais même plus ce que je suis... ... ni même qui je suis. Quelle misérable vie j'ai menée, de ma naissance jusqu'à maintenant, cela n'a pas été une réussite, ça a été plutôt une série d'échecs, des échecs irrémédiables, irréparables. J'adore faire souffrir et me faire souffrir, mais, tout au contraire, je hais les personnes qui me font souffrir, ou encore celles qui font souffrir les personnes que j'ai admises comme chères, c'est-à-dire pas beaucoup. Elles sont rares, et j'ai eu la chance d'en avoir quelques unes, mais l'amitié et l'amour ne sont pas à prendre avec des pincettes, car ils peuvent vous trahir et vous briser à jamais. C'est ce qu'il m'est arrivé, l'amitié qui se transforme en amour pour mieux vous piéger, la seule chose que j'ai pu comprendre dans cet acte, c'est le bout de phrase "c'est pour ton bien...", c'est cette excuse qu'elle a voulu me faire passer, cette petite garce... J'ai vécu dans un pitoyable village jusqu'à l'âge de mes seize ans, une journée bien mémorable ma foi, où j'ai quitté ce taudis pour mener une vie bien meilleure, une vie qui me convenait. A ce moment-là, je suis passé du stade de l'enfant sage et obéissant au stade du démon machiavélique et cruel, c'était assez brusque, mais j'ai su m'adapter, c'est ce qui a fait ma force. J'ai créé mes propres desseins, mes propres choses, ma propre vie, j'ai souhaité l'immortalité, je l'ai eue, j'ai souhaité de puissants pouvoirs, je les ai eus, j'ai même été jusqu'à abattre d'autres démons pour acquérir leurs pouvoirs et leur puissance, cela m'a bien aidé, j'ai évolué ensuite pour faire grandir mon potentiel et devenir ce que je suis aujourd'hui. J'étais appelé aux guerres car je faisais d'immenses ravages, de grands désastres pour nos ennemis, j'étais dit le plus fort, le Puissant, mais cela n'a pas duré, j'ai été dupé : l'une de mes anciennes amies, une habitante du village de ma misérable enfance m'a poursuivi, sauvé lorsque j'en avais besoin, emmené dans une grotte où elle m'affirmait que nous y étions en sécurité. ... mais ce n'était que des mensonges. Elle a profité de mes multiples blessures et de mon affaiblissement pour m'enfermer dans une prison dite permanente. Je n'ai même plus la notion du temps, je ne sais combien de temps s'est écoulé depuis ce maudit moment, je flotte, immobilisé, je ne sais pas si ma tête est à l'endroit ou bien à l'envers, si elle est tournée à droite ou bien à gauche, je ne vois que le néant, qu'un noir total lorsque j'ouvre les yeux, tout ce qu'il me reste, et ce qui est maintenant aussi précieux à mes yeux que ma propre vie, c'est ma liberté de penser, c'est la seule chose qu'il me reste, au risque de me répéter. J'ai encore d'autres choses qui sont précieuses à mes yeux, tout d'abord ma vie, qui se trouve emprisonnée, puis quelques petits détails qui ne me servent pas, mais qui m'est tout de même cher. Il y a tout d'abord mes yeux, mes yeux rouges, et dire qu'ils étaient bleus auparavant, mais ils l'ont perdue, cette subtile couleur azure... avant que je ne change de stade, de l'enfant au démon je vous rappelle, ma vie n'a été que blessante, j'ai été traité avec indifférence à cause de mon apparence et de mon mental, légère attirance pour les côtés obscurs, j'ai tellement pleuré durant cette période, tous les jours, mes yeux étaient bleus mais à force, je n'ai plus eu de larmes tellement j'en avais versées, et c'est finalement le sang qui a coulé, décolorant et colorant mes yeux, me créant ainsi des pupilles de démon, me faisant passer d'un stade à l'autre. Il y a encore une chose qui m'est chère, la marque qui immortalise mon abandon de la raison, pour me tourner vers la folie. Une cicatrice en forme de croix sous mon oeil gauche, c'est un infâme qui me l'a faite lorsque j'étais encore au village, et depuis, je la garde comme étant une preuve, la preuve que je renie mon passé pour me diriger vers le futur, meilleur d'après moi. Je ne sais pas ce qu'a été ma vie, et je crois que je n'ai jamais su... Mais pourquoi suis-je donc né ? C'est la question que je me suis toujours posée, à la longue, je me suis dit que mon existence n'était qu'erreur, que je n'aurais pas dû naître, mais progressivement, mes pensées se sont tournées vers une toute autre version : ma naissance n'était pas une erreur, mais mon destin n'était que d'errer sans but. Cette version m'a hantée durant un petit moment, mais très peu de temps après, je me suis convaincu que ma vie n'avait qu'un seul sens, que je n'avais qu'un seul et unique but : celui de tuer. Tuer, tuer, tuer et encore tuer ! Faire mourir des centaines de personnes, mettre des dizaines de villages à feu et à sang, boire la vie qui coulait dans les vaincus en guise de victoire, prendre avec nous les jeunes vierges en guise de butin, telle a été ma vie jusqu'à maintenant, jusqu'à mon emprisonnement, maudite ! Avant, dès que l'on me voyait, on s'écartait et l'on me présentait des respects, dès que l'on prononçait mon nom, l'on tremblait, les vieillards avaient des problèmes pour respirer, les hommes mûrs buvaient pour m'oublier, les jeunes hommes faisaient constamment des crises de frayeur, ou d'angoisse mais je ne suis pas médecin, et les petits garçons faisaient dans leur culotte. C'est ce qui s'est passé au début, mais cette stupide mentalité a évolué et tout le monde a commencé progressivement à m'aimer. Les jeunes voulaient coûte que coûte me ressembler et devenir aussi fort que moi, les hommes mûrs rattrapaient leur retard et espéraient être un jour digne de m'accompagner en guerre et les vieillards regrettaient leur jeunesse lorsqu'on leur contait mes exploits. Bien sûr, tout ceci ne se passe que dans le monde des démons, monde parallèle à Hyrule. Cette contrée-ci, envahie d'elfes, reste au stade de la peur, les imbéciles. Mais je ne peux m'empêcher de me dire aux fils des moments que je reste dans cette prison qu'ils avaient raison, car presque à chaque fois que je faisais mon apparition, c'était pour essayer de les détruire, à force, ils se souviennent de moi que comme de la peste elle-même. Avec seulement une seule main, j'étais capable de lancer une unique offensive qui rasait un village entier, je me souviens d'ailleurs d'une guerre où nous avions tous les deux triomphé de cette façon, moi et mon ami, le démon lunaire... oui, mon cher ami, il me manquerait presque là...d'accord, il me manque, on a presque fait les quatre cent coups ensemble, on s'est attirés des fureurs d'autres démons rien qu'en leur faisant quelques blagues ou en répandant quelques fausses rumeurs, à notre grand bonheur bien sûr, mais le malheur des uns fait le bonheur des autres, c'est bien connu. Enfin, j'aimerais tellement ravager encore quelques villages et armées en sa compagnie, quel bon temps, quels bons souvenirs... Avec ce bref aperçu, ne croyez-vous pas maintenant que mon histoire n'a pas été joyeuse ? Vous pensez toujours que c'était seulement quelques mauvaises passes ? Que tout ceci n'est que de misérables petits et mauvais souvenirs causés par un coup de tête et qui s'oublient après quelques verres ? Quelles bonnes blagues, je pense que vous me décevez, mais puisque vous y tenez tant, je vais vous dire comment cela s'est passé, je vais vous raconter mon histoire, qui n'a pas été heureuse du tout, mais qui, je l'espère un jour, vous apprendra une importante leçon, la leçon qui nous anime et qui nous fait tous mourir. Celle de la vie. J'aimerai vos avis sur ce prologue. Et dites si vous voulez une suite. =) |
| | | Uchiha Shisui Ninja Inconnu
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| Sujet: Re: Ma fic Mer 27 Mar - 23:05 | |
| Bon, je vais poster le chapitre suivant ^^' Chapter 1 : The Beginning ♫ Je me nomme Vaati, mon histoire débute à l'âge de mes douze ans. Je me faisais discret dans toute sorte de situations à l'époque pour ne pas avoir d'ennuis, pas comme la dernière fois. Je possède des yeux bleus sur un visage charmeur encadré par de mi-longs cheveux blancs virant au violacé, ma peau est pâle, aussi blanche qu'un spectre ou encore un mort. Ce qui est le plus bizarre, c'est que mes cinq sens étaient beaucoup plus développés que la normale, j'entendais, je voyais, je sentais, je goûtais et je touchais donc plus efficacement que quiconque. J'aime m'habiller dans les tons foncé : violet, bleu marine, à l'exception de la couleur crème, j'évite de mettre du blanc, cela me donne l'impression que je suis encore plus transparent, mais pas en hiver avec la neige, je me fonds avec le paysage me rendant presque invisible, là, je mets du blanc, j'aime me promener sans que personne ne vienne me déranger. J'habite dans un des nombreux villages sylvestres de Tyloria, où plus précisément dans le village le plus près de l'énorme édifice appartenant aux Hyliens. Ma maison est un grand cothurne bleu ciel qu'un elfe a laissé là par hasard, c'est assez spacieux je dois dire, il devait avoir de grands pieds. Ma chambre se trouve à l'étage, avec le grenier et les araignées, elle est composée d'un lit avec un drap et une couette, d'une étagère où sont posés quelques livres et bibelots que j'ai pu avoir, une feuille qui me sert comme fauteuil en dessous d'une fenêtre convenable et confortable ainsi qu'une petite boîte où résident mes maigres jouets d'enfance. A cause de mon apparence, tout le monde me fuit et ne m'aime pas : j'ai toujours été seul. Mes parents me sont indifférents, ils ne s'occupent pas de moi, sauf pour me préparer à manger, mais sinon, je me débrouille tout seul. Ils ne se soucient pas de ce que je peux bien faire à l'étude ou pendant mes promenades fréquentes en solitaire, ils s'en fichent pas mal. Mes camarades de classe se moquent de moi et ne perdent pas une occasion de me ridiculiser en public, et pour couronner le tout, mon enseignant est très ingrat, il possède la même mentalité que ses élèves. La plupart de mon temps, quand je ne suis ni dehors, ni à l'étude, je lis, toujours et encore, je lis. Je suis très instruit, mais personne ne veut le reconnaître. L'aube se levait déjà, achevant par ses doux rayons la nuit glaciale qu'il y eut. J'étais déjà levé, il faut dire que je suis très matinal. L'étude ne commençait que dans deux heures seulement et, n'ayant aucune envie de me recoucher, j'entrepris de descendre les escaliers en bois qui lâchèrent quelques grincements lorsque je posai mon pied dessus. Arrivé en bas, je m'engouffrai dans la cuisine, vide : ma mère n'était pas levée, ni mon père d'ailleurs, quels paresseux... il fallait donc que j'attende qu'ils se lèvent pour prendre mon petit-déjeuner. Afin de patienter, comme tous les matins, je décidai de me promener, histoire d'aller me réveiller. Passant de la cuisine à l'entrée, j'attrapai ma cape bleu nuit où était dessiné à l'avant un cercle avec en complément un arc de cercle au-dessus de la première forme géométrique. Je sortis donc dehors et découvris un paysage automnal, tissé de brun, marron, vert, gris et d'un soupçon de bleu. J'aimais ce paysage, tout comme les autres d'ailleurs, il faisait un peu froid, mais avec ma cape, je ne sentis presque rien, juste un souffle glacial sur mes joues pâles. D'un pas souple, je me dirigeai vers le nord du village, où résidait un énorme tonneau qui servait comme serre à des plantes de Tyloriannes, fleurs qui produisaient toutes sortes de nectars. Je contournai la serre et je m'engouffrai dans les hautes herbes derrière, j'écartai celles-ci pour me frayer un chemin, le même chemin que je faisais matin et soir, le même chemin que d'habitude. Je manquai de me faire écraser par plusieurs gouttes de rosée, celles du matin. Enfin j'y arrivai : cette haute pierre qui dépassait les herbes et qui donnait une magnifique vue du ciel. Je grimpai à l'aide de petits orifices que cette pierre comportait sur elle pour enfin arriver au sommet, qui était étonnement plat. Je m'allongeai au milieu de cette pierre, qui était en quelque sorte ma "tour". Je contemplai le ciel encore sombre quelques minutes avant de m'asseoir, constatant que le bleu marine laissait progressivement place à de l'orangé. J'assistai au lever du soleil, qui était d'une telle splendeur que jamais je ne le ratais, c'était mon petit rituel, une petite manie que j'avais adoptée à force d'être seul. Une fois le soleil levé, je m'allongeai une fois de plus pour voir le ciel passer de l'orangé au gris bleuté. J'aperçus quelques nuages, le temps ne sera donc pas très beau aujourd'hui, songeais-je tristement. Néanmoins, j'adorais ce paysage, l'aube et le crépuscule, le début tout comme la fin, je n'en manquais aucun, ce paysage m'était devenu si familier que jamais je ne me suis lassé de le regarder, je pensais que jamais je ne m'en séparerais, mais la vie en a décidé autrement. L'aube était finie, et de ma fine ouïe, je perçus un mouvement d'agitation dans mon village : celui-ci se réveillait. J'attendis quelques minutes, savourant la fraîcheur du matin, ainsi que la beauté du ciel dans lequel je vis passer quelques hirondelles, avant de me lever. D'un saut habile, je descendis de ma tour sans me faire mal, puis je refis le chemin inverse de celui que j'avais pris pour venir jusqu'à la pierre. En arrivant devant chez moi, j'entendis les grognements de mes camarades de classe qui se levaient à contrecœur, cela m'arracha un petit sourire en coin. Je poussai la porte de mon foyer et j'y entrai rapidement afin que le froid n'y pénètre. Je déposai ma cape sur une chaise en bois avant de me diriger vers la cuisine où je retrouvai mon père en train de lire son journal et ma mère aux fourneaux. - Encore sorti te promener, me dit sèchement mon père sans m'accorder le moindre regard. - Oui, répondis-je, encore... - Et que faisais-tu ? me demanda ma mère en ne me regardant pas non plus. - Je me promenais, répondis-je une nouvelle fois en m'installant à table. - Je le sais déjà, ne me prends pas pour une idiote ! me lança-t-elle froidement. Je me tus. Ils étaient toujours comme ça, ils me demandaient toujours ce que je faisais ou même où j'allais sans vouloir le savoir. Ils ne font pas ça par plaisir, ils le font, c'est tout. Je m'installai correctement à table et j'avalai presque à contrecœur mes tartines de noix trop grillées et mon thé amer. Quand j'eus fini, je m'empressai d'aller chercher mon petit bonnet bleu nuit aux décorations d'étoiles et de lune dans ma chambre avant de redescendre en bas et de prendre mon déjeuner emballé dans une feuille souple que me tendait ma mère. Prenant ma cape et l'enfilant au-dessus de ma robe bleu clair, je sortis une nouvelle fois, en route pour l'étude. J'aimais bien y aller, j'adorerais si on arrêtait de se moquer continuellement de moi. Je passai devant de nombreuses maisons aux façades si belles, la lumière du soleil barré par des nuages translucides les illuminait positivement. Je profitai de ce beau spectacle tout en marchant, admirant le charme des façades, jusqu'à ce que : - Hé, Blanche Neige ! Je serrai les dents, mais je continuai mon chemin malgré cela, comme toujours, je faisais la sourde-oreille. - Blanche Neige ! chanta le jeune Minish en arrivant à ma hauteur. Blanche Neige, la première et l'éternelle moquerie destinée à m'humilier vis-à-vis de mon physique, je n'aimais pas, mais qui aimait les moqueries ? Je ne répondis toujours pas, au contraire, je restai silencieux en allongeant le pas. J'aperçus enfin la Maison d'Etude, un énorme coffre à jouets où quelques oursons et clowns grossiers étaient dessinés : je n'aimais pas ces dessins, je ne sais pas pourquoi, peut-être parce que cela m'évoque toutes les dures journées que j'endure chaque jour... je ne sais pas. De manière rapide, j'arrivai devant l'entrée où le Minish qui se moquait de moi me délaissa pour aller retrouver ses amis et j'entrai dans la salle d'étude. L'enseignant était déjà là, quand il me vit entrer, il prit un air dégoûté et méprisant, comme tous les jours, cela ne me fait plus rien à force. Je m'assis à ma table, une table qui se trouvait tout au fond de la classe, l'enseignant m'avait mis à cette place pour me défavoriser, et pour éviter de me voir également, mais avec mes sens sur-développés, cela ne me posait aucun problème. Il sonna la cloche, ce qui eut pour effet de faire entrer en trombe tous les élèves de la classe, mes camarades, aussi moqueurs soient-ils. Ils mirent plus de cinq minutes pour s'installer et enfin se taire, avant que l'enseignant ne se mette à son tour à parler d'une voix sévère : - Bien, dorénavant, jeunes gens, je voudrais que vous vous installiez et que vous vous calmiez rapidement, dit-il, tout comme votre camarade blanc au fond de la classe, ajouta-t-il ensuite ironiquement. Des rires s'élevèrent, je baissai la tête : c'était déjà assez dur de supporter toutes les moqueries, mais je n'avais pas le coeur de les regarder en face quand tout le monde se moquait, surtout en un nombre important. - Bon, passons, soupira l'enseignant, aujourd'hui, nous allons commencer par une petite étude sur les Hyliens. Lentement, je relevai la tête, j'adorais les leçons sur les Hyliens, ce sujet me fascinait. - Les Hyliens sont les premiers êtres créés par les Saintes Déesses Nayru, Din et Farore. Ils sont beaucoup plus grands que nous, tenez, prenez votre pouce, eh bien deux fois notre taille font leur pouce à eux ! - Ils doivent être très grands ! s'exclama un Minish au deuxième rang. - Oui, ils le sont, Liwn, effectivement, mais dorénavant, je voudrais que tu lèves la main avant de parler. Si tout le monde faisait comme toi, la classe serait un véritable chantier ! De nouveaux rires s'élevèrent, le dénommé Liwn afficha un faux sourire avant de pester discrètement comme l'adulte. - Les Hyliens sont gouvernés par le Roi, une personne particulière qui est un envoyé des Déesses afin de guider le peuple sur le chemin le plus adapté. L'épouse du Roi est la Reine et leurs enfants sont des princes si ce sont des garçons ou des princesses si ce sont des filles. - Comme dans les fables ! coupa énergiquement une jeune Minish. - Qu'est-ce que je viens de dire à Liwn, Mahé ? redemanda l'enseignant sur un ton énervé. Mahé baissa la tête en se rasseyant. Des chuchotements se firent entendre, mais l'adulte réclama le silence et déclara que si c'était ainsi, le cours sur les Hyliens était terminé. Tout le monde poussa un long soupir avant de se reporter sur la prochaine leçon : le célèbre cycle de la vie. Doucement, je laissai moi aussi échapper un soupir d'ennui, ayant beaucoup lu, je connaissais déjà ce cycle. La matinée s'annonçait longue pour moi, et ça m'arrivait souvent, bien malheureusement. Tandis que l'enseignant dessinait sur le tableau noir un schéma représentant la leçon, je m'emparai d'une feuille de papier blanc et je commençai à noter les maigres informations que j'avais récoltées sur les Hyliens : leur extraordinaire taille ainsi que leur mode de gouvernement, un Roi, la personne qui règne sur toute une contrée. Je m'amusai, durant l'heure qui suivit, à imaginer tout ce que pouvait bien faire une telle personne de ses journées. Puis il y eut la récréation, qui durait un peu plus d'une dizaine de minutes, et dans laquelle je restai dans la salle de classe. Jouer, courir, hurler dans tous les sens, ce n'était pas pour moi, je préférais les jeux d'échecs ou de dames, des jeux où on ne se dépense pas inutilement. Les deux heures qui suivirent, où la leçon était encore et toujours la même, je dessinai dans mon cahier de dessins, un cahier quelque peu illégal puisque personne n'en avait, mais comme je m'ennuyais continuellement, j'avais un jour décidé d'en amener un, et depuis, cela m'est très utile. Je dessinai une rose, une rose aux pétales noirs qui avait pour nom l'Alraune, je dessinais bien d'après moi, et j'avais regardé assez de livres pour comprendre que ma rose était très réaliste. X
La cloche sonna une nouvelle fois, annonçant l'heure du déjeuner. Rangeant discrètement mon cahier, je m'emparai de la feuille souple qui renfermait mon déjeuner avant de suivre les autres dans la cour. L'air étant automnal, il flottait néanmoins un climat tiède, agréable. Je m'installai au pied d'une herbe et commençai à manger mes deux sandwichs, seul, comme d'habitude. Une nouvelle fois, alors qu'une légère brise me soufflait dans le cou, je récapitulai dans ma tête ce que j'avais appris sur les Hyliens. Ces êtres si incroyablement grands, j'aimerais tellement en rencontrer ! C'était mon voeuxle plus cher depuis mon plus jeune âge, depuis la première fois que j'en avais entendu parler, c'était en quelque sorte mon rêve. Le rencontrer, lui parler, lui demander tout et rien pour qu'il me raconte sa vie, ses coutumes, ses habitudes, pour que l'on vive ensemble une expérience incroyable où personne ne viendrait me déranger, ou encore se moquer. Mais bien sûr, cela n'était qu'un rêve... Alors que j'avalai le dernier morceau de mon déjeuner, j'entendis une voix fuser de l'autre bout de la cour, bien que je n'eus pas regardé qui avait crié, je savais très bien que cela m'était destiné. - Blaaaaaanche Neeeeeeeeeeige ! Je soupirai ouvertement alors que je voyais Liwn accourir et s'arrêter devant moi, me toisant. - Qu'est-ce qu'il y a ? demandais-je innocemment. - Oh, rien, répondit le jeune Minish, je m'ennuyais juste alors j'ai décidé que j'allais t'embêter un peu ! Je secouai la tête, l'air grave. - Quelle mentalité de gamin... - Je te rappelle que tu es toi aussi un gamin, rétorqua un élève surgissant derrière Liwn, tu n'as que onze ans je te signale ! - Oui, mais moi je ne suce plus mon pouce, rembarrais-je doucement. L'intrus s'immobilisa, me fixant avec surprise. Puis il fit volte-face avant de courir vers l'établissement, les larmes aux yeux tandis que mon bourreau ramassait une pierre. - Bravo Vaati, fit-il, tu as réussi à te défendre, c'est bien. Mais moi je ne vais pas te blesser avec des mots, mais avec quelque chose de beaucoup plus dur. Puis il jeta la pierre qu'il tenait dans ses mains sur moi. Je l'évitai de justesse en me baissant au bon moment, puis Liwn en ramassa une deuxième puis me la lança. Trouvant cela amusant, les autres firent pareil et je reçus bientôt une nuée de cailloux de toutes tailles. Je me protégeai avec mes bras, mais quelques projectiles passèrent et m'écorchèrent le visage. Les pierres pleuvaient et tapaient mes bras, qui me faisaient atrocement mal : j'allais sans aucun doute avoir des bleus, et je déteste ça. J'avais envie de pleurer, mais avec les quelques années d'expérience que j'avais à mon compte, j'avais appris à ne pas montrer mes faiblesses à mes ennemis, donc ne pas pleurer, et c'était quelques fois incroyablement dur de se retenir. Ils continuèrent à me balancer des cailloux. Je leur hurlai d'arrêter, mais ils redoublèrent leurs lancers. Je voulais qu'ils arrêtent, je ne voulais plus souffrir, ne plus avoir à me battre contre les injustices dont j'étais victime, tout ce que je voulais, c'est qu'on me laisse tranquille... ... qu'on me laisse enfin tranquille. - Stop ! A cet ordre, tous s'arrêtèrent, les bras levés tenant dans leurs petites mains sales des projectiles qu'ils voulaient me lancer. L'unique mot fut pour eux comme une épée qui se plantait dans leur estomac. Lâchant la pierre qu'il avait, Liwn se retourna, un sourire rayonnant aux lèvres. - Bonjour Flora, dit-il avec une assurance qu'il n'utilisait qu'en temps voulu. Je relevai la tête et regardai celle qui faisait face au jeune Minish. Ce fut comme un deuxième soleil en cette belle journée : la Minish de onze ans avait des cheveux châtains coiffés en tresse qui délimitait un côté de son fin visage d'où il ressortait une incroyable impression de fraicheur. Elle possédait des yeux couleur noisette et elle était habillée d'une robe beige avec quelques flots et rubans. Les mains sur les hanches, elle regarda Liwn s'avancer vers elle, avec son assurance douteuse. - Tu es ravissante aujourd'hui, susurra-t-il. - Vraiment ? Alors que le jeune Minish se penchait vers elle pour l'embrasser, Flora empoigna soudain l'une de ses oreilles avant de tirer le garnement vers elle. Liwn lâcha un petit cri de douleur. - Qu'est-ce que je t'ai déjà dit hier ? questionna-t-elle avec force. - Heu, que huit fois huit était égal à soixante-quatre ? - Non, je t'ai dit de ne plus embêter Vaati ! - Ah ça... La Minish tira encore plus fort l'oreille de mon bourreau qui gémit. - Je te préviens Liwn, la prochaine fois que je te surprends en train de te moquer de Vaati, ce ne sera pas seulement ton oreille qui souffrira, tu as compris ? - Oui, murmura le torturé, j'ai compris... Flora lâcha enfin Liwn qui se retira au fond de la cour avec les autres, intimidés, alors que ma sauveuse s'agenouillait devant moi. - Merci, dis-je à mon amie d'enfance, merci... - Vaati, montre-moi tes bras, ordonna-t-elle en ignorant presque mes remerciements. - Ce n'est rien, Flora, rassurais-je, je t'assure que... - Montre-moi tes bras ! Contraint, je lui tendis mes bras où elle remonta elle-même mes manches pour découvrir des plaques rouges sur ma peau pâle. - Tu auras des bleus, soupira-t-elle. - Je sais, répondis-je. - Liwn est odieux avec toi, s'exaspéra Flora, il ne perd jamais une occasion de te ridiculiser. Cela devient énervant. Je regardai ma sauveuse jeter un regard vers le fond de la cour : les autres élèves nous guettaient. Ils se regroupèrent subitement lorsqu'ils croisèrent le regard de Flora, ayant peur de la colère de la jeune Minish. Elle se retourna ensuite vers moi. - Tu as mal ? - Un peu. - Il faudra que tu te passes les bras sous l'eau froide ce soir, conseilla mon amie, cela te fera du bien. - Je sais, souriais-je sensiblement, tu me le répètes depuis qu'on se connaît. Elle afficha un grand sourire. La cloche sonna pour annoncer la fin de la pause-déjeuner et aussi la reprise de l'étude. Nous attaquâmes la composition des fragments du bonheur, sujet qui me déplaisait autant que ce fichu cycle de la vie. Je passai l'après-midi à écouter d'une oreille distraite tout en dessinant clandestinement, à éviter les maintes boules de papier que l'on me lançait et à me réjouir intérieurement des corrections qu'infligeait Flora à Liwn silencieusement. La fin de l'après-midi arriva à une vitesse ahurissante. Le professeur nous donna nos devoirs avant d'enfin nous relâcher dans la nature. En sortant, les élèves souhaitaient une bonne fin de journée à l'enseignant, et ce dernier répondait avec gentillesse. Je fis pareil, il m'ignora en faisant mine de guetter certains élèves turbulents. Soupirant, je m'éloignai rapidement de mes camarades de classe, soudainement transformés en bêtes sauvages qui hurlent et courent dans tous les sens, pour éviter qu'ils ne m'embêtent davantage. J'arrivai dans l'allée voisine à celle où était ma maison. Je m'arrêtai, n'ayant aucune envie de rentrer pour entendre ma mère déblatérer avec ses amies et aussi m'humilier ouvertement devant elles. Lentement, j'atteignis la dite allée, mais je pris la direction opposée à mon froid foyer et je me dirigeai vers la serre. Contournant celle-ci et écartant les herbes sur mon passage, je montai tout en haut de ma pierre et je m'y allongeai, enseveli par la douce chaleur que le soleil me procurait. Je fermai les yeux et j'essayai d'oublier les évènements de cette journée, ce qui n'était pas si facile et ce que j'essayais de faire chaque jour. J'avais mal aux bras, la douleur me procurait la désagréable sensation d'avoir les membres en sang. Je détestais Liwn, depuis tout petit, il me pourrissait la vie à un point inimaginable, et cela ne s'était pas arrangé avec les années. S'il n'y avait pas eu Flora, je ne sais pas ce qui se serait passé... Je ne sais combien de temps je restai ainsi, mais je devais avouer que cela me faisait un bien fou. Laisser libre ses pensées, ne songer à rien, ne pas se soucier de ce qui se passe autour de soi, c'était être bien. J'ouvris les yeux que j'avais fermés depuis quelques minutes et je me mis assis. Bon, il était temps de rentrer, les amies de ma mère devaient être parties, je pouvais donc rentrer sans craindre d'être souillé. Inspirant longuement, j'entrepris de me lever et de descendre pour enfin rentrer chez moi, j'atterris en bas lourdement en sautant de deux marches plus haut. - Je savais que tu étais ici. Je me retournai et je tombai nez à nez avec Flora. - Flora ! m'écriais-je. Qu'est-ce que tu fais ici ? - Je t'ai vu prendre la route opposée à celle de ta maison, répondit-elle, pourquoi ne rentres-tu pas chez toi ? - Parce qu'il y a les amies de ma mère. Elle baissa la tête et regarda ses pieds. - La mienne fait partie du lot ? - Oui. Mon amie soupira longuement. Elle releva la tête avant de me faire un grand sourire. - Tu veux que je te raccompagne ? demanda-t-elle joyeusement. - Si tu veux, répondis-je simplement en admirant sa joie de vivre. Sur le chemin du retour, on rit de choses dont les souvenirs furent perdus, je rentrai chez moi après son départ. Je fus sermonné par ma mère à cause de l'heure où je rentrai et je dus supporter la mauvaise humeur de mon père pour la même raison, Je montai et je fis mes devoirs avant de descendre dîner dans un silence glacial. Puis je sortis en douce par ma fenêtre pour aller admirer le coucher du soleil avant de rentrer me passer de l'eau froide sur mes bras douloureux et de me coucher. Je me demandai pourquoi la vie était injuste avec moi, puis je m'endormis pour rêver d'un monde où toutes les personnes étaient égales, et où la moquerie n'existait pas. Edit > X Point d'édit, ça n'a pas posté en entier. |
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| Sujet: Re: Ma fic Ven 29 Mar - 19:58 | |
| Chapter 2 : Unfair
Je me réveillai de bon matin, comme toujours. Après avoir vaqué à mes petites habitudes, je m'installai dans mon fauteuil de fortune et je commençai à survoler le livre de fables que m'avait prêté Flora. Je ne pus m'empêcher de trouver ces histoires lassantes car elles étaient toutes pareilles : il y avait toujours un danger ou une menace, soit un monde, soit une princesse à sauver, soit un prince charmant, soit un bel inconnu qui va les sauver, que de la répétition, ce sont toutes les mêmes. Néanmoins, je ne pus m'empêcher aussi de les envier. Ils devaient avoir une vie passionnante, faite d'aventures et de découvertes en tous genres ! Les héros étaient entourés d'amis qui les soutenaient dans n'importe quelle situation et leurs ennemis finissaient toujours par être vaincus, j'étais tenté par cette vie-ci, mais à quoi bon quand on a ni amis, ni chose à défendre. Je refermai doucement le livre en soupirant, qu'est-ce que je voulais devenir aventurier à cet instant ! J'entendis grâce à mon incroyable ouïe un jeune Minish passer devant mon foyer en fredonnant un air ignoble et insultant qui avait été créé pour moi il y a quelques années. A ce moment-là, je réalisai enfin qu'en fait, c'était moi qui avais cruellement besoin d'un sauveur, et non les autres. Je me levai de mon fauteuil en grommelant, n'ayant aujourd'hui aucune envie d'aller en étude, mais il le fallait, et je n'étais pas du genre à faire l'école buissonnière, pas encore. Je posai le livre de fable sur mon étagère avant de me diriger en bas et de sortir. Cette matinée, on devait faire une sortie éducative dans la serre pour étudier la Tyloriane, rien de bien extraordinaire à mon avis. Je courus car j'étais légèrement en retard, mais j'arrivai devant l'école avec, personnellement, une certaine avance sur certains. Lorsque j'abordai le groupe d'élèves surexcités, je réussis à me frayer un chemin vers Flora, qui était à quelques mètres de moi. - Flora ! appelais-je. Celle-ci tourna la tête vers ma direction avant d'afficher un grand sourire. Elle vint vers moi et nous commençâmes à parler. - J'attendais depuis longtemps cette sortie ! s'exclamait-elle. Je meurs d'envie de voir ces fleurs de Tyloriane ! - Pas tellement moi, tu crois qu'il y aura des Alraunes ? Elle me fixa bizarrement. - Vaati, s'exaspéra-t-elle, l'Alraune est une rose qui a beau être belle, mais elle n'en reste pas moins dangereuse. - Je sais, mais je les aime bien, ce n'est pas de ma faute ! C'est comme toi et les fleurs de Tyloriane ! Flora retrouva son sourire lorsque j'eus fini de prononcer ma phrase. - Il est vrai que l'on ne peut pas t'en vouloir, dit-elle, si tu les aimes. Comment vont tes bras ? - J'ai d'atroces bleus qui m'ont fait souffrir toute la nuit, mais là, ça va mieux. - Ça me rassure, murmura-t-elle. Elle continua de me sourire lorsque soudain, l'enseignant se mit à crier à tous les élèves de se réunir. - Tout le monde par ici, beugla-t-il, en rang, deux par deux et devant moi ! Liwn, arrête d'embêter Mahé, Tomy, lâche ce sac, tu n'en auras pas besoin pour la sortie, dépêchez-vous ! Et, deux par deux en rang comme l'adulte avait demandé, nous nous dirigeâmes vers la serre dans la joie et la bonne humeur. - Liwn, je t'ai dit d'arrêter d'embêter ta camarade, gronda l'enseignant une nouvelle fois. Le fautif stoppa le mouvement qu'il allait faire et se renfrogna, grognant tout seul dans son coin. - Toujours le même, me souffla Flora avec qui je m'étais mis dans le rang, il n'arrêtera donc jamais ses bêtises ? - Si, lui répondis-je, quand il sera mort. La jeune Minish rit à ma remarque, mais je savais qu'au fond d'elle, cette même phrase venait de lui glacer le sang. En y réfléchissant bien, il y avait des moments où je pouvais être totalement effrayant et, malgré cela, Flora continuait à rester avec moi comme si de rien n'était. Je me suis dit d'abord qu'elle faisait ça par obligation envers moi, pour ne pas me délaisser et que je tombe ainsi dans le désespoir, mais je compris bien plus tard que c'était seulement de l'amitié, une amitié pure. Nous arrivâmes devant la serre où un adulte nous attendait gentiment. Nous nous mîmes en rang devant la porte et l'inconnu nous fit entrer dans le tonneau au moyen de deux portes creusées dans le bois. Mais alors que nous allions franchir le seuil, Mahé lâcha un petit cri de douleur. L'enseignant se retourna brusquement à ce cri, l'air tendu et contrarié, les yeux foudroyant le coupable. - Liwn-si-tu-n'arrêtes-pas-tout-de-suite-je-te-jure- que-tu-vas-regretter-le-jour-où-tu-es-né. Ce dernier se figea instantanément, laissant les cheveux de Mahé qu'il tirait, l'enfant fixait l'enseignant en tremblant, ayant peur de la menace que venait de proférer l'adulte. Après que l'atmosphère se soit détendue, nous entrâmes enfin dans la serre, où une odeur de pollen flottait entourée d'une multitude de couleurs vives : il y avait là des fleurs de toutes les couleurs, allant du rouge jusqu'au brun, de quelques centimètres à deux mètres, vu de notre taille, bien sûr. Quelques Minishs avaient revêtu des vêtements blancs avec des masques pour ausculter certaines fleurs, ils montaient en haut de grandes échelles pour pouvoir regarder car l'orchidée en question était bien grande. Nous avançâmes jusqu'à la première fleur, haute de plus de deux mètres, et possédant un bleu qui pouvait rivaliser avec mes yeux. - Voici une fleur de Tyloriane bleue, dit notre guide dont je n'avais pas entendu le nom car j'étais trop émerveillé par l'univers qui m'entourait, elle a grandi avec seulement de l'eau, elle en ressort bleue quand elle pousse à l'obscurité et à la lumière. C'est la fleur la plus simple qui soit, c'est aussi celle que tout le monde peut avoir avec seulement de l'eau et une graine ! Quelques soupirs admiratifs s'élevèrent, moi, je ne dis rien, contrairement à mon amie qui était au paradis. Nous continuâmes de progresser dans la serre, le guide nous présentait les diverses fleurs qui trônaient, mais aucune ne me subjugua, je cherchai du regard autre chose, d'autres fleurs qui m'obsédaient plus. Lors d'une intersection où trois autres chemins s'offraient à nous, l'enseignant se tourna vers nous et déclara : - Vos avez tous une fleur bien précise à étudier, chacun sait ce qu'il doit faire - oui, Liwn, le nom bizarre que je t'ai dicté hier en fin de journée, tu t'en souviens ? - trouvez-moi cette fleur, vous me rendrez votre compte-rendu demain matin, je vous laisse vagabonder librement, mais revenez ici dans une heure, c'est bien compris ? - Compris ! dirent tous mes camarades en choeur. Et ce furent sur ces mots que tous les élèves de ma classe se dispersèrent tel un pissenlit lorsque l'on souffle dessus. Comme d'habitude, nous étions en binôme pour faire ce genre d'exercice, et comme d'habitude, je faisais équipe avec Flora. Nous prîmes le chemin qui s'offrait devant nous et nous nous mîmes à la recherche de notre dite fleur. Nous vagabondâmes durant un petit quart d'heure avant de trouver notre objet d'étude : une fleur de plus d'un mètre de haut, la tige étant vert foncé et la fleur possédait des pétales bleus ainsi qu'un pistil jaune. Nous nous armâmes de la feuille et du crayon de bois que nous avions amenés et nous commençâmes à prendre des notes, à dessiner la fleur, et enfin à piocher deux, trois renseignements auprès des Minishs travaillant à la serre. Bref, en une demi-heure, tout était fini, et nous nous dirigeâmes vers le point de rendez-vous pour le retour, après avoir remballé nos affaires. Mais en passant dans une allée, une fleur en particulier attira mon attention, elle ressemblait à une rose, mais ses pétales étaient aussi noirs que la nuit, sa tige était incroyablement foncée et ornée d'épines, cette fleur était unique dans la serre, elle pouvait tenir dans la main et elle était enfermée sous une cloche de verre : une Alraune. J'avais un peu de mal à y croire. - Flora ! appelais-je. Viens voir par ici ! Mon amie me suivit lorsque je me précipitai vers la merveille que j'avais remarquée. Arrivé devant cette fleur si sublime, Flora soupira. - Vaati, c'est une Alraune ! - Oui, je sais ! lui répondis-je surexcité. - Vaati, pourquoi à ton avis a-t-elle été enfermée dans une cloche en verre ? Je me redressai puis je me tournai vers elle. - Je sais qu'elle est dangereuse, lui dis-je doucement, laisse-moi une minute, puis nous nous en allons, d'accord ? Je ne resterai pas longtemps auprès d'elle. - D'accord. Comme convenu, je restai une minute pile, et j'insiste sur ce mot, à contempler l'Alraune, puis je rejoignis Flora qui s'était un peu éloignée pour que l'on reprenne notre route. Nous arrivâmes à l'endroit prévu les premiers avec dix minutes d'avance, mais connaissant certains, tout le monde ne serait pas revenu avant au moins vingt minutes. L'enseignant était là, il discutait avec un autre Minish. Il était vieux, certes, mais il semblait posséder une grande sagesse, recouvert d'un habit large et vert, il avait une longue et fine barbe qui allait bientôt toucher terre, ses cheveux était aussi longs et, comme sa barbe, ils étaient bien blancs, signe de vieillesse. Il s'appuyait sur un bâton, ou une canne je présume, en bois terminant en haut par une sorte de tête d'oiseau, avec un long bec et une petite bouclette en guise de cheveux. A la vue de ce personnage, Flora me secoua le bras. - Regarde ! me chuchota-t-elle. C'est Maître Exelo ! Je reportai le regard vers le vieux sage, qui semblait plaisanter. L'enseignant se retourna soudain, nous fixant. - Vous avez fini ? nous demanda-t-il. - Oui, répondis-je avec Flora. - Bien, les autres ne devraient plus tarder maintenant... Nous attendîmes quelques minutes dans le silence. Au bout de dix minutes, personne n'était revenu, ce qui était assez bizarre. L'enseignant, dont la patience n'était pas une de ses vertus, s'énerva. - Mais que font-ils donc ! s'exclama-t-il. Je vais les chercher, attendez-moi là, ajouta-t-il ensuite à notre adresse. Nous regardâmes notre professeur partir, le pas lourd et les cheveux presque hérissés sur sa tête, tel un fauve en colère. Flora et moi, nous nous échangeâmes un regard avant de soupirer tous les deux en même temps. Nous ne bougeâmes pas durant quelques poignées de secondes. - Vous aimez cet endroit ? Ces quelques mots prononcés quasiment à côté de nos petites oreilles nous firent sursauter. Mon amie et moi fîmes volte-face pour tomber nez-à-nez avec le vieux sage, qui semblait s'adresser à nous. Flora s'agita, nerveuse, tandis que je le fixais d'une manière assez prudente. Il se redressa brusquement et se mit à rire avec une voix forte, pas mal pour un petit vieux. - Je n'ai pas voulu vous intimider, n'ayez pas peur ! nous dit-il. Je vous ai juste posé une question et j'aimerais que vous me répondiez, rien de plus. Nous nous calmâmes. Maître Exelo était réputé pour être un sage à caractère assez difficile, le voir rire devant nous montrait que sa réputation n'était pas totalement vraie, à moins qu'il ne fasse semblant... Il s'arrêta de rire avant de reprendre son souffle. - Alors ? demanda-t-il. Flora et moi, nous nous jetâmes un regard. - Euh, oui, répondit mon amie d'une toute petite voix. Le vieux sage prit une mine boudeuse. - Voyons, encore une fois ne soyez pas timide, dit-il, tu aimes vraiment cet endroit, jeune fille ? Flora rougit. Levant la tête, elle répondit clairement et fortement. - Oui, j'adore cet endroit ! - Bien, bien, et toi Vaati, tu aimes ? Nous changeâmes aussitôt, de l'air intimidé à l'air le plus étonné qui soit, pour ma part, bien sûr. - Vous me connaissez ? - Bien sûr ! Je connais très bien tes parents ! - Je ne vous ai pourtant jamais vu à la maison, fis-je remarquer. - J'aime rester chez moi, se justifia Maître Exelo, dans mes inventions et mes livres. - Vaati aime beaucoup lire, lui ! s'exclama mon amie. - Flora ! - Ce n'est pas une chose qu'il faut cacher, intervint le vieux Minish, au contraire, je donnerai à tes parents quelques livres pour toi, puisque tu aimes lire. - Merci... - Et voilà les deux derniers ! s'écria l'enseignant en arrivant avec tous mes autres camarades. Nous allons pouvoir partir. Maître Exelo, c'était un plaisir. - A moi aussi, Widel, je te laisse la charge de leur annoncer la nouvelle. - Oui, au revoir. - Au revoir les enfants, soyez sages. - Oui, monsieur ! Maître Exelo nous tourna le dos et s'en alla à travers les allées de la serre. L'enseignant nous ordonna de nous mettre en rang deux par deux, comme à l'aller. Je me mis avec Flora. Nous sortîmes du tonneau et nous nous dirigeâmes vers l'étude. Bien sûr, Liwn ne manqua pas de se faire remarquer tout au long du chemin, ce qui eut pour effet d'agacer l'enseignant à un tel point que nous nous arrêtâmes une dizaine de minutes pour que ce dernier corrige l'âne comme il le méritait. Nous reprîmes notre route et nous arrivâmes enfin dans notre salle de classe où nous rejoignîmes nos places habituelles. L'enseignant alla vers son bureau avant de se tourner vers nous. - Comme vous le savez si bien, car c'est l'une des choses que vous retenez le mieux, je... oui Liwn ? - Vous n'êtes pas là cet après-midi ! répondit le jeune Minish en ayant certainement oublié que l'adulte l'avait à l'oeil. - Oui, c'est cela, peut-être arrivera-t-on à faire quelque chose de toi, finalement, après le progrès que tu viens d'accomplir... Il y eut une explosion de rire. Liwn afficha un air contrarié, j'étais assez content de la réflexion faite à son sujet, aussi, je joins mes rires à ceux de mes camarades, mais je savais qu'à un moment donné, il viendrait m'embêter à cause de cela. Lorsque tout le monde fut calmé, l'enseignant, avec un léger sourire en coin, continua. - Comme certains ont pu le constater, j'ai rencontré Maître Exelo à la serre. Il m'a avoué qu'il s'ennuyait un peu en ce moment et a accepté de nous consacrer une journée entière pour nous apprendre toutes les bases de la citoyenneté d'un Minish. Certains soupirs de bonheur, dont les plus gros venaient certainement de moi et Flora, s'élevèrent dans la classe, mais il y eut aussi des soupirs d'exaspération, dont les plus gros venaient probablement, et même sûrement, de Liwn et sa bande. Les ayant entendus, l'enseignant leur hurla de venir à la fin pour qu'ils discutent tous ensemble. A mon avis, s'il les convoquait à la fin, c'était surtout pour nous éviter à nous tous une scène assez violente de correction. - Bon, reprit l'enseignant en se calmant, cela se passera dans une semaine exactement, mais je vous préviens, celui ou celle qui ne se comporte pas comme il le devrait, restera ici toute la journée, et je m'assurerai personnellement qu'il ne sorte pas d'ici avant la fin, vous avez compris ? Nous acquiesçâmes en silence. L'enseignant balaya du regard la salle devant lui avant de nous faire un petit geste. - Bien, vous pouvez y aller. Il y eut un grand fracas venant des chaises qui crissaient par terre et des cris que mes camarades poussèrent pour exprimer leur joie. - Liwn et compagnie, pas si vite. Les quelques élèves turbulents concernés s'arrêtèrent brusquement et se retournèrent vers l'enseignant qui affichait un sourire ravi, quoiqu'un peu sadique, tout ce qui définit les enseignants en général et dans toutes les catégories quelles qu'elles soient. Je ne pus voir la suite car je fus entraîné dehors par Flora, qui était assez surexcitée. Quelques minutes plus tard, alors que nous marchions tranquillement pour rentrer chez nous, enfin, tranquillement n'est pas le mot exact, car mon amie sautillait dans tous les sens, donc, alors que nous marchions "tranquillement", Flora et moi eûmes une petite conversation. - Tu te rends compte ! s'exclamait-elle. Une journée entière avec Maître Exelo, c'est chouette ! - Oui, répondis-je, mais j'espère que Liwn ne m'en fera pas baver, je ne voudrais pas être puni. - Mais tu ne seras pas puni, Vaati ! - Ouh, avec l'enseignant et la bande au crétins, on ne sait pas ce qui va m'arriver. - Oui, c'est vrai... Elle continuait de sautiller, il faut dire qu'elle ne manquait jamais d'énergie, nous arrivâmes à l'intersection qui allait bientôt nous séparer, oui, il fallait bien rentrer chez nous. - J'ai hâte d'être dans une semaine ! Flora sautillait toujours, elle commença à venir devant moi et à sauter en arrière. - Flora, tu ne devrais pas... - Tu crois qu'on va pique-niquer ? Oui, près de la mare, ce serait merveilleux ! Elle commença à sauter en tournant sur elle-même. - Flora, arrête ça, tu risques de... - Qu'est-ce qu'il pourrait bien nous apprendre, hein ? Peut-être les règles d'or des Minishs ? Ou bien encore plus de choses sur les Hyliens, vivement ce jour, ce sera génial, j'ai une envie folle d'y... ouille ! Comme je m'y attendais un peu, mon amie venait de percuter quelqu'un à l'intersection. Elle tomba par terre sur les fesses en se frottant la tête. Je m'agenouillai près d'elle. - Aieuh, gémit-elle. - C'est ce qui arrive quand on ne regarde pas où l'on va, lui dis-je. - Ah, bah je vais retenir la leçon... - Tout va bien ? Nous levâmes le regard vers celui que Flora avait percuté, et quelle surprise lorsque nous constatâmes que ce n'était autre que Maître Exelo. - Ah, ce n'est que vous deux ! Tout va bien, jeune fille ? - Je me suis fait mal sur votre canne, répondit-elle, je sens que je vais avoir une bosse. - Tu mettras quelque chose de froid dessus, ça t'apaisera, lui conseillais-je. - Merci, Vaati. - Je peux ? demanda le vieux sage. Il posa sa main bienveillante sur l'endroit où mon amie venait de se cogner. Une légère lueur bleutée apparut avant de disparaître aussi vite qu'elle était venue. Il retira sa main et Flora se frotta la tête avant d'écarquiller les yeux. - Incroyable ! s'exclama-t-elle. Je n'ai plus mal ! Elle se releva d'un bond et leva les yeux vers le vieux Minish. - Comment avez-vous fait ? demanda Flora avant qu'il ne puisse dire quelque chose. - Oh, rien qu'un peu de magie, ce n'est rien. - De la magie ? J'avançai de quelques pas et je me mis à côté de mon amie pour mieux entendre le sage. - Oui, de la magie. - Vous m'apprendrez ? demanda une nouvelle fois mon amie en joignant les mains. Je tournai la tête vers elle. Je crus un instant voir quelques étoiles dans ses yeux, mais était-ce sans doute parce que j'avais encore en tête une fable du livre qu'elle m'avait prêté. En tout cas, elle semblait aux anges. Je reportai mon regard sur Maître Exelo. - Ha ha, non ! sourit-il. Il me semble que vous êtes encore un peu jeune pour cela, quoique... bon, peut-être dans un an, nous verrons. Flora fut déçue, mais elle resta tout de même joyeuse. - Dommage, dit-elle. - Hum hum. Le vieux Minish reprit sa route et nous dépassa. Nous nous remîmes en marche nous aussi. - Au fait. Mon amie et moi, nous nous retournâmes vers Exelo qui venait de nous interpeller. - Tu n'as pas répondu à ma question tout à l'heure, Vaati. Il me fixait. - Comment ? - Je t'avais demandé si tu aimais cet endroit. - Ah. Je continuai de le regarder, il insistait avec un regard perçant. - Oui, j'aime assez cet endroit. - C'est bien. Il se retourna et continua son chemin, serein. Flora et moi, nous nous regardâmes avant d'hausser les épaules et de nous retourner à notre tour. - Je crois qu'il est temps de nous séparer, dit mon amie. - Oui, répondis-je. Nous nous fixâmes un moment. - Tu penses à la même chose que moi ? demanda Flora sur un ton malicieux. - Je crois bien, répondis-je en souriant. Nous jetâmes un coup d'oeil vers la droite, là où il y avait ma maison, et après avoir vérifié qu'il n'y avait personne, nous partîmes dans la direction opposée. Nous courûmes vers la serre, en prenant soin de ralentir et aussi nous baisser devant la maison de mon amie. Arrivé devant le tonneau, nous bifurquâmes à droite et nous nous dirigeâmes vers ma "tour". Après quelques minutes de course, nous y arrivâmes enfin, puis nous entreprîmes de monter tout en haut. Ce fut chose faite. - Je n'arrive toujours pas à comprendre comment les trous dont on se sert pour monter sont apparus, m'avoua Flora en reprenant son souffle. - Moi non plus, je ne sais pas, mais peut-être est-ce dû à l'usure du temps. - Peut-être, alors dis-moi, comment trouves-tu mon livre de fables ? - Tu veux que je te réponde franchement ou que je te mente ? - Qu'est-ce que tu insinues ? Nous restâmes une demi-heure à parler de la sorte, puis nous rentrâmes chez nous pour déjeuner et nous nous rejoignîmes pour passer l'après-midi ensemble. Nous atterrîmes devant une petite mare, tout près, réputée pour son espace calme et apaisant. Nous restâmes silencieux, à regarder l'étendue d'eau plane. - Vaati. - Hum ? - Je... Elle bougeait nerveusement les doigts, comme si elle avait peur de ce qu'elle voulait me dire. - Qu'est-ce qu'il y a ? demandais-je un peu inquiet de sa réaction. - Je... veux que tu me fasses une promesse. Elle arrêta de se tripoter les doigts, soulagée. - Quelle sorte de promesse ? Mon amie étendit ses jambes au soleil. - Vois-tu, nous grandissons, Vaati, et bientôt, nous serons adultes. Nous aurons des responsabilités, nous aurons chacun notre propre travail, on se verra de moins en moins, ce ne sera plus comme maintenant. Et... j'ai peur de ce futur-là, j'ai... peur de te... de te perdre. Ses paroles me touchèrent beaucoup, c'était rassurant de savoir qu'une personne tenait tant à vous dans un village pourri d'injustices. - C'est pourquoi j'aimerais te faire promettre une chose. Elle me fit mettre ma main droite sur mon coeur et elle prit ma main gauche dans ses mains à elle. - Vaati, peux-tu me promettre qu'on restera toujours ensemble à partir de maintenant ? Je souris. Je me redressai et je me penchai vers elle, près de son oreille. - Oui, je te le promets, murmurais-je dans un souffle. - Elle rit, elle rit à n'en plus finir. Elle me tomba dans les bras et m'embrassa la joue. Jusqu'ici, ce fut sans doute le plus beau jour de ma vie. - Liwn, cesse de jouer avec ces fruits, nous en avons besoin pour parfumer la cire ! - S'il en reste, je pourrais les manger ? - Les autres oui, mais pas toi, ça t'apprendra à être trop gourmand ! Cinq jours étaient passés sans encombre, cinq jours après la promesse faite à Flora. Demain, nous devions faire notre sortie avec Maître Exelo, et j'étais heureux de n'avoir pas été puni. Nous étions en classe, chacun ayant devant nous un panier de fruits. Flora avait des fraises, Liwn avait des pêches et j'avais des framboises, tout ce qu'il y a de plus appétissant, et tout ce qu'il y a de meilleur pour la santé. Le professeur avait, derrière lui, une énorme marmite chaude où de la cire était fondue. - Bien, aujourd'hui, c'est la Fête des Mères, et la tradition veut que, tous, vous lui offriez un cadeau. Cette année, j'ai décidé de vous faire faire une bougie parfumée. Dans un premier temps, vous essayerez d'écraser le plus possible quelques fruits, puis vous les mettrez dans le moule cylindrique qui se trouve devant vous - oui Liwn, la chose que tu t'amuses à te mettre sur la tête depuis tout à l'heure - ensuite, je passerai auprès de vous pour verser la cire de couleur blanche dans le moule où vous avez mis vos fruits, vous mélangerez avec la paille en bois que je vous ai distribuée il y a quelques minutes jusqu'à ce que votre cire prenne la couleur voulue. Nous laisserons ensuite refroidir un peu et, quand cela sera moins chaud et moins liquide, vous mettrez un bout de ficelle au milieu et sur toute la hauteur de votre future bougie, est-ce que cela est bien compris ? Nous répondîmes tous par l'affirmation, puis nous nous mîmes au travail. Un quart d'heure ainsi qu'une cinquantaine de serviettes en papier plus tard, nous avions tous fini la première étape. L'enseignant passa dans les rangs pour verser de la cire dans nos moules, puis nous commençâmes à mélanger. Après quelques instants, ma cire commençait à devenir rose jusqu'à virer d'une jolie couleur violette. Nous attendîmes ensuite. - Que personne ne fasse de bêtises, cria soudain l'adulte, j'ai oublié la ficelle, je reviens dans un instant. Puis, il s'effaça derrière la porte d'entrée. Il y eut quelques minutes de silence, mais tout le monde savait que cela n'allait pas durer. Et nous avions tous raison, car après une poignée de secondes, Liwn se tourna soudain vers moi. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Ma fic Sam 30 Mar - 23:19 | |
| Alors en commentaire, je dis que cette fic est un pure régale, un texte avec un bon langage, une bonne maitrise de la langue et aucune (ou presque) fautes d'orthographes fait de cette fic un super texte que je conseille à tout ceux qui aime lire, l'histoire est tout juste génial et les perso attachants, quand tu accroche peut lire et relire sans t'ennuyer, j'adore tout simplement ♥ |
| | | Nazu Ninja Inconnu
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| Sujet: Re: Ma fic Dim 31 Mar - 0:23 | |
| Je suis partagé par ce que je dois te dire car je sais presque exactement ou tu vas avec ton écriture et c'est surtout que je pense que tu l'a déjà enclenché. D'autre-part, j'ai toujours cru que des choses qu'on nous disait quand on était enfant pouvait nous faire une raison très pure et que ça se forgeait même inconsciemment plutôt positivement avec nous Donc te dire pour rien. Ça sert pas. Entre ce que je peux dire et qu'on oublie vite et te récompenser comme n'importe quoi parce-que tu fait ton métier ne me vas pas. Alors je vais pas dire du tout parce-que je ne sais plus ce qu'on veut vraiment.
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| | | Uchiha Shisui Ninja Inconnu
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| Sujet: Re: Ma fic Dim 31 Mar - 12:29 | |
| Je vous remercie de vos commentaires, même si Nazu je n'ai pas compris le tien Partie 2 du chapitre 2 : - J'en connais un qui va rester ici demain, susurra-t-il sur un ton mielleux. Il se leva soudain et, sans prévenir, fonça, totalement par hasard, vers Mahé. D'un coup de main, il renversa le moule de la jeune Minish, et la cire brune, parfumée au marron, coula sur la table. La petite eut les larmes aux yeux, elle commença à pleurer. - Liwn ! hurla Flora en se précipitant vers son amie. - Oh, ça ne fait rien, répondit le fautif dans un étrange calme, et puis, ce n'est pas moi qui ai fait ça, c'est Blanche-Neige... - Je t'ai déjà dit d'arrêter d'embêter Vaati ! lui répondit la Minish en l'empoignant par le col de sa chemise. J'étais impressionné par Flora. Elle qui semblait toujours si joyeuse, c'était l'une des première fois que je la voyais entrer dans une telle colère. - Pourquoi restes-tu avec lui ? lui demanda Liwn avec un soupçon de jalousie dans la voix. Pourquoi traînes-tu avec une telle chose ! - Parce que, contrairement à toi, Vaati compte pour moi, il sait rester à sa place, il est gentil et encaisse tout ce que tu lui fais sans ronchonner, voilà pourquoi je reste avec lui, parce qu'il est tout le contraire de toi ! Le fautif ne dit plus rien. Il se contenta de regarder bêtement mon amie qui venait de prendre si superbement ma défense. Flora lâcha Liwn, toujours aussi en colère. - Maintenant, quand l'enseignant arrivera, tu te dénonceras toi-même, tu as bien compris ?! - Oui, répondit à voix basse le jeune Minish. L'agitation qui s'était installée depuis le début de la dispute retomba, et le silence revint. Quelques minutes plus tard, l'enseignant revint, et étrangement, il ne fut pas surpris de trouver Liwn debout à côté de moi, assis, et Flora qui consolait Mahé devant sa bougie foutue. - Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demanda l'adulte. Liwn leva soudain la tête. - Monsieur, Vaati a renversé le moule de Mahé ! - Quoi ? nous exclamâmes Flora et moi. L'enseignant courut vers la jeune victime pour constater l'ampleur des dégâts. - Ta bougie est finie, ma petite, dit l'adulte à Mahé, je t'en donnerai une autre toute prête et aussi belle que celle-là. Je le fixai, je fus étonné de voir qu'il y avait des moments où cet adulte pouvait être adorable. Là où il fut moins adorable, c'est quand il se tourna vers moi. - Monsieur, interpella Flora, Monsieur, ce n'est pas Vaati, c'est... - Cesse donc de prendre sa défense quelques minutes ! gronda l'adulte d'une voix forte. Il faut qu'il assume un peu ses bêtises ! - Mais Vaati n'a... - Silence ! Retourne à ta place où tu seras toi aussi privée de sortie ! - Toi aussi ? répétais-je pendant que mon amie retournait à sa table la tête basse et les poings serrés. - Oui, me dit l'enseignant, tu resteras ici demain toute la journée, tu as bien compris ? Toute la journée ! Je sentis un immense sentiment de colère m'envahir à cet instant. Dès que la ficelle fut mise dans ma bougie qui se durcit immédiatement, j'empoignai un morceau de papier de couleur rose, je rangeai mes affaires et je quittai l'étude avec deux heures d'avance. - Vaati, qu'est-ce que tu fais ! s'étonna l'enseignant lorsqu'il me vit sortir. J'étais déjà privé de sortie, alors ce que je faisais maintenant m'était égal. Je fis la sourde oreille et je claquai la porte au nez de l'adulte qui essayait de me rattraper. Je n'avais jamais ressenti autant de rage et d'injustice à ce moment. Je m'éloignai de l'étude et je marchai tout droit, dans la rue que je prenais régulièrement pour rentrer à la maison. Après quelques minutes, je ne voyais plus l'étude. - Vaati ! Je me retournai pour, juste à temps, éviter l'enseignant qui essayait de m'attraper. - Qu'est-ce que vous me voulez ? lui demandais-je avec un soupçon de colère dans ma voix. - Et insolent en plus ! Tu dois encore rester deux heures en classe, voilà pourquoi je viens de chercher ! - Je n'y retournerai pas, lui répondis-je en me retournant et en reprenant mon chemin. Sans prévenir, il m'attrapa le bras. Je lâchai alors les trois cahiers et livres ainsi que ma bougie et le bout de papier que je tenais dans les mains, puis l'enseignant commença à me tirer vers l'étude. - Lâchez-moi ! hurlais-je. - Non, me cria l'adulte, tu vas revenir avec moi en classe ! - Pourquoi... pourquoi vous faites ça ? - Pourquoi je fais quoi ? me répondit l'enseignant en continuant à me tirer. - Pourquoi êtes-vous tous aussi indifférents à mon égard ? L'adulte s'arrêta soudain. Je retirai mon bras de sa main et je courus ramasser mes affaires. L'enseignant me suivit de près. - Comment ça indifférent ? me demanda-t-il. Mes cahiers et le reste en main, je me retournai vers lui, ma rage ayant doublé de volume et ne pouvant plus être contenue. - Pourquoi, tous excepté Flora, ne m'aimez-vous pas ? Pourquoi vous vous acharnez à me rendre la vie plus difficile ? Vous ne croyez pas que c'est déjà assez dur de supporter toutes les moqueries et les fausses accusations faites par Liwn ou les autres à longueur de journée ? Vous croyez que c'est facile de vivre quand on sait tous les matins que l'on va encore être perpétuellement humilié par des imbéciles comme vous ou comme Liwn ? Moi, j'en ai marre, marre de venir ici presque tous les jours et ainsi être ridiculisé, je ne peux pas vivre comme ça, sur ce rythme toute ma vie, je... je craque ! Je veux que ça s'arrête ! Pourquoi est-ce que c'est si difficile pour vous de me respecter ? Parce que je suis différent ? Parce que j'ai la peau plus pâle et les cheveux plus clairs que les autres ? Si ce n'était que ça, je pourrais y remédier, mais c'est autre chose, les raisons pour lesquelles on me hait sont infondées ! Je... cela ne peut pas continuer, je n'en peux plus. Est-ce que c'est trop vous demander de me considérer comme autre chose qu'un monstre ? L'enseignant ne parlait plus, il ne pouvait plus prononcer un seul mot. Je venais de parler avec une maturité jamais vue chez un gamin de mon âge, en haussant un peu plus le ton à chacune de mes phrases. L'adulte me fixa, la rage que je venais de déverser sur lui faisait apparemment son effet, j'en avais les larmes aux yeux tellement j'étais en colère, pas triste, juste en colère. Après une poignée de secondes insoutenables où personne de nous deux ne dit un mot, l'enseignant releva la tête et, doucement, me prit le bras. - Tu... ne veux toujours pas revenir à l'étude ? me demanda-t-il gentiment. Je restai de marbre, déterminé à rester planter là et aussi frappé de stupeur : c'était la première fois qu'il me parlait aussi gentiment. Je dégageai une seconde fois mon bras. - Non, lui répondis presque en murmurant, je... j'en suis incapable pour l'instant. Il se redressa et repartit vers l'étude, seul. Quelques mètres plus loin, il me lança avant de disparaître : - On se retrouve demain devant l'étude, je t'y enfermerai tandis que je ferai la sortie avec les autres. Sur cette phrase, je ne pris même pas la peine de vérifier si l'enseignant me regardait, je lui tournai le dos et je repris également mon chemin. Je ne rentrai néanmoins pas chez moi, et quelques minutes plus tard, j'arrivai devant la grande étendue d'eau claire qu'offrait à mes yeux la mare. Je m'assis devant elle et j'emballai la bougie dans le papier rose. Enfin, je la posai sur mes cahiers et livres à côté de moi et je me recroquevillai sur moi-même. Je ne pleurais pas, au contraire, je me retenais, j'avais déjà assez pleuré. Je fis le vide dans mon esprit et je restai là à rien faire, juste à fixer la mare. Il se passa trois heures ainsi, et le soleil commençait déjà à décliner sérieusement lorsque je pris la décision de rentrer chez moi. Las de la vie que je menais, je me dirigeai vers ma maison en trainant les pieds, la tête basse, je n'avais franchement pas envie de voir ma mère et mon père me gronder pour des choses futiles, je n'en avais plus la force. Je m'arrêtai devant la porte mauve, j'hésitai à rentrer : avaient-ils eu vent de ma fuite de l'étude de cet après-midi ? L'ignoraient-ils ? Qu'est-ce que j'en savais, de toute façon, j'avais déjà touché le fond, je ne pouvais pas descendre plus bas. J'ouvris et je rentrai en refermant doucement. Je posai mon châle sur la chaise et j'allais vers la cuisine, où ma mère lisait une lettre. Je lui glissai le paquet rose sur la table. Elle leva les yeux de son papier. - Bonne Fête des Mères... Sans demander mon reste, je me dirigeai lentement vers les escaliers. - Ah, Vaati, ta journée s'est bien passée ? Je stoppai net. Je me retournai vers mon père qui me regardait depuis son fauteuil au salon. Je n'arrivai pas à croire ce que je venais d'entendre. Il venait de me demander... comment ma journée s'était bien... passée ? Il venait de dire la phrase que je n'espérais plus entendre depuis longtemps, la phrase qu'ils ne m'avaient jamais dite et que j'avais tant attendue en vain en rentrant de mon premier jour à l'étude, cette phrase. Ils ne me l'avaient jamais posée. Pourquoi seulement aujourd'hui ? Etait-ce un hasard que mon père me pose cette question la même journée où j'ai enfin craqué ? Où est-ce pour mieux me piéger en ayant connaissance de mes actes d'aujourd'hui ? Je le fixai très, oui, très surpris. - Co-comment ? bégayais-je. - Bah, je t'ai juste demandé si ta journée s'était bien passée, c'est tout, me répondit mon père avec un ton naturel très douteux. Je ne sus quoi répondre. - Alors ? insista ma mère. Quoi ? Elle aussi s'y mettait ? J'avais l'impression de nager en plein rêve. - Euh, pourquoi vous me posez cette question ? Mes parents s'échangèrent un regard de la cuisine au salon. - Juste comme ça, dit ma mère. - Ah. J'avais de sérieux doutes, de gros doutes, j'avais un mauvais pressentiment. - Comme d'habitude, répondis-je en les regardant à tour de rôle. - C'est-à-dire ? Je repris mes cahiers que j'avais posés sur la chaise et j'allai vers les escaliers que je commençai à grimper. - Mauvaise. Je m'engouffrai dans ma chambre et je fermai la porte après avoir jeté mes affaires dans mon fauteuil, je m'effondrai sur mon lit sans prendre la peine de me déshabiller, où encore de me mettre à la fenêtre pour au moins voir le coucher de soleil. En bas, j'entendis un froissement de papier, puis la voix de ma mère qui paraissait enthousiaste. - Oh, une bougie ! s'exclama-t-elle. A la framboise ! Quelle merveilleuse idée, je n'en avais plus pour le soir ! Je soupirai longuement. La bougie que j'avais faite allait bientôt être consumée, mais je m'en fichais, je ne pensais dès lors plus à rien et je m'endormis aussitôt. Lorsque je me réveillai, il faisait déjà nuit noire, je regrettai de ne pas avoir vu le coucher de soleil, c'était la première fois que je le ratais, je me sentis un peu coupable. Je me retournai sur le côté pour être plus à l'aise et je m'aperçus que la porte de ma chambre était ouverte et que j'étais recouvert d'une couverture. Etait-ce mes parents qui étaient venus me voir et qui m'avaient couvert ? Je n'eus pas le temps de me poser plus de questions car mes paupières devinrent si lourdes que je me rendormis aussi vite que la première fois. Je ne fis pas de rêves, ni de cauchemars, le noir total, rien, en tout cas, si j'avais rêvé de quoi que ce soit, j'avais déjà oublié. Quand je me réveillai, le soleil était déjà levé, la première fois que je ratais un lever de soleil, cela faisait deux oublis à la suite. Je me levai et, après m'être lavé et changé, coiffé mes mi-longs cheveux violacés et préparé mes affaires, je descendis à la cuisine, pour voir ma mère aux fourneaux et mon père à table. - Ah, te voilà enfin, me lança mon père, dépêche-toi, tu vas être en retard. Il abordait le même ton distant et froid que d'habitude, je fus soulagé de constater qu'ils étaient redevenus normaux et déçu par la même occasion. - Pour ce que je vais y faire, murmurais-je en m'installant sur ma chaise. - Pardon ? demanda ma mère en me tendant ma tasse de thé. - Rien, rien... J'avalais mon petit-déjeuner, je pris mon déjeuner emballé et mes affaires et je partis à l'étude. Mais avant de quitter la cuisine, je remarquais quelque chose : ma bougie qui trônait sur le haut d'un meuble alors que je pensais qu'elle avait déjà été utilisée. Cela m'intrigua, je jetai un coup d'oeil sceptique à ma mère avant d'hausser les épaules et de m'en aller sans rien dire. Mais ce que je ne savais pas, c'est que mon père m'avait vu. D'un pas las, je me dirigeai vers l'étude. Je ne savais pas quelle réaction allait avoir l'enseignant après ce que je lui avais dit hier. Serait-il aussi gentil ou, au contraire, comme mes parents, avait-il repris ses vieilles habitudes lui-aussi ? L'envie de passer ma journée enfermée dans la classe descendait ma motivation et mon envie au zéro absolu, je ne voulais pas y aller, mais il le fallait bien. Après quelques minutes de marche lente, j'arrivai devant la classe, où l'enseignant m'attendait patiemment, seul, les autres étaient déjà partis. Il m'entraîna à l'intérieur et m'installa sur mon bureau. Il me tendit un livre. - Voilà les exercices que tu dois faire, il ne faudrait pas que tu t'ennuies. Après m'avoir donné quelques consignes, l'adulte s'en alla, fermant la porte à double tour derrière lui. Je l'entendis s'éloigner, puis plus rien, juste le silence total dans la salle qui me servait de prison. Je regardai le livre d'exercices, puis, dans un mouvement brusque, je l'éjectai de ma table, je n'avais pas envie de le voir, ni même de l'ouvrir. Je fixai le rayon de soleil qui éclairait une partie du bureau de l'enseignant. Je me levai et je me dirigeai doucement vers le meuble. Je grimpai la marche de l'estrade et m'arrêtai devant le rayon, totalement obnubilé par cela. Je présentai ma main droite au soleil, puis je tentai de l'attraper, d'attraper les rayons qu'il m'envoyait. Mais ma main se referma sur du vide, toujours sur du vide. Je joignis ma main gauche à celle de droite et je réessayai, mais en vain. La lumière du soleil était si chaleureuse, elle chauffait mes mains, tandis que la salle était bien froide, elle gelait le reste de mon corps. Le soleil symbolisait la liberté, et l'ombre la captivité, voilà ce que c'était pour moi maintenant. Je revins vers ma table avec la même lenteur d'il y a quelques minutes. Je passai à côté du livre par terre, je me retins de le piétiner, puis je m'assis. J'empoignai mon cahier de dessins caché au fond de mon casier, je l'ouvris et je commençai à dessiner. Tout ce que je fis pendant dix minutes, c'était perfectionner l'Alraune que j'avais commencée auparavant. Lorsque j'eus fini, je m'aperçus qu'il ne s'était passé qu'un quart d'heure, la journée s'annonçait bien longue. Soupirant longuement, je posai ma tête sur l'un de mes bras et je dessinai avec l'autre main libre. Soudain, j'entendis des pas. Je ne réagis même pas, trop fatigué de ma vie. J'entendis les clés tourner dans la serrure de la porte et cette dernière s'ouvrit dans un grincement. La salle s'illumina un peu, c'est vrai, il y avait beaucoup de soleil dehors, que cela devait être agréable de prendre l'air frais. L'enseignant avait-il oublié quelque chose ? Je me retournai pour le voir venir si promptement vers moi. Je m'immobilisai soudain, lâchant le crayon de bois que je tenais et laissant glisser mon cahier de dessins à terre devant Maître Exelo, qui me faisait face. |
| | | Uchiha Shisui Ninja Inconnu
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| Sujet: Re: Ma fic Dim 31 Mar - 20:55 | |
| Chapter 3 : Espoir ♥ Il se tenait devant moi, souriant, me fixant comme si j'étais le seul être sur cette odieuse terre. Mon cahier de dessin si précieux pour moi était à terre mais ne m'en souciais même pas, j'étais trop étonné pour me soucier d'autre chose de toute façon. Pourquoi Maître Exelo était-il ici ? Pourquoi n'était-il pas avec le reste de ma classe ainsi que de mon enseignant si teigne ? Que de questions qui se bousculaient dans ma tête. Il fit quelques pas vers moi. Je sentis mon coeur battre de plus en plus vite, je ne ressentais pas de la haine comme d'habitude mais une tout autre sensation. De la reconnaissance ? De l'impatience ? Ou tout simplement de l'étonnement ? Je ne savais pas. Je tentais de découvrir cela et je ne m'aperçus pas intérieurement que Maître Exelo était déjà devant moi, car extérieurement je le suivais des yeux, mais j'étais perdu dans mes pensées. Il se pencha et ramassa mon cahier. Il le regarda et tourna quelques pages. "C'est toi qui as dessiné cela ?" Je ne lui répondis même pas, j'étais trop stupéfait pour dire quoique ce soit. Trop étonné pour me soucier et pour lui répondre, cela faisait très longtemps que cela ne m'était pas arrivé. Il referma mon cahier d'un coup sec avant de le déposer sur ma table. Voyant ma réaction, il eut un peu sourire en coin avant de m'attraper par le bras et d'essayer de m'entraîner dehors. Je me souvins soudain que je n'avais pas le droit de sortir et je n'avais aucune envie de m'attirer la colère de l'enseignant. Je tirai sur mon bras, refusant, mais il insista et, sans me faire mal, il parvint à me faire bouger. "Ma... mais... - Ne t'inquiète pas, tu ne seras pas grondé, coupa le vieux Minish. Je parlerai avec ton enseignant, mais quittons vite cette classe car tes camarades ne vont pas tarder à revenir." Sans en savoir davantage, j'arrêtai de résister et je me laissai guider. Nous sortîmes de la salle et nous courûmes vers la direction opposée de sa maison. Au loin, mes camarades revenaient avec l'enseignant hors de lui. Nous arrivâmes aux abords du village. Là, nous nous arrêtâmes pour reprendre notre souffle, puis, de plus en plus à l'aise avec lui, je me risquai à lui demander : "Mais, Maître Exelo, pourquoi avez-vous... - Pourquoi je suis venu te chercher au lieu d'être avec tes camarades, c'est cela ?" J'hochai la tête. Il se redressa et commença à marcher le long de l'herbe haute. Je courus pour le rattraper et marcher avec lui. "J'ai eu vent de l'injustice dont tu as été victime." Tout en parlant, nous continuions à marcher. Il regardait le soleil qui brillait au-dessus de nos têtes, tandis que, contrairement à lui, je baissais la tête, presque honteux de ce qui s'était passé hier. "Ah, ça... l'enseignant vous l'a dit ?" Maître Exelo s'arrêta brusquement et me dévisagea bizarrement. Je suivis le mouvement, le questionnant du regard. Le vieux Minish soupira avant de sourire. "Non, souffla-t-il, non, non, c'est ma charmante voisine d'à côté qui me l'a appris, la maman de Liwn, tu sais... - Mais... comment savait-elle ? Liwn a dû tout lui raconter... - En fait..." Le sage eut l'air quelque peu embarrassé. Il fuit mon regard et fit mine de se gratter la joue. "La petite, comment dire, crise que tu as poussée contre l'enseignant hier n'était pas des plus discrètes, comprends-tu. Les Minishs qui habitent là où tu as craqué sont les plus curieux et les plus rapporteurs, ils n'ont pas résisté à l'irrésistible envie d'aller raconter ce que tu avais dit à leur entourage. Tout le village savait ce que tu avais fait deux heures après les faits... - Oh, c'est pour cela que..." Je baissai de nouveau la tête. Mon regard se perdit dans le vide et une vague de tristesse m'envahit. "Qu'y a-t-il, Vaati ? interrogea Maître Exelo. Quelque chose ne va pas ? - Non, non, tout va très bien ! m'exclamai-je en relevant la tête avec un faux sourire aux lèvres. Oui, tout va très bien..." Nous nous remîmes à marcher côte à côte. Le Minish me parla, mais je n'écoutais pas, plongé dans mes pensées. Je pensais à mes parents, et après ce que je venais d'entendre, ce qui était des plus sombres dans ma tête devint aussi clair que de l'eau de roche. Je me disais bien qu'il y avait eu quelque chose pour que me parents soient tout d'un coup aussi gentils avec moi. J'avais tout de suite naïvement cru qu'ils m'avaient posé cette question que par un pur hasard, juste pour savoir une seule fois, puis je me suis ensuite dit qu'il y avait forcement anguille sous roche, et d'après Maître Exelo, ils avaient su ce qui s'était passé, je venais d'acquérir la ferme certitude que la question qui m'avait été posée hier n'était finalement pas si innocente qu'elle ne paraissait être. Perdu dans mes espérances détruites alors que je marchais, je ne vis pas le vieux sage se mettre en travers de ma route. Il tendit son index gauche et il l'appuya sur mon nez, me stoppant dans ma progression. "Vaati, qu'est-ce que je viens de dire ? me demanda-t-il d'un ton enjoué." Enfin revenu à la réalité, je me frottai le nez en le fixant. "Euh..." Je réfléchis durant quelques instants avant d'avouer en rougissant. "Je ne sais pas... - Je savais que tu ne m'écoutais pas, c'est pour cela que j'ai parlé de tout et de rien." Je m'excusai sur-le-champ avant de remarquer quelque chose. - Maître Exelo, où est votre canne ? - Ah, je l'ai laissée exprès près de ton pupitre pour faire comprendre à Widel que je suis venu te chercher..." A travers cette phrase je me rendis compte de quelque chose, d'un oubli. Mon expression qui était si sereine depuis que j'étais sorti de la classe laissa subitement place à un regard et un visage terrorisé que je plaquai mes deux mains sur ma bouche. Le vieux sage réagit immédiatement. "Vaati, qu'est-ce qui ne va pas ? interrogea-t-il en s'agenouillant à côté de moi. - Mon... mon cahier, balbutiai-je. - Comment ? - Mon cahier de dessin ! dis-je paniqué. Je l'ai laissé sur ma table ! L'enseignant va le trouver et je... il ne me le rendra pas... - Ne t'inquiète pas pour cela, rassura Maître Exelo, je le récupèrerai, je te le promets." Je me calmai, en enlevant mes mains de devant ma bouche et en soupirant de soulagement. "Mais... comment allez-vous faire ? - Oh, tu sais, souffla le vieux Minish, Widel a beaucoup plus peur de moi que de sa vieille maman très autoritaire." Je souris. Une nouvelle fois, nous nous remîmes à marcher, puis, abandonnant les hautes herbes, nous rentrâmes au coeur du village. "J'ai eu l'occasion de t'observer en classe cette semaine, tu ne parles pas beaucoup. - Non..." Il y eut quelques minutes de silence. "Je dois t'avouer quelque chose, Vaati." Je levai la tête vers mon aîné qui tourna la tête vers moi et qui me sourit. "Je t'ai menti sur un point." Je fus impressionné par son honnêteté mais je fus aussi assez choqué qu'il m'ait déjà menti alors que nous nous parlions depuis vingt minutes à peine. "A quel propos ? - Eh bien, ce n'est pas par la maman de Liwn que j'ai appris ce que tu avais fait ; auprès d'elle, j'ai seulement su ce que tu avais dit, mais le reste, je l'ai appris autrement. - Par qui alors ? demandai-je. - Par qui ? Et bien hier, comme toujours, je faisais ma petite promenade quotidienne dans les allées du village, et alors que j'arrivai à l'intersection de trois routes, là où je t'avais rencontré pour la deuxième fois, ton amie m'est encore rentré dedans en courant. J'ai plutôt tendance à m'énerver facilement dans ces conditions, mais pas à ce moment-là. La pauvre petite était en pleurs, elle me raconta ce qui s'était passé." Nous arrivâmes devant la maison du vieux sage. Ce dernier guetta la maisonnette de Liwn et, s'approchant d'une fenêtre, il me dit que la voie était libre quand il vit que le fauteur de trouble n'était pas là. Il revint vers sa maison, et plus précisément vers moi. Il contempla ensuite la façade orange décolorée de son foyer avant de balayer des yeux ses alentours. "Widel a dû faire le tour de la maison en voyant que je n'étais pas là, sourit-il. - Elle aurait tellement aimé faire cette sortie, elle l'attendait si patiemment, dis-je avec un air désolé en repensant à l'euphorie de mon amie. - Je sais." Il me fit un clin d'oeil avant de se mettre à crier. "Qui a osé dire que ma façade était moche ?!" Je ne savais pas avec quelle expression je l'avais fixé à ce moment-ci, mais j'étais quasiment sûr que ce n'était pas avec une telle expression qu'on regardait les gens quand on était poli. Puis soudain, sous mes yeux surpris surgit de derrière une des fougères qui trônaient entre un banc en bois et l'entrée de la maison, Flora, toute souriante. "Bonjour Vaati ! me souhaita-t-elle en me tombant dans les bras. - Mais... mais... mais... - Oh, j'avais omis de te dire qu'elle venait avec nous elle aussi, dit Maître Exelo en riant." Mon amie me lâcha, je me redressai et je la dévisageai, toujours avec autant de surprise. "Vous... vous avez tous les deux monté un plan pour que nous soyons que tous les trois aujourd'hui ! m'exclamai-je quelques poignées de secondes plus tard. Vous aviez tout prévu à l'avance ! - Oui, m'affirma Flora, hier, lorsque j'ai tout raconté à Maître Exelo, il m'a ramené chez lui et il m'a proposé de l'aider pour que tu fasses cette sortie. - Et ça a marché, puisque tu es là." Je regardai alternativement mon amie et le vieux sage, qui me souriaient tous les deux. Puis, emporté par la vive émotion que je reconnus comme étant la reconnaissance, je leur souris à mon tour. Cela s'annonçait être une belle journée. - Marchons, dit soudain Maître Exelo, dirigeons-nous vers la mare, il ne vaut mieux pas rester ici, car Widel risque de revenir." Tranquillement, nous nous mîmes en route tous les trois, côte à côte et le sourire aux lèvres. "Mais dis-moi jeune fille, tu as réussi à te cacher facilement ou cela a plutôt été dur ? - Oh, je dois avouer que ce n'a pas été facile, Liwn n'arrêtait pas de me suivre sous prétexte que Vaati n'était pas là. J'ai donc attendu que notre classe reparte avec en tête l'enseignant en colère et Liwn qui se moquait. Je me suis mise dans les dernières et, quand personne ne s'intéressait plus à moi, j'ai sauté derrière la fougère et j'ai patiemment attendu votre signal. - En parlant de ça, intervins-je, il était tout de même assez bizarre, ce signal, pourquoi cette phrase-ci ? - Ah, ça ! s'écria Flora en se mettant à rire. C'est quand Maître Exelo m'a menée vers sa maison et lorsque j'ai vu que c'était celle-ci, je lui ai dit que je ne l'aimais pas car je trouvais que les couleurs de sa façade n'étaient pas égayantes ! - Ah, je comprends mieux. - J'ai été assez vexé, avoua le sage, mais cela m'a paru ensuite assez drôle et j'ai proposé la phrase que tu as entendue tout à l'heure en guise de signal, c'était plutôt pas mal en fin de compte. - Je vous l'avais dit !" Après un bon quart d'heure où nous continuâmes à marcher tout en plaisantant, nous arrivâmes enfin à la mare où nous nous assîmes au bord. Durant une heure entière, nous parlâmes de ce qui s'était passé hier et aussi la façon dont ils avaient monté leur plan. "On est restés dessus toute la soirée, dit Flora, et il a ensuite fallu que je rentre chez moi, impossible de décrire l'état dans lequel se trouvaient mes parents ! - Tu as dû beaucoup les inquiéter, reprochai-je, ce n'est pas dans tes habitudes de traîner si tard après l'étude. - Non, mais heureusement que Maître Exelo était là, il m'a sauvée en m'évitant les disputes et les effusions de sang. - Tu exagères ! souriais-je. Je suis sûr qu'ils ne t'auraient même pas grondée, ils avaient sans doute eu trop peur. - C'est drôle, remarqua soudain le sage, mais tu es beaucoup plus bavard aujourd'hui que l'autre jour où je t'ai observé. - J'évite de me faire remarquer, dis-je, si je le fais trop, cela me retombera dessus à un moment donné. - Comment ça ? Rien ne te retombera dessus si tu t'exprimes, voyons ! - Vous ne connaissez pas Liwn, répliquai-je. - Il a raison, approuva Flora." Maître Exelo se tut. Il se passa quelques instants avant que, un petit sourire apparaissant au coin de ses lèvres, il demanda : "Que diriez-vous d'un peu de magie ?" Je n'aurais jamais cru que le village était si petit vu d'en haut. Sur un petit nuage formé grâce à de l'air accumulé en un seul point, nous survolions tous les trois la forêt que nous regardions de haut avec admiration. Maître Exelo riait avec moi et Flora. Je n'avais jamais été aussi heureux mais je ne pouvais m'empêcher de me demander pourquoi le vieux Minish faisait tout cela, personne ne s'était occupé de moi de la sorte depuis que j'avais pris conscience de la vie. Personne... Nous aperçûmes l'enseignant qui se dirigeait à grands pas vers la demeure du sage, Flora et moi criâmes, il leva la tête et s'arrêta net. Il resta quelques instants immobile avant de se retourner et de courir vers l'étude. "Je crois qu'il sait que tu n'es plus à l'étude, fit remarquer mon amie. Tu es mal. - Pas d'inquiétude, rassura Maître Exelo, je parlerai avec lui et nous referons cette sortie avec toute la classe, enfin, sauf cette promenade dans les airs..." Nous continuâmes ainsi à rire et à nous amuser jusqu'au déjeuner où nous nous posâmes enfin pour pique-niquer au bord de la mare tout en discutant. "Vous connaissez les règles d'or des Minishs ? J'engloutissais mon sandwich à la noisette tandis que Flora lui répondait. "Non, pas encore." Moi, je les savais, j'avais déjà lu un livre sur ces règles, mais savoir seulement les règles et non leurs histoires étaient un peu léger à mon goût. "Bien, fini la récréation, on passe maintenant à la théorie, je vais vous apprendre ces règles et nous en parlerons ensuite. Comme vous le savez si bien, des règles d'or régissent notre vie à nous, Minishs. Et il y en a beaucoup. Notre première règle d'or est, bien sûr, de faire le bonheur des Hyliens. - Pourquoi sommes-nous sensés faire leur bonheur ? demanda Flora. - J'y arrive, sourit le sage, cette règle nous vient de nos ancêtres, plus précisément d'une légende, je vais vous la raconter." Il but le peu d'eau qu'il lui restait dans son verre avant de continuer. "Il y a fort longtemps, commença-t-il, bien avant que mon propre grand-père ne naisse, des esprits maléfiques envahirent la terre d'Hyrule. Les Hyliens, bien qu'ayant lutté contre ces esprits, ne purent les éradiquer et leur contrée commença petit à petit à sombrer dans les plus obscures des ténèbres. Un beau jour, une lumière vint illuminer Hyrule, c'est comme cela que nous sommes apparus, descendant des cieux... - Nous venons des cieux ! m'exclamai-je. - Bien sûr ! me répondit Maître Exelo. Nous sommes descendus des cieux et nous avons offert au Héros d'Hyrule une lumière d'or et une épée. Ce Héros possédait un immense courage, il combattit les forces obscures et il gagna, rétablissant ainsi la paix dans Hyrule. Les esprits furent enfermés dans un coffre magique, ce dernier étant scellé par la fameuse épée que les Minishs avaient donnée au Héros. Pour nous remercier de notre aide, les Hyliens organisent chaque année une fête en notre honneur, et une seule fois pas siècle, la porte qui relie notre monde à Hyrule s'ouvre. - Quoi ? Nous sommes dans un monde différent de celui des Hyliens ? m'étonnai-je. - Oui, dans des mondes différents, mais connectés. - Il n'y a pas d'autre moyen que cette porte pour se rendre dans leur monde ? - Bien sûr que si ! répondit le vieux sage en riant. C'est juste une légende, nous pouvons nous rendre dans le monde des Hyliens à notre guise." Je souris. Moi qui me passionnais déjà pour les Hyliens, je fus content d'apprendre que l'on pouvait se rendre dans leur monde comme on le voulait. Maître Exelo enchaîna. "Bien sûr, dans leur monde, nous ne sommes qu'une légende, si nous y passons normalement, nous serons toujours aussi petits, par contre, si nous passons par la porte, nous deviendrons aussi grands que les Hyliens. Si nous faisons leur bonheur, c'est parce que nous sommes descendus des cieux pour cela, nous les avons autrefois aidés et nous continuons aujourd'hui en fabriquant des fragments du bonheur et bien d'autres choses ! - C'est incroyable, commenta Flora. - N'est-ce pas ? Bon, revenons à nos règles. La deuxième, la plus importante, concerne la majorité des Minishs, l'un de vous la connaît ? - Non, dit Flora, je ne sais pas... - Un Minish n'ayant pas atteint sa majorité ne doit pas s'éloigner de son village sans être au préalable accompagné par le plus d'adultes possibles, récitai-je." Flora et Maître Exelo me regardèrent quasiment bouche bée. "Tu connais les règles, Vaati ? me demanda mon amie. - Oui, répondis-je, j'ai lu un livre dessus. - Impressionnant, murmura le sage, tu n'es pas encore à l'âge où les enfants prennent conscience de la vraie vie que tu sais déjà tout ce qu'il faut connaître des règles Minish, tu dois être bon en classe. - C'est le meilleur, intervint Flora, il a tout le temps de meilleures notes que moi... - Bien, peux-tu me citer la troisième règle, s'il te plaît ? - Elle concerne la magie, dis-je, la magie utilisée par les sages se doit d'être pure et non souillée par les ténèbres. - La quatrième ? - Toute alliance avec une personne susceptible d'avoir commis une infraction aux règles des Minishs est grave et sévèrement punie. - La cinquième ? - Maître, vous n'allez tout de même pas faire réciter à Vaati toutes les règles ! coupa Flora. - Oh, j'ai bien envie d'essayer, lui répondit le vieux Minish. - Je relève le défi, ajoutai-je avec un petit sourire en coin." Pendant au moins un bon quart d'heure, Maître Exelo me demanda toutes les règles Minishs existantes, et lui les récitai toutes sans fautes, il en ressortit plus impressionné que la première fois. "Tu m'épates ! dit-il. Dans ma vie, c'est bien la première fois que je vois un jeune Minish de ton âge connaître toutes les règles par coeur ! - Et encore, il est capable d'autre chose, sourit Flora. - Vraiment ? Je veux tout savoir !" Nous éclatâmes de rire tous les trois avant de reprendre notre discussion en plaisantant et en riant. Le soleil commençait à décliner, dans moins de quelques heures il allait déjà se coucher. Marchant tranquillement dans les allées du village, moi et Flora raccompagnions Maître Exelo chez lui. Nous avions tellement ri cet après-midi que nous en avions encore mal aux côtes. Enfin arrivés devant la maison hautaine du vieux sage, il se retourna vers nous et afficha un grand sourire. "Pour ma part, j'ai passé une excellente journée, dit-il. - Moi aussi ! répondis-je en choeur avec Flora. - Je vais rentrer manger un petit peu, puis j'irai voir Widel, je programmerai une autre sortie et je récupérerai ton cahier de dessin, Vaati. - Merci... - Vous devriez peut-être... oh, attendez quelques minutes, j'ai quelque chose pour vous !" Le vieux sage se retourna et se hâta vers sa maison dans laquelle il entra. Flora et moi nous regardâmes avant d'hausser les épaules, nous n'avions aucune idée de ce que le Minish préparait. Après quelques minutes, il n'était toujours pas revenu et la patience n'était décidément pas de la partie. "Qu'est-ce qu'il fait, se plaignit mon amie, ça fait au moins cinq minutes, pourquoi tarde-t-il tant ? - Il cherche quelque chose, répondis-je. - Mais quand même, il tarde... - Tiens, Blanche-Neige." Flora et moi, nous nous figeâmes avant de nous retourner en même temps : Liwn. Nous avions complètement oublié que sa maison était juste à côté de celle de Maître Exelo, une erreur qui allait bientôt se répercuter. "Qu'est-ce que tu fais ici ? agressa l'intrus. Tu n'es pas sensé être consigné à l'étude ? - Ne commence pas, lui répondis-je sur un ton trop gentil à mon goût. - Commencer quoi ? Je m'étonne juste de ta présence ici, je me demande si l'enseignant le sait... - Je le sais." Je fis volte-face avec mon amie pour me trouver nez-à-nez avec l'enseignant, l'air assez contrarié, il avait mon cahier de dessin ainsi que la canne du sage dans les mains. "J'aimerais aussi savoir ce que tu fais en dehors de l'étude, Vaati, me dit-il sur un ton condescendant." J'avalais ma salive, la situation était délicate, très délicate, et je ne voyais vraiment pas comment m'en tirer. - Et bien... commençai-je. - Je les ai trouvés ! Maître Exelo sortit de la maison en courant, l'expression souriante, il arriva sur nous et nous tendit deux colliers : les pendentifs étaient de petites sphères blanches entourées par un épais fil d'argent. - Ce sont deux colliers de Fée, dit-il, servez-vous de la petite sphère blanche pour soigner une petite coupure ou autre chose. - Waw, s'émerveilla Flora en oubliant la situation, qu'ils sont beaux ! - Prenez-les, c'est pour vous." Sans hésitation, mon amie se saisit du collier et commença à scruter la perle avec admiration. Maître Exelo, voyant mon air sceptique, me le mit catégoriquement dans les mains, sans me demander mon avis, il se redressa ensuite et aperçut - enfin - Liwn d'un côté et l'enseignant de l'autre. Le vieux sage lança un regard noir au jeune garçon, qui tressauta, avant de se retourner, souriant, vers l'enseignant. "Ah, Widel, dit-il, c'est gentil de me rapporter mes affaires." Il se dirigea vers l'adulte et lui prit des mains sa canne, sur laquelle il s'appuya avec un soupir de soulagement, et mon cahier de dessin. L'enseignant, lorsqu'il vit que le sage allait partir, retint Maître Exelo par le bras. "Ce cahier est à Vaati, fit-il remarquer. - Non, c'est le mien, répondit le vieux Minish." J'écarquillai les yeux : qu'est-ce qu'il lui prenait ? Ce cahier était bel et bien le mien, alors pourquoi dire qu'il était à lui ? Flora, remarquant mon expression déconcertée, écrasa sans pitié mon pied, je me retins de justesse de pousser un petit cri de douleur. Dégageant mon fameux pied endolori, je tournai la tête vers mon amie, qui regardait toujours Maître Exelo et l'enseignant. "Il essaye de te protéger, me souffla-t-elle tout bas sans me regarder." Je n'avais pas compris, mais cela me paraissait maintenant plus clair. Je reportai mon regard vers les deux adultes qui bataillaient. Le sage se dégagea soudain de l'enseignant et revint vers moi et Flora. Il déchira un petit bout de papier de mon cahier de dessin et fit apparaître un crayon de bois. "Comment avez-vous fait ça ?! s'extasia mon amie. - C'est encore de la magie, répondit Maître Exelo, je vous expliquerai ça un autre jour..." Il écrivit quelques mots avant de plier le papier et de le glisser dans le cahier qu'il me tendit ensuite, mais au dernier moment, il le retira en poussant un cri d'exclamation. Il repartit en courant dans sa maison et en ressortit une dizaine de secondes plus tard, tandis que personne de Flora, Liwn ou encore l'enseignant n'avaient bougé tellement ils étaient intrigués par le comportement du vieux sage, ni moi d'ailleurs. En complément de mon cahier, Maître Exelo me donna un livre à la reliure en cuir de couleur rouge grenat. "Je t'avais dit que je te prêterais quelques livres pour que tu puisses t'occuper un peu, je te donne celui-là pour l'instant, quand tu l'auras fini, viens me voir, je t'en donnerai un autre. Je t'ai écrit sur le papier les pages que tu peux regarder dans mon cahier de dessin, peut-être pourras-tu reproduire mes oeuvres." Il se redressa et nous sourit. "Il est temps pour vous de rentrer, j'espère vous revoir bientôt." Il se tourna ensuite vers l'enseignant. "Allez, filez vite." Flora m'attrapa le bras et m'entraîna dans la direction opposée de celle de l'enseignant, ce dernier voulut nous rattraper, mais il fut retenu par le vieux sage. "Alors Widel, quand la faisons-nous, cette sortie avec ta classe ?" Je me retins de rire et Flora eut la même réaction : déjà que l'enseignant fulminait que Maître Exelo n'ait pas été au rendez-vous ce matin, en plus du fait qu'il m'ait sorti de l'étude, le vieux sage se moquait maintenant de lui en lui demandait quand on allait faire la sortie normalement prévue aujourd'hui. Quelle farce ! Nous passâmes à côté de Liwn qui voulut intervenir, mais je lui tirai la langue et il en fut tellement surpris qu'il en oublia de nous poursuivre. Après quelques minutes de course, après s'être suffisamment éloignés de la maison du vieux sage et, par la même occasion, des ennuis, nous nous arrêtâmes enfin pour reprendre notre souffle mais aussi pour éclater de rire. "Je crois que cela sera moins drôle demain, dit Flora en se calmant, l'enseignant risque de ne pas être de bonne humeur. - Oh, nous verrons bien, mais je crains que tu n'aies malheureusement raison..." Nous restâmes quelques instants silencieux. "C'était gentil à Maître Exelo de te protéger ainsi, dit soudain mon amie. - Oui, j'ai eu beaucoup de chance, répondis-je en souriant. - C'était aussi très gentil de nous donner ces colliers, rajouta-t-elle." Le collier, je l'avais complètement oublié. Je calai mon cahier et le livre entre mon bras et mon corps et j'ouvris ma main pour regarder le petit pendentif qui scintillait à la lumière. "Tu peux me l'accrocher, s'il te plaît ? me demanda Flora en me tendant son collier." Je levai la tête vers la jeune Minish qui me regardait d'un air enjoué en souriant. "Bien sûr !" Je donnai mes affaires à mon amie et je lui attachai son bijou autour du cou, elle fit pareil avec le mien. "Je le garderai tout le temps sur moi ! - Moi aussi." Nous parlâmes encore quelques minutes avant de juger qu'il serait mieux de nous séparer et de ne pas trop traîner si l'enseignant repassait par ici. Nous nous souhaitâmes une bonne soirée avant de retourner chez nous. J'arrivai devant mon foyer en sautillant quelques minutes plus tard et je rentrai dans le vestibule en claquant la porte. Mon père, toujours dans son fauteuil en train de lire, me demanda comment avait été ma journée sur un ton assez moqueur : il était au courant pour ma punition et voulait sûrement me rabaisser un peu plus, tout le contraire de son attitude d'hier soir. Je me retournai vers lui. "Super ! lui répondis-je avec joie et bonne humeur." Ma mère, qui était à la cuisine, tourna lentement la tête et échangea un regard avec mon père qui lâcha son journal tandis que je montai dans ma chambre en chantonnant. Il était vrai que cette journée avait été magique, je ne m'étais jamais autant amusé jusqu'à aujourd'hui, les souvenirs de ces dernières heures allaient rester à jamais gravés dans ma mémoire. Je fermai la porte de ma chambre afin que l'on ne me dérange pas, même si cela était inutile puisque l'on ne me dérangeait jamais ici. Je posai mon cahier de dessin et, gardant l'autre livre en main, je m'assis sur le bord de ma fenêtre et j'entrepris de regarder le coucher du soleil d'où j'étais. Il s'avéra être aussi beau que ceux que j'observe depuis toujours assis en haut de ma tour, je ne regrettai pas de ne m'être pas déplacé mais d'un autre côté, la journée que j'avais eue m'avait tellement épuisé que je n'avais plus la force d'aller où que ce soit. Alors que les derniers rayons allaient disparaître dans quelques minutes, je jetai un coup d'oeil au livre que Maître Exelo m'avait prêté : la reliure avait été travaillée, des fins liserés décoraient les couvertures rouge grenat, l'ouvrage était assez épais. Je l'ouvris à la page de présentation et je souris. "Hyrule, lis-je en murmurant." Je ne savais pas comment le vieux sage avait deviné ce qui me passionnait mais il avait absolument raison sur le choix du livre. Je refermai doucement le trésor que j'avais entre les mains et je me levai pour me diriger vers mon lit où j'avais déposé mon cahier de dessins. Je posai le livre intitulé "Hyrule" et je pris mon deuxième trésor. Mais lorsque je l'ouvris, un papier s'échappa d'entre les pages et alla voler en dessous de mon matelas surélevé. Je me mis aussitôt à plat ventre et je tentai d'attraper la petite feuille déchirée qui avait atterri là où je ne pouvais l'atteindre, je dus littéralement ramper en dessous de mon lit pour pouvoir m'en saisir. De plus, la lumière du soleil avait complètement disparu et je ne voyais plus rien, je fus obligé de ressortir et revenir avec en main une bougie qui m'éclairait. Je m'extirpai enfin, couvert de poussière, et j'éternuai un coup avant de déplier soigneusement le papier et de lire ce qui avait été écrit par la main de Maître Exelo d'une écriture fine et droite : "La prochaine fois, fais plus attention, il ne faudrait pas qu'on te le confisque". Je souris une nouvelle fois, je n'avais pas arrêté de sourire aujourd'hui. Je repliai le petit mot et je le remis dans mon cahier que je repris avec le livre rouge avant de les poser sur mon étagère. J'attrapai quelques marrons que je mangeai en guise de repas, marrons dont mes parents ignoraient l'existence, avant de me coucher. Je soufflai ma bougie posée sur la petite table qui bordait mon lit et je m'endormis instantanément, emmitouflé dans ma couverture, en ayant encore en mémoire les événements qui s'étaient déroulés aujourd'hui. Et dire que ce matin, je redoutais tant cette journée... |
| | | Uchiha Shisui Ninja Inconnu
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| Sujet: Re: Ma fic Mer 17 Avr - 21:04 | |
| Chapitre 4 : Les imprévus de la vie.
La journée suivante fut elle aussi assez radieuse : en effet, le lendemain matin, en étude, l'enseignant ne parla pas de l'incident d'hier, même si on voyait clairement sur son visage que ce souvenir le mettait encore hors de lui, il annonça juste le report de la sortie dû à un petit problème avant de reprendre aussi sec ses cours. Quant à Liwn, il ne dit pas un mot de toute la matinée, ni même de l'après-midi, pas de moqueries, pas de rires, pas de surnoms ridicules, rien. Moi et Flora étions aux anges, les événements d'hier les avaient sérieusement chamboulés tous les deux. Heureux de cette journée, j'étais assez impatient de rentrer chez moi, je ne tenais pas en place, je savais que j'avais de la lecture en rentrant. Je fus donc plus soulagé que d'habitude en entendant l'enseignant nous dire que nous étions libres, je rassemblais mes affaires aussi vite que je pus pour partir d'ici et regagner ma maison. - Deux minutes, toi ! Je fus stoppé net dans mon élan alors que je partais et je me retournai vers l'enseignant qui me tenait le bras. Il attendit que mes camarades soient tous partis avant de relâcher sa prise et d'aller fermer la porte qui menait vers la liberté, il revint ensuite vers moi, fulminant d'une rage qu'il contenait depuis hier et qu'il allait enfin déverser. - Bravo pour votre petit plan d'évasion hier, dit-il entre ses dents. Il parlait bien évidemment de moi et de Maître Exelo. - Quel plan ? répliquai-je. Je ne savais même pas qu'il allait vous abandonner pour venir me chercher ! - Toi non, mais j'ai pu remarquer l'absence de Flora dès notre retour en classe, j'ai eu quelques doutes qui se sont confirmés lorsque je vous ai vus ensemble avec Maître Exelo, tu n'as rien comploté, mais je sais pertinemment que les deux autres l'ont fait pour toi ! Je me figeai sur place. Alors comme ça, il avait percé à jour notre petite méthode d'hier, il était bien plus futé que ce que je pensais, trop même. Devant mon silence, il fit volte-face et commença à fouiller de fonds en comble mon pupitre. Après quelques minutes d'acharnement, il se redressa et revint vers moi, encore plus furieux. Heureusement que je n'avais pas ramené mon cahier de dessins en classe, sinon j'aurais été très mal. - D'accord, tu peux partir, maugréa-t-il vaincu, mais ne crois pas que tu vas t'en tirer comme ça, garde bien à l'esprit que je vous ai à l'oeil, toi et Flora, au moindre faux pas, je vous attendrai au tournant ! J'acquiesçai doucement, il se retourna et je pus enfin sortir de l'étude. Mon amie m'attendait dehors inquiète. - Il a percé à jour notre plan d'hier, lui dis-je, on fait une bêtise et il nous attend au tournant. - C'est ce qu'il t'a dit ? - Oui, en résumé, bien évidemment. - C'est compris, on fera bien attention ! Nous repartîmes alors, moins joyeux qu'il y a une poignée de minutes, mais joyeux quand même. A travers une fenêtre de l'étude, l'enseignant suivait les deux enfants des yeux. - Il fallait bien que le rêve s'arrête, n'est-ce pas Maître Exelo... Le sage sortit de l'ombre et alla guetter lui aussi les deux jeunes Minishs. - Tu as bien fait, dit-il, le rêve ne doit pas durer longtemps, il risquerait d'y prendre goût. Mais je te suis quand même redevable, Widel, merci de m'avoir permis d'emmener ces deux-là. - Ce n'est rien, dit l'enseignant, si c'est pour soutenir Vaati, je suis prêt à accepter toutes vos escapades. - C'est un gentil gamin, enchaîna le sage, tu as vu comment il dessine ? - Oui, il gribouille souvent en classe, j'en ai eu des occasions de voir ses dessins, je faisais semblant de ne pas voir qu'il dessinait en passant à côté de lui, mais je me suis aperçu que je n'avais rien vu lorsque j'ai feuilleté son cahier hier, c'est incroyable le coup de crayon qu'il a, et c'est un excellent élève en plus. - J'avais remarqué, il connait déjà toutes les règles d'or des Minish, il lit beaucoup, j'ai été assez impressionné. Il y eut quelques minutes de silence. - C'est ironique, reprit l'enseignant, on essaye de l'aider alors qu'il faut que nous fassions le contraire, je dois avouer que c'est assez difficile de montrer que l'on hait quelqu'un alors qu'en réalité, c'est tout le contraire... - Tu dis ça, mais tu as craqué avant-hier, reprocha Maître Exelo. - Comment ne pas être insensible devant autant de maturité ? - Bonne question, mais estime-toi heureux de ne pas être à la place des parents, ce doit être beaucoup plus dur pour eux que pour toi ! - Certes... Vous comptez le prendre sous votre aile ? - Il est déjà passionné par les Hyliens et leur monde... - Quoi ! Mais ça... - Oui, ça a été plus vite que prévu, donc oui, il faut que je le prenne sous mon aile, et rapidement, j'ai déjà commencé à me rapprocher de lui. - Oui, mais vous ne l'aidez pas en lui donnant un livre sur Hyrule ! - C'est seulement pour évaluer la situation, je verrai bien sa réaction vis-à-vis de sa lecture. Mais pour l'instant, il faut continuer comme avant, c'est bien compris ? - Oui, mais la jeune Flora ne me facilite pas la tâche... - Non, c'est Liwn qui te la facilite, quant à Flora, si elle n'avait pas été là, je ne sais pas si Vaati aurait tenu jusqu'ici. - Et ça, on ne le saura jamais. Les deux adultes se turent sur cette phrase et contemplèrent le ciel orangé sans ajouter un mot de plus à cette conversation. J'avais abandonné Flora au croisement des trois chemins et j'avais couru jusque chez moi - en me calmant lorsque j'étais entré en présence de mes parents - pour me ruer dans ma chambre et me jeter à corps perdu dans la lecture de l'ouvrage à la reliure de cuir rouge. Par chance, je n'avais pas d'étude les deux jours suivants, ce qui me mettait encore plus enthousiaste que je ne l'étais. J'attaquais tout d'abord l'introduction qui s'étendait sur une quinzaine de pages et que je relus trois fois tellement ça me passionnait, vint ensuite la première partie qui nous expliquait ce qu'étaient réellement les Hyliens et ce qu'ils représentaient pour nous. Je n'en lus que la moitié car je me rappelais brusquement que c'était l'heure de dîner, je descendis juste à temps et j'eus la chance de ne pas être réprimandé pour ma justesse. J'avalais ce que l'on me servit - même ce que je n'aimais pas - en quatrième vitesse avant de remonter dans ma chambre aussi vite que lorsque j'en étais descendu sous les regards interloqués de mes parents. Je me remis à lire, j'usai en tout deux bougies pour continuer ma lecture la nuit, mais je m'endormis sur l'ouvrage alors que j'en étais à plus de la moitié. Je me réveillais le lendemain assez tard dans la matinée en ayant la marque de quelques pages sur le visage, lorsque je rejoignis la cuisine, on me reprocha l'heure à laquelle je venais de me lever avant de me servir quand même le petit déjeuner. Après m'être lavé et habillé, j'attrapai le livre que l'on m'avait prêté et je sortis pour aller à ma tour. Je montai tout en haut et je me remis à lire après avoir retrouvé le passage où je m'étais arrêté. Je dévorai le reste de l'ouvrage sans avoir la moindre notion du temps, je ne me souciais pas de l'heure qu'il était, de toute façon, cela m'était égal. J'étais arrivé à l'épilogue de l'ouvrage, à mon grand regret, lorsque j'eus la surprise de voir la tête de Flora apparaître comme une jolie fleur là où se trouvait le moyen de monter en haut de ma tour. - Ah, te voilà ! s'exclama-t-elle. Elle finit de monter et bondit à côté de moi. - Qu'est-ce que tu fais ? me demanda-t-elle. Tu bronzes ? Je lui jetai un petit regard plein de reproches avant de lui faire un énorme sourire. - Non, je lisais, répondis-je, regarde, j'en suis déjà à l'épilogue ! - Tu as fait vite. - Oh, j'en avais lu un peu hier soir, mais je ne pensais pas tout lire en une seule matinée ! Mon amie me regarda bizarrement. - Qu'est-ce qu'il y a ? - Vaati, on est en plein après-midi, si je suis venue ici, c'est parce que tes parents te cherchent depuis des heures... Je perdis mon sourire. Certes, je me fichais de l'heure qu'il était, mais avoir manqué le déjeuner, ce n'était pas bon du tout, ce fut seulement à ce moment que je m'aperçus que j'étais mort de faim. Je finis de lire les dernières pages qu'il me restait et je descendis en vitesse de ma tour avant de courir en direction du village en compagnie de Flora. Nous courûmes à nous en couper le souffle, je faillis trébucher plusieurs fois en m'emmêlant les pieds dans de jeunes herbes avant d'arriver à la serre au bout de quelques poignées de secondes. Nous rejoignîmes le chemin et nous fonçâmes en direction de ma maison, mais arrivé à celle-ci, alors que j'allais ouvrir la porte, cette dernière s'ouvrit et je rentrai malgré moi dans mon père. Il vacilla tandis que je fus projeté à terre, je me mis assis et je levai la tête vers mon paternel alors que Flora accourait essoufflée derrière moi. - Où étais-tu donc passé ! s'égosilla mon père. Ça fait des heures qu'on essaie de te trouver ! Il attrapa mon bras et me mis debout, derrière lui apparut ma mère, de même humeur. - Où as-tu vu que l'on manquait le déjeuner de la sorte ! gronda-t-elle tandis que Maître Exelo sortait de la maison. Maître Exelo ? Que faisait-il ici ? Le vieux sage se pencha vers moi et me sourit. - Alors, on jouait à cache-cache ? me demanda-t-il d'une voix enjouée tout en se redressant. Je lui fis à mon tour un petit sourire. - Non, je finissais juste de lire le livre que vous m'avez prêté, lui répondis-je en levant l'ouvrage, j'étais tellement plongé dans sa lecture que j'en ai perdu la notion du temps... Et c'est ce moment précis que mon estomac choisit pour gargouiller, mes parents eurent un air exaspéré, Flora se retint de justesse d'éclater de rire, ce qui ne fut pas le cas de Maître Exelo. Le vieux sage fit de gros efforts pour se calmer avant de reprendre. - Dis-moi, comment as-tu trouvé ce livre ? - Passionnant ! répondis-je plus qu'enthousiaste. Vous en avez d'autres sur les Hyliens, ou encore sur leur monde ? Je suis curieux de savoir exactement comment on se rend là-bas. Je ne sais pas exactement comment je me sentis à ce moment-là, quand je remarquai de quelle manière Maître Exelo et mes parents me dévisageaient, ils étaient presque terrifiés. Pourquoi avaient-ils une telle réaction vis-à-vis de ma phrase ? Lentement, le sage se retourna vers mon père. - Si vous le voulez bien, je vais emmener Vaati avec moi, murmura-t-il. - Faites comme bon vous semble, répondit simplement mon père. Maître Exelo se retourna vers moi et me prit doucement l'épaule avant de regarder Flora. - Rentre chez toi, lui dit-il. Puis, le vieux Minish m'entraîna à pas lents en direction de sa maison dans un silence absolu. Dès que nous fûmes suffisamment éloignés de mon foyer, je ralentis la cadence, même si elle était déjà très faible, et je levai la tête vers le sage. - Qu'est-ce qu'il y a ? demandai-je. Pourquoi m'emmenez-vous chez vous ? J'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas ? - Cela fait beaucoup de questions ça, me répondit-il dans un souffle, j'ai simplement besoin de te parler, rien de plus, c'est pour ça que j'étais venu chez toi. Ah, tout s'expliquait, sauf... - Dites, ça vous terrifie tant que ça de devoir me parler ? Maître Exelo s'arrêta brusquement. - Comment... ça ? - Lorsque je vous ai demandé si vous possédiez d'autres livres sur Hyrule et le moyen d'y aller, vous et mes parents étiez tétanisés, comme si vous aviez un... un monstre devant... devant... Ma voix se brisa. C'était vrai, ils m'avaient regardé comme si j'étais un monstre, j'avais certes l'habitude avec ma classe et l'enseignant, mais cette fois-ci, cela avait eu un impact différent sur moi, il était beaucoup plus fort qu'à l'ordinaire. Sans le savoir, mes parents et le sage venaient de me faire prendre conscience pour la première fois de la terrible réalité que je vivais réellement. On n'était pas indifférent envers moi juste pour se moquer, mais parce que j'étais un monstre. Les larmes me vinrent aux yeux, j'essayai désespérément de les refouler, mais ce fut plus fort que moi, je lâchai l'ouvrage que je tenais toujours dans mes mains puis je me mis à pleurer. - Qu'est-ce... qu'est-ce que je suis ? sanglotai-je. Le sage ne parut pas surpris de ma question, comme si la réponse paraissait pour lui comme évidente. Il s'agenouilla devant moi, ramassa le livre à terre et l'épousseta avant de me fixer droit dans les yeux. - Tu es un Minish, me dit-il, tu n'es pas un monstre, tu es comme moi et tes petits camarades, il n'y a pas de différence entre toi et nous, pas une seule, je peux te l'assurer, il n'y a aucune différence... Maître Exelo me tendit l'ouvrage en continuant à me fixer. - L'attitude des enfants quand ils ont ton âge peut être quelquefois si immature, néanmoins, en grandissant, on se rend compte petit à petit du comportement que l'on avait il y a encore quelques années, et on fait tout pour y remédier. Tu n'es pas un monstre Vaati, tu es juste un bouc-émissaire, un sujet de moquerie comme il en existe partout dans le monde, mais ça s'arrêtera, ne t'inquiète pas, ça s'arrêtera... Doucement, je repris le livre dans mes mains et je cessai de pleurer, mais je continuai de trembler comme une feuille. Le vieux sage sourit en soufflant un "voilà" et se remit debout. Il me reprit l'épaule et m'entraîna vers sa maison. J'essuyai mes joues encore humides, ce que m'avait dit le sage m'avait un peu réconforté, mais, je n'étais pas pour autant calmé, toujours, toujours cette question m'avait taraudé, toujours cette question m'avait hanté : pourquoi ? Je ne savais pas et on ne voulait pas me le dire, j'avais même la certitude que Maître Exelo venait de superbement me mentir, qu'avaient-ils tous donc contre moi ? Nous passâmes devant la maison voisine à celle du sage et je sentis sensiblement dans mon cou le regard de Liwn perché sur le rebord d'une fenêtre à l'étage. Je frissonnai à cette sensation, Maître Exelo le remarqua, il se retourna vers la maisonnette puis revint en place aussi droit qu'un i et une expression crispée au visage, c'est drôle, mais je ne sentais plus le regard de Liwn après ça. Arrivés, il me fit entrer chez lui et m'emmena dans une pièce qui s'avéra être son salon, enfin, c'est ce que j'en déduisis en comparant avec ma propre maison, parce que ce que j'avais devant moi ne ressemblait en rien à un salon : tout n'était que désordre, les étagères collées aux murs étaient vides ou encombrées de babioles recouvertes d'une épaisse couche de poussière, je pus apercevoir quelques fauteuils de couleur verte, une table basse en bois et une fine moquette rouge en dessous d'un parterre et d'innombrables piles de livres dont les sujets étaient tous aussi nombreux que les ouvrages eux-mêmes. Je levai la tête pour entrevoir au plafond un circuit de toiles où circulaient en toute liberté et sérénité de petites boules noires à huit pattes. J'éternuai un coup, la poussière ne me réussissait pas, tandis que Maître Exelo s'empressait de déblayer la table basse et les quelques fauteuils. - Quand... quand est-ce que vous avez fait le ménage pour la dernière fois ? demandai-je. Je savais que j'étais moi-même quelquefois désordonné, ce dont ma mère avait horreur, mais pas à ce point-là. Le vieux sage se retourna, les mains encombrées, il me fit un petit sourire forcé. - Oh, ça fait longtemps que je ne range plus, me répondit-il sans aucune gêne apparente. Je crus défaillir, je n'osais pas imaginer l'état du reste de la maison, je ne savais même pas par quel miracle il n'était pas encore tombé malade dans cet endroit si sale. Il jeta ce qu'il avait dans les mains sur des tas de livres qui s'effondrèrent et il m'invita à m'installer. Je m'assis sur l'un des deux fauteuils qu'il avait réussi à désencombrer, face à face, et je soulevai bien malgré moi un épais nuage de poussière qui me fit tousser. Le vieux Minish se mit assis dans le deuxième fauteuil et commença à me parler. - Vaati, cela fait déjà un petit moment que je t'observe, me confessa-t-il, et... Mais je n'écoutais pas, j'étais trop occupé à ne pas essayer de m'étouffer. Il le remarqua et vint à ma rescousse en me tapant dans le dos. - Tout va bien ? s'inquiéta-t-il. Qu'est-ce qu'il se passe ? - C'est... la poussière, réussis-je à dire. Il me regarda un moment avant de se lever et de me prendre le bras. - On va aller à la cuisine, me dit-il. Mon coeur eut un raté, néanmoins, je ne protestai pas et je me laissai conduire dans la pièce adjacente. Je voyais déjà la vaisselle sale amoncelée en tas et dégageant une odeur désagréable, menaçant de se fracasser, la table non débarrassée et ayant encore les restes du déjeuner. Je fermai les yeux en me dirigeant dans cette pièce, avec son petit tas de détritus, les toiles d'araignées partout, et toujours cette interminable couche de poussière. Le sage me lâcha et je sus alors qu'on était arrivé à destination. En tremblant un peu, je m'armai de courage pour ouvrir les yeux et constater le désastre biologique qui allait me faire face. Par rapport au salon, la cuisine était d'une propreté douteuse. Je restai interdit quelques instants avant de me ressaisir. Maître Exelo me désigna une chaise, je m'y installai le plus confortablement que je pus et je le regardai attraper une bouilloire et la remplir d'eau. - Il n'y a que le salon qui est aussi... poussiéreux ? interrogeai-je timidement. Il mit la bouilloire à chauffer. - Non, mon atelier aussi... et les couloirs, sinon, tout est propre. Il s'assit sur la chaise en face de moi et croisa ses mains sur la table en silence. Il resta ainsi, aucune parole, aucune réaction, j'étais désemparé, je ne savais pas du tout comment réagir. J'ouvris la bouche pour parler, mais aucun son n'en sortit et je la refermai, j'étais certain de ressembler à un poisson. Après une poignée de minutes insoutenables, devant le sage qui était immobile, son regard dans le vague, je me décidai enfin à vraiment lui parler. - Maître Exelo, commençai-je. - Je disais tout à l'heure que cela faisait un petit moment que je t'observais, coupa le vieux Minish. Après mon attitude désemparée vint une attitude interloquée. - Pourquoi ? demandai-je sur le coup. En réalité, ce fut le seul mot que je réussis à articuler. - Parce que je suis vieux. Il n'y avait pas plus explicite comme réponse... J'abordai une expression abasourdie, lui était impassible, comme si ce qu'il m'avait répondu pouvait répondre à ma question... Il dut le comprendre car il me fixa quelques instants avant d'afficher tristement un petit sourire en coin. - Cela fait des années que je suis connu en tant que sage, et je suis maintenant arrivé à un âge où je me dis... que je ne suis plus tout jeune, que je ne ferai plus jamais ce que je faisais avant, alors je me suis mis en tête d'avoir tout ce que les sages comme moi ont, arrivés à ce stade. - Et, qu'est-ce qu'ils ont ? me risquai-je à demander. - Un apprenti. Il s'arrêta là, il resta de marbre en attendant ma réaction, celle qui ne venait pas, je ne comprenais pas. Pourquoi me disait-il tout ça, qu'est-ce qui lui prenait pour qu'il me raconte sa vie ? Devait-il se soulager, et d'abord, pourquoi moi, il y a pleins d'adultes dans ce village, pourquoi n'était-il pas allé en voir un à ma place ? Ce fut lorsque se croisait le regard perçant de Maître Exelo que tout devint clair dans mon esprit. - Moi ?! m'étranglai-je. - Il faut savoir que tu es très intelligent et très mature pour ton âge, me dit-il, et il est très difficile de trouver un enfant comme toi... - Mais... - Il va de soi que j'assurerais entièrement ton apprentissage et que le choix d'effectuer celui-ci t'appartient, j'en ai déjà parlé à tes parents et ils ne s'y opposent pas. Tiens, mes parents ont accepté que je fasse cet apprentissage, c'est bizarre ça... Le sage continua de me regarder. - Maître Exelo, balbutiai-je, je... - Cet apprentissage aura pour but de t'apprendre les importantes leçons qui régissent notre monde, ainsi que l'utilisation de la magie sous toutes ses coutures, ce sera à toi de choisir sur quelle voie t'orienter ensuite. Il marqua une courte pause. - Alors ? - Je... je ne sais pas, je... Maître Exelo soupira. - Je m'attendais à ce que tu hésites, m'avoua-t-il, il est vrai que ce n'est pas évident de choisir sur le coup. Il se leva. - Tu as une semaine pour prendre ta décision, à toi de choisir celle qui te semble la plus juste. Puis plus rien, je n'arrivais pas à parler. En silence, je me levai à mon tour, je saluai le vieux sage et je quittai la maison, des questions plein la tête. Je ne m'attendais pas à ce que l'on me fasse cette proposition, je ne m'étais même jamais posé la question de ce que je voulais faire quand je serais grand, jamais. Je restai coincé sur cette question si inconnue pour moi et inexplorée. Oh, je n'étais même pas resté pour prendre le thé que le sage préparait, il avait fait chauffer de l'eau pour rien. Je rentrai chez moi en silence, je me fichais bien d'être réprimandé une fois de plus de mon retard d'avant, j'avais d'autres préoccupations. Je m'engouffrai dans le salon où mes parents lisaient tranquillement, ah non, ma mère tricotait, je m'approchai et je me plantai à côté d'elle, assise elle-même à côté de mon père qui m'ignorait. - Vous... vous voulez vous débarrasser de moi ? demandai-je timidement. J'ai réussi à attirer leur attention, mes parents me dévisagèrent un instant avant de se remettre à vaquer à leurs occupations en me répondant : - Arrête de raconter des bêtises, tu sais très bien que nous n'aimons pas ça. - Mais... vous avez accepté que je devienne l'apprenti de Maître Exelo, répliquai-je tristement. Mon père leva les yeux de son livre qu'il posa sur ses genoux et ma mère eut les mains crispées à ses aiguilles comme si on allait lui arracher de force. Lentement, ils se retournèrent vers moi, un air assez surpris collé à leur visage. - Pourquoi ? questionnai-je. Ils s'échangèrent un regard. - Etre l'apprenti d'un grand sage tel que Maître Exelo est un privilège, commença ma mère. - Pourquoi aurait-on hésité face à sa demande ? enchaîna mon père. De plus, tu es le meilleur en classe, et il nous a affirmé que tu n'aurais aucun problème d'entreprendre cet apprentissage vu ton niveau actuel. Wow... C'était bien la première fois qu'ils me faisaient autant d'éloges en face, d'un côté, j'étais heureux comme tout qu'ils me disent ça, mais ce fut l'autre côté qui l'emporta, là où la rage dominait, enfouie et emprisonnée depuis bien longtemps, là où je me demandais pourquoi ils ne m'avaient dit ça que maintenant et pas avant, j'aurais tellement été content, ça aurait embelli ma vie rien qu'un petit peu, le petit peu qu'il me fallait pour avancer. Je serrai les poings pour éviter de les abattre là où je le regretterais plus tard, je gardai la tête baissée en tremblant légèrement. - Vaati, tu as faim ? Je ne vis même pas ma mère se lever. - On t'a gardé un peu de gratin comme tu aimes et... Autant si j'avais été dans mon état normal, cette phrase m'aurait interpellé, que ma mère sache ce que j'aime et qu'elle m'en propose avec tant de gentillesse, mais malheureusement pour elle, je n'y étais pas, dans mon état normal, bien loin de là. - Je n'ai pas faim, répondis-je froidement. Je laissai mon père assis dans son fauteuil et ma mère plantée en plein milieu du couloir, coupée dans son élan, et je montai à pas lourds dans ma chambre. Je fis exprès de claquer la porte et je m'assis sur mon lit, je restai dès lors immobile, les yeux perdus dans le vague et l'esprit vide de toute pensée. Et puis, quoi penser de cette situation ? J'étais furieux, je serrai les poings tellement fort que mes jointures devinrent aussi blanches que d'habitude et la marque de mes ongles s'imprima dans ma chair. Je restai ainsi durant un bon quart d'heure - enfin, je crois - avant d'entendre ma mère et mon père quitter la maison pour aller je ne sais où. J'étais maintenant seul dans la maison, il n'y avait personne pour me voir, personne pour me parler et encore moins personne pour m'entendre. Sur cette pensée, j'attrapai mon oreiller, il eut droit à tous les traitements possibles et imaginables sous le contrôle de la fureur : il fut griffé, frappé, oppressé, tiré de par tous les côtés, je me défoulai sur lui, je le mordais pour étouffer mes cris de rage, ce fut ainsi pendant un bon moment. Je m'effondrai ensuite sur mon lit, en nage et en pleurant. Tout se bousculait dans ma tête, l'expression que mes parents et Maître Exelo avaient eue quand j'avais parlé du livre, la discussion entre le vieux sage et moi concernant ce que j'étais et sa proposition, et enfin les paroles de mon père. La vie peut être juste et injuste dans une même journée, qui l'eut cru... Je me recroquevillai sur moi-même, je ne pensais à rien, à quoi bon de toute façon. Je finis de pleurer tout mon soul et j'attendis que le temps passe. Mes parents rentrèrent deux heures plus tard, et je n'avais pas bougé d'un pouce, j'entendis ma mère s'affairer à la cuisine, il allait être l'heure de dîner... déjà ? Je levai la tête et je m'aperçus que la lumière avait sacrément décliné et que le soleil était sûrement prêt à se coucher. Je me mis debout et je me précipitai à la fenêtre en manquant de m'étaler par terre à cause de mes jambes engourdies et je guettai la sphère orangée qui descendait : pas avant une bonne demi-heure le coucher. Je soupirai longuement avant de me frotter les yeux et de m'asseoir dans mon petit fauteuil, j'attrapai un livre de sur mon étagère et je commençai à le feuilleter avec lassitude. Ma tête bascula sur le côté et mon attention diminua progressivement. Le soleil avait à peine terminé sa descente, le livre glissa lentement de mes mains et tomba à terre, j'entendis un vague "à table !" avant de sombrer dans un profond sommeil hanté de cauchemars. Le réveil fut difficile, je ne savais pas pourquoi, mais j'avais mal partout. Première contrainte à mon réveil, je mis longtemps avant d'arriver à ouvrir les yeux. Deuxième contrainte, à peine j'eus ouvert les yeux que la lumière me broya ces derniers. Et enfin, dernière contrainte, je ne me sentais pas bien. Quel joyeux réveil ! Un léger mal de tête m'assaillait, de plus, je me sentais faible, sans doute parce que je n'avais rien mangé de toute la journée d'hier, je n'avais pas dîné, ou en tout cas, je ne m'en souvenais pas. Je me levai doucement, ou plutôt me mis-je assis, je ne me souvenais pas non plus m'être endormi dans mon lit, peut-être m'étais-je relevé pour me coucher et être dans une position plus confortable. Je repoussai la couverture qui me recouvrait et je me mis debout, la pièce tangua dangereusement et je dus me tenir à mon lit pour ne pas m'effondrer. Je pris le temps de reprendre mes esprits et, avec prudence, je me dirigeai vers le couloir pour descendre à la cuisine, d'où j'entendais mes parents prendre leur petit-déjeuner. J'avais chaud, je sentais mon sang bouillonner dans mes veines et me brûler de l'intérieur, c'était une sensation assez bizarre et plutôt désagréable quand on y réfléchissait bien. La descente des escaliers se révéla être un véritable parcours du combattant, je dus me tenir à deux mains à la rampe pour ne pas basculer et je terminai les dernières marches sur les fesses tellement c'était devenu difficile. Me relevant péniblement, je m'engouffrai ensuite dans la cuisine. L'odeur du thé à la pêche que ma mère aimait si bien prendre chaque matin me monta aux narines et m'arracha un mal de tête encore plus atroce. Comme toujours, mon père lisait et ma mère cuisinait, et la lumière était étonnement plus intense ici, je me frottai les yeux et les gardai à demi-clos. - Eh bien, te voilà enfin, soupira mon père, tu commences à attraper de mauvaises habitudes... Pas de bonjour, ni de comment vas-tu, même si c'était habituel, ça me choquait toujours autant. - Désolé, soufflai-je. Je sentis le regard de mon père sur moi. - Tu as de sacrées couleurs, fit-il remarquer. Je levai les yeux et vis qu'il s'était remis à se lecture, je regardai ensuite ma mère qui me fixait bizarrement. Elle lâcha soudain ce qu'elle avait dans les mains - soit une tasse et une bouilloire qui atterrirent durement et avec fracas sur le plan de travail - et vint vers moi d'un pas ferme. Elle se planta devant moi et plaqua sa main sur mon front. - Tu es fiévreux, dit-elle. Mon père me regarda, puis ma mère, avant de poser doucement son journal. - Beaucoup ? demanda-t-il. - Assez... Ma mère me dévisagea. - Il vaudrait mieux que tu retournes te coucher, me dit-elle, ta fièvre commence seulement. J'acquiesçai. Je fis lentement demi-tour pour retourner dans ma chambre tandis que ma mère sortait d'un placard un linge propre qu'elle s'empressa de mouiller. Je soupirai silencieusement de soulagement, j'étais content d'aller me recoucher, je ne me sentais vraiment pas bien, et cela se compliqua davantage lorsque j'arrivai devant les escaliers que je scrutai. Ça allait être plus difficile de les monter que quand je les ai descendus, quelle plaie. Je mis le pied sur la première marche, ça allait encore, ça se dégrada lorsqu'il fallut que je me hisse sur celle-ci. Agrippé à la rampe, je soulevai mon corps et je montai sur la marche, tout dansa autour de moi, je crus que j'allais vomir, mais ça ne vint pas. J'haletai, épuisé d'avoir monté une seule marche, une seule, je jetai un coup d'oeil au reste de l'escalier, qu'est-ce que ça allait être quand je devrais monter les autres ? Respirant à fond, je posai mon pied sur la deuxième marche et j'entrepris de me hisser dessus. J'essayai une première fois, mais j'échouai, vient ensuite la deuxième fois, mais tout tanguait tellement autour de moi que j'échouai encore. Découragé, je poussai un profond soupir en m'apprêtant à renouveler mes tentatives. Deux mains puissantes m'emprisonnèrent et me soulevèrent de cette maudite deuxième marche : c'était mon père. Il m'installa dans ses bras et monta les escaliers à ma place. Je fus surpris, c'était bien la première fois qu'il me prenait dans ses bras, enfin, d'autant que je me souvienne. Il m'amena dans ma chambre et me posa sans brusquerie, délicatement dans mon lit avant de se redresser. - Tâche de te reposer, me dit-il gentiment. Puis il s'en alla. Je restai bouche-bée, il m'avait parlé avec gentillesse, il ne l'avait pas fait depuis si longtemps. Je souris, j'étais heureux, contrairement à hier, c'était bien l'une des premières journées où je n'étais pas traité avec indifférence, il fallait que je sois malade plus souvent. Je me mis assis en tailleur juste au moment où ma mère débarqua, une bassine remplie d'eau avec le linge qu'elle avait mouillé à la main. Elle déposa le tout sur le rebord de la fenêtre avant de se jeter telle une furie sur mon lit et de soulever mon malheureux oreiller sans défense qui avait déjà tant souffert la veille. Je fus sans voix, elle inspecta le reste de mon lit avant de se retourner vers moi. - Maître Exelo t'a-t-il prêté un autre livre ? me demanda-t-elle. - Non... Elle reposa mon oreiller et soupira. - Pourquoi ? - Pour ne pas que tu lises, me répondit-elle, tu as besoin de repos. J'étais quasiment sûr en voyant son regard qu'elle envisagea durant une fraction de seconde d'emmener tous les livres qui se trouvaient sur mon étagère. Ma mère empoigna ma couverture, elle alla la secouer à ma fenêtre et revint la remettre en place. - Couche-toi ! m'ordonna-t-elle. Il ne fallut pas me le répéter deux fois, je m'allongeai dans mon lit et elle rabattit la couverture sur moi. Elle était toute fraîche, cela m'arracha un frisson, mais tout compte fait, cela me fit le plus grand bien. Ma mère sortit de la chambre en me laissant seul, je me décontractai un peu et laissai libre mes pensées. Je revins à me remémorer les événements d'hier, je réfléchis à la proposition de Maître Exelo, quels seraient les avantages et les inconvénients, ce que ça m'apporterait, et qu'est-ce que je deviendrais après. La fatigue me gagna assez vite, alors que je venais seulement de me remettre de ma nuit, et je n'eus aucun mal à m'endormir. J'avais très chaud, et le seul fait d'ouvrir les yeux était déjà un supplice, tout comme mon réveil d'avant. Dans un effort colossal, je parvins à me réveiller, je réussis à retrouver mes sens et à sentir un tissu froid sur mon front, le linge que ma mère avait monté avec la bassine d'eau, mais cela ne me rafraichissait pas, bien au contraire, j'avais l'impression que ça accentuait encore plus ma fièvre. Soudain, je sentis quelque chose de froid également toucher ma joue, j'eus un long frisson, je tournai les yeux et je m'aperçus que c'était une main qui était collée à mon visage, et que cette main appartenait à Maître Exelo. Il me tenait le poignet avec son autre main et ne semblait pas avoir remarqué que j'étais éveillé, mes parents se tenaient derrière lui, en retrait. Le sage avait l'air préoccupé. - Vous avez froid, soufflai-je faiblement au vieux Minish. Ce dernier sursauta, surpris de ma conscience. Son visage se décontracta lentement et il me sourit. - C'est parce qu'il commence à faire assez froid dehors, me répondit-il. Il continua de m'examiner durant quelques instants. - Comment te sens-tu ? me demanda-t-il. Je ne voyais pas la nécessité de lui répondre, l'état dans lequel j'étais en disait déjà long. - Pas bien, répondis-je quand même. Maître Exelo se redressa et remit mon bras en dessous de ma couverture. - Qu'est-ce que j'ai ? interrogeai-je. - Tu as attrapé froid, me dit-il, sûrement quand on s'est promenés au-dessus du village, mais tu vas vite guérir. Il termina sa phrase avec un sourire... peu convaincant. - Mais... si j'ai attrapé froid tout simplement... pourquoi êtes-vous aussi inquiets ? Le vieux sage se figea, mes parents également. Ils s'échangèrent quelques regards avant d'afficher une mine confiante. - Tu vas guérir, murmura Maître Exelo, tu vas guérir... Je n'en entendis pas plus, la somnolence eut le dessus sur moi, je fermai les yeux malgré mes efforts vains pour les laisser ouverts et je sombrai dans l'inconscience la plus totale. Chose qui m'arriva pour la première fois, et qui fut assez bizarre, c'est que je me retrouvai dans une plaine d'herbe noire, où il faisait assez sombre et où le ciel était à l'orage. La foudre s'abattait aux quatre coins de l'étendue de verdure et il commença à tomber une pluie diluvienne. Je ne savais pas où j'étais, ni comment j'avais fait pour aller de mon lit jusqu'ici sans m'en rendre compte, mais il fallait que je trouve vite un abri. Je me mis debout et je courus dans une direction au hasard pour essayer de me protéger de la pluie. Ça devait sûrement être mon imagination, mais j'avais l'impression de faire du sur-place, et pire, que la foudre se rapprochait de plus en plus de moi. Il faisait encore plus sombre que quand j'étais arrivé, et l'atmosphère lugubre de cette plaine commençait sérieusement à me faire peur. J'accélérai, je progressai le plus vite que je pus, mais ça ne servait à rien, je fus bientôt trempé de la tête aux pieds et le froid qui régnait m'envahit peu à peu. Après un long moment, je plissai les yeux et discernai une forme noire droit devant moi, et en m'approchant un peu plus, je reconnus un saule pleureur, seul, sans aucune habitation installée autour, je m'y précipitai sans hésitation. Essoufflé et à bout de force, j'arrivai en dessous de l'arbre qui était tellement volumineux que la pluie glissait sur des branches et allait s'écraser un peu plus loin à l'extérieur, j'étais soulagé d'avoir trouvé un endroit sec où m'abriter. J'essorai comme je pus mes habits et mes cheveux, et je frottai mes bras pour tenter de me réchauffer, tout en allant m'adosser au tronc du saule. Sur le petit chemin qui me séparait du fameux tronc et de là où je m'étais arrêté, je marchai sur quelque chose d'assez mou, cela émit un craquement. - Aïe. Je me raidi. Je bondis loin de la chose molle et je fis volte-face pour l'observer. C'est quand je vis qu'elle était en train de bouger que je fus glacé de terreur, elle disparut près du tronc, il y eut un bruissement avant que je ne distingue une personne assise, à qui appartenait la chose sur laquelle j'avais marché. Je ne l'avais pas remarqué en arrivant ici et il faisait trop noir pour que je puisse voir à quoi il ressemblait, tout ce que je vis, ce furent deux yeux d'un rouge sang qui me fixaient d'un regard perçant. J'étais tétanisé. Les yeux se baissèrent vers une chose que je ne voyais pas. Je posterais demain pour la partie 2 ce chapitre ♫ |
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