La journée avait mal commencé. A peine réveiller, Seki avait cassé la précieuse tasse de son père. Le jeune femme était devant la fenêtre. La tasse était par terre, en mille morceaux. Seki regarda le ciel pendant quelques minutes. Elle pensait à son père. Il n'était pas encore rentré. Les minutes s'écoulèrent. Seki ramassa les morceaux de tasse. Après avoir tout nettoyé, elle prépara le petit déjeuner de sa mère. Elle attrapa une tartine et s'enfuit de chez elle. Il était 8h00 et elle était déjà en retard.

Seki courut. Elle arriva sur le terrain d'entrainement. Là, une amie l'attendait. Durant plusieurs heures les jeunes femmes s'entrainèrent. Pas le temps de souffler, ni de penser à autre chose qu'au combat. Les kunais traversaient le vent pour toucher leur cible, tandis que les techniques se dévoilaient une à une. Bientôt elles s'écroulèrent toutes les deux sur le dos.

Seki resta un moment dans cette position. Elle regardait le ciel. Celui-ci était bleu azur, mais il devenu rapidement noir. Des gouttes commencèrent à tomber. Seki resta par terre. Elle respirait enfin. Plus il pleuvait et plus elle se sentait vivre.

Quelques instants plus tard, elle s’aperçut qu'elle était seule sur le terrain. Sa camarade était partie. Seki se leva doucement. Elle leva la tête vers le ciel est profita encore un peu de la pluie. Elle souriait. C'était comme si la pluie avait entaillé le ciel et qu'un rayon lumineux l'illuminait.

Quelques secondes après, Seki rentra chez elle. Elle se doucha, se changea et prépara le repas. Après avoir manger, elle retourna s'entrainer. Elle s'entraina seule cette fois. L'objectif ? Maitriser son chakra.

L'entrainement dura jusqu'au soir. Le soleil commençait à se faire plus doux quand elle s'écroula au sol. Le ciel était parsemé de nuage orangé, couleur dû au coucher de soleil orange. Elle l'observa un moment.

Lorsqu'elle se redressa, Seki aperçut un enfant à quelques mètres d'elle. Il la dévisageait. Lorsqu'elle se leva, l'enfant s'enfuit. La jeune femme essaya de le suivre, mais elle le perdit de vu. Elle soupira et reprit son souffle. Elle s'appuya contre un arbre lorsqu'elle aperçut le gamin derrière un arbre. Elle le fixa un moment puis elle s'approcha, mais l'enfant reprit son chemin. S'apercevant qu'il s'arrêtait en même temps qu'elle, Seki décida de le suivre.

Finalement, le garçon amena Seki sur le toit d'une maison. La vue était magnifique. Alors que Seki contemplait le paysage, le garçon s'échappa et disparu. Seki ne savait pas vraiment où elle était, mais elle comptait bien profiter de la vue encore un petit moment.

Pour Seilas, cette journée avait été d'une monotonie ennuyeuse. Levé de bonne heure, il avait de suite commencé a s'entraîner dans les alentours du village. Il n'aimait pas le terrain d'entraînement. Il y avait souvent bien trop de ninja là-bas. Il préférait s’entraîner seul. Et c'est ce qu'il fit, comme à son habitude. Il avait d'abord commencer par perfectionner l'utilisation de son Tentô qui portait le nom d'Anya. Puis il s'était exercer aux shuriken. Après une longue mâtiné bien chargé il était donc parti se reposer avant de reprendre l'entraînement.

Après un court repos que Seilas ne savoura même pas il repartit à l'entraînement s'exerçant cette fois-ci au contrôle du chakra. Une tâche assez éprouvante qui lui pris toute l'après-midi. Il ne s'arrêta que lorsque le ciel de Suna perdit son bleu éclatant pour laisser place à une couleur crépusculaire orangé. C'est alors qu'il décida de rentrer. Mais avant, il voulait regarder encore une fois ce paysage, alors il se rendit sur l'endroit qu'il connaissait particulièrement, un des toits du village de Suna. Mais pas n'importe lequel, un des seuls donnant sur une vue magnifique et envoûtante...

Il traversa les rues du village d'un pas lent mais serein, regardant les habitants rentrer chez eux en cet heure tardive, quelque uns tirant leurs enfants par le bras, eux qui voulaient continuer de jouer dans le sable. Il vit aussi les marchands ranger leurs affaires, quelques caravanes fermé et partir pour atterrir le lendemain dans un nouveau village à la recherche d'acheteurs potentiels. Il vit aussi une patrouille de genin courir vers le bureau du Kazekage, accompagné d'un chunin se qui rappela à Seilas qu'il n'avait toujours pas trouver d'équipe pour effectuer de missions de groupes... Cela arriverait à temps, se rassura t-il. Aucune raison de s'inquiéter.

Seilas repéra son coin favori de loin, c'était une maison à quatre étage qui dominait les autres par sa grande taille. Seilas grimpa rapidement sur le toit, il ne prenait jamais l'escalier... Puis arrivé la haut, il s'allongea de tout son long savourant, les bras croisé derrière sa nuque, soutenant sa tête, enfin de vrai moment de repos tout en regardant, ou plutôt en contemplant le merveilleux paysage qui s'offrait à lui... Le ciel était d'une couleur foncé, presque rouge à l'horizon tandis que les éthers restaient clair, des colonnes de nuages devenaient orange par l'effet du soleil couchant. Le ninja savourait ce magnifique spectacle lorsqu'il entendit quelqu'un arrivé.

Une jeune femme monta les escaliers, elle suivait un garçon qui lui ne resta pas. Elle, fut obnubilé par le paysage unique. Elle ne semblait pas avoir remarqué Seilas, couché sur le toit derrière elle. Il ne prêta à la jeune femme aucun regard. Il baissa la tête sur le côté, et se leva brusquement faisant cliqueter le fourreau de son Tentô sur sa ceinture. Le bruit fit sursauter la jeune femme, elle se retourna et Seilas chercha quelque chose à dire. Le contact n'était pas son fort... Alors il dit calmement :

" Je suis donc pas le seul à apprécier ce paysage divin... "

Elle avait un visage doux, des traits enfantins, de petites lèvres roses, et de grands yeux de couleur indigo... Elle semblait fatigué... Qui était cette jeune femme ?

Le ciel était tellement beau. Seki était en admiration. Elle entendit un bruit derrière elle. Elle sursauta puis elle se retourna. Là, devant elle, il y avait un jeune homme. D'abord surprise, elle ne dit rien. Elle l'observa silencieusement. Puis, son regard se dirigea instinctivement vers le bruit qui l'avait surprise, le fourreau près de la ceinture. Elle fut rassuré d'avoir trouvé la cause du bruit qui l'avait effrayé un peu plus tôt.

" Je suis donc pas le seul à apprécier ce paysage divin... "

Seki se redressa. Elle n'osa pas répondre, trop intimidé. Son regard se dirigea vers le visage du garçon. Il était beau et il semblait gentil.

- C'est un bel endroit.

La jeune fille sourit. Elle avait des courbatures par-ci par-là. Elle avait mal. Sa respiration commençait à retrouver un rythme plus calme voire carrément normal. Elle était bel et bien fatiguée, mais elle resta tout de même debout. S'assoir n'était pas envisageable devant un inconnu. Le ciel devenait de plus en plus rougeâtre. Le rouge se mêlait au orange. Les nuages semblaient vouloir sortir du ciel. L'air était chaud. La soirée aurait été parfaite pour des amants, pour un couple, mais dans cette situation, Seki était plus gênée qu'autre chose.

- Excusez-moi, j'ai dû vous déranger, je vais y aller.

Elle ne trouva rien d'autre à dire pour cacher sa gêne. Elle se dirigea vers l'escalier.

Elle tourna ce beau visage vers moi, elle semblait craintive, ou plutôt, pas sûr d'elle. Une grande timidité se lisait dans ses yeux, et Seilas cru se voir durant un instant dans un miroir. Cette même timidité l'habitait depuis déjà si longtemps... Depuis quand déjà ? Ah oui, depuis l'événement qui lui valu le bannissement à vie de la part de ses proches. Seilas se perdit dans ses pensées, ce fut les mots simples et si vrai de la jeune femme qui lui fit revenir au présent...

- C'est un bel endroit.

Le ninja regarda une nouvelle fois ce spectacle envoûtant qui ressemblait fort à une peinture où se mélangeait les couleurs, le rouge et l'orange s'affrontant dans ce paysage merveilleux... On ne pouvait le nier, ça c'était sûr, de cet endroit on ne pouvait rêver meilleure vue. La jeune femme sourit, un sourire quelque peu contenu, comme si elle n'arrivait pas à s'afficher pleinement. Les yeux de Seilas s'était longuement posé sur la ravissante jeune femme. Cette timidité semblait avoir pris le contrôle de tout son corps. Seilas détourna le regard un moment, revenant à la magnifique peinture du ciel qui s'offrait à lui, il avait remarqué des hésitations chez elle, il fit semblant de ne pas y prêter attention. Mais cela ne fit que renforcer le malaise de son interlocutrice, celle-ci dit alors :

- Excusez-moi, j'ai dû vous déranger, je vais y aller.

Une brise légère vint le décoiffer, ses cheveux voletant derrière lui, imitant les multiples voiles de sa tunique sombre, toute cette apparence lui donnait un air mystérieux mais imposant. Seilas tourna la tête et vit que la jeune femme avait disparu, en un coup de vent. Elle était partit aussi vite qu'était passer cette agréable brise d'air chaud. Elle avait déjà emprunter l'escalier, sa timidité ayant pris le dessus. Celle de Seilas imposait sa puissance dominatrice lui interdisant de lever le petite doigt. Après tout, c'était elle qui était parti.

Non, elle ne dérangeait aucunement. Allez, un peu de courage Seilas, tu ne vas pas en mourir, pensa t-il, fait preuve pour une fois de gentillesse, d'intéressement pour quelqu'un. Allez ! Instinctivement, Seilas se dirigea vers les escaliers, il ne vit pas la jeune femme, c'était trop tard. Pas encore, se dit-il. Seilas descendit quatre à quatre les marches et vit alors la jeune femme. Il l'interpella d'un « Hey ! », un peu hésitant. Puis lorsqu'elle se retourna, il lui dit en essayant de sourire du mieux qu'il put :

- Vous ne dérangez aucunement. N'ayez crainte, bien au contraire... C'est plutôt même amusant d'avoir quelqu'un avec qui discuter pour une fois. Venez, enfin si vous voulez...

Imbécile, se dit-il. Je raconte vraiment n'importe quoi. Seilas fit disparaître avec beaucoup de mal sa gêne et parvint à sourire de nouveau, du moins, encore une fois du mieux qu'il pouvait. Il espérait réellement pouvoir discuter pour une fois au lieu de rester dans sa solitude psychotique une fois de plus. Repenser au passé, retourner à nouveau le couteau dans la plaie. Parler lui ferait du bien. Enfin... c'est ce qu'il pensait du moins.

Seki venait de descendre la dernière marche. Elle commença à marcher vers sa maison. Quand tout à coup...

- Hey !

Seki se retourna, un peu surprise. Après tout, rien ne lui signalait qu'elle allait se faire courir après. Elle sourit légèrement, comme à son habitude.

- Vous ne dérangez aucunement. N'ayez crainte, bien au contraire... C'est plutôt même amusant d'avoir quelqu'un avec qui discuter pour une fois. Venez, enfin si vous voulez...

Seki le regarda. C'était bien la première fois qu'une personne insistait autant pour qu'elle reste. Elle l'observa. Est-ce qu'elle devait vraiment dire oui ? Ou tout simplement dire non et rentrer chez elle ? Son regard croisa celui du garçon. Elle sentit que quelque chose n'allait pas. Elle passa devant lui.

- D'accord.

Elle attendit qu'il passe devant elle pour monter les escaliers. Lorsqu'ils furent de nouveau sur le toit de la maison, elle hésita à s’asseoir. Finalement, elle resta debout. Elle avait toujours des courbatures par-ci par-là. Le ciel s'obscurcit doucement. La lune apparut avec les étoiles et le vent devenu frais. Seki trembla un peu. La température venait subitement de baisser. La vu était toujours aussi belle. On aurait dit qu'ils étaient dans un planétarium. Et là, alors que le sourire de Seki s’agrandissait, une larme coula le long de sa joue. Seki avait la tête penché en arrière, elle était hypnotisée par le ciel étoilé et la larme qui coula était si discrète que la jeune femme ne la senti pas couler. Elle aurait aimé que son père soit là. Ses mains se serrent. Elle se promit de le retrouver.

Seilas resta un moment, devant elle, espérant intérieurement qu'elle accepte. Extérieurement, son visage ne montrait ni émotion ni réelle envie. Mais le ninja de Suna avait le pressentiment que la jeune femme de Suna le comprenait. Etrange intuition... Seilas n'aimait les étranges intuition dans ce genre, elle s'avéraient le plus souvent fausses ou erronés, donc il ne les suivait que très rarement, pourtant, cette intuition il désira la suivre jusqu'au bout. Pourquoi se donner tant de mal pour une jeune femme aussi timide qu'elle. Et le voilà repartit dans ses pensés, dans ses interrogations qui ne terminaient jamais. Heureusement, une fois de plus, la jeune femme par un mot le fit sortir de ces pensées :

- D'accord.

D'accord, c'était tout. Pourtant c'était amplement suffisant pour Seilas, il n'allait pas être tout seul pour une fois. Elle sourit, de la manière que tout à l'heure puis reprit la direction des escaliers, Seilas ouvrit la marche en voyant que les pas de la jeune femme étaient hésitants. Je m'appuyais contre le rebord du petit muret entourant le toit, regardant à nouveau le ciel, il avait changé, sa beauté restait pourtant magnifique. Plus sombre, le haut du ciel ou plus communément appeler les éthers étaient devenu plus sombres et leur couleur tiraient plus vers le bleu marine tendis qu'une persistante couche de rouge restait présente à l'ouest.

Discrètement, Seilas jeta un regard à la jeune femme, elle semblait épuisé, elle changeait la position de ses genoux constamment, comme si la place qu'elle avait était inconfortable, elle était pourtant, debout. Elle avait envie de s'asseoir ? Elle grelottait, il fallait dire qu'un voix plus frais s'était lever. Seilas n'avait pas froid. Il était habitué à cette température. Chaude le jour, fraîche la nuit. La jeune femme avait la tête pencher en arrière, elle semblait se plonger dans le spectacle du ciel, de l'apparition de la Lune et de ses étoiles. Le ninja sourit, mais ce sourire s'évanouit lorsqu'il vit une larme perler de ses yeux. Les mains de la jeune femme se serrèrent. Aucun de ses mouvements n'échappait au regard observateur de Seilas. Celui-ci se demandait à quoi elle pensait. Il lui dit alors, combattant à nouveau sa timidité qui semblait s'être quelque peu évanouit :

- Vous allez bien ? Vous semblez avoir froid, tenez prenez ça... venez asseyez vous...

Seilas commença par enlever sa tunique sombre pour lui passer autour des épaules, puis il sortit un mouchoir qu'il tendit à la jeune femme. Ce chagrin qui ressortait d'elle mettait mal à l'aise le ninja. Elle regarda le mouchoir sans comprendre. Seilas posa son index en dessous de son œil puis le descendit lentement pour lui faire comprendre qu'une larme coulait de ses yeux... Après il s’assit par terre, et désigna une petite place pour l'inviter à faire de même. Il y eut un long silence, puis Seilas dit, d'un air innocent :

- Je ne connais toujours pas votre prénom...

L'idiot avait oublier les bonnes manières et ne c'était même pas présenté d'abord... Franchement !

Seki était plongée dans ses pensées. Son père, cet homme qu'elle aimait plus que quiconque, avait disparu depuis plusieurs mois maintenant. Comment décrire le père de Seki ? C'est un homme qui n'a jamais eu la prétention de vouloir un enfant. C'est un ninja fier qui est pourtant tombé amoureux. Ça a été sa seule faiblesse, mais il n'a jamais considéré cela comme une erreur. Toujours distant avec sa famille, il n'en reste pas moins un homme qui se laisse envahir par la surprise, lorsqu'il découvre qu'une personne souhaite se rapprocher de lui. Ainsi il n'a jamais fais le premier pas vers sa fille. Enfant, Seki avait peur de lui parce qu'elle ne le voyait pas souvent. Il faut dire que de son côté, il évitait tout contacte avec sa fille, parce qu'il ne savait pas comment réagir en tant que père. C'est vrai qu'enfant, c'est Seki qui a pris sur elle pour se rapprocher de son père. Une fois le contacte établit, elle n'a plus jamais eu peur. Cette main si grande et si forte qui se posait sans cesse sur sa tête la rassurait. Cette voix si familière qui lui disait sans cesse "je reviendrais, ne t'inquiète pas" et ce sourire si rassurant qu'elle voyait couramment et qui cachait sans doute bien des secrets, la rassurait aussi. Ce lien fort la consume de jour en jour, mais pour rien au monde, elle n'y mettrait fin.

Seki reprit ses esprits. Elle venait de se souvenir qu'elle n'était pas seule, quand elle entendit, - Vous allez bien ? Vous semblez avoir froid, tenez prenez ça... venez asseyez vous...

Dans un premier temps elle repassa 3 fois la phrase du garçon dans sa tête pour être sur que tout ça était bien réel. Après tout, un gentlemen à cette heure, c'était pas gagné d'avance. Elle observa le jeune homme et rougit un peu quand il lui mit la tunique sombre autour de ses épaules. Que dire ? Que faire ? Elle bafouilla dans sa tête un merci qu'elle prononça normalement "Merci.". Ce n'était pas habituel qu'elle rencontre une personne aussi bien éduqué, le soir, après son entrainement. Du coup elle ne savait pas comment réagir. Heureusement pour elle, l'homme semblait l'apprécier. Il sortit un mouchoir de sa poche. Seki le regarda sans comprendre. Lorsqu'elle comprit enfin qu'elle avait pleuré, elle se sentit honteuse. Pleurer devant une personne qu'elle ne connaissait pas était bien le signe qu'elle était faible. Elle paniqua intérieurement. Que faire ? Que dire ? Elle essuya la larme puis elle essaya de se calmer. Elle semblait inquiète et plutôt anxieuse. Elle regarda l'homme s'assoir. Il l'invita à s'assoir ? Elle fut surprise. Elle s'assied, mais resta prudente. Après tout, un homme aussi gentil pouvait cacher bien des choses. Seki était partie pour rester sur ses gardes quand le jeune homme prit la parole.

- Je ne connais toujours pas votre prénom...

Elle se braqua en l'entendant. Comment un psychopathe pouvait être aussi gentil ? Elle le regarda plus d'une fois pour être sur qu'il était sérieux afin de se rassurer. Dans sa tête les soupçons qu'elle avait, avaient disparu et sa conscience était même entrain de lui passer un terrible savon pour avoir douté du garçon. Elle avala sa salive, un peu à la ramasse et peu sur d'elle. "Je m'appelle Seki Oharu." Elle fit une pause et paniqua intérieurement avant de le regarder et d'ajouter "Et vous ?"

Lorsque Seilas avait dit à la jeune fille qu'elle devait avoir froid, elle tourna la tête et parut s'enfoncer dans ses pensées un court moment. Puis ses joues rougirent, lui rajoutant tellement de charme que Seilas détourna le regard. Il se dévêtit de sa tunique pour la poser sur ses épaules frissonnantes. Elle prononça un petit merci discret révélant encore sa timidité. Qu'avait-elle à cacher derrière tant de gêne et de réserve ? Seilas s'y prit à réfléchir un peu sur la question et il se la posa lui-même... La réponse qu'il donna ne lui plu guère. Le ninja n'aimait pas que l'on sache à quoi il pensait, à ce qu'il cachait derrière son caractère empli de mystère et de silence. Surtout que la réponse menait à de douloureux moments de son passé, notamment... Non ! Je ne veux pas y penser, pas maintenant, pas ce soir, pensa Seilas.

C'est en regardant à nouveau la jeune femme qu'il vit une larme perlé de ses yeux, il lui avait proposé un mouchoir qu'elle accepta par la suite, puis elle semblait s'être rendu compte qu'elle avait pleurer et elle fronça les sourcils, elle devait se sentir faible d'avoir montrer ses sentiments en public, et de plus devant quelqu'un qu'elle ne connaissait pas. Une partie de Seilas la comprenait et se dit qu'elle ne savait pas se tenir tête à elle-même et cette partie posa un regard narquois, supérieur à la jeune femme. Une autre partie de Seilas s'inquiétait de cette larme, de cette tristesse passagère... Pour une fois, Seilas aurait voulu comprendre, tenter de savoir... Mais de nouveau sa timidité revint à la charge en lui disant : « Oh !! T'es taré ou quoi ? Tu crois vraiment que ces petites histoires t'intéressent ? Mon œil ! Ce caractère attentionné c'est pas toi ! Tu devrais pas imbécile, tu va encore finir par t'occuper plus des autres alors que tu ne sais même pas t'occuper de toi même... Le boulot de protecteur de cœur comme de corps t'es interdit maintenant ! Compris ? », et Seilas ne pu que baisser la tête en signe d'impuissance, tandis que la jeune femme tentait de sa calmer.

Une fois cela fait, Seilas s'assit et invita la jeune femme à faire de même. Elle s'assit alors à son tour, gardant une certaine distance. « Tant mieux ! », fit la timidité du ninja. Mais cette fois-ci ce dernier ne l'écouta même pas... Une question lui brûlait les lèvres... Alors, il la posa avec beaucoup de maladresse, oubliant même de se présenter avant :

[color=indigo]- Je ne connais toujours pas votre prénom...

Elle tourna la tête vers Seilas, visiblement surprise et inquiète semblait-il. Mais cette surprise fit place à un nouveau sentiment sur ce visage candide empli de douceur. Elle parut un peu rassuré, rassurer par quoi ? Seilas ignora un peu cette question et prêta plutôt oreille à la jeune femme.

- Je m'appelle Seki Oharu. Et vous?

Oharu Seki... Seki Oharu ? C'était un beau nom. Lorsqu'elle lui retourna la question il voulu fuir ce toit, ou alors répondre simplement par une phrase idiote comme « Mon nom n'a aucune importance... », le genre de fuite ridicule... Mais Seilas resta là, et ne répondit pas de cette façon, il dit alors avec extrême difficulté :

- Je m'appelle... Seilas...

Puis contre toute attente, combattant au corps sa timidité, il dit :

- Vous pleuriez à l'instant... Je me demandais... Non laissez tombé.

Sa timidté prit une voix démoniaque dans sa tête en criant : « J'ai gagné !! Espèce d'idiot, tu croyais vraiment pouvoir éprouver de l'intérêt pour quelqu'un ? Même un intérêt ridicule ne s'approchant même pas de l'amitié ? », mais c'était faux, Seilas voulait apprendre à découvrir cette fille qui semblait aussi mystérieuse à ses yeux que lui devait l'être pour elle.

- Je m'appelle... Seilas...

Seki sourit. Seilas, un nom qu'elle n'allait pas oublier de sitôt. Elle s'apprêtait à regarder le ciel quand...

- Vous pleuriez à l'instant... Je me demandais... Non laissez tombé.

Seki se crispa légèrement. Elle le regarda, surprise. Il était vraiment bizarre. Charmant, gentil et bizarre. Mais était-il vraiment sérieux dans ces propos ? Seki l'examina. Elle regarda particulièrement son visage, cherchant une quelconque trace de mensonge, de moquerie ou de méchanceté. Elle ne trouva rien de tout cela. Seilas ressemblait plus à un livre qu'il était presque impossible d'ouvrir. Pour le comprendre, il faut trouver un moyen de le faire parler, de l'ouvrir. Seki était assez mal placée pour faire ça, parce qu'elle n'osait pas. Pourtant, elle était sérieusement tentée. Peu après l'avoir longuement observé, elle rougit et baissa la tête.

- Si je pleure, c'est uniquement parce que je suis faible. Lâcha-t-elle enfin.

Comment lui dire ? Comment lui dire qu'elle pleure à cause d'un père absent ? C'est bien trop niais pour intéresser un homme comme Seilas, non ? Les émotions submergent Seki, mais elle tient bon et ne pleure pas. Pas devant Seilas, pas comme ça. Elle se redresse et regarde l'horizon.

- Il n'y a pas d'autres raisons.

Seilas n'avait pas besoin de savoir ce qu'elle ressentait. C'était un problème si petit. Qu'aurait-il fait si elle lui avait dit ? Rien. Elle changea de sujet.

- Vous parliez de solitude tout à l'heure. Pourtant vous m'avais l'air d’être un homme bienveillant et charmant. Est-ce possible d'être seul avec ces deux qualités ?

Seki l'observa sans rougir. Elle avait exprimé ce qu'elle pensait. Seilas était un homme qu'elle trouvait charmant, bienveillant, insaisissable, surprenant et timide. Le genre d'homme compliqué, mais qui attise la curiosité et qui protège. Elle ne voulait pas le gêner, mais plutôt le faire parler. Elle enchaina.

- Vous êtes venu ici uniquement à cause de la vue ? Ou bien c'était pour vous changer les idées ?

Des yeux d'une immense curiosité se posèrent sur Seilas, celui-ci ne le remarqua même pas, mais Seki tentait de comprendre son interlocuteur et tenter de lire en lui comme dans un livre ouvert mais elle se heurta à un échec. Le même échec auquel Seilas se heurtait en tentant désespérément de comprendre Seki. La scène était plutôt amusante, deux âmes qui dans le fond se ressemblait se cherchant sans pouvoir se trouver car ils partageaient la même timidité la même méfiance qui les conduisaient à se refermer sur eux à chaque fois. Deux petits coquillages à l'intérieur résidait tous les trésors du monde, pourtant fermés solidement.

Seilas regarda Seki dans les yeux, encore ébloui par la beauté de ceux-ci, elle fit de même et sourit. Puis sa tête se baissa en signe de défaite comme si tous les fardeaux du monde s'étaient soudain posés sur ses épaules, comme si tout d'un coup sa personne était condamné pour l'éternité à une triste condition que Seilas compris lorsqu'elle dit d'un ton d'agonie :

- Si je pleure, c'est uniquement parce que je suis faible.

Parce que tu es faibles ? Seilas se répéta cette phrase dans sa tête cinq voir même six fois. Il se rappelait encore ses longs moments où il regardait le ciel orangé se coucher, seul sur ce balcon, envahi d'idées noires comme les abysses à repenser au passé et aux tragiques événements qui y étaient liées. Il se rappelait encore cette fois où il se demandait comment il en était arriver là, banni par sa propre famille, ses propres parents, le sang de son frère sur les mains, en vagabond errant repêché dans l'humble village de Suna... Pourquoi tu en es arrivé là Seilas, s'était-il demander. Et immédiatement ces mots étaient sortis de sa bouche : Parce que tu es faibles ! Et plus blessant que toutes les lames pouvant exister il s'était trancher le cœur de remords. Mais, alors, étais-ce la même chose pour Seki ? Avait-elle, elle aussi, enfoui au fond de son cœur un malaise aussi déroutant ? La conscience de Seilas prit importance en son esprit et fit : « Idiot, maintenant tu pense que vous avez des choses en commun, tu es vraiment naïf ! Ce n'est qu'une fille faible... Regardes là ! ». Seilas maudit encore une fois sa propre conscience qu'il avait pourtant tant écouter depuis, mais celle-ci le menait au désastre, à la solitude. Cette fois-ci il pouvait en être autrement, il devait en être autrement. Il baissa la tête à son tour lorsqu'elle dit qu'il n'y avait pas d'autres raisons. Seilas répondit alors :

- Non, il ne faut pas dire cela. Le... les...

Il perdit ces maux. Il aurait voulu lui dire qu'il n'y avait aucune honte à pleurer, à avoir mal... À ressentir un vide, un manque. Il eut une pensée pour son frère... Mais il ne trouva pas les mots. Il bredouilla alors :

- Si pleurer est une signe de faiblesse alors le monde entier n'est qu'un ramassis de faibles. Chaque cœur à ses maux qui lui sont appropriés, et au lieu de les fuir, de les avoir en honte, je pense qu'il faut les affronter, les écouter...

De belles paroles sortaient de la bouche de Seilas, des paroles que lui même ne suivait même pas, n'y croyant pas. De belles paroles qu'il n'avait jamais suivi ou essayer de suivre... C'était bien beau et bien mensonger ce qu'il disait en réalité... Mais elle changea de suite de sujet, comme si elle n'avait pas écouter ses mots. Elle demanda alors, en toute curiosité :

- Vous parliez de solitude tout à l'heure. Pourtant vous m'avais l'air d’être un homme bienveillant et charmant. Est-ce possible d'être seul avec ces deux qualités ?

Bienveillant ?! Charmant ?! Étais-ce de l'ironie ou bien de l'humour ? Ou encore une moquerie ?! Il la regarda et nota un visage très sérieux. Elle ne plaisantait pas. Sur la défensive, Seilas répondit à la hâte :

- Si je suis tel que vous le décrivez, alors vous tout homme est bien plus bienveillant ou charmant que moi. Je vous l'assure.

Voilà qui était dit ais de suite, elle enchaîna avec une nouvelle question et Seilas commençait à froncer les sourcils. Lui le timide, l'homme méfiant, dans toute situation. Elle lui avait demander si il venait simplement pour la vue ou pour se changer les idées. Aussi simple que clair il répondit :

- Les deux.

La nuit tombait maintenant réellement et Seilas prit peur d'importuner la charmante Oharu Seki... Elle grelottait, il le voyait bien. Alors il se leva et dit alors en bredouillant de nouveau :

- Hum... Je dois... Je dois y aller. C'était un plaisir, Seki...

Et il partit rapidement vers son appartement ayant totalement oublié sa tunique qu'il lui avait laissé, quel idiot... Au moins ils seraient appelés à se revoir.

- Non, il ne faut pas dire cela. Le... les...

Seki le regarda. Elle n'osa rien dire. Pourtant il l'avait rendu curieuse.

- Si pleurer est une signe de faiblesse alors le monde entier n'est qu'un ramassis de faibles. Chaque cœur à ses maux qui lui sont appropriés, et au lieu de les fuir, de les avoir en honte, je pense qu'il faut les affronter, les écouter...

Elle le regarda. La première phrase semblait être là pour rassurer Seki. Quand à la deuxième c'était plus pour justifier l'emploie de la première. Elle était rassurée, même si elle ne savait pas trop si c'était sincère.

Quelques instants plus tard, Seilas parut être sur la défensive. Pourtant Seki lui avait dit uniquement ce qu'elle pensait de lui. Elle le connaissait peu, mais d'après ces réactions et ces gestes, il semblait être correct.

- Si je suis tel que vous le décrivez, alors vous tout homme est bien plus bienveillant ou charmant que moi. Je vous l'assure.

Seki ne sut pas comment réagir. Son jugement était-il vraiment faussé ? Elle s'inquiéta. Tout homme ? Non, là il se trompait et Seki le savait. Être aussi attentionné et aussi humble, c'est précieux. Elle eut un petit sourire. Rien de méchant bien au contraire. Elle semblait amusée par les paroles du jeune homme.

Lorsqu'elle lui posa son autre question le garçon répondit "Les deux."

C'est à cet instant, que Seki fut le plus troublée. Cette réponse signifiait donc qu'il avait des ennuis et qu'il voulait y échapper, ici. Comme si cet endroit engloutissait tout, problème, maladie, aura noire, pensée négatives etc. Elle ne le lâcha pas des yeux. Cet homme était intéressant car mystérieux. Éblouissant car humble. Seki eut un petit sourire. Elle pensa : Quelle belle rencontre.

Le temps changea. La fraicheur arriva et Seki gelait sur place. Elle serra la tunique comme si elle comptait uniquement sur ce vêtement pour la réchauffer. Trop occupé à se réchauffer comme elle le pouvait, elle en oublia le garçon.

- Hum... Je dois... Je dois y aller. C'était un plaisir, Seki...

Lorsqu'elle entendit ces mots, elle leva la tête rapidement. Sa main se leva également, comme pour le rattraper.

- Att...

Elle n'eut pas le temps de poursuivre sa phrase. Il s'était déjà envolé. Sa main, tendu dans le vide, retomba vers elle. Elle regarda l'endroit où l'homme avait disparu. Elle soupira. "Plaisir partagé, Seilas" Puis elle serra un peu plus la tunique et rentra chez elle.