Seki ouvre les yeux. Elle est dans son lit. Elle va se doucher, puis elle s'habille. Avant de quitter sa chambre, elle l'observe. Les livres sont rangés. Son lit est fait. Tout semble normal, mais rien ne l'est. Quand on sait, que c'est la dernière fois que l'on voit sa chambre avant le grand départ, tout est différent.

Seki a un pincement au cœur. Pourtant elle le sait, ça ne sera pas le dernier qu'elle aura. Elle se lève et va dans la cuisine. Là, elle prépare le petit déjeuner. Il doit être 7 heure. Seki a l'air ailleurs. Elle sort les bols et la nourriture. Soudain, elle entends du bruit. Une personne pleure. Sa mère. Seki s'arrête net. Elle se demande si ça va aller pour sa mère. Après tout, elle a perdu son mari et maintenant, c'est sa fille qui part. Seki reprends la préparation du petit déjeuner. Elle installe tout. La jeune femme n'a rien dit à sa mère. Comment lui dire qu'elle va partir ? Comment lui dire, qu'elle ne supporte plus cette absence. Elle se mord la lèvre sans s'en rendre compte. La douleur lui faire perdre l'assiette qu'elle a dans les mains. L'assiette éclate par terre. L'un des morceaux lui coupe la joue. Une cicatrice se forme, elle saigne. C'est avec un air assez froid qu'elle va nettoyer sa blessure et essuyer le sol. Elle ne sourit plus.

Quelques instants plus tard, Seki fait face à sa mère. Une mère qu'elle n'ose plus regarder depuis qu'elle a eu l'idée de partir de Suna. Seki aime sa mère. Ce n'est pas ça le problème. Le problème, c'est qu'elles se comprennent juste en se regardant. Alors forcément, l'ambiance est devenu assez tendu. Ne pas se regarder, c'est comme ne pas se parler. Et quand il n'y a plus de communication, l'ambiance se refroidit inévitablement. C'est donc dans une ambiance gelée que Seki prend la parole.

- Maman, j...

- Je sais, Seki. Je t'ai faite.

La mère de Seki boit son café. Elle semble si froide. Son regard est rivé sur le canapé que lui a offert son mari. Un canapé pour son mal de dos. Retapé par l'homme qu'elle aime.

- Si tu y vas et que par chance tu le retrouve, tout ira bien. Mais s'il devait en être autrement. Si ton père était mort. Que feras-tu Seki ?

Une partie de Seki semble animée par la haine rien qu'en écoutant ces paroles. Quand à l'autre moitié, c'est plus un mélange de tristesse et de larmes. Seki fixe sa mère. Son regard n'est pas noir, mais l'on peut sentir qu'elle est chamboulée.

- Je l'ignore.

Seki attrape une tartine.

- Ne fais pas justice toi-même Seki.

La mère de Seki s'approche de sa fille. Elle dépose sa main sur la joue de Seki. Une main froide. Seki se laisse surprendre.

- Tu es une bonne fille, Seki. Ton père était toujours le premier à le dire. Tu étais sa princesse et il t'aimait plus que n'importe qui. Il aurait sans doute fait comme toi, si tu étais à sa place. Il serait parti à ta recherche. Cela dis, je doute qu'il aurait tué des personnes à cause d'un surplus de haine. Il aurait plutôt vécu on se faisant une raison et on continuant de vivre son rêve, protéger Suna et sa famille.

Une fois cela dit, elle embrasse le front de sa fille. Seki ne bouge pas. Elle est comme paralysée.

- Tu doutes. Tu penses qu'il aurait vécu juste on se faisant une raison ?

Seki attrape doucement les mains de sa mère et la repousse lentement.

- Ça fait un bon moment que j'essaie de vivre on me faisant une raison et tu vois je n'y arrive pas.

Seki s'éloigne un peu de sa mère et va devant la fenêtre. Sa mère la fixe.

- Si je veux partir aujourd'hui, c'est uniquement parce papa me laisse un vide immense, parsemé de doute. Ces doutes me rongent. Ils me rongent tellement que j'ai l'impression de mourir à petit feu

Seki soupire puis regarde sa mère.

- Et toi, maman, toi qui est tellement douée pour cacher tes sentiments aux autres. J'ai cru que papa ne te manquait pas. Tu es une personne que j'admire, parce que tu es forte. Je te trouve même trop exigeante avec toi même pour penser que tu es seule à porter ce fardeau. C'est peut-être ton mari, mais c'est aussi mon père. Je l'aime moi aussi.

Seki regarde sa mère. Elle sent qu'elle va craquer. En même temps, cela fait si longtemps qu'elles ne se sont pas parlés comme ça. La mère de Seki n'ose rien dire. Cette fois, c'est Seki qui a eu le dernier mot. Seki va chercher ses affaires, puis elle se dirige vers la porte de sa maison. Elle s'arrête devant la porte. Sa mère n'a pas bougé.

- Peu importe la haine qui m'envahira, j'ai encore une famille. Elle n'est pas bien grande. Elle semble même brisée, mais j'y tiens énormément. Je ne m'écroulerais pas si elle tient. Alors, fait la tenir.

Seki ouvre la porte de sa maison.

- J'ai beaucoup aimé papa. Je ne pourrais jamais dire le contraire, mais il y a une personne que j'ai aimé presque autant que lui. Je n'ai jamais réellement su comment lui dire "je t'aime". J'avais tellement peur de lui sembler faible et fragile. Aujourd'hui, je réalise que cette personne a les mêmes peurs que moi. Cette personne maman, c'est toi. Je t'aime.

Sur ce, Seki sort de chez elle, laissant sa mère évacuer tout ça. Elle met son sac sur son dos et elle se dirige vers la rue principale. Durant toute la journée, elle se remémore son passé. Chaque endroit de Suna lui évoque des souvenirs.



# Comment oublier le jour où elle a fais connaissance avec les portes de Suna ? A l'époque, c'était une boule d'énergie, une fois lâchée, impossible de l'arrêter. Son père la surveillait, mais en quelques secondes, elle se cogna contre l'une des portes de Suna. Elle était tellement innocente qu'elle s'excusa par politesse ce qui fit beaucoup rire son papa.

# Le bureau du Kazekage ? Un endroit spécial qui lui a toujours fait un peu peur. La première fois qu'elle a accompagné son père, elle est restée à l'extérieur. A l'époque, elle avait peur que son père se retrouve dans une boite. Comprenez, se fasse enfermer.

# Les habitations est plus précisément sa maison. Que de souvenir. Rien que les crises d'angoisses qu'elle faisait, pour ne pas que son papa parte, étaient terrifiantes. On avait l'impression que son père allait se faire abattre dans la seconde. Comment oublier toutes ces matinées où elle se faufilait dans le lit de ses parents uniquement pour avoir un câlin ? N'oublions pas les bêtises. Parce que chaque enfant fait des bêtises, Seki adorait aider ses parents, seulement voilà. Parfois les choses devaient être rangées dans le casier tout en haut du mur. Alors Seki prenait une chaise et vu qu'elle n'arrivait toujours pas à atteindre son but, elle empilait des livres les uns sur les autres sur la chaise. Puis elle grimpait dessus. Ce n'était pas super stable mais bon. Bien sur, sa mère manquait de s'évanouir à chaque fois et son père se demandait comment elle pouvait avoir des idées aussi folles et dangereuses.

# Le centre-ville ? C'est l'endroit où Seki jouait à cache-cache avec ses parents. Heureusement que son père était plus rapide qu'elle.

# Les boutiques et Seki c'est comme l'huile et l'eau, ça ne se mélange pas. Et comme papa n'aime pas les boutiques, maman est obligée de donner une récompense à sa fille lorsque celle-ci accepte de l'accompagner. Dur.

# Le mémorial des Héros, le seul endroit que Seki n'a jamais compris. Après tout, elle n'y est allée qu'une seule fois. Visiblement, une fois de trop. Merci qui ? Merci papa !

# Sources chaudes, Seki en a toujours entendu parlé, mais n'y est jamais allée.

# La salle d'entrainement, le premier lieu où elle a encouragé son père. C'est également le lieu où elle a cru que son père et sa mère voulaient se tuer l'un l'autre. La crise d'angoisse fut tellement violente qu'elle s'est endormi dans les bras de son père vers 1 heure du matin sur le terrain d'entrainement. La voix de son père, une protection à toute épreuve. Sa mère était également là, mais il faut dire que Seki était plus à l'aise dans les bras de son père.

# La prison, lieu qui a longtemps fasciné Seki. Pourquoi ? Bah parce que c'est le seul lieu que ses parents lui ont interdit pardi. L'excitation de l'interdiction. Le mystère, le danger. Tout y est. Combien de fois elle a voulu voir se qui s'y passait et combien de fois elle a mis ses parents en colère à cause de sa curiosité.

# L'hôpital, lieu que Seki déteste depuis qu'elle est enfant. Elle a souvent promis à ses parents d'être sage pour ne pas entrer là-dedans. Et on la comprend. Ce n'est pas sur un hôpital, c'est même l'endroit où l'on meurt le plus souvent.



La journée se termine. Seki a fait le tour. Le soleil se couche. Elle va bientôt partir. Elle se dirige vers les portes de Suna. C'est là que son gardien doit l'attendre. Un gardien qu'elle a souhaité engager pour la protéger durant son périple. La seule condition ? Le gardien devra rester dans sa voie du ninja et tous les voyages devront être séparé par des retour à Suna.

Seki arrive devant les portes de Suna. Elle sort du village et regarde les portes. Cette fois, il n'y a plus de retour en arrière possible. Elle prend une profonde inspiration et s'éloigne de quelques pas des portes. Puis elle cherche son fameux gardien. Il n'est pas encore là ? Pensa-t-elle.

Mais c'est quoi ce bordel ???!!! Gardien ? Non, plus jamais, Seilas ne pouvait plus, il ne savait pas être un gardien. Son angoisse était totale, sa colère sans précédant, pourquoi fallait-il que cela tombe sur lui ? Pourquoi ?! C'était impossible... Mais reprenons au début, du tout début.

Seilas Singhär était dans son appartement à se préparer à manger, des nouilles au bœuf. Après les avoir mangé rapidement pour pouvoir aller faire son entraînement nocturne il reçu un parchemin abritant un mystérieux et étrange message. Seilas se demanda tout d'abord si cela était une mission, dernièrement elles s’enchaînaient pour le ninja de Suna et il aimait cela. Il ouvrit le rouleau et il comprit que ce n'était pas une mission, même pas du tout une mission, c'était plus compliqué et extrêmement embarrassant pour le ninja. Sur le papier qui était signé par un juunin élite, on lui demandait d'escorter une personne. Une simple mission d'escorte ? Non, la personne à escorter avait demandé à avoir un ninja pour la protéger durant tout son voyage. Son voyage, s'exclama Seilas, mais où ce type veut aller ? Il croit quand même pas que je vais le suivre jusqu'au bout du monde non plus. Mais le rouleau en disait plus, la personne qui avait demandé un gardien faisait ce voyage pour retrouver quelqu'un, se mettre à sa recherche, le Kazekage avait accepté sa demande et avait choisi au hasard Seilas pour remplir cette tâche. Seilas commença à paniquer, si son client devait rechercher quelqu'un cela pourrait prendre des jours, voir même des semaines... Déjà que le ninja détestait avoir un compagnon dans une mission, alors si là il devrait en obtenir un pour un long voyage, il allait devenir fou. Quelques petites lignes en bas précisaient tout de même que le ninja choisi comme gardien reviendrait à Suna pour continuer son entraînement de ninja et passer les examens nécessaires pour sa voie de ninja. Ses quelques mots qui auraient du rassurer Seilas qui ne serait pas coupé de Suna définitivement, n'eurent aucun effet sur Seilas qui tombait des nues.

Mais c'est quoi ce bordel ???!!! Gardien ? Non, plus jamais, Seilas ne pouvait plus, il ne savait pas être un gardien. Son angoisse était totale, sa colère sans précédant, pourquoi fallait-il que cela tombe sur lui ? Pourquoi ?! C'était impossible... Il en était hors de question il ne pouvait pas être gardien, ce n'était plus possible, depuis la mort de son frère qu'il n'avait su protéger il savait très bien qu'il ne pourrait plus protéger personne que lui même. Par le passé, tout le monde comptait sur sa force pour protéger l'héritier du domaine des Sin, Nolan. Mais Seilas n'avait pas été à la hauteur et avait, lors d'un combat abandonné la personne qu'il devait protéger, la laissant seule face à la mort. Même si cela ne s'était pas passer de cette façon cela ne faisait aucune différence pour Seilas, il avait échouer. Sa mère était morte lors du combat et par la suite son propre père l'avait banni à vie du domaine des Sin, le reniant à jamais... Déjà que cette plaie ne s'était pas complètement refermé dans son cœur, ce parchemin le saignait à vif. Il tomba à genoux, ne croyant pas ce qu'il avait lu, hanté par le passé qui lui serrait la gorge... Nolan... Je suis désolé, pensa Seilas, si seulement... J'aurais aimé que ce soit moi qui meure et que tu vive... Je ne sais même pas pourquoi mon cœur bat encore, je n'ai aucun but à suivre, je suis un ninja raté errant, hanté par son passé de tourmente... Ici je cherche à devenir plus fort, je m'entraîne mais je ne sais moi même pas à quoi cela sert puisque jamais je ne pourrais te faire renaître. Soudain Seilas cru ressentir la présence de Nolan, malgré qu'il la sente toujours, pesant sur son épaule tel le rappel de ses erreurs, cette fois-ci le ninja de Suna sentit vraiment l'esprit de Nolan s'approcher. Le banni, encore à genoux sentait sa colère s'apaiser quelque peu. Puis une pensée traversa la tête de ce dernier, une pensée étrangère à lui même, elle disait ceci : « Réussis là où tu as échoué... ». Les yeux de Seilas s'écarquillèrent, c'était la première fois depuis la mort de son frère qu'il laissait ses sentiments prendre le contrôle de son corps. Ces mots qui lui avait traversé l'esprit n'était pas de lui, il en était sûr... Il se sentit mal à l'aise, oppressé, sa tête tournait dans tous les sens... Il cru voir une ombre devant lui, une silhouette. Seilas se tint le visage, ayant des maux de tête affreux, il leva un bras tremblant vers la silhouette et fit en d'un murmure faible :

- No... Nolan ?... ...

Le ninja banni s'écroula sur le sol. Il ne se réveilla qu'une vingtaine de minutes plus tard. Il avait fait son sac avec hésitation, ne sachant toujours pas si allait suivre cet ordre de mission, d'un côté un manque certain de confiance en lui l'empêcher d'aller plus loin et d'un autre côté il se rappelait les mots : « Réussis là où tu as échoué... ». Seilas resta un long moment à réfléchir, la personne qui l'attendait aux portes de Suna devrait patienter. Après une demi-heure de psychose et de réflexion introspective, Seilas décida de partir et il dit tout bas, parlant non seul mais à son frère, espérant que ses paroles puissent traverser le monde des vivants et être entendu depuis celui des morts :

- Nolan, je ne comprend rien à ce qui m'arrive... Je n'ai aucune idée de ce qui vient de se passer ni si je dois suivre la voie qui m'est apparu clairement devant les yeux. Mais je vais le faire... Je ne pourrais pas te sauver, mais je peux essayer de me racheter, essayer de sauver d'autres personnes... Sache en tout cas que jamais je ne pourrais t'oublier.

Seilas ferma les yeux un moment comme pour laisser ces paroles s'ancrer dans son cœur, puis lorsqu'il les ouvrit le ninja de Suna avait avec tant de bien que de mal reprit empire sur ses émotions, redevenant impassible, il partit alors vers les portes de Suna. Qui allait être le client ? La personne qu'il devrait protéger, Seilas espéra que ce ne soit pas une plaie qu'il devrait supporter, car même si il ne dirait rien cela le ferait bien chier. Sac fait il arriva aux portes de Suna et le soleil disparaissait à l'ouest... Et dans cet étrange paysage au ciel orangé, il vit une personne qu'il avait déjà rencontrer et remarqua une coïncidence. Oharu Seki, il l'avait rencontrer lorsque ce ciel était d'un orange magnifique et quelques jours plus tard il la voyait de nouveau sous ce ciel divin, il avait d'ailleurs oublié de lui reprendre sa tunique. Il ne savait pas encore qui il devait protéger, alors il alla voir Seki. Bizarrement elle était la seule personne au portes de Suna, c'était donc elle que Seilas devait protéger ? Seki ?! Sur toutes les personnes qui avait besoin d'un gardien c'est sur elle qu'il était tombé... Et bien. À la guerre comme à la guerre. Seilas n'était pas déçu cela aurait pu être pire, bien pire, c'était juste qu'il était tombé sur une fille si mystérieuse qu'il ne savait pas trop où se mettre avec elle. Il s'avança et fit en balbutiant :

- Bonsoir... C'est... C'est donc toi que je dois... enfin... protéger?

Quoi qu'il se passe, Seilas se promit de protéger Seki du mieux qu'il pouvait, non pour elle, mais d'abord en mémoire de son frère. L'esprit de Seilas avait encore ces mots qui résonnaient dans sa tête : « Réussis où tu as échouer. ».