Ambiance maussade, atmosphère pré-apocalyptique, rien ne pouvait résumer mieux que cela la situation actuelle. Tout semblait tourner si mal, et les deux seuls villages qui paraissaient hors de la crise, la feuille et le sable, se voyaient déjà assez tourmentés par leurs propres problèmes. Et, sans l'alliance de ces deux grandes nations, le monde se perdrait à jamais dans les limbes de l'enfer. Ces ennemis qui étaient encore inconnus, l'attaque sur Suna, l'attaque sur Konoha, le village de Kiri de plus en plus inquiétant, que faire maintenant ? Le jeune Kazekage se trouvait dans une tourmente qui serait surement la pire de son règne. S'il survivait à cela, il survivrait encore quelques années... Il avait encore la chance d'avoir pu garder un certain secret sur la réalité de l'avenir du monde shinobi, même si certains villageois se plaisaient à annoncer la triste réalité, encore vue comme une simple rumeur. Des jours durant, il avait étudié toute possibilité, tout plan tactique, tentant de parer à toute éventualité. La fatigue marquait le visage de l'homme de larges plissures, le pouvoir le vieillissait lourdement. Depuis combien de temps n'avait-il pas dormi correctement, il lui était impossible de le quantifier. Et, ce ne serait pas cette nuit qui dérogerait à la règle, entre la paperasse du village et ses choix politiques, il ne verrait que les quatre murs qui l'entouraient. Cependant, un fin craquement se fit entendre dans la journée, le vieux parquet qui tapissait son bureau s'affaissait légèrement sous les pas d'une jeune demoiselle, une kunoichi qui faisait parti de l'administration du village. Celle-ci déposa, sans un mot, un léger bout de papier, avant de porter son regard sur le chef. L'homme reconnut immédiatement l'écriture qui décorait le papier, et les mots qu'il put lire ne manquèrent pas de l'intéresser au plus haut point. Le propriétaire du fameux bar de Suna l'invitait à se reposer, et à profiter un peu du délicieux Sake qu'ils proposaient. De quoi détacher le Kazekage de son monotone travail. D'un signe de tête, la kunoichi sembla permettre à son propre Kazekage cet écart.

Doucement, d'un geste mesuré, l'homme se releva de son siège, laissant sa place à sa kunoichi, sortant enfin du bureau dans lequel il était cloîtré. Cependant, il se sentit particulièrement dérangé, étant un homme simple, il avait encore du mal à se faire à l'idée que quelqu'un puisse travailler pour lui. Quelques minutes de marche lui suffirent à rejoindre le bar du village, relativement peu rempli, ce lieu qu'il avait déjà si bien connu auparavant. Après tout, peut être que le propriétaire, un ami de longue date voulait utiliser son image pour attirer de la clientèle, qui sait ? Mais, le jeune chef de Suna ne s'attarda pas sur de telles futilités, et avança directement au comptoir. Là, le propriétaire, un jeune homme fort de son âge l'accosta, le prenant un instant dans ses bras. Fixant la salle, pratiquement vide à l'exception de quelques habitués, le Kazekage ne put s'empêcher de livrer une petite remarque.

"Hm, ce n'est pas la joie par ici, les vieilles beuveries qui se déroulaient ici n'ont plus autant de succès.. A part tes ivrognes, tu n'as plus grande clientèle."

Mais, tandis qu'il prononçait ces quelques mots, son regard s'attarda sur l'une des tables situé le plus loin du reste des villageois animant le bar. Cet homme, il le reconnut directement, et ne put s'empêcher d'aller à son approche. Quand il fut au plus près de lui, il tira une chaise à ces côté, et s'assit.

"Je ne pensais pas vraiment voir le fils Hakuzu dans un lieu tel que celui-ci..", dit-il, avant de voir une bouteille de saké se poser sur la table, "de plus, tu sembles avoir très bon goût en matière d'alcool.. J'espère que ça ne te dérange pas que je boive à la même table que toi.."