Apollon tout simplement.


Par où commencer ? Je suis tellement beau que de toute façon cela ne changerait rien, alors débutons par mon physique. Je suis grand, dans les un mètre quatre-vingts pour un poids avoisinant les soixante-dix kilos. Sans me vanter, mais si quand même, je suis assez musclé ce qui plait assez aux femmes...jusqu'à ce que je les massacre.

Au niveau de mon visage de Don Juan et ma coiffure qui est traditionnelle dans le clan de mon père, même si je ne suis pas originaire de sa lignée. A partir de dix ans les enfants laissent leurs cheveux poussaient pour former au fur et à mesure des années des boules indiquant leurs âges. Cette natte est une fierté pour moi, un signe que je suis un homme, un vrai. Ensuite, descendons un peu et attardons nous sur mes deux magnifiques yeux qui font craquer les plus belles femmes de ce monde...Jusqu'à ce qu'elles se rendent comptes qu'ils sont de la même couleur que leur sang. J'ai deux rubis écarlates dans mes orbites, le tout accompagné d'un sourire ravageur...et carnassier.

Ensuite ma tenue, venant d'un pays chaud où le soleil tape, j'ai adapté mes vêtements à sa température. Tissus noir léger recouvrant le haut de mon corps et mes épaules, accompagné d'une écharpe à mettre sur mon visage en cas de tempête de sable. Mes jambes sont recouvertes d'un pantalon noir et ample, pour faciliter les mouvements nécessitant de grands gestes.

Autour de mon cou se trouve un bijou offert par Judal, un enfant plus âgé du village qui revenait de voyage de temps en temps avec un ou deux cadeaux. Voilà maintenant je crois que j'ai fait le tour de mon physique de dieu.

Lunatique, frivole, dément et sûr de lui.

Je suis d'un naturel changeant, tantôt calme et l'instant d'après violent je m'emporte aussi facilement qu'une feuille volant au grès du vent. Remarquez un enfant qui a perdu son village, son meilleur ami et la fille dont il était amoureux ça ne fait jamais un bon cocktail. Je suis dans les nuages, en orbite autour de la lune. Haïssant les hommes trop équilibrés et trop prévisibles je me complais dans mon caractère changeant, au moins je suis plus proche de la nature que d'un homme classique vu que je change comme les saisons mais, en quelques secondes. J'aime les femmes. Belles, jeunes, matures peu m'importe tant que je peux les saigner à la fin. Je ne m'attache pas aux femmes, seulement à leurs formes et à la couleur de leur sang. Sans attaches, je ne jouis d'aucuns sentiments superflus, le seul but que j'ai dans ma vie est de détruire et tuer. Je suis dément, je suis fou peut-être ? Je suis un psychopathe, révélé par la mort de ses amis et de son village. J'aime tuer, tuer et tuer. Je suis bien dans le sang, je tue sans raison, juste parce que j'aime ça.
J'ai défini les types de ma personnalité mais, en fait qui suis-je ? Je suis un jeune homme, conscient de sa beauté et de son charme, je suis sûr de moi, oui un peu trop peut être et c'est mon défaut. Mon narcissisme me perdra sûrement mais, pour l'instant je suis le plus beau, le plus fort et le plus charismatique de ce bas monde, cependant si je trouve meilleur que moi, ou du moins si je trouve une personne se prétendant supérieure à moi et bien je la tue, je la vaincs, je la démembre et j'expose sa laideur et sa faiblesse aux yeux de tous. Je suis avide de sang vous l'aurez compris et cette envie, cette passion dévorante remonte à seulement quelques années, auparavant j'étais aimants et attentif aux gens autour de moi et même protecteur. Je crois que ce trait de ma personnalité ne m'a pas vraiment quitté, regardez j'ai bien ramassé la petite Hana. Enfin c'est ma précieuse arme et ma petite soeur, pour l'instant du moins. Après niveau cuisine j'aime beaucoup le poisson cru, c'est un mets délicat et fameux. Agrémenté d'un bol de riz et d'un rouleau de printemps, je suis le plus heureux des malades mentaux. Le tout décoré d'un petit cadavre fraichement saigné en guise de décoration et de boisson c'est le repas parfait.

Oh, ne vous arrêtez pas là, je suis aussi un homme pieu. Oui je crois en une déesse régnant sur la mort et à qui il faut rendre grâce aussi souvent que possible. Vous vous dîtes que je me cherche des raisons de justifier  mes actes horribles ? Bande de pleutres. Je tue et j'assassine vos misérables familles, je fauche les vies comme le blé et je me repaie de vos lamentations. Oui rendre grâce à sa déesse est important, surtout quand vous savez que votre vie est liée à elle.

Bref vous savez qui je suis à peu près. Le reste vous le découvrirez....Si vous survivez.

Avant de commencer à vous conter mon histoire, je vais vous raconter les premières années de ma vie. Mon nom est Adjiko, c’est le prénom que l’on m’a donné dans le village dans lequel j’ai grandi. Vous vous en doutez, je n’ai pas de parents ni de famille, enfin si mais pas au sens sanguin. Les personnes qui m’ont élevé s’appellent Makkura et Yuzuki Uchizu. Le premier est un ancien ninja qui a décidé d’arrêter de guerroyer et s’est installé dans Kaze no Kuni avec une jeune femme qu’il rencontra lors d’une mission sur ce territoire. Yuzuki elle est originaire du pays du sable et a grandit dans une grande misère, survivant avec sa famille. Lorsqu’elle rencontra mon père il avait ordre de tuer un homme du village un peu trop gênant pour quelques autres hommes. La jeune femme s’était alors interposé et avait supplié le ninja de l’épargner. Pour diverses raisons le shinobi écouta la jeune femme et en tomba amoureux peu après. Il l’emmena plus loin dans le pays et ils s’installèrent tous deux. L’amour entre eux était fort et puissant mais, une chose ne marchait pas : la vie. En effet le couple ne réussissait pas à avoir d’enfants et c’était une grande peine pour Yuzuki.
Un jour, les compagnons d’armes de Makkura le retrouvèrent et firent un marché avec lui : une dernière mission contre sa tranquillité. Celui-ci n’eut guère le choix et effectua la dite mission, un assassinat à orchestrer. Avec ses frères d’armes il partit pour le nord de Kaze no Kuni dans un petit village où un homme dirigeait une mafia locale en lien avec une plus grosse organisation du crime. Arrivé sur place liquider quelques hommes de mains ne fut pas dur mais, le chef quant à lui était d’un autre niveau. Il leur fallut s’y reprendre à plusieurs fois avant de pouvoir l’abattre et les pertes civiles furent nombreuses. Parmi ces pertes, une jeune femme avait tendu son bébé à Makkura et lui avait demandé de le sauver et de l’emmener en lieu sûr. L’homme y vit deux choses : une chance de se racheter pour ses crimes passés et l’occasion de combler sa compagne.
Au retour de mission l’homme montra l’enfant à sa femme qui sourit et pleura de joie pour la première fois depuis longtemps. Un bébé qu’elle pouvait aimer et combler, voilà ce qu’elle demandait à son dieu toute les nuits depuis longtemps. Oui j’ai bien dit à son dieu car si Makkura devait tuer un homme dans le village de sa douce c’était en fait un prêtre, prêchant un culte sanglant, priant une dame noire régnant sur la mort : Izanami. Yuzuki ne pouvait se défaire de certaines des anciennes traditions de son village comme le sacrifice annuel animal qu’elle effectuait avec certaines règles strictes mais, passons. Tous deux élevèrent l’enfant avec amour et dignité.

C’est à partir d’ici que commence ma lecture, à partir d’ici que commence le récit de mes voyages et de ma vie. Je consigne tout dans mes carnets et dans mon journal. A partir d’ici débute ma vie, à partir d'ici débute ma quête de sang.

1er Juillet de la vingt-cinquième année de l’ère des clans :

Aujourd’hui j’ai  sept ans et mon papa va m’apprendre l’art des ninjas et comment manipuler le chakra. Je l’ai vu faire et je trouve ça génial. J’espère que je serais aussi fort que lui un jour mais avant on doit fêter mon anniversaire et maman a fait un super gâteau et a invité mes copains du village. Il y aura même Nozomu et Hotaru ! Et j’espère que je verrais grand frère Judal ! La dernière fois il m’a dit qu’il reviendrait exprès pour me rapporter un cadeau de ses voyages.

La journée s’est super bien passée, cher journal ! Nozomu est venu avec sa sœur Hotaru et elle m’a fait un bisou sur la joue…C’était trop bien. Elle et ses grands yeux violets avec ses cheveux de la même couleur  je la trouve géniale. Nozomu c’est comme mon frère sauf que c’est le jumeau d’Hotaru mais ce n’est pas grave on est toujours tous les trois. Ah oui ! Judal est venu. Judal c’est un peu notre grand frère à tous, il a seize ans et il voyage de village en village pour faire du troc et il m’a amené un collier avec une grosse pierre rouge au centre. Il est très beau !

27 novembre de la vingt-cinquième année de l’ère des clans :

Cela fait environ cinq mois que je m’entraîne avec papa et je commence à me débrouiller assez bien avec les shurikens, par contre le ninjutsu ce n’est pas encore ça mais, Papa me dit que ce n’est pas grave et qu’au début personne n’est très doué. Il m’a montré des techniques avec des flammes et de l’eau spectaculaires et j’étais impressionné par sa puissance. Il est trop fort mon papa. Ah oui aujourd’hui Maman m’a donné un livre sur Izanami, la dame noire. Elle m’a dit que je devrais commencer à le lire pour apprendre à qui je dois d’être en vie. Elle m’a aussi dit que la prochaine fois c’est moi qui devrait tuer le poulet pour le sacrifice annuel mais j’ai le temps, on ne le fait qu’au solstice d’été. Demain je dois aller jouer chez Nozomu et Hotaru et leur faire part de la proposition de Papa. S’ils le veulent il est d’accord pour les former à l’art des ninjas au cas où la guerre arriverait à notre porte un jour.

14 mai de la vingt-sixième année de l’ère des clans :

Aujourd’hui Papa nous a fait passer un test de chakra à Nozomu, Hotaru et moi, ça consistait à envoyer son chakra dans une feuille de papier spéciale et voir ce qui se passerait. Nozomu a vu sa feuille devenir marron et tomber en poussière, à ce moment-là Papa lui a dit qu’il avait un chakra Doton, Hotaru vit son papier se froisser et donc était de type Raiton. Quant à moi mon papier s’enflamma mais, une partie de celui-ci se durcit et devint métallique. Papa ne comprit pas de suite ce qui se passait et il continua notre entrainement quotidien. Le soir il m’a pris à part et me dit ce qu’il pensait au sujet du papier de l’après-midi. Il sortit de la limaille de sa poche et il me dit d’essayer de mêler mon chakra au métal. Etrangement, cher journal, cela me parut simple et la limaille commença voler autour de moi, répondant à ma respiration.

2 août de la vingt-huitième année de l’ère des clans :

Nous avons dix ans et il est temps d’apprendre la survie par nous-même d’après mon père, il voit ça comme une épreuve nécessaire pour que nous devenions de vrais ninjas et de véritables adultes. Nous devons passer environ trois ans seuls, dans la forêt, dans le désert, au bord de la mer ou je ne sais où et nous devons survivre. Si nous mourrons alors cela veut dire que nous étions des faibles pas dignes de protégé notre petit village. Je pense que Papa a foi en nous parce que sinon il ne nous aurait jamais laissé partir comme ça.  

Nous sommes partis tout à l’heure et déjà le vent de Kaze no Kuni nous aveugle et son sable nous brûle. Avancer est difficile mais, avec le peu que j’arrive à faire avec le métal que j’ai-je fabrique un bouclier pour nous abriter de temps en temps. Je n’aime pas le désert mais, la tenue que j’ai est adaptée à ses températures durant la journée. Hotaru a du mal à suivre du coup elle reste collée à moi et Nozomu.

29 décembre de la trentième année de l’ère des clans :

Cher journal, cela fait longtemps que je ne t’ai pas écrit. Trop longtemps et j’ai plein de choses à te dire. Tout d’abord sache que j’avais cassé ma plume et que je n’avais plus d’encre pour consigner mon voyage mais, là j’ai réussi à en racheter. Alors par où commencer ? Ah oui juste après le désert nous avons débarqué dans une forêt dans laquelle nous sommes restés environs six mois. Nous avons pêché, chassé et cueillie. Nozomu et moi nous nous amusions à combattre tous les jours au milieu d’une clairière qui gardera les cicatrices de nos affrontements à jamais. Hotaru elle, était plus réservé et n’aimait pas combattre alors elle s’occupait de la cuisine et du campement. Ce qui nous força  à partir, fut un groupe de ninjas qui n’appréciait pas que des enfants chassent sur leurs terres aussi, nous n’avons pas cherché à palabrer et nous nous sommes remis en route. Nous avons beaucoup marché jusqu’à la mer et nous avons tant bien que mal appris à survivre avec les ressources maritimes. A partir de ce moment nous faisions du troc avec des marchands d’un petit village à côté et souvent nous nous sommes fait avoir sur les quantités de riz que nous obtenions.
Ah oui ! A force d’errer de village en village j’ai pu mettre un nom sur ma capacité, c’était du Kinton, un art héréditaire, Kekkai,  qui permettait de manipuler le métal. C’est très rare cher journal apparemment et je suis assez fier de compter de tels gènes en moi. J’ai acheté avec le peu que nous gagnions de la limaille pour me permettre d’apprendre à contrôler mon Kekkai et l’utiliser au mieux de ses capacités, car hormis le bouclier de métal je ne savais pas vraiment quoi faire avec.

Ensuite nous avons vagabondé dans le monde, nous battant de temps en temps contre des brigands ou des sales bandes d’ados. Mais, aujourd’hui il est temps, nous reprenons la route vers Kaze no Kuni et notre village natal, nous allons revoir nos parents et récupérer notre ancien mode de vie. Ah oui aussi cher journal ! Hotaru et moi sommes devenu plus que des amis j’ai l’impression mais pour l’instant nous sommes dans le non-dit.

14 juillet de la trente et unième année de l’ère des clans :

Nous sommes revenus au village et tout….a été dévasté. Les cadavres en putréfactions avancés montraient qu’ils étaient là depuis au moins deux mois. Le sang sec, avait beaucoup coulait et imprégné les lieux d’une horrible atmosphère. J’eux un haut le cœur en voyant le vieux sage et les bébés au sol. Les corps des femmes étaient dans des positions improbables, laissant deviner à quoi s’étaient adonnés les hommes qui les avaient massacrés. Avançant dans les décombres, le cœur battant la chamade j’arrivais chez moi, trouvant une quinzaine de corps dont celui de ma mère et mon père. Ils s’étaient vaillamment battus. Récupérant deux-trois affaires dont le livre de culte de ma mère, j’étais partie vers la maison de Nozomu et Hotaru. Les corps de leurs parents étaient là et ils manquaient une main au corps de leur père...
Nous sommes vite repartis non sans avoir vu l’emblème sur les corps des assaillants morts dans l’assaut : un tigre blanc. Journal je ne peux plus supporter d’écrire, aussi je vais arrêter pour un temps. Jusqu’à ce que nous ayons retrouvé la bande qui a fait ça.


Mai de la trente-quatrième année  de  l’ère des clans :

Enfin ! Nous les avons trouvés ! Ces fils de putes ne perdent rien pour attendre. Leur nom est : La Dorsale du Tigre. Une bande de malfrats qui sévit dans plusieurs pays, détruisant les petits villages et pratiquant l’esclavage humain. Hotaru est remonté à bloc et s’est entrainé dur pour leurs faire payer leurs péchés. Je ne l’avais jamais vu aussi…en colère. Nozomu était pire et moi j’avais peur. Peur de mourir mais, j’étais impatient….Impatient de les tuer.  Cher journal je te raconte la suite à mon retour.

Ils sont une trentaine et leur chef est là, c’est un solide gaillard, un géant même. Nozomu à placer des parchemins explosifs autour de leur campement et moi divers tas de limailles pour pouvoir mener savamment une attaque surprise. Le plus dur sera de survivre mais, finalement nous sommes résignés à tout donner.

Cher journal c’est horrible ! Nous avons mené l’attaque et nous avons tué les ¾ de leurs groupes mais, ils ont capturé Hotaru et nous l’entendons crier de là où nous sommes. Je sais ce qu’ils lui font… Ils lui font subir la même chose qu’à nos mères. Ses cris me déchirent le cœur et Nozomu tremble de partout, il tremble de colère pour sa jumelle. Et moi je brûle, je brûle d’un feu inhumain me criant de foncer mais, nous sommes quasiment hors-jeu. Nous allons mener une offensive.


Cela doit faire quatre jours, cher Journal depuis l’offensive. Je suis seul désormais. Seul à être affamé de mort et de sang. Quand nous sommes arrivés au centre de leur campement nous avons retrouvé Hotaru tétanisée, entièrement nue et pleurant. Le chef de la bande était assis dessus et je n’osais penser à ce qu’il lui avait fait. Nous nous sommes jetés dans la bataille mais il l’a égorgé comme un cochon en riant. A ce moment-là Nozomu a fait exploser tous les parchemins et ensuite plus rien. Je ne me rappelle de rien hormis que mes mains étaient tâchées de sang, et que je suis resté là au moins trois jours, trois jours au milieu des cadavres et du sang. En me relevant je suis partis en brûlant tout et je me suis plongé dans la lecture du livre de ma mère et là j’ai trouvé des passages parlant de paix des hommes, une paix  lorsque le sang impur sera par terre et que les uns et les autres auront disparu de notre terre, alors elle reviendra et récompensera ses enfants, la déesse Izanami  reviendra.
Cher journal, tu fais partie d’un temps révolu désormais, tu es une plaie vers mon passé. Je vais te brûler et démarrer ma nouvelle vie, une vie remplit…de sang.

Maintenant vous connaissez mon passé et ce qui m’a fait changer quand j’avais seize ans. Maintenant je vais vous dire que j’ai erré seul pendant un an, tuant tout ce que je trouvais, répandant le sang et la mort dans chaque endroit que je trouvais. J’étais un démon, je voulais devenir le plus fort, le plus charismatique et bien sûr je voulais purifier le monde de tous les monstres et autres atrocités que sont les hommes. Je ne faisais pas de différence entre un homme et un enfant, un garçon ou une fille, tout se présentant devant moi finissait par repartir à la poussière sauf cette petite fille…Oui j’ai épargné une seule personne sur ma voie vengeresse : Hana Tekketsu. Ecoutez bien maintenant car je vais vous raconter notre rencontre.

Tout commence par une chaude journée, délicate ambiance dans des bois d’un pays que j’ai oublié. Je me baladais, évitant les routes et m’éloignant le plus possible d’une bande qui voulait ma mort après que j’ai liquidé quelques-uns de ses membres pour rigoler.
Le vent frappait, martelant de son poing invisible mon visage et je riais, me jouant de cette nature que j’ignorais simplement. Après quelques heures de marche j’étais tombé sur une petite clairière et là une jeune fille d’une quinzaine d’années tenait un lapin dans ses mains. Des cheveux roses et un regard sanguin comme le mien, elle avait plaqué la bestiole contre sa bouche et aspirait doucement le sang sortant de la blessure. Voyant la scène je m’arrêtais et je m’assis sur une branche observant dans l’obscurité avec un sourire malsain. Une fois qu’elle eut terminé elle chancela, fit mine de s’endormir puis me repéra.
Elle se mit à parler d’elle à la troisième personne en disant que le lapin était à elle et non pas à moi et que le sang de celui-ci lui appartenait. Cette gamine était différente, aussi je me pris à m’amuser. Descendant de mon perchoir je m’approchais et sortit un bout de pain que je tins dans une main et dans l’autre je m’entaillais la paume avec une peu de limaille. Tendant mes mains devant elle je lui demandais ce qu’elle voulait, mon sang, mon pain ou les deux. Elle ne réagit qu’à la vue du sang et vint coller ses lèvres contre ma paume, suçant mon écarlate liquide. Ensuite elle loucha sur le pain et me demanda si elle pouvait le prendre aussi, acquiesçant de la tête elle le dévora pendant que je lui montrais comment je mangeais ma nourriture. Je lui avais aussi lavé les mains. Je dois avouer que je ne savais pas trop pourquoi j’agissais aussi amicalement avec cette jeune ado mais, une chose est sûre j’étais en train de tisser et de créer quelque chose. Ensuite nous avons mangé et nous avons parlé, sur notre histoire mutuelle et elle me questionna sur la raison pour laquelle j’étais là et pourquoi je lui avais donné à manger alors que tout le reste de son village natal l’avait rejeté. Je lui répondis simplement que j’avais l’impression que je me reconnaissais en elle qu’elle était ma « imouto. »
A ses mots la jeune parut troublé et elle baissa la tête mais, j’avais vu le fond de ses yeux se teinter d’une lueur. Habituellement j’enlevais cette lueur du corps des gens et je l’absorbais pour me sentir vivant.
Je lui parlais de mon but, trouver le temple de ma déesse pour ensuite savoir pour quelle raison je vis et massacrer le monde. Mettre la terre à feu et à sang est la mission de tout servant d’Izanami. Alors la jeune fille me montra son attrait pour le sang, me l’expliqua et me démontra ses talents. Lui modelant un kunai avec ma limaille elle se trancha la peau pour faire couler son sang. Joignant ses mains elle modela celui-ci et forma un tento qu’elle utilisa sur sa manche pour me montrer que celui-ci coupait. Je me mis à sourire, diaboliquement. Cette enfant n’était pas n’importe qui et j’avais bien fait de me retenir cette fois. A partir de ce jour elle ne me quitta plus, et je devins son « Onii-san ». Nous étions un duo de modeleur, l’un de métal et l’autre de sang. J’avais un but et je lui en donnais un jusqu’à ce qu’elle trouve le sien elle-même.