[Non mais c’est quoi ce coin où tu vis toi ? Il y a du soleil certes, mais cela m’a l’air assez étrange je me trompe ?] Mais non, regarde mieux, je vis seulement avec les personnes qui partagent le même point de vue que moi. [Certes, mais cela est tout de même assez spécial tu ne crois pas ?] Bien sur que non, au lieu de partager mon lieu de vie avec des gens que je ne pourrais pas supporter, je le partage avec mes semblables, qui a-t-il de mal à cela ? [Rien je te l’accorde, mais laisses moi penser que c’est étrange, surtout pour quelqu’un comme toi qui aime la solitude et sa petite tranquillité.] Certes, mais il faut aussi savoir rester au plus près de sa famille, bien que ce ne soit pas la mienne, au fond je les considère comme tel et c’est ce qui fait que je ne les abandonnerais pas et que je ferais tout mon possible pour améliorer mon niveau et devenir un ninja capable de défendre tout le monde, chose que je n’ai pas pu faire dans le passé. [Que tu y parviennes ou non, tes parents ne t’ont enseigné que la pacification, comment veux tu les aider ?] Je les défendrais, il n’y a pas besoin d’attaquer pour aider les siens. [Certes, mais la meilleure défense est encore l’attaque n’est-ce pas ?] Non surement pas, en tout cas chez moi ça ne marche pas de cette manière. [Tu es trop pacifiste mon pauvre.] Non pas pacifiste, j’aime la paix, j’aurais la paix éternelle un jour. [Certes, mais si tu dois passer par les armes ?] Je sais qu’un jour je serais forcé de la faire, je le ferais une fois de plus, je n’aurais pas le choix, je dois honorer la mémoire de mes parents, mais je me battrais le moins possible. [Déprimant.]

Je venais tout juste de rentrer de mon long voyage dans le pays du vent, c’est avec une chauve-souris de papier sur l’épaule d’ailleurs que j’étais entré dans la seul taverne de notre coin, comme souvent après mes voyages j’aimais particulièrement venir prendre un bon bol de nouilles bien chaude. Comme à mon habitude, je m’étais installer au devant de la taverne, pas très loin de la sortie, c’était un coin stratégique dans le fond si jamais il fallait fermer d’urgence, après tout c’est la seule chose que je savais faire sans problème. [Tu es tellement déprimant, es tu toujours forcé de te rabaisser de la sorte ?] Boarf je ne me rabaisse pas, je ne fais que dire vrai. [Je hais tes vérités alors !] Toujours étant que pour le coup j’avais bien fait de me mettre là moi. Je dégustais mes nouilles tranquillement, elles sont si bonnes dans ce coin du monde, j’en raffole clairement, mais c’est un homme qui retenait mon attention aujourd’hui. Ieatsu Nozomi. [C’est qui lui ?] Officiellement il est notre chef, celui là même que nous avons aidé lors de la dernière bataille, celui là même qui a bien failli mourir sans cette intervention. Une bataille qui fut provoquer pour une raison qui n’en était pas une bonne à mon gout, trop de mort pour rien, nous voilà donc en guère avec les ninjas du pays de la roche, franchement, quelle idiotie à mes yeux. Mais ce n’est pas pour cela qu’il retenu mon attention. Il avait mangé et souhaitait partir sans payer ? Le gérant le rappela vite à l’ordre d’ailleurs, mais il s’arrêta prendre un verre d’eau avant de repartir, le temps parfait pour ma chauve-souris de papier d’aller à sa rencontre sur le comptoir. A première vu cela serait certainement étrange et devrais retenir son attention suffisamment pour que je prenne place à mon tour au comptoir.

« Vouloir partir sans payer ? Voila qui n’est pas très responsable de la part d’un chef. »

Je sortais à mon tour l’argent pour payer mon repas. Moi je le connais, lui surement pas ou plus devrais-je dire. Ma chauve-souris de papier pris à nouveau place sur mon épaule droite. Attendons de voir la suite pour le moment, pas l’envie de me le mettre à dos moi.

Dans le fond, quoi de mieux qu’un petit tour à la taverne après un long voyage ? [Une bonne sieste ?] Hum, ouais ça se défend, mais dans mon cas impossible, tu sais bien qu’il me faut toujours un peu plus de chose, plus je dors plus je perds de temps. [Logique c’est vrai, mais on n’en perd pas tant.] Bien tout est relatif après tout, si je dors douze heure je perds la moitié de ma journée donc si je dors plus je perds un temps monstre, il faut repartir le sommeil de façon intelligente pour ne pas s’épuiser mais également pour ne pas perdre de temps, du coup là, inutile de faire une sieste. [Tu en fais beaucoup, une sieste ne va pas te tuer !] Certes, mais une sieste revient à une cruelle perte de temps et je n’ai vraiment pas besoin de cela pour le moment et tu le sais très bien. [Oui en effet, mais franchement regardes autour de toi, je suis sur que tout le monde s’accorderais avec moi.] Ah oui ? Avis à tous, la sieste est-elle une bonne chose ?... Rien ? Le silence en dit long tu vois. [Tu craints !] Ben quoi je t’ai prouvé à toi ainsi qu’au monde entier que j’ai raison. [Mouais, tu as de drôle de manière de prouver les choses toi, tu craints vraiment.] Oui bon ça va j’ai compris, n’empêche que ça vaut mieux pour moi que ça ce passe comme ça non ? La taverne c’est simple et tranquille au moins. [Pas faux...]

Et pendant cette querelle sans le moindre intérêt, ils en ont oublier le sujet principal...

[Euh c’est qui ça ?] Alors là aucune idée, je pensais que tu le savais moi. [Mouais, la prochaine fois qu’il intervient on lui pète la gueule ?] Ça me va, je n’aime pas les gratteurs qui s’incruste de la sorte. [Toujours étant qu’il n’a pas tord quand même, le sujet principal a été zappé.] Pas vraiment, on en parlait justement en débattant sur la sieste ou la taverne. [Mouais mais pas des masses non plus.] Pas faux. N’empêche que pendant tout ce temps, c’est ma chauve-souris qui c’est rendu sur le comptoir afin de retenir l’attention de l’homme refusant de payer, j’ai nommé Ieatsu Nozomi, le chef de ce clan, si l’on peut appeler ça ainsi... [Une coalition conviendrait peut-être mieux.] Ah oui voilà, c’est ce que je cherchais. M’enfin de toute manière c’est le chef quoi. J’étais donc finalement arrivé au comptoir pour payer ma facture et ma chauve souris dont l’aile s’était imbibée de rouge reprit place sur mon épaule. Non mais quel gâchis, donner cet aspect rouge à ma chauve-souris, il croit quoi bordel ? Ce n’est pas un jouet on ne fait pas ce que l’on veut avec, ce n’est pas possible ça ! [Aller on se calme, c’est rien.] C’est rien ? Non mais tu es malade ou quoi ? Regardes ce qu’il a fait ! Par sa faute elle n’est plus aussi belle qu’elle l’a toujours été, par sa faute il ne me reste plus qu’un allié qui semble blessé, un allié tacher, un allié souiller même, comment peux tu seulement oser dire que ce n’est rien ? Pauvre de toi, comment a-t-il pu te faire ça, quel cruauté dans ce geste ma pauvre petite, je trouverais le moyen de laver cet affront un jour ! [Alors bats-toi !] Me battre ? Contre lui ? Non mais tu es malade ou quoi ? Je te rappel que je suis du genre défensif moi, je couvre mais je n’attaque pas ou peu, ce serait un suicide total, non j’aurais un moyen de laver l’affront en évitant l’affrontement, je l’aurais un jour, je l’aurais ! C’est là d’ailleurs qu’il me répondit d’une manière pour le moins étrange, curieux comme chef celui là d’ailleurs... Je n’avais pas eu besoin de répondre que déjà il me lançait une seconde phrase pour me dire... Roulement de tambours. [Merde à la fin tu es qui enfoiré ?] La même chose que tout à l’heure !

« Curieux personnage... Je suis Shinzaburo du clan Youshi. Il y a bien longtemps que nous avons joint la cause des Nozomi, pas étonnant pour un nouvel arrivant de ne pas le savoir... »

[Froid !] Je le sais bien, mais je n’ai pas tord. [Certes, mais tu peux surement essayer d’être un peu plus sympathique avec lui, ne l’agresses pas de la sorte.] Ouais bon ça va toi, dans le fond, je peux encore faire ce que je veux non ? [Oui, mais il faut se mettre des limites !] Il ne fallait pas salir mon art. [Tu parles d’un art...] L’origami c’est de l’art, c’est propre, c’est beau, c’est juste la perfection incarné quoi. [N’importe quoi...] De toute façon tu n’y connais rien à l’art toi ! D’ailleurs tout le monde autour de nous s’étaient retournés, ils ont quoi eux bordel ? [Soit gentil !] Regardes ma chauve-souris, je n’ai aucune raison de rester gentil ! [Tu ne vas quand même pas nous en faire un fromage ?] Si.

« Qu’est ce que vous avez-vous ? Il n’y a rien à voir ! »