Ato-sempai et moi avions fait une découverte de la plus grande importance. Nous avions réussi à tirer d’une plante un remède nécessaire pour contrer le poison d’un des serpents les plus venimeux du désert de Suna. Toutefois, nous commencions à manquer de plantes à la serre et j’étais celle qui, le sourire aux lèvres, avait la permission de s’aventurer dans les dunes pour partir à la recherche de cette plante aux effets bénéfiques. Je remplis donc mon sac à dos de l’essentiel, y compris d’au moins trois gourdes d’eau. Kaze, mon oiseau chéri, m’accompagnerait également. Il servirait d’éclaireur pour trouver les dites plantes. De haut, après tout, il aurait une bien meilleure vision que moi. C’est donc à l’aube que je me dirigeai vers les frontières séparant le pays du vent du pays du feu, là où poussait cette plante rare et précieuse. Je progressai rapidement dans le sable, ce que j’avais appris à faire dans mon enfance avec ma famille, un groupe de nomades qui voyageaient beaucoup. C’est d’ailleurs grâce à cette expérience que je savais où chercher ce dont j’avais besoin. Ma mère était à l’époque la médecin du groupe et elle m’avait passé une partie de son savoir avant de s’éteindre. Je n’étais pas la meilleure, mais j’étais douée.

Nous avancions depuis un moment déjà et Kaze, haut dans le ciel, virevoltait paresseusement. Rien en vue apparemment. Je soupirai, la journée serait apparemment longue. Je protégeai mon visage des vents du désert d’un grand foulard blanc. Le soleil taperait sans doute moins sur ma tête également. Je gardais un œil sur mon daemon, mais rien, encore et toujours. Ce n’est que passé midi que sa voix résonna dans ma tête.

*Il y a quelque chose là-bas!*

*Des fleurs?*

*Non, quelqu’un qui a du s’évanouir dans le désert! *

Je réajustai mon foulard pour ne pas qu’il tombe et me mis à courir dans la direction qu’empruntait Kaze. Serait-ce un pauvre homme qui avait été infecté par le venin que nous combattions? Ou un simple voyageur dont la gourde n’avait pas été assez remplie? Dans tous les cas, je me devais de faire vite. J’ignorais depuis combien de temps il avait été couché là au soleil. Je le distinguai de mes yeux d’émeraudes, plus loin dans les dunes et je haussai le pas.

Il s’agissait en effet d’un pauvre voyageur qui s’était évanoui là. Je couru plus vite et mon foulard se fit emporter par le vent. Pas le temps de le ramasser, tant pis. Et je vis la silhouette se tourner vers moi et lever le bras, qui retomba mollement presque aussitôt. Cet individu était dans de beaux draps apparemment. Une fois à ses côtés, je me laissai tomber à genoux et entreprit d’extirper l’une de mes bouteilles d’eau de mon sac. Le vent était plus fort et le sable fouettait mon visage. Si une tempête se levait, alors nous allions avoir des ennuis. Je ne pouvais pas le porter toute seule, je n’étais pas assez forte. Je me devais surtout de le faire boire, nous verrions pour la suite plus tard. Je le soulevai donc du mieux que je le pu afin de lui faire adopter une position plus assise que couchée. De l’autre main, je dévissai difficilement le bouchon de ma gourde que j’abandonnai dans le sable. Ce n’était qu’un détail qui pouvait attendre comparé à cet inconnu. J’inclinai donc la gourde pour mouiller ses lèvres et essayer de le faire boire sans qu’il ne s’étouffe pour autant. Je m’adressai à lui d’une voix douce pour le rassurer et le ramener de notre côté, je n’avais pas envie qu’il demeure évanoui alors qu’une tempête de sable allait peut-être nous tomber dessus d’ici quelques minutes.

« Restez éveillé! Je m’appelle Yoite Toritsuki, je suis une juunin de Suna et je suis ici pour vous aider. Vous devez boire et rester conscient, accrochez-vous. Tout va bien se passer, restez avec moi. »

J’espérais qu’il serait au moins capable de tenir debout sous peu, sinon la tempête ne saurais tarder à nous ensevelir sous les dunes. Quelle fin glorieuse pour la jeune fille qui voulait voyager, découvrir le monde et découvrir plein de remèdes avec sa sempai. D’ailleurs, Kaze descendit pour se pauser non loin de moi, sur mon sac à dos. Le vent commençait à être fort, même pour lui qui courbait l’échine et plissait les yeux pour ne pas recevoir trop de sable.

HRP : Donc, tu écris bien ^^ Mon seul point pour l’instant : ce serait bien que tu divises plus clairement tes paragraphes et que tu utilises le justify pour que ton post soit plus beau. C’est un détail, mais pour l’instant ça faciliterait la lecture je crois. J’aurai plus de commentaires pour toi au fil du rp =)

Il semblait s’accrocher à ma gourde comme si sa vie en dépendait, ce qui était probablement le cas. Dans mon esprit, la voix de Kaze n’avait même pas besoin de résonner pour que je sache qu’il m’avertissait des vents qui devenaient de plus en plus forts. Puis, il me remercia en m’appelant par mon prénom. Je n’avais pas l’habitude de cela avec les étrangers, mais l’heure n’était pas à ce genre de réflexions. Je remarquai son bandeau de Konoha, mais n’en parlai pas. Nous aurions bien le temps de discuter de sa présence sur les terres du pays du vent une fois à l’abri de ce dit vent. Je n’osais pas vraiment lui demander de se lever, mais il semblait en comprendre la nécessité par lui-même, c’était déjà ça. Il tenta de se lever, ce qui s’avéra plutôt ardu. Je l’aidai du mieux que je pu, gardant un œil sur son état pour m’assurer qu’il ne forçait pas trop non plus. À quoi cela servirait-il de se lever pour faire cinq pas et retomber ensuite?

D’un vol gracieux malgré le vent, Kaze passa en haut de nous en un coup d’ailes, mon foulard blanc entre ses serres. Je le pris sans même regarder, je n’en avais pas besoin avec lui, nous étions naturellement coordonnés. Et je m’en servis pour couvrir la tête de l’inconnu que je venais de trouver. C’est au bout de longues tentatives que nous arrivâmes à le faire tenir sur ses pieds. Je passai son bras autour de mes épaules et désignait mentalement à Kaze mon sac. De ses ailes majestueuses et de ses serres puissantes, il pourrait s’occuper de cela, tout en nous guidant dans la tempête jusqu’à bon port. Nous avançâmes difficilement durant de longues minutes qui me parurent une éternité dans la tempête, jusqu’à ce que la voix de mon daemon résonne dans ma tête.

*Yoite! J’ai trouvé une petite grotte, vous y serez à l’abri du vent au moins.*

**Parfait, laisse y mon sac et reviens pour nous guider visuellement.**

« Kaze a trouvé un endroit qui pourrait nous servir d’abri durant la tempête. Il faut tenir bon. »

J’espérais que ce n’était pas trop loin car je m’inquiétais légèrement pour l’état de l’inconnu. Il avait du rester trop longtemps dans le désert déjà. C’était une véritable chance pour lui que je ne sois pas retournée sur mes pas aux premiers signes de la tempête, sinon il aurait disparu dans le sable et plus personne n’aurait jamais entendu parler de lui.

Nous gagnâmes enfin la grotte et j’aidai l’inconnu à s’asseoir confortablement. Kaze était toujours sur mon sac qu’il avait porté jusqu’ici. Fier comme un paon, il regardait le jeune homme de son regard perçant, puis entreprit de se récurer les plumes de tout ce sable. De mon côté, je fouillai mon sac pour en extirper un grand morceau de tissu que j’attachai à l’entrée de la grotte avec quatre kunais, histoire de fermer l’entrée au mieux et de minimiser l’entrée du sable. Puis, je me retournai pour remarquer qu’il y avait un peu de bois, reliques d’un feu ayant été allumé par des voyageurs du passé. Je cherchai donc dans mon sac de quoi nous allumer un feu pour le jeune homme qui ne devait pas être habitué aux froides nuits du désert. Je jurais intérieurement et me retournai pour annoncer à l’inconnu que j'avais perdu mes allumettes, mais il semblait s’être débrouillé sans moi. Un utilisateur du katon sans doute qui, avec son chakra, avait su ranimer la flamme morte à la fin d’une quelconque expédition dans cette grotte il y avait fort longtemps. Maintenant, nous étions bien installés et cet endroit nous servirait de refuge pour la nuit et le temps que la tempête se calme. En attendant, il semblait prêt à me parler pour de bon cette fois. Je lui tendis quand même une gourde pour qu’il puisse étancher sa soif comme il faut. La déshydratation n’était pas à sous-estimer.

Il se présenta, Yusuke Uchiha. Son nom de famille me sembla familier, mais sans plus. Je n’étais pas du genre à m’intéresser aux divers clans, ce qui était sans doute une bonne chose pour le jeune homme. Il me partagea également sa provenance de Konoha no kuni, ce que j’avais déjà deviné à cause du bandeau. De plus, il me remercia pour lui avoir sauvé la vie et, alors que je souriais et m’apprêtais à dire que ce n’était rien, Kaze bomba le torse et laissa échapper un cri strident, digne des aigles virevoltant près des hauts sommets.

*Un oiseau! Il m’a traité d’oiseau Yoite! Moi, un simple volatile?*

**Kaze!**

Mécontent de ma réaction, mon daemon nous tourna le dos et feignit un air vexé alors qu’il continuait à récurer ses plumes. J’eus un petit rire nerveux et me sentit obligée d’expliquer à Uchiha-san la conduite de mon compagnon.

« Désolé, il est plutôt orgueilleux…Mais ce n’est rien Uchiha-san, je n’aurais pas été en paix avec moi-même si je ne t’avais pas aidé. Malgré cela, j’aimerais te poser une question, et je sais que la plupart des gens mentiraient, mais j’aimerais vraiment que tu sois honnête, pour honorer cette dette dirons-nous. Ta présence sur les terres de Suna no Kuni représente-t-elle un danger pour les civils? »

Il observa Kaze d’un air étonné, ce qui était bien normal après tout. Puis, il me dit que Konoha c’était du passé pour lui. Ensuite, en un geste impulsif, il arracha son bandeau frontal et le jeta dans les flammes. Je regardai l’objet de mes grands yeux d’émeraudes, écarquillés sous la surprise. Je l’entendis à peine me dire qu’il ne représentait plus aucun danger. Non, j’étais scandalisée et, sans même prendre la peine d’y réfléchir, je plongeai la main dans les flammes et en extirpait le bandeau. Le tissu était en feu et je du le jeter au sol et étouffer les flammes avec un bout de ma propre cape de voyage qui se bruni, mais heureusement le feu ne se propagea pas. Mes mains étaient blessées et Kaze avait laissé échapper un petit bruit plaintif avant de me jeter un regard assassin. Il avait compris mon geste, mais aurais tout de même préféré que je ne le fasse pas. Puis, souriante, mais avec un petit air de réprimande, je rendis son bandeau au jeune homme.

« Tu ne dois pas le jeter Uchiha-san! Ce bandeau est sans doute la seule chose de ton passé qu’il te restera un jour. Ça fait partie de toi, tu n’as pas le droit de le renier. C’est comme si tu reniais un membre de ta propre famille! Ça ne se fait pas! Tu ne serais pas toi si tu n’avais pas vécu à Konoha. C’est ce qui a façonné la personne que tu es aujourd’hui, c’est comme si tu reniais ta propre existence, c’est malsain. Tu dois chérir ton passé et apprendre de lui, pas le jeter dans les flammes pour l'oublier. Tu n’apprendras pas comme ça! »

Et je lui souris, espérant qu’il le prendrait bientôt car le tissu encore brûlant sur la peau de ma main abîmée commençait à me faire un peu plus mal alors que le temps passait. Mais, surtout, j’espérais qu’il comprendrait ma façon de penser et qu’il accepterait d’apprendre de son passé plutôt que de le renier et de se renier lui-même par la même occasion.

Finalement, il le repris et l’attacha à sa cheville. Puis, comme légèrement mal à l’aise, il me remercia. Et je lui souris, fière de mon coup. Je faisais tout ce que je pouvais pour l’aider et cela me rendait fière. Quoi qu’il en soit, il y eu un léger silence qui suivit. Je m’assis et contemplai le feu avant d’entendre la voix de Yusuke s’élever de nouveau. Il voulait savoir ce que je faisais dans le désert ce jour là. Une personne autre que moi aurait pu se méfier, mais je n’étais pas comme ça. Que pouvait-il bien y avoir de mal à lui confier un tel détail? Je répondis donc avec entrain, ce que je faisais toujours en parlant de choses qui me passionnaient.

« Je suis partie en exploration pour trouver des fleurs. Dit comme ça c’est bizarre, mais moi et ma sempai avons réussi à créer un antidote contre le venin d’un puissant serpent et la formule en dépend. J’étais donc de sortie pour en cueillir d’avantage. »

Puis, je me tournai vers lui alors que plusieurs interrogations naissaient dans mon esprit, ou plutôt celui de Kaze, fin bref.

« Et toi, pourquoi fuir Konoha et te lancer dans une traversée du désert alors que tu n’es sans doute jamais venu ici auparavant? Tu dois avouer que c’est quand même curieux de se lancer dans une pareille expédition sans avoir suffisamment d’eau! Si tu savais combien de pauvres voyageurs en meurent chaque année… »

Il commença sa réponse. Il me dit que pour que je comprenne ce qu’il faisait ici, je me devais d’abord de comprendre quelque chose. Il insista sur le fait qu’il était un Uchiha, ce que je ne comprenais pas vraiment et parla de quelque chose nommé le sharingan. Il me dit ensuite qu’il ne le possédait pas, car ses géniteurs n’avaient pas respectés les traditions des Uchiha, soit le mariage consanguin. De mon point de vue médical, ce genre de pratiques étaient tout à fait malsaines et il devrait plutôt se trouver chanceux. Il risquait d’avoir une bien meilleure santé que beaucoup d’autres membres de la famille. Toutefois, son clan ne le voyait pas de cet œil. Non, ils l’avaient rejeté pour cela et je fronçai les sourcils, choquée par cette déclaration. Il sembla avoir du mal à poursuivre et, en signe de support, ma main brûlée trouva la sienne et je la serrai, l’encourageant à poursuivre. Il parla donc d’une mission que lui et son équipe devaient accomplir. Puis, au fur et à mesure qu’il poursuivait, je pouvais deviner la suite. Une embuscade. Je sentis des larmes me monter aux yeux en pensant à ce qu’il avait du endurer, mais je me devais de rester forte pour le supporter et l’encourager. Lorsqu’il dit avoir appris que son propre clan avait tué sa mère, mon cœur se serra. J’avais moi-même vu ma mère mourir sous mes yeux quelques années plus tôt et je ne l’oublierais jamais. Mais comment aurais-je réagit si un membre de notre propre groupe de voyageurs l’avait tué? Autant ne pas y penser. Lorsqu’il eut terminé, n’y tenant plus, je le serrai dans mes bras tout en flattant son dos de ma main droite en une tentative de réconfort.

« C’est une raison de plus pour garder ton bandeau et ne pas oublier d’où tu viens. Si tu oublies, ce sera comme si tu oubliais tout le courage et tout l’amour dont ta mère à fait preuve pour braver un clan qui semble aussi important. Je suis certaine que son amour t’accompagne toujours et qu’elle veille sur toi, parce qu’elle a tout donné pour toi. Utilise cela, rappelle-toi cela et puise ta force dans cette certitude. L’amour que ta mère éprouvais, tu dois le chérir, pas le jeter aux flammes. C’est ce qui pourrait bien faire ta force un jour. »

Puis, je le libérai de mon étreinte et reculai. Il s’était confié à moi, il m’avait fait confiance. Il méritait que je partage également mon passé avec lui. Comme ça, nous serions sur un pied d’égalité. Je me raclai la gorge et me jetai à l’eau à mon tour.

« Je voyageais avec ma famille, un groupe de nomades. Et il y a environ cinq ans, à la création de Suna, nous avons convergé vers le village naissant et il n’y avait pas beaucoup de nourriture. Un groupe de bandits a tué ma mère devant mes yeux et si d’autres shinobis n’étaient pas intervenus, je serais morte aussi. Alors aujourd’hui, quand je pense à elle, je pense à un modèle doux et généreux et je tente de m’en inspirer. Ce n’est pas facile tous les jours par contre…Mais je ne veux pas l’oublier. Ce moment fait partie de moi et j’ai l’impression que je ferais honte à la mémoire de ma mère si je faisais autrement. »

Il m’écouta à son tour, respectueusement. J’eus tout de même peur de l’ennuyer et d’avoir l’air égoïste à lui déballer ainsi soudainement mon histoire. Mais, fort heureusement, il semblait plutôt reconnaissant et il me remercia sincèrement tout en prenant ma main dans la sienne à son tour. Je ne pu m’empêcher de lui sourire doucement et de lui dire que ce n’était pas grand-chose. Puis, je regardai nos mains et me senti légèrement mal à l’aise. Je n’avais jamais été le genre de fille qui attirait le regard des garçons et mes contacts avec eux c’étaient donc limité à mon père que je serrais contre moi les jours où il me semblait maussade. Il la libéra ensuite avant de se diriger vers l’entrée. Il passa courageusement la tête dehors et je ris légèrement. Ça se voyait qu’il n’était pas d’ici. Les tempêtes comme cela pouvaient durer longtemps. Il revint s’asseoir avant de prononcer à voix haute l’évidence. Nous serions coincés là un moment. Il me demanda ensuite si, une fois la tempête passée, mon Kazekage accepterait de le recevoir. Il dit également qu’il aimerait proposer ses services en échange de quelques jours d’asile. Je réfléchis, puis décidai de lui répondre honnêtement.

« Kagekaze-sama est un homme occupé. Je ne peux rien te promettre, sinon que je ferai de mon mieux! C'est quelqu'un de bien. C'est d'ailleurs lui qui m'a sauvé ce soir là. Et puis, tu pourrais sans doute venir dormir chez moi une journée ou deux, le temps de te trouver un endroit plus approprié. Mon père ne me dit jamais non! »

Et je lui fis un sourire encourageant. Dans tous les cas, nous serions coincés là encore un moment. C’est donc dans un éclair de génie que je commençai à chercher dans mon sac une petite casserole et une soupe en boîte.

« Nous pourrons manger un peu au moins, tu as besoin de reprendre des forces. »

Je vidai le contenu de la conserve dans la petite casserole avant de chercher un moyen de le faire tenir en haut du feu. Kaze me proposa à la rigolade de voler sur place en haut du feu, mais il nous fallait une vraie solution. Je me tournai vers mon camarade d’infortune en espérant qu’il aurait une idée de génie.