Une silhouette gracile se détachait de l'horizon, alors que le vent soufflait doucement en ce midi au pays de la foudre. La main en visière, ses prunelles noires de nuit scrutaient attentivement le lointain, se posaient sur chaque ilots, dans l'espoir de trouver ce qu'elle cherchait... Ses longs cheveux noirs flottaient mollement autour de sa tête, leur teinte sombre rehaussant le teint pâle et lumineux de la jeune femme. Le tissu immaculé qui composait son haut-une camisole en filet avec un bustier blanc crème- accompagnait le mouvement envoutant en virvoletant autour de la taille mince de la kunoichi. Ses longue jambes fuselées étaient mises en valeur par un pantalon asymétrique aussi sombre que ses yeux d'onyx. À ses côtés, Naka, son meilleur ami, son âme soeur dans ce bas monde, son daemon, scrutait lui aussi l'horizon de ses yeux émeraudes. Le pelage du petit chat scintillait doucement sous l'astre solaire, sa robe grise-argenté brillait au même rythme que l'eau claire entourant Kumo. Sur l'ile opposée à la jeune femme, trois ombres se détachaient aussi du ciel azure. C'était vraiment une belle journée, et Ly Chan, puisque c'était elle, devait empêcher une attaque ennemie... Elle se remémora les paroles de son Kage, du moins l'eseentiel de sa mission ; cinq Juunin, chacun possédant une affinité élémentaire, tentaient de percer dans le village des nuages. Elle devait les arrêter, les retenir, car les Anbus de son village ne pouvaient réagir dans l'immédiat. Génial, l'avenir du village de Kumo reposait entre les mains de la folle au chat, de l'héritière du clan Tsuki...

Posant un poing sur sa hanche, passant l'autre dans ses cheveux ébènes, Lyanee soupira :

- Oh, Naka, mais qu'est-ce qu'on fout ici ?! Ils sont où ces ninjas féroces et méchants ?! Ça fait une heure qu'on attend ici, et tout ce qu'on voit, c'est des épouvantails sur une ile...

Ce à quoi le félin répliqua, sur ses gardes :

- Pour des épouvantails, ils bougent beaucoup... Tu sais, ta vision d'humaine ne te permet pas de voir les mouvements d'aussi loin...

Énervée, Ly Chan n'en revenait pas que son chat lui ait caché cela... Elle baissa les yeux vers son ami, et lui aboya par la tête :

- T'aurais pas pu le dire plutôt ?! Ils sont peut-être en train de planifier notre mort ! Viens, on part... Il doit bien y avoir une misérable barque qui traine dans les environs...

Le chat grimaça, lui qui haissait l'élémemt liquide sous toutes ses formes. Les deux compagnons descendirent sur la grève, et une cabane de pêcheur délabrée les acceuillit sur la plage de galets. Un vieillard famélique, la peau sur les os, prit peur en la voyant et essaya de courir vers la direction opposée à notre jeune kunoichi. Naka le poursuivit, et tâcha de le rassurer en ziguezaguant entre les chevilles maigres du bonhomme. Il s'arrêta, jeta un coup d'oeil au chat, et se retourna vers Lyanee quand elle le héla. D'une voix tremblante qui se voulait brave, le vieil homme parla :

- Vous avez pris ma femme, vous ne m'aurez pas... Vous l'avez tuée, et vous avez pris ma fille unique... Vous voulez ma vie ? Tenez, je vous la donne... Épargnez ma fille, je vous en prie...

Il plaça ses bras en croix devant Ly Chan, et devant un homme aussi traumatisé, elle ne put s'empêcher de le détailler... Sa peau était mate, brunie par les rayons du soleil de midi. Il devait être pauvre, car ses côtes semblaient menacer de transpercer sa chair, ses bras étaient secs, maigres, là où jadis il y avait des muscles ne se trouvait que de la peau flasque... Ses jambes frêles tremblaient sous le chox, et des larmes menaçaient de perler de ses yeux argents. Doucement, elle lui dit, déposant son katana sur les galets :

- N'ayez crainte monsieur, je ne suis las venue pour piller ou voler, encore moins pour tuer... Du moins, vous n'êtes pas ma victime... Si je puis me permettre, qui vous a pris votre fille ? Et où sont-ils allés ? À quoi ressmblaient-ils ? Combien ?

Reprenant son souffle, le vieil homme, visiblement rassuré par le ton calme de Lyanee, répondit vaillament :

- Ils étaient cinq, deux femmes et trois hommes... Les femmes sont restées en retrait, alors que les ninjas se sont emparé de ma femme. Oh, ma Yuna... Frêle comme elle était, ils lui ont cassé le bras, et ont essayé de l'enmener... Ma fille s'est imposée, et il ont violement jeté le corps de Yuna au sol, sa tête heurtant le sol... Elle est morte sur le coup. Ils ont empoigné Maiko, et sont disparus... Ils m'en voulaient, j'en suis sûr, et pour me faire souffrir, ils ont pris les deux personnes qui me retenaient sur terre... Oh, Yuna, Maiko...

Il se mit à sangloter, puis il continua, bravant les larmes qui lui coupaient la voix :

- Chacuns des ninja, autant les femmes que les hommes, portaient des habits semblables aux vôtres... Sur leur hauts, ils y avait un kanji signifiant un élément ; le plus grand, un homme aux cheveux noirs, avait le kanji de la foudre. Il était visiblement le chef, suivit d'une femme. Elle avait les cheveux blonds striés de mèches noires, et arborait le kanji de la terre. C'est elle qui a ordonné que l'on prenne ma fille... Les deux autres hommes avaient tous deux des cheveux bruns foncés, des yeux sombres, et ornaient le kanji du feu et de l'eau. La dernière femme, une jeune fille à la chevelure de feu, et aux yeux émeraudes portait le kanji du vent. Elle voulait éviter la bataille, et ses yeux se sont remplis de larmes quand ma Yuna est tombée inerte sur les pierres... Ils sont partis avec Maiko là-bas...

Il pointait l'ile aux épouvantails... Naka avait raison, pour une fois... Lyanee remercia l'homme, et rapidement, en échange de la promesse de lui ramener sa fille, elle put se procurer une barque. Avant de monter dedans, Naka essaya de se désister :

- Je pourrais rester ici... Si tu as des ennuis, tu n'aurais qu'à te téléporter et on pourrait préparer une contre attaque...

D'un signe de tête, Ly Chan aquiesca, et pour la première fois, elle partait seule sans son daemon... L'ile était à moins de deux kilomètres, donc le voyage ne devrait pas prendre trop de temps...

Elle ramait depuis une demi-heure, quand elle accosta sur la grève de l'ilot. Silencieusement, elle commença sa progression à flanc de montagne, sur cet ilot il n'y avait pas d'escalier... Heureusement, la paroi rocheuse avait été aménagée pour l'escalade, et elle parvint au sommet en moins de deux. Discrètement, elle se faufila entre les rochers et parvint sans heurts au campement général... La vraie mission allait commencer !

Le campement des pilleurs était bien aménagé... Deux tentes se fesaient face, un brasier allumé dans le centre projetait de faibles ombres dans la noirceur de la fin d'après-midi. Le ciel se couvrait rapidement, et un brouillard inhabituel se levait dans les environs ; "Sûrement un tour de passe-passe de notre juunin suiton..." pensa la jeune demoiselle accroupie dans les buissons. Un bruit soudain lacéra ses oreilles, une jeune enfant hurlait ! Elle voulut bouger mais deux hommes sortirent d'une des tentes, avec chacuns le bras d'une jeune fille aux courts cheveux noirs, et aux prunelles ambrées. L'un des hommes avaient une forte stature, des cheveux aussi sombre que ses yeux onyx alors que l'autre avait des cheveux bruns sombres et des rubis perçant fixaient la pauvre fillette avec haine. Un autre homme, presque identique au ninja aux yeux rouges, sortit lui aussi de la tente, tentant vainement de calmer son jumeau. Ses pupilles saphires se posaient sur la fillette avec un certain mépris, mais il restait en retrait, tout en calmant son sosie. Le premier, l'homme aux yeux d'onyx parla, calmement mais d'un ton dur :

- Kai, arrête ! Elle ne mérite pas que tu lui accordes ton attention, cette peste... Ne perds pas ton temps avec elle, n'oublie pas que nous devons attaquer dans...

Il se fit interrompre par le dénommé Kai, qui hurlait :

- Cette garce !! Elle a osé me frapper ! Moi, un homme deux fois sa taille, et elle a le culot de me frapper ! On s'en fiche qu'on attaque dans moins d'une heure, notre seule ninja médicale dans un rayon de 1 km est une peste de 14 ans qui ose m'insulter !! Tu dis que je dois me calmer ?! Tu tiens à mourir toi ? Blessé, sur un champ de bataille ?! Raiki, tu me déçois...

Kai fonça sur son chef, et dans une autre situation, Ly Chan aurait ri en voyant l'homme au tempérament de feu foncer sur le chef de camp... Elle prit en note le nom et l'affinité qu'elle supposait de ce bagarreur, et continua en silence d'observer la scène... Raiki s'écarta rapidement su chemin de son adversaire, puis héla l'autre homme qui était sorti :

- Mizu, occupe toi de ton frère, je ne veux pas qu'il tue notre médic' encore une fois...

L'homme tourna les talons, suivit des deux frères, laissant la demoiselle sanglotante et ensanglantée sur le sol froid et poussiéreux du campement. Une femme sortit de la tente, et s'avança vers la jeune prisonnière. Ses longues nattes dorées striées de noirs encadraient un visage d'ange aux prunelles chocolat. Ly Chan détailla longuement cette demoiselle qui lui semblait étrange... Un peu comme si elle dissimulait quelque chose, enfin, c'était une drôle d'impression qui nouait le ventre de la chuunin quand elle observait la kunoichi. Tendant l'oreille, l'espionne entendit quelques mots qui la firent frissonner, tant le ton qu'employait la femme était doucereux et écoeurant :

- Tu sais Maiko, si tu ne nous rejoins pas, tu vas mourir, comme ta mère l'a fait... Tu vas mourir seule, sur la plage de galet de ton enfance... Mais si tu fais ce qu'on te dit, si tu rejoins nos rangs, tu auras la vie sauve... Un talent comme le tiens ne doit pas se perdre, une kunoichi médicale est très utile sur un champ de bataille... Peut-être qu'un jour, tu seras la Kage des nuages... Penses-y bien, Maiko, penses-y...

Le silence pesant de la jeune Maiko frustra la jeune dame, qui, dans un élan de colère, gifla la pauvrette. Les cheveux de jais de la victime voletèrent, et sa tête s'écrasa lourdement au sol. Une autre femme sortit de l'autre tente, et se précipita vers la masse inerte qu'était devenue Maiko, repoussa la cruelle femme qui l'avait frappée, et aboya à cette dernière :

- Tsaika, mais arrête bon sang !! Tu vas la tuer, cette pauvre fille...

Tsaika renifla dédaigneusement, puis se détourna, laissant sa camarade seule avec Maiko... La chevelure rousse de la femme rayonnait sous le peu de soleil qui restait, et Ly Chan observa le visage angélique et baigné de larmes de la rouquine. Elle avait des yeux verts intenses, comme d'éclatantes émeraudes et quelques taches de rousseur parsemaient son délicat visage. Elle parlait doucement à la jeune femme inerte :

- Maiko... Pourquoi tu persiste à fuir... Tu sais bien que Raiki ne te laissera pas partir, et Tsaika te mènera la vie dure... Ils ne peuvent te tuer, tu sais... Père va envoyer les Anbus de Kumo à ta recherche...

La fillette leva la tête et fixa la femme de ses yeux ambrés, puis murmurra :

- Kana, pourquoi les as-tu laissé me prendre sans rien dire ?! Pourquoi es-tu avec eux ?! Je suis peut-être la seule personne possédant des affinités pour le médical, mais je ne suis pas ninja... Oh, Kana... Pourquoi es-tu partie ?

Kana resta silencieuse, puis se leva en direction de la tente principale. Elle y entra, un homme cria une volée d'injures, puis elle ressortit, le visage fermé par la colère. Elle empoigna la pauvre Maiko, en disant simplement :

- On pars en balade. J'ai reçut l'ordre de te convaincre de nous rejoindre...

La jeune fille aux prunelles d'ambre railla :

- Depuis quand tu te plies aux ordres ? Je ne bouge pas d'ici, pas question que je te suive...

L'homme aux yeux saphirs sortit lui aussi de la tente, alla murmurrer quelque chose à l'oreille de la rebelle, quelque chose qui la fit frissonner et se lever en courant vers la forêt, suivie de Kana. Mizu retourna dans la tente, et Ly Chan suivit les deux jeunes femmes. Elles s'étaient arrêtées dans une clairière, et la kunoichi tendit l'oreille dans l'espoir de trouver une information de plus... Hélas, rien de plus qu'une discution entre soeur, qui ne valait pas grand chose... Décidant de sortir de sa cachette, elle dégaina sa lame argentée et s'avança vers les soeurs :

[color=deeppink]- N'ayez pas peur... Je ne vous attaquerais pas, mais si vous me voulez du mal, sachez que je sais me défendre... (regarde Kana) Vous n'étiez pas avec ces truands ?

Kana se leva sèchement, et plantant ses émeraudes dans le regard onyx de Lyanee, elle répliqua sauvagement :

- Je ne crois pas vous connaitre, et je ne veux pas. J'ai reçut l'ordre de la protéger en attandant l'att... Ça ne vous regarde pas.

Maiko hurla presque aux oreilles de la kunoichi :

- SORTEZ MOI D'ICI !

La fillette se leva et se précipita vers Ly Chan, qui l'acceuillit à bras ouverts. Kana respira un bon coup, puis fixa sa soeur :

- Pars avec elle, je n'ai plus la force de me battre contre toi, ni contre eux... Tiens (tend un sac), pars avec cela, va rejoindre père et dis lui que je vais bien...

Au moment où la jeune femme pronnonçait ces paroles, un anbu au brassard de Kumo surgit de la forêt... Apparament, Naka avait réussi à alerter les Anbus du village... Quelque fois, ce félin en épatait plus d'un... Ly Chan avait terminé sa mission, sans trop de peine, elle avait réussi sans son daemon... Cela suffira-t-il pour passer juunin ?