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Une mission, encore. Bon je ne suis pas pour rechigner non plus. Au moins il fait usage de mes talents, c’est déjà ça. Dernièrement, je ne le sens plus vraiment. Il est parti à Suna sans même me laisser le temps d’y apposer mon chakra pour que je puisse suivre sa trace. Ce n’est même plus de lui que je reçois mes ordres de mission. Il y a pas à dire, je me sens un peu abandonnée sur ce coup là. Pourquoi me demander d’être son allié pour partir ensuite sans me laisser la moindre directive. C’est la mine renfrognée que je me rendis malgré tout à mon rendez-vous avec le ninja qui devait me confier ma nouvelle mission. Je trainais des pieds, même en sachant que j’allais le rencontrer dans un restaurant et que j’aurais sans doute le repas payé. D’accord j’avais faim, mais Omei me manquait d’avantage que la nourriture pour une fois.

Je pris place devant l’homme maigre qui me semblait plus nerveux que jamais. J’appuyai mon menton sur ma paume et le regardai avec les paupières tombantes. Je n’étais plus aussi enjouée depuis que mon compagnon m’avait mise de côté. Je m’attendais à ce qu’il prenne la parole avec sa petite voix rapide et stressée. Au lieu de ça, il glissa vers moi un papier soigneusement plié. Cela attira mon attention. Ce papier venait-il d’Omei? Je sautai dessus comme une mouche sur un morceau de sucre. Mes petites mains le déplièrent à la hâte pour être ensuite très déçue. Un ordre de mission, comme n’importe quel autre. J’allais le réduire en jolie figure d’origami lorsque le ninja me pressa de le lire et de mener à bien cette mission de la plus haute importance. Peut-être Omei ne l’avait pas écrit, mais peut-être quand même que c’était ça ses directives, prendre soin du village? Il pourrait être plus clair la prochaine fois. Je lu le papier qui capta mon attention dès les premiers mots. Un espion au bureau du Hokage? Était-ce aussi pour ça qu’il avait fait ses plans le plus secrètement possible? Même si c’était le cas, je lui en voulais. Malgré ça, il était de mon devoir de lui rendre ce service. En plus je pourrais peut-être même lui remettre ça sous le nez plus tard. Un truc du genre : tu oublies la fois où c’est moi qui ai trouvé l’espion et qui a empêché une attaque d’Akatsuki? C’est avec cette résolution nouvelle que je me rendis à la hâte à la tour du Hokage.

J’entrais par la fenêtre, hop, directement dans son bureau! En temps normal il ne me demandait même pas de me mettre à genou pour lui parler, donc j’en ai aussi déduis que ça ne le dérangerait pas que je m’incruste ainsi en son absence. De toute façon, logiquement, les informations les plus récentes et les plus croustillantes devaient être ici. J’avais bien du mal à imaginer O-Chan (voyez comme nous sommes distants? C’est la première fois que je l’appelle ainsi) faire de la paperasse était pour moi une idée complètement aberrante. Un homme comme ça ne devrait pas s’enquiquiner avec le papier. C’est un homme d’action, enfin, si je le connais encore aussi bien que je le crois. Que faire alors? Je me dirigeai à la course vers les archives. Les gens me dévisagèrent lorsque j’ouvris la porte du bureau à la volée. Je n’avais normalement pas le droit d’être là après tout. Qu’ils aillent au diable. Cette porte là, je la défonçai. La petite dame toute fripée laissa échapper un hoquet d’horreur et de surprise. Je sautai sur son bureau, la dominant maintenant d’une tête.

« Je veux les plans de la tour, maintenant! C’est pour accomplir une mission de la plus haute importance alors ne perdez pas de temps! »

Et j’espérais vraiment qu’elle se dépêcherait, je n’étais pas d’humeur à attendre. Il y en avait déjà un qui me laissait mijoter ici, c’était bien assez. Elle revint au bout d’un moment avec un dossier, les mains tremblantes. Je lui arrachai des mains et fit demi tour. Avant de quitter, je lui demandai de faire livrer tous papiers ayant des informations datant de moins d’un mois d’être livré dans le bureau du Hokage. Elle me dévisagea et m’expliqua que c’était impossible, qu’il y en avait trop. Commençant à être agressive, je me retournai vers elle et reformulai ma question.

« Alors je veux tous les dossiers importants datant d’il y a moins d’un mois. Et je ne m’intéresse pas aux missions inférieures au rang A. Merci de faire vite! Et je veux des sucreries pour m’aider à penser, plein de sucreries! »

Sur ce, je parti sans me retourner cette fois. J’étais devant la porte du bureau en moins de deux. Des ninjas que je ne connaissais pas étaient devant la porte en grande conversation. Apparemment, quelque chose avait provoqué un rassemblement devant la porte. Lorsque tous les regards convergèrent sur moi, je compris. Si ce n’était que ça, ça allait. Sauf que, si l’espion avait vent de ma présence et de mes intentions, il aurait tôt fait de disparaître avec ce qu’il avait ramassé. Les ninjas se dirigèrent vers moi au pas de course, kunai à la main. Merde! O-Chan ne leur avait donc pas assez parlé de moi? Il fallait que je quitte cet endroit et vite. Je devais retrouver l’espion avant que l’on ne m’arrête et qu’il puisse fuir. Je détestais de plus en plus la tournure des événements.

Je fis ce que je considérais être le mieux et concentrai mon chakra dans mes articulations. Je me dirigeai vers eux à la course et, alors qu’ils sortaient tous leurs kunai, utilisai ma vitesse et mon agilité naturelle. Je sautai avant d’atterrir sur une épaule, puis une tête et une autre épaule. Je me frayai ainsi un chemin jusqu’à la porte du kage. Je m’engouffrai dans le bureau alors que les ninjas allaient barrer la porte. À l’intérieur, un ninja dont le niveau ne semblait pas supérieur à celui d’un genin me fixait avec de grands yeux effrayés. Je sortis mon katana et le pointai sur lui.

«Bouge cette bibliothèque devant la porte, maintenant! »

En faiblard qu’il était, il s’exécuta pendant que je déroulais les plans à même le sol. Cherchant frénétiquement, je trouvai enfin ce que je cherchais, les plans de la pièce où j’étais. Je cherchais n’importe quoi qui eut pu ressembler à une entrée de passage secret. Un endroit creux dans les murs où quelqu’un aurait pu se faufiler. Le genin s’approcha de moi lentement, pendant que je regardais la carte. Il songeait sans doute à accomplir un acte inconsidéré pour sauver son village. La preuve qu’il ne me connaissait pas, il me sous-estimait. Mais j’eu bientôt l’occasion de le remettre à sa place lorsque je découvris ce que je cherchais. Le mur de gauche, dans le coin. Il y avait un espace assez grand pour qu’un être d’une taille normale se tienne là. Le plan de l’étage du dessous m’informa de la présence de ce même endroit. Il y avait peut-être une échelle qui menait vers les niveaux inférieurs. Au lieu de chercher comment gentiment ouvrir ce passage secret, je concentrai mon chakra dans mon poing et frappai. Le genin recula vivement lorsque l’impact fit littéralement exploser ma cible. La poussière du plâtre était dans l’air et les morceaux du mur commençaient à chuter vers les niveaux inférieurs. Au même instant, la bibliothèque, et donc la porte, céda pour laisser entrer mes poursuivants.

Sans prendre le temps de réfléchir, je sautai. La chute fut longue, un bon trois secondes. J’utilisai mon énergie pour amortir la chute et atterrir tel un chat. Je me tenais à l’embranchement de trois chemins différents. Il y régnait une odeur de bois et des ampoules endormies devaient habituellement servir à l’éclairage. Toutefois, ce n’était pas avec mes yeux que j’allais me repérer. Je fermai les yeux et me m’y à scanner l’endroit avec mon sixième sens. En prenant bien soin de ne pas confondre avec le chakra provenant de l’extérieur du passage, je cherchai. En quelques instants, j’avais trouvé ma piste. Un homme inconnu se tenait à un peu plus de vingt mètres de moi, dans le chemin de droite. Je me mis à courir à sa poursuite. Ma mission ne serait pas un échec cuisant et Omei continuerais à faire appel à mes services. Je concentrai mon chakra dans mes jambes et me mis à courir si vite que j’en perdais presque pied. Après deux virages, je le vis s’enfuir dans la pénombre. Plus que quelques pas…

Je n’avais rien vu venir à cause de la noirceur, mais ma proie frappa contre un cul de sac, qu’il ouvrit sans peine. Un rectangle lumineux me heurta de plein fouet. Il venait d’ouvrir sa porte de sortie. Il sauta sans attendre et c’est donc ce que je fis également en dégainant mon katana. Nous étions encore à environ trois étages de haut et la chute serait dure, mais je ne pouvais pas perdre de temps. Je réussi à l’atteindre et à transpercer son ventre de ma lame. Nous heurtâmes le mur en fracas et j’en eu le souffle coupé. Il était entrain de se vider de son sang sous moi. Tout autour, les ninjas accouraient. Merde! Merde! Je cherchai frénétiquement l’homme jusqu’à trouver ce que je voulais. Un dossier contenant des informations capitales pour Konoha. J’y plantai mon sabre et le levai devant moi tout en mettant en place un bouclier de chakra pour me protéger. Gagner, les ninjas avaient fait exactement ce que je croyais qu’ils feraient. L’un d’entre eux m’attaqua d’une boule de feu qui lécha la lame de mon sabre et réduit en cendre le dossier. L’homme était mort et les papiers étaient brûlés. Je laissai tomber mon katana et me rendis. Alors qu’on me passait les menottes au poing, je tendis au ninja en train de m’arrêter une feuille savamment pliée en forme d’origami. Mon ordre de mission. Plus que neuf cent quatre vingt dix neuf autres.

L’homme ne sembla pas trouver ça très drôle et il me souleva de terre pour m’entraîner dans son sillage. Je me laissai faire, le choc de la chute m’avait quand même sonné et un peu de repos ne me ferais pas de mal. Il me traîna ainsi sur une bonne distance et tout le monde me regardait avec des regards interrogateurs. Certains m’avaient déjà vu par le passer errer dans les rues avec O-Chan, mais malgré tout je doutai qu’ils se souviennent de moi. La masse imposante et dangereuse de mon compagnon devait être beaucoup plus marquante. On me lança dans une cellule plus petite que la moitié de ma chambre. Le seul mobilier? Une chaise. Je l’ignorai royalement et demeurai couchée sur le plancher, là où on venait de me lancer. J’en profitai pour piquer un somme, je savais qu’on ne me laisserait pas moisir là très longtemps.



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