Ma jambe ne commençait qu'à me faire trop souffrir. C'est difficile de penser que j'aurais pu rentrer dans le village avec une jambe amputée mais cela aurait facilement pu se produire si je n'avais pas tenu le coup. Cependant, la douleur persistait, et pas qu'un peu.
Cela faisait maintenant six heures que je fixais le plafond de ma chambre depuis mon lit. Voilà que, en constatant que la lumière du jour commence à percer les tentures de mes fenêtres, je vois que j'ai passé une nuit blanche à cause de cette stupide plaie qui ne cesse de lancer. Cela ne semble pas s'infecter...tout semble normal sauf cette constante douleur qui m'arrache par moment des grognements de douleur.
Déplaçant doucement mon pied droit jusqu'à ce que je sois assise au bord du lit, je prends la résolution de faire un check-up à l'hôpital même si je n'ai jamais aimé les médicaments, médecins et tout ce qui a un rapport avec des aiguilles...brrr! Rien que d'y penser, j'en frissonne.

-Tss...

Je marche doucement jusqu'à cet hôpital et, dès les portes coulissantes en verre passées, je vois cette magnifique file d'attente de blessés sur les bancs d'attente. Bien! Il ne manquait plus que ça! Rageant un peu, je m'assieds tant bien que mal sur un des sièges en plastique et croise les bras.

-Quelle plaie...

Bon, autant relativiser. Je ne suis pas la patiente la plus mortellement blessée de Kiri non plus. J'ai tout mon temps comme l'a prouvé le temps que j'ai pris à me décider à me lever pour me faire soigner...enfin...si il y a vraiment quelque chose à soigner en fin de compte. Peu être que c'est un bleu qui lance un peu plus que d'habitude et voilà...ça ne peut pas être plus grave que cela...si?
Ah! Et voilà que mademoiselle la plaie relance! C'est que ça fait vraiment mal! Pourtant, tout allait durant les trois derniers jours. Parfaitement bien même! J'aurais pu courir un marathon sans le moindre soucis et voilà!

-Tsk!

Un lancement qui relance? Voilà que cela joue les surenchérissement dans mon tibia droit maintenant! Je jette un bref regard autour de la salle et vois aussi que pas mal de personnes sont bien plus mal en point que moi. Il doit y avoir des beaux bobos dans la salle vu la tête que font certaines personnes se tenant le bras ou en se bouchant les oreilles le plus fort qu'ils le peuvent. Puis, dans mon observation, je jette à ma jambe droite le même regard et ne peut m'empêcher de dire, presque avec détachement:

-Tiens...ça saigne...

Je ne suis pas la seule qui a des saignements, je ne suis pas encore le cas le plus grave de Kiri, on se clame...pas la peine de stresser...mais ça fait quand même mal...

Maintenant que j'y pense, une tâche rouge sur un pantalon rouge, c'est pas vraiment la catastrophe... On dirait que j'ai bien choisi mes couleurs. Il faut dire aussi que, avec des cheveux rouges, on a pas énormément de choix au niveau des couleurs de vêtements...Mais si j'avais choisit le blanc...ah non, j'avais déjà essayé, ça ne donne pas particulièrement bien. Je trouvais même que cela faisait trop ''civile''.

Oui, quand on ne sait pas pas faire quand on attends dans une file d'attente, on ne pense pas à des choses très intéressantes. La tache de sang c'est agrandie depuis tout à l'heure mais ça à l'air de se calmer. Enfin, je l'espère.
C'est à ce moment qu'un médecin regarda ma jambe et vint me parler. Bien, c'est pas trop tôt! Il me tendit la main et m'aida à me relever en passant un de mes bras sur ces épaules. Il affirma même que c'était peut-être grave et que la plaie risquait de s'infecter. En même temps, j'ai pas trop mal. Enfin, je veux dire pas autant mal que quand la lame m'avait traversé le tibia. Et puis, je ne suis toujours pas le cas le plus grave de Kiri. Nous avancions parmi les autres malades et blessés quand je compris pourquoi il m'avait pris en charge: son regard se tournait systématiquement vers ma poitrine. Ben voilà, il ne manquait franchement plus que ça...

-Bon, écoutez. Ce n'est pas que je ne suis pas reconnaissante de vous occuper de moi tout de suite mais vos regards répétitifs me gênent quelque peu.

Le médecin ravala sa salive et je pus distinguer une légère teinte rosée se déposer sur le haut de ses joues. Et en plus il est gêné! Il n'ose même pas assumer ses actes, c'est assez stupide même pour un acte aussi immature de sa part.

-Dé...désolé. Mon cabinet est ici.

Il désigna du menton une porte blanche au nom du ''Docteur Mazaki'' (comme sa plaque l'indique d'ailleurs). L'intérieur est tout aussi blanc. Il va falloir m'expliquer un jour pourquoi cette obsession pour cette couleur qui me va tellement mal. Soudain, une petite voix se fit entendre derrière la porte.

-Maman, maman, c'est moi!

Je ne sais pas si j'ai vraiment entendu ce que j'ai pensé entendre mais une personne courrait après sa mère. C'est tellement difficile de se dire que, depuis mes six ans, je ne les ai pas revus. Je me demande si ils vont bien. Dans cette petite ferme perdue au milieu de nulle part, tout me semblait plus doux que maintenant. Peut-être étais-je encore trop naïve pour connaître les difficultés de la vie en ce temps-là.
Je n'eus pas le temps de pousser ma réflexion plus loin que la porte s'ouvrit soudainement. Un homme qui a environ mon âge me fit face mais son regard était déçu quand il me dévisagea. C'est assez dérangeant.

-Veuillez nous excuser monsieur mais je suis déjà occupé, veuillez patienter dans la file d'attente!

...mais pas autant que lui. D'un geste du bras, je lui fit comprendre qu'il ne partira pas (du moins pas tout de suite). Je me défais le bras des épaules du médecin et marche assez difficilement vers cet inconnu. C'est apparemment un ninja aussi. Une fois à sa hauteur, je pose ma main droite sur son épaule gauche et ne put m'empêcher de sourire.

-Tu sais, j'aurais été flattée d'avoir un fils qui te ressemble mais la réalité est toujours difficile. Tu es un ninja, tu dois le savoir mais...

Je n'eus pas le temps de terminer ma phrase que mon tibia me lança et me lâcha par la même occasion. Tombant douloureusement à terre, je sentis le sang se remettant à couler.

-Il ne manquait plus que ça...
-Mademoiselle! Ne bougez pas!

Le médecin s'approcha de moi et jeta un regard à cet inconnu.

-Bon, si vous le voulez, vous pouvez rester mais je vais vous demander de vous décider rapidement!

Il fallait évidemment que cette jambe me lâche juste au dernier moment... J'ai pu marcher pendant des heures avec la lame dans le tibia pour ensuite qu'elle me lâche comme une vieille chiffe molle alors qu'il n'y a actuellement aucun exercice particulier. C'est enrageant! Et voilà que les vagues de douleurs se rapprochent encore plus. C'est vraiment ma journée aujourd'hui.
Le ninja qui était entré s'agenouilla pour m'affirmer qu'il trouvait injuste que les gens veulent faire intentionnellement mourir ou faire souffrir d'autres gens. Bienvenue au club l'ami! C'est le monde injuste des ninjas, je ne l'avais même pas choisi. Je n'eus pas le temps de terminer mes études pour devenir une samouraï que mon enlèvement avait tout gâché. Après quelques années dans le noir, j'ai reçu un apprentissage pour devenir ''garde'' pour ensuite me faire attaquer et marcher avec une lame dans le pied jusqu'à ce qu'une kunoïchi de Kiri m'aide à mettre pour la première fois les pieds ici. Ce n'est pas vraiment du choix tout ça, vous ne trouvez pas?
Il ajouta qu'il cherchera par tout les moyens pour que plus personne n'aie à souffrir de l'assassinat d'un proche, tel semblait être le but de son clan. Il me fixa avec tellement de clarté, d'honnêteté que je me demande si il ne cherche pas à contacter sa mère par l'intermédiaire d'une personne qui la ressemble, dans ce cas-ci moi (même si la ressemblance n'était que de dos, cela peut peut-être suffire). Si c'est le cas, il devait y être vraiment attaché à cette mère. Je n'ai eu que six ans pour les connaître, ça me fait presque de la peine mais j'ai eu largement le temps de pleurer dans le noir...
Une de ses mains passa derrière mon dos, l'autre sous mes genoux et il me souleva jusqu'au lit qui se trouvait dans le cabinet. Je sentis mes joues se rougir mais je fis mine de rien pendant que le médecin ne cessait de réprimander son acte. Qu'est-ce qu'il m'énerve à toujours râler pour tout! En plus d'être lubrique, il faut qu'il soit particulièrement désagréable. Je tourne la tête vers lui et m'époumone presque pour qu'il m'entende au dessus de ses jérémiades de médecin.

-C'est bon! C'est pas grave, le médecin est là pour soigner non?!

Par contre, il a bien compris que, quand une femme parle, il se tait et écoute. C'est déjà ça, autant ne pas le lui reprocher...bien que cela sente la mère autoritaire à la maison mais ce n'est pas le plus important dans le cas actuel. Une fois posée, je lance une petit merci à l'incconu avant qu'il annonce qu'il va rester ''encore un peu'' et qu'il me sourit. Un sourire qui inspire la confiance, ma blessure semble même moins lancer à le voir. Curieux...

-Je m’appelle Shord Kyu et toi?

Je lui rends son sourire sur le même ton. Quitte à avoir quelqu'un de sympathique et quelqu'un de désagréable dans la même pièce, autant augmenter le quotas de personnes sympathiques non? De toute façon, ça ne coûte rien.

-Yu...Yu Fire. Enchantée!

Le médecin avait croisé les bras, comme un enfant qui boude. Oui, ça sent vraiment la mère autoritaire. Je lui fis signe de venir quand il leva les yeux au ciel. Rester calmer, garder le sourire, tu auras moins mal à la jambe après. Il souleva le bas de mon pantalon ample pour voir la plaie. Ah, c'est pas très joli à voir...

Le jus semble être bien passé entre la rouquine et moi, mon anxiété d’avoir crus voir ma mère étant maintenant passé j’arrive à avoir un comportement normale, la prenant dans mes bras afin de pouvoir la soulever et la porter sur son lis fut une bonne idée même si je ne savais pas comment elle allait réagir elle semble avoir apprécier, non pas car elle semblais rougir a première vue, mais surtout car elle semblais vouloir remettre le médecin a sa place quand nous l’entendions râler sur notre comportement qui pourtant semble bien plus correcte et responsable que ce qu’il a pu pour le moment nous montrer, malgré cette bonne entente je ne pouvais avoir le remords de l’avoir confondu avec une autre, ne la connaissant pas je ne savais vraiment pas si elle pouvait se vexer, j’attendis calmement que le docteur désinfecte sa pali et lui fasse des points, je la regardait tous en regardant sa plais, elle semble avoir perdu beaucoup de sang cela signifie qu’elle a attendue beaucoup de temps avant de venir se soigner, comment elle a pu se faire cela ? je me mis à devenir curieux et me lança sur ce sujet :

Cette blessure, c’est un sabre qui te l’a fait non ? Une mission ? Je suis désolé je suis trop curieux après tous rien ne t’oblige à me dire ce qui s’est passé.

Hrp : désolé je savais pas trop quoi mettre XD

C'est là que tout allait se gâter. Il allait approcher une aiguille de mon genoux en affirmant qu'il s'agissait d'un anesthésiant. Pour une fille qui a toujours la phobie des aiguilles...c'est presque si je lui hurlerais que si il me touchait avec cet ustensile, il risquait de se prendre un magnifique kick de son autre jambe dans sa figure. Je me suis contentée de rester calme et de lui faire un geste de la main en lui disant:

-J'ai pas besoin de ces produits...ils ne fonctionnent pas sur moi.

Un léger petit mensonge ne peut pas faire de mal. J'ai déjà bien plus souffert que cela. Peut-être que mon mensonge aurait pu se faire sonder par mon teint légèrement livide à la vue de la seringue mais j'ai pu facilement me reprendre. Avoir un médecin comme pseudo professeur pendant une demi-douzaine d'années, ça aurait du me défaire de cette peur irraisonnée mais c'est plus fort que moi...
Revenons à nos moutons. Le médecin avait haussé les épaules et approchait maintenant un coton enduit d'une lotion désinfectante. J'avais oublié que ça piquait aussi. Mais bon, je suis entraînée à la torture, ce n'est pas une lotion qui soigne qui va me faire peur non plus! Il n'a pas peur de mettre ses doigts dans la plaie, c'est pas très joli. Je me contente de lever les yeux au plafond en attendant que ça passe.
Puis, arriva le moment des points de suture...alors ça, ça fait mal. Je le sais bien, j'en ai eu plus d'une fois. Il approcha une aiguille de la plaie, je relève les yeux au plafond et ressent parfaitement les mouvements qu'il fait sous ma peau. Je serre les poings, plisse les yeux...Penser à quelque chose de plus douloureux. Penser à la fois où l'on m'a arraché l'oeil. C'était plus que douloureux ça, je ne pense pas que cela compte, mais c'est déjà ça. Je me calme un peu, il a presque terminé.

-Cette blessure, c’est un sabre qui te l’a fait non ? Une mission ? Je suis désolé je suis trop curieux après tous rien ne t’oblige à me dire ce qui s’est passé.

J'attends qu'il termine bel et bien ses points et qu'il commence à faire un bandage avant de répondre à sa question.

-Hé bien...je ne suis entrée que très récemment dans les rangs de Kiri. Je vivais en vagabonde depuis un moment quand j'étais tombée sur une embuscade de deux ninjas errants. J'ai pu m'en défaire mais pas à moindre coup. Cela dit, je n'ai pas vraiment eu le temps de connaître mes parents. Je ne sais même pas si ils sont encore en vie...

Je laisse un moment de silence en essayant de me remémorer leurs visages. Je sais que je tiens mes cheveux de mon père et mes yeux de ma mère...je pense que ma mère était brune...mais aucune image précise me revint à l'esprit. C'est assez dommage. La vie est dure mais nous n'avons pas vraiment le choix après tout. Au fait, nouveau bobard, je n'ai jamais eu le temps de vivre en ermite errante. Je n'allais pas dire que je surveillait un endroit où les enfants étaient entraînés à résister à la torture quand même!

-Au fait, tu recherchais des proches dans l'hôpital, je me trompe? Je peux t'aider si tu as des photos sur toi. Je te suis reconnaissante d'être resté près de moi *surtout qu'avec ce type...* alors autant que je te rende la pareille, non?

Le médecin venait de terminer les bandages et me donna deux où trois rouleaux pour que je puisse le changer tout les jours. Je lance un petit merci en même temps qu'il m'ordonna de faire doucement...toujours aussi agréable celui-là. Je pose donc mes deux pieds au sol et fait quelques pas. Les vagues de douleurs ont temporairement disparues, un sourire me monta aux lèvres.

[Ps: c'est pas grave, tant que le rp avance, c'est bon.]

Mon pied posé à terre me faisait presque bizarre...mais je me sentais nettement mieux. Shord Kyu me dit que c'était peine perdue pour la recherche des membres de son clan. Quel pessimisme... il croit avoir perdu une centaine de personnes de son clan et j'espère toujours retrouver deux personnes un jour. Ou bien réalisme, qui sait? Peut-être n'ai-je pas la moindre chance de retrouver ma famille. Cependant, j'ai assez pleuré pour cela, je n'ai plus la forte de me plaindre. J'en ai besoin pour mes nouvelles activités...et pour me soigner dans le cas actuel aussi.
Il faut dire aussi, les deux ninjas que j'avais affrontés voulaient s'en prendre à mon ancien maître. Ce dernier avait profité du fait que nous combattions pour s'enfuir. Le médecin qui était autrefois chargé de ma formation de ''garde'' y avait laissé ses plumes juste après m'avoir confié mes deux plus fidèles amis...si on ne compte pas Katon, mon aiglon bien sûr. Ces deux amis en question sont les deux katanas que je traîne toujours derrière moi excepté en ce premier jour de congé forcé. Moi qui aime bondir de toits en toits la nuit avec mon aigle qui me suit, je pense que c'est rappé. Comment je vais occuper mes insomnies moi?

Je laisse de côté ses questions assez stupides et sans grande importance le temps de sortir de l'hôpital. Shord reste pour l'instant à mes côtés. Je suppose qu'il va bientôt me dire qu'il doit y aller un truc du genre: ''c'était sympa d'avoir pu parler...

-Nous pourrions boire un verre ensemble, comme cela je pourrais te parler un peu plus de mon clan, puis sans rien te cacher j’ai aussi envie de te connaitre un peu mieux. Depuis que je suis ici j’ai rencontré quelques personnes mais tu es la première personne à laquelle je n’ai pas vraiment eu à devoir me justifier.

Ah non... J'aurais cru. Je suis un peu perplexe quand au terme ''se justifier''. Se justifier de quoi? C'est assez curieux...ah oui! Je ne lui ai pas vraiment demandé la raison pour laquelle il a décidé de rester à mes côtés durant ma visite chez l'autre médecin lubrique et désagréable. Bah...ce sont ses oignons, pas les miens après tout!

-Pourquoi pas? Cependant, je pose une condition, c'est moi qui paie! Je te dois bien ça!

Nous allions donc nous diriger vers un de ces bars dans lesquels je n'ai jamais osé mettre les pieds. C'est vrai, je n'avais jamais le temps! Tout ça pour dire que je n'ai jamais touché à l'alcool. J'ai déjà entendu parler des nombreux effets néfastes de ce genre de boisson et cela ne me rassure pas trop. Autant éviter pour cette fois et se contenter d'un simple thé non?

[Ps: Tu veux que l'on commence un nouveau rp dans le centre-ville ou on continue à poster ici?]