Je savais que les choses n’étaient pas normales. Je ne voulais pas le voir, je ne voulais pas l’entendre, je ne voulais pas le savoir. Mais c’était trop tard. Mon être en entier le savait et tremblait d’une terreur incontrôlable devant une réalité si difficile à accepter. Et il se mit à parler. Il s’excusa, me disant sans plus de préliminaires qu’il allait rompre notre promesse. Mes immenses yeux bleus se mirent à fouiller les siens. Je l’écoutais, mais j’entendais à moitié. Pas une visite surprise? La mort de Tahei…la nausée…ne peux plus rester….peux t’emmener….Je vais partir. Des larmes se mirent à rouler sur mes joues tels un torrent inaltérable. Je le regardais toujours, le questionnant, l’écoutant et priant. Il me fit toutefois une nouvelle promesse. Celle qu’il reviendrait me chercher et qu’il serait prêt à marcher sur le corps de chaque Konoha-jins pour cela. Maintenant en proie aux larmes, je m’accrochai à son kimono. Désespérée, je pleurais et suppliais de ma voix criarde et paniquée.

« Non! Si tu brise notre promesse, alors pourquoi tiendrais-tu la seconde? Je ne suis pas naïve!! Emporte-moi avec toi! Emporte-moi maintenant!! Ne me laisse pas ici sans toi je t’en supplie. Gai-kun, je t’en supplie! Tu n’as pas le droit de partir comme ça!! Je t’aime Gai-kun! Je t’en supplie ne pars pas! Je t’aime tellement!! »

Je ne pouvais pas le lâcher, je ne le devais pas. C’étais comme si ma vie en dépendait. Et je pleurais. Je pleurais sans pouvoir m’arrêter et mes mains frêles s’agrippaient à ses vêtements, mes ongles étaient devenus des serres acérées qui refusaient de laisser s’échapper leur proie. Je devais avoir l’air d’une vraie folle, mais je savais qu’il partirait. En fait, sans trop vouloir l’admettre, la question était devenue : Quand va-t-il le faire? Depuis beaucoup trop longtemps maintenant. Mais je ne pouvais pas, je ne me le pardonnerais pas. Il devait rester ou, au moins, m’emmener avec lui.

Il me serra contre lui et je me calmai. Il me parla et je sentis sa voix qui résonnait dans son torse, tout comme je sentais son cœur battre. Je pensai à notre premier baiser alors que j’étais toujours à l’hôpital, presque une année plus tôt. Nous avions attendu si longtemps et maintenant, je devais le laisser partir de nouveau? En même temps, il venait de perdre Tahei. Il partirait sans doute le temps de se ressourcer, un mois ou deux, et il reviendrait ensuite, non? Ce serait plus sain pour lui, plutôt que de côtoyer les bourreaux de son frère. Je n’avais guère le choix. Il me dit vouloir me protéger, que s’il n’y arrivait pas, il mourrait. Je me raidis dans ses bras, apeurée par l’éventualité de la mort de Gai-kun. Ma propre survie importait peu, mais celle de Gaishi valait plus que tout. Il me supplia toutefois de rester. Je n’eus pas le choix. Je l’aimais et je le respectais et la meilleure preuve de cela était de lui faire confiance. Je m’éloignai donc un peu pour le regarder, découvrant les larmes qui perlaient sur ses joues. Mon cœur se serra. C’était une torture de voir mon aimé ainsi en peine. Pour une fois, ce fut moi qui essuyai ses pleurs. Ensuite, ma main trouva la sienne et nos petits doigts s’enlacèrent.

« Promets le moi Gai-kun. Promets-moi que je ne t’attendrai pas pour rien. Que tu me reviendras et qu’à ce moment là, nous serons ensembles. »

Je lâchai ensuite son petit doigt et je me perchai sur le bout de mes orteils pour être plus grande. Je pris doucement son visage entre mes mains et je l’embrassai avec tendresse. Je profitai de ce baiser en me disant qu’il s’agissait peut-être du dernier, m’imprégnant du goût de ses lèvres. Je voulais le mémoriser. L’enfermer quelque part et le garder pour moi seule pour y retourner plus tard, lorsque je serais seule et penser à lui. Penser à tout ce qu’il m’évoquait et à tout ce que nous aurions pu avoir. Je pleurais maintenant à chaudes larmes et je n’arrivais plus à m’arrêter. Je reculai donc, honteuse de ne pas savoir réprimer mes sentiments d’avantage que cela.

« Je t’aime. »

Murmurai-je en un sanglot. Je tournai les talons et m’engouffrai dans ma chambre en fermant la porte derrière moi. J’appuyai mon dos contre celle-ci et me laissai glisser jusqu’au sol. J’enfouis mon visage dans mes mains et je pleurai. Mon cœur se déchirait, mon monde m’échappait, ma vie me quittait et je ne pouvais rien faire pour le retenir.

Environ deux semaines plus tôt, nous nous étions embrassés pour la toute première fois dans l’hôpital de Konoha. J’avais enfin eu mon congé et j’étais rentrée chez moi, dans mon petit appartement. Pour fêter cela, j’avais décidé de l’inviter à souper. Première étape, me faire belle. Je me regardai devant le miroir, moi et mes cheveux maintenant si courts suite à l’incendie que j’aurais presque pu avoir l’air d’un homme. Je regardai l’heure et déprimai, je n’avais pas le temps de me trouver une perruque. Je tentai donc de les coiffer au mieux, bien qu’ils finirent par demeurer aussi insoumis que mon caractère. Bon, ça ne marchais pas, tant pis. Je pris ensuite du fond de teint et tentai de l’appliquer sur mes brulures encore récentes, histoire de les lui dissimuler. J’appliquai le produit et ma peau se mit à me tirailler atrocement. Je laissai échapper une plainte et me dirigeai à la course vers la salle de bain pour retirer le produit au plus vite de mon épiderme blessé. Je relevai lentement les yeux vers mon miroir et, n’y tenant plus, ne pu plus retenir mes larmes. Je me laissai glisser le long du mur d’en face et y pleurai avec autant d’intensité qu’une gamine une bonne dizaine de minutes. Une fois soulagée, je me relevai et me regardai dans le miroir, les yeux rougis. Avais-je envie que Gai-kun me voit comme ça? Certainement pas. Je me précipitai vers ma penderie et optai pour un Yukata coloré. J’aurais préféré une légère robe d’été, mais c’était le meilleur moyen de dissimuler mes bras et mon dos. Il ne restait plus que mon cou et ma joue droite dont les marques atroces paraissaient toujours. Je me dirigeai vers ma boite à bijou pour choisir un peigne pour mes cheveux. Je choisis le papillon. J’allais l’installer dans ma chevelure d’ébène lorsque je me souvins qu’elle n’existait plus. De nouveau, je sentis les larmes monter à mes yeux et le peigne me glissa des mains pour se fracasser par terre et se briser. J’allais me remettre à pleurer lorsque l’on sonna à ma porte. Je n’avais même pas fini de me préparer et le repas n’était même pas encore commencé. Pourquoi arrivait-il autant en avance? Paniquée, j’essuyai mes larmes et me dirigeai vers la porte, marchant de mon pied nu sur un morceau de peigne qui m’entailla profondément le pied. C’est donc ainsi que je lui ouvris. Les yeux rougis, la peau abimée, les cheveux dépeignés, le pied ensanglanté et le tout dans un joli yukata blanc brodé de fleurs roses et rouges avec un obi rouge brodé de blanc.

« Bonsoir Gai-kun, tu es en avance… »

J’ouvris la porte à Gai-kun et, marquant son avance, il se justifia d’une façon tout à fait….Gaishiesque? Je le regardai quelques secondes comme pour voir s’il blaguait, puis haussai les épaules en adoptant mon plus beau sourire, même si le cœur n’y était qu’à moitié. Après tout, je demeurais affreuse avec ma joue et mon cou brûlés, ce qui était plutôt apparent. Un peu gênée, je l’invitai à entrer et à s’asseoir.

« Tu peux passer à la cuisine, le repas n’est pas prêt par contre, tu devras donc patienter un peu. »

Et je me dirigeai vers la cuisine, fermant la porte de ma chambre au passage pour qu’il ne puisse pas voir le peigne fracassé au sol et la petite flaque de sang que je n’avais pas remarquée tout à l’heure. Je continuai toutefois mon chemin en espérant que mon pied ne laissait pas derrière moi des traces trop flagrantes de ma blessure qui, je devais le dire, me faisait assez souffrir. Mais je gardai le sourire et ouvrit le réfrigérateur pour lui proposer plusieurs choix.

« Tu préfères les sushis ou les nouilles ramens? Ce n’est pas de la haute cuisine, mais je n’avais pas prévu que tu arrives si tôt. Et sinon on pourrait toujours… »

Je me mordis la lèvre. J’allais lui proposer d’aller au restaurant, mais au final c’était totalement à exclure. Je ne pouvais pas me présenter comme ça en public, c’était hors de question. J’étais beaucoup trop monstrueuse, c’était d’ailleurs un miracle que Gaishi n’ait pas encore changé d’idée. Je me retournai vers lui, tentant de sourire de la façon la plus sincère possible pour entendre sa réponse.

Il n’y avait pas moyen, Gaishi me connaissait par cœur maintenant. C’était si évident, jamais il n’aurait pu manquer mon attitude déprimée et ce, même si j’avais fait mon plus beau sourire. Cette pâle imitation de ma personne ne valait somme toute pas grand-chose. Il s’approcha et pausa une main sur ma hanche, l’autre sur ma joue qui était encore saine et belle. Même lui évitait mes brûlures, cette réalité effroyable qui m’était tombée dessus accompagnée d’une lourde poutre enflammée. Et il me parla de se voix rassurante. Il me dit que n’importe lequel des deux ferait l’affaire, tant qu’il partageait avec moi. Et il continua sur cette voie, me faisant également savoir que je lui avais manqué et qu’il s’était senti coupable. Et il me dit que le fait de savoir que je l’aimais également l’avait beaucoup aidé à avancer. Il ajouta alors que je pouvais lui parler si j’en ressentais le besoin. Cette proximité avait quelque chose d’enivrant. Mon cœur se serait et ma poitrine était en proie à une chaleur indescriptible. La chaleur de sa main sur ma peau m’offrait un contraste que je chérissais et qui ne me donnait pas envie de lui répondre, mais bien de l’embrasser. De l’embrasser et de lui faire savoir à quel point je l’aimais, à quel point j’étais heureuse qu’il soit là et à quelle point il m’avait manqué. Et je me sentis un peu stupide d’avoir eu si peur pour mon apparence. Je ne l’avais pas dégouté la dernière fois, à l’hôpital. Pourquoi le ferais-je maintenant?

« Merci Gai-kun. C’est juste que…j’ai encore honte de ce dont j’ai l’air et puis, juste avant que tu arrives j’allais choisir un peigne pour mes cheveux et je me suis rendu compte que….je l’ai échappé et il s’est brisé et en allant t’ouvrir j’ai marché dessus et je me suis blessée le pied. C’est tout. »

J’aurais pu continuer à être honteuse et baisser la tête, mais je n’en avais pas envie. Au lieu de cela, j’attirai Gai-kun vers moi pour le serrer dans mes bras et laisser ma tête reposer sur son torse, comme il était rendu plus grand que moi maintenant. Je pouvais alors sentir son cœur battre et cela me procurait une sérénité sans égale. Il m’aimait et il avait eu si peur pour moi, il était venu au rendez-vous. Avais-je besoin de plus pour être heureuse? Et puis, mes cheveux allaient repousser après tout.

Il referma son étreinte sur moi et me flatta le dos, achevant de me rendre heureuse. Puis, il m’attaqua en traitre et m’arracha un rire. Avant que je ne puisse répliquer, il plaqua ses lèvres contre les miennes et je fermai les yeux. C’était notre second baiser. Puis, il y mit fin et me souhaita le bonsoir. Avant que je ne puisse lui en donner un à mon tour, il se saisit de ma main et me fit tourner sur moi-même. C’était fou tout ce qu’il pouvait me faire faire, la joie qu’il pouvait m’apporter et la sérénité qu’il créait en moi. Puis, il me rapprocha de lui, maintenant dans mon dos. Et il me rassura, encore et toujours. Mais cette fois-ci c’était différent. Il parlait comme si….comme si nous étions maintenant officiellement un couple. Cela me fit rougir et je me promis de l’écrire sur mon calendrier, ce serait notre date. Pour Gaishi ce serait sans doute quelque chose d’insignifiant, mais cela marquait officiellement pour moi la fin de mes souffrances. Je me retournai vers lui en souriant.

« Ce n’est pas la modestie qui t’étouffe toi! »

Puis, me perchant sur la pointe des pieds, je l’embrassai à mon tour, reconnaissante de tout ce qu’il faisait pour moi. D’ailleurs, il décida même de prendre lui-même en main le problème du repas en sortant deux pommes de je ne savais où. Mes yeux s’écarquillèrent et je le regardai d’un sourire exprimant mon doute face à cette solution. Voyant qu’il était sérieux, je ris de nouveau avant de lui tourner le dos pour m’engouffrer dans la cuisine.

« Un geste aussi héroïque mérite mieux qu’une pomme pour l’illustre chef du puissant clan des loups, non? Je vais faire des sushis, j’ai l’habitude ce ne devrait pas être très long. »

Le plus long fut de préparer le riz parce qu’en fait, j’avais acheté mes ingrédients déjà préparés. J’avais certes payé un peu plus cher, mais vu comment on était serrés dans le temps ce n’était pas nécessairement une mauvaise chose. Je plaçai ensuite le riz sur une algue, puis des concombres, un morceau de crevette et cetera. Plus qu’à rouler et couper. Au final, nous avions une vingtaine de nigirizushi et presque autant de makizushi. Je disposai le tout dans une grande assiette blanche que je déposai sur la table avant de courir jusqu’à la cuisine pour emporter les baguettes, la sauce soja et tout ce qui manquait encore. Je nous plaçai face à face sur ma petite table de cuisine et replaçai cinq fois les baguettes qui ne me semblaient tantôt pas droite, tantôt pas égale et tantôt mal positionnées par rapport à celles d’en face. J’étais perfectionniste et tout ce devait d’être parfait pour ce que je n’osais pas appeler un premier rendez-vous.

« J’espère que je ne t’ai pas trop fait attendre. Itadakimasu! »

Je regardai Gaishi manger en souriant, n’avait-il donc jamais appris à manger avec des baguettes? Au moins il avait l’air de bien aimé le repas que j’avais préparé pour lui, ce qui me fit sourire et me rempli de fierté. Lorsqu’il eut terminée, j’en étais encore à la moitié de mon assiette. Il n’y avait pas à dire, il devait avoir adoré. Il rit joyeusement et mon cœur devint plus léger. La soirée s’annonçait plutôt bien, si je n’étais pas la plus belle, je faisais au moins les meilleurs sushis. Puis, il se ressaisit et pris un air plus sérieux. Il dit qu’appars un petit plus, nous ne changions pas tant que ça. J’avalai ma salive et déposai mes baguettes à côté de mon assiette. Je me raclai la gorge et levait mon regard d’azur vers lui. J’hésitai. Mais il fallait bien évoquer la question non?

Il s’agissait d’une question importante que nous nous devions d’aborder. Maintenant que nous connaissions la véritable nature de nos sentiments l’un pour l’autre, nous ne pourrions plus jamais être de simples amis, c’était totalement exclu. Je cherchais mes mots, nerveuse et timide. Je pris une grande inspiration et me lançai, baissant les yeux et me sentant rougir.

« Alors…..maintenant nous sommes…. »

Je tortillai mes doigts entre eux et je n’osais pas lever mon regard vers lui. J’avais peur de le dire à voix haute. Peur que tout ce bonheur me glisse entre les doigts et s’évanouisse, disparaisse avant même que je n’aie pu en profiter. Mais si je ne le disais pas, j’avais l’impression que tout le bonheur que j’entrevoyais ne se réaliserait pas. Je n’arrivai pas à relever les yeux, mais je réussi à le dire.

« Un couple? »

Suite à ma demande Gaishi sembla désarçonné. Je baissai de nouveau les yeux, honteuse. Il ne s’attendait pas à une telle question apparemment. Peut-être qu’il ne désirait pas un réel engagement, juste le petit plus qu’il avait mentionné plus tôt. Il était un jeune homme après tout, n’avaient-ils pas tous un peu peur de l’engagement et des responsabilités? Il semblait légèrement mal à l’aise, mais il me répondit. Il me dit avoir donné par deux fois la réponse à cette question avant d’ajouter que c’était à moi de décider. Je rougis. Ainsi, il n’en avait pas parlé parce que pour lui, ces simples baisers étaient déjà un gage de notre engagement l’un envers l’autre. Pour lui, nous l’étions déjà. Le choix me revenait, mais y avait-il vraiment un choix à faire? Petit à petit, Gaishi était devenu plus pour moi qu’un simple camarade d’entraînement. Il était même devenu beaucoup, beaucoup plus que ça. Le refus m’était impossible pour la simple et unique raison que, sans lui, je n’étais pas aussi heureuse. Il lui suffisait d’un regard pour me faire sourire, il finissait mes phrases parfois, son regard était si réconfortant et puis j’aurais donné tout ce que j’avais pour avoir ne serait-ce qu’un autre baiser. Nous avions traversé tant d’épreuves ensemble. Nous pourrions sans doute tout affronter maintenant. Je pris donc mon courage à deux mains et décidai d’accepter. D’ailleurs, les deux fois il avait fait le premier pas, il m’avait embrassé en premier. Il me sembla donc de circonstances de me lever et de m’approcher de lui. Je pris doucement ses mains et le guidai pour qu’il se tourne vers moi avant de déposer ses mains sur mes hanches qui me conféraient une élégante forme de sablier depuis une ou deux années déjà. Puis, mes mains se glissèrent derrière son cou et dans ses cheveux d’ébène pour l’approcher doucement de moi et, fermant les yeux, je l’embrassai.

Parfois, les mots ne servent à rien. Nous avons beau nous borner à les employer, ils ne sauraient exprimer tout l’amour que nous avons pour nos êtres chers. Ils ne savent pas capturer l’essence divine qui nous fait vivre. Ils ne savent pas décrire correctement les élans du cœur, la brûlure de la passion et la pureté ou la rareté d’un sentiment unique. Et c’est justement pour cela que je les laissai là, dans ma tête. Parce que ce n’était pas elle qui me faisait vivre quand j’étais avec Gaishi. C’était mon cœur, borné et déterminé à connaître le bonheur, à le construire et à le défendre bec et ongles. C’était comme une nouvelle force insoupçonnée qui naissait en moi. Un but à atteindre, un idéal qui devenait atteignable. Jamais je n’avais été aussi heureuse. Je mis fin au baiser et reculai un peu, lui offrant le plus beau et le plus sincère sourire que je possédais. Mes joues étaient légèrement rougies et mon cœur battait la chamade alors que je murmurai à son oreille.

« Je t’aime Gai-kun. »

Je mourrais d’envie d’ajouter autre chose, mais je ne trouvais pas quoi. Lui dire que j’attendais ce moment depuis longtemps? Que j’avais longtemps été terrifiée par la possibilité de son refus? Que chaque soir je m’endormais en me demandant s’il pensait à moi comme je pensais à lui? Le tout me semblait tellement… je ne sais pas. J’avais l’impression que tout cela entrait dans ces simples mots que j’avais prononcés. Que de me perdre dans les explications et de tenter d’exprimer ce sentiment avec tant de mots qui ne me semblaient pas assez profonds briserait le moment. Un moment parfait que je désirais pouvoir revivre le plus souvent possible, à ses côtés. Il n’y avait rien de plus à dire que cela au fond. Il y a des regards qui parlent plus que les mots après tout.