Lors de mon dernier voyage hors des murs de Suna pour recueillir des plantes pour Ato-sempai, j’avais plutôt trouvé un jeune voyageur égaré. Ma tâche n’avait donc pas été accomplie comme il se devait et j’étais donc chargée de retourner dans le désert pour ramener, cette fois, les fleurs si importantes à la confection de notre anti-poison. J’avais donc enfilé une grande cape de voyage à la couleur du sable et, sac à dos à l’épaule, Kaze en éclaireur, nous étions fin prêts. Nous marchâmes donc dans les dunes plutôt longtemps. Nous étions partis alors qu’il faisait encore nuit afin de profiter de la fraîcheur nocturne et, peu avant le levé du soleil, nos recherches furent fructueuses. Je les prélevai consciencieusement et les emballai avec mille précautions pour les mettre dans mon sac de voyage. Une fois que je cru en avoir pris suffisamment, je revins sur mes pas, direction le village du sable. Kaze me guida et, alors qu’il faisait de plus en plus chaud, je lui demandai de me trouver un oasis ou, au moins, un petit point d’eau. Aussi loyal que toujours et possédant des yeux très perçants, il me dirigea donc dans l’océan de sable qui, pour moi, semblait bien grand et, surtout, toujours pareil.

Je distinguai finalement au loin l’oasis, le paradis dans l’enfer. Le repos après la longue marche. L’approche de Suna no kuni. Il me ferait le plus grand bien de m’asseoir un peu et de laisser mes pieds nus patauger dans l’eau qui devait être plutôt chaude. J’haussai donc le pas et, soudainement, je vis par l’entremise de Kaze qu’il y avait déjà quelqu’un sur les lieux. J’hésitai, mais mon daemon m’informa également qu’elle possédait un bandeau ninja de Suna. Parfait alors! Plus qu’à espérer que je ne la dérange pas trop, mais bon. Les oasis sont à tout le monde non? Je m’avançai donc timidement jusqu’à pouvoir la détailler de mes propres yeux. Sa tenue me faisait penser à une danseuse exotique plutôt qu’à une ninja, mais malgré cela elle faisait une ninja assez crédible et je n’aurais pas aimé me battre contre elle. Dans tous les cas, ce n’est pas ce qui me marqua le plus. Cette femme était…comment dire…une femme. Oui voilà, tout simplement. Elle avait de magnifiques formes voluptueuses et elle avait l’air plus vieille que moi. C’était une femme attirante, pas une fillette dénué de formes que les garçons regardent à peine passer comme moi. Tous les hommes devaient se retourner sur son passage, c’était certain. Et durant un instant, j’en fus presque jalouse.

Puis, elle se tourna vers moi et darda son regard aussi vert que le mien sur moi avec un air supérieur. Ensuite, d’une voix qui se voulait sans doute imposante, elle me fit remarquer que j’étais bien loin du village. D’ailleurs, elle me demanda même si j’avais l’autorisation d’être ici. Si seulement je n’avais pas tant l’air d’une gamine, une telle demande n’aurait sans doute même pas effleurée son esprit. Mais bon, je décidai de lui sourire et, fouillant dans mon sac de voyage, de lui montrer mon autorisation de sortie signé par Ato-sempai.

« Je suis Toritsuki Yoite, je suis ici suite à une demande d’Ato-sempai, Juunin experte de Suna travaillant dans la recherche médicale. Je suis ici pour récolter des échantillons précieux pour l’élaboration d’un anti-venin. Donc oui, j’ai une autorisation et, si cela ne vous dérange pas, j’aimerais faire une petite pause pour profiter de cet oasis avant de continuer ma progression vers Suna no kuni. Si ça ne vous dérange pas, bien sûr! »

Et je lui souris. Un sourire simple motivé par de la pure gentillesse et une politesse que je trainais toujours avec moi. J’espérais que ça ne la dérange pas trop, je ne l’avais encore jamais vue à Suna et il pourrait être intéressant d’apprendre à connaître d’avantage de gens du village du sable.