Life is good. Life is better when there is blood.

Je n'aurais pas dis mieux. C'était beau, le sang. Surtout lorsque ces personnes se débattaient pour ne pas le perdre. Il avait un goût encore meilleur. Kami Yuuki Jin, c'était mon nom. Dix-Sept ans, plus d'une centaine de meurtres à mon actif en trois mois. J'avais déjà fait mieux, certes. Aujourd'hui je me rendais dans un petit village du pays de la Cascade, Taki no Kuni. Un village d'à peine trente habitants. Des vieux. Juste des vieux. Peut-être un ou deux gosses, sans plus. Aucune mission particulière, aucun allier. Heiryuu s'amusait autre part, moi j'avais quelque chose à récupérer. Quelque chose d'important. Ils n'avaient pas intérêt à me mettre les bâtons dans les roues. De toutes façons, leur sort était déjà scellé. Ils parlaient, ils vivaient. Ils refusaient, ils mourraient. Simple. Facile. Pratique. Rapide. Un pied dans les lieux, les quelques personnes m'ayant vues s'enfuyaient chez elles et ne ressortaient pour me suivre que lorsque je fus passée devant leur abris de fortune. Triste. Trop curieux. Une chance sur deux, pour eux. Mais à cet instant ils n'étaient pas le centre de mon attention. Continuant ma marche, je ne me souciais pas plus que cela d'eux. Qu'ils avancent autant qu'ils le veulent. Si j'obtiens ce que je désire ils n'auront rien à craindre. Un peu plus tard, je me stoppais face à une grande maison. La seule encore en état dans ce coin perdu. Main sur la poignet, je l'abaissais avant d'entrer, ne me souciant guère du vent qui venait de la claquer et de tous ces gens qui me suivaient toujours, à leurs risques et périls. Grimpant rapidement les escaliers en fond de pièce, je continuais tout droit avant de bifurquer à gauche, puis à droite pour ainsi me retrouver devant une grande porte. Porte que j'ouvris sans hésitation. Il y était toujours ce vieille homme. La première fois aussi il y était, les fois d'après également. Même place à chaque fois. Au fond au centre. Même position. Agenouillé, priant. Dos à moi. Quelques pas. Ses "hommes de mains" montrèrent le bout de leur nez, effrayés par mon regard verdoyant. Ils étaient dix et ne valaient pas plus qu'un vulgaire chien galeux agonisant sur le bord d'un chemin. Cela tombait bien, j'avais juste assez de kunais pour les tuer, si besoin était. Les paysans avaient fait le tour et au lieu de passer par la grande porte, ils se retrouvaient sur les cotés, inquiets, à observer d'un oeil discret le bon déroulement de la situation.

Où sont-ils ? Quémandais-je froidement.

Je n'avais pas envie de rire, pas avec ça. Aucune réponse. Saisissant un kunai, je le balançais droit dans le crâne du garde le plus à gauche. Il s'écroula sur le sol sans mot dire, mort sur le coup. Les autres se mirent sur leurs gardes, les paysans tremblaient et gémissaient. Le vieux ne bougeaient pas.

De quoi parles-tu ma jeune enfant ? Feinta le vieil homme.

Seconde victime. Être sur ses garde quand on ne peut se défendre ne sert à rien. Vraiment.

Ne faites pas semblant, vous savez mieux que moi de quoi je veux parler. Où - sont - t-ils.

Pourquoi cherches-tu tant à le retrouver, à quoi te serviraient-ils ?

Au risque de vous réapprendre l'histoire, ces Katana appartenaient à ma mère. Ils me reviennent de droit et sont dans le clan Jin depuis des dizaines de générations. Alors répondez-moi si vous ne voulez pas d'autres victimes.

Nous avons juré devant Dieu de mourir pour ces armes, défoules-toi donc si cela peut te permettre de partir et ainsi de nous laisser tranquille. Déclara t-il sans bouger, d'un air désolé.

Ah vraiment ? Dans ce cas, ne venez pas vous plaindre si je ne laisse pas de survivants.

Je lançais les huit kunai qu'il me restait d'un coup, tuant les gardes restant. Les habitants s'enfuirent, ils avaient peur. Vraiment peur. Tant mieux, jouer au chat et à la sourie m'amusait bien plus que de tuer tout le monde dans cette pièce. Quelques pas encore avant que je ne saisisse un kunai encore chaud pour ôter la vie de cet homme qui me dégoûtait tant. Comment osait-il voler une arme légendaire du clan. En m'approchant je remarquais qu'une planche du sol sur lequel je marchais sonnait creux. Ainsi je la soulevais et mon sourire s'éclaira lorsqu'à moi ce montra l'objet de ma venue en ces lieux. Les sabres de maman. Sabres que je saisissais avant de quitter la pièce un air de vengeance en tête.

En passant dans la rue -une chance qu'il n'y en ait qu'une-, j'observais les fenêtres et les portes barricadées. Ainsi donc, au lieu de s'enfuir ils s'étaient calfeutrés chez eux ? Bande d'imbéciles. S'ils croyaient que cela m'arrêterait. Je pris la première maison, défonçant la porte d'un simple coup de pied sous les cris d'effrois de ces cinq habitants. Un sourire machiavélique aux lèvres, je m'avançais. Lentement, avant de trancher d'un coup sec deux des cinq têtes qu'ils y avait face à moi. Les cris s'accentuèrent un peu plus, je les calmais en enfonçant mes deux katana le coeur et la tête de deux des derniers survivants puis je repartais, laissant mamie traumatisée. Elle se suiciderait sûrement dans l'heure qui suivrait de toute façon. Je passais donc à la maison d'en face. Ils étaient deux. Deux cadavres à présents. Et ce fût ainsi jusqu'à ce que des bruits m'alertes à l'extérieur. Laissant la chance à ma dernière victime de vivre, je passais le pas de la porte, me figeant ensuite. Il était là, à se battre contre deux hommes dans ce champ de ruines. Son kimono, ses cheveux et ce style de combat si particulier. Rien de tout cela ne me trompait. Il s'agissait bien de... Gaishi. Gaishi que je n'avais pas revu depuis mes neuf ans, depuis huit ans. Je restais là à l'observer combattre comme nous le faisions si souvent étant enfants. Mais il y avait cette aura différente de l'époque, plus... Meurtrière qu'avant. Et Taihei qui ne l'accompagnait pas, mais où était-il ?

Parce que tu es celui que j'ai attendu toutes ces années...

J'avais simplement peur que tu aies changé depuis le temps. C'en est bel et bien le cas. Jamais je ne retrouverais le Gaishi d'avant qui se battait avec son coeur et ses tripes. Peut-être qu'il le faisait, peut-être que je me trompais, même si je n'en croyais pas, peut-être que... Non. Nous avions tous grandis en huit ans c'était normal. Nous changions tous. En bien. En mal. Cela dépendait des cadeaux et du poison de la vie. Personnellement, être séparée de mon frère à un âge aussi jeune, bien que je puisse comprendre ces actes sans pour autant les approuver, avaient réveillés en moi ce goût du combat et du sang. Mise à part ça, j'en restais la même. Avec une couleur de cheveux différente certes, mais j'en étais toujours souriante et joyeuse parce qu'il m'avait apprit ça. Il m'avait apprit à chérir les personnes auxquelles on tenait et je vivais ainsi, depuis. Seulement j'avais, comme diraient certains, quelques problèmes mentaux. Je n'hésitais plus à tuer et à me délecter de cette odeur de sang où trempaient mes mains et mon corps entier. Pour sa part il semblait bien plus sombre que moi. Cette aura de force et de destruction que je percevais chez lui était... Bien différente de l'aura protectrice et aimante de cette époque où nous jouions quand il rentrait de l'académie. Enfin. Il était en vie c'était bien.

Son regard se posa sur moi après qu'il eût terminé avec ses adversaires. Je ne connaissais rien d'eux mais je les plaignais du plus profond de leur âme parce se battre face à mon frère, à moins d'être vraiment fort, je ne croyais pas cela possible. Même pour moi alors c'était dire. Quoiqu'il en fût, mon corps se figea un peu plus sous sa surprise. M'avait-il reconnue ? Il n'y avait pas de raison, je l'avais bien fait moi. Hmm... Alors nous restions ainsi à nous retrouver sans un mot, sans un geste, durant quelques minutes. Disons qu'il fallait que tous ces sentiments qui s'entrechoquaient s'estompent pour pouvoir placer un mot. Et mettre de l'ordre dans tout ça, trier toutes ces questions qui venaient assommer chacun de nos esprits respectifs, c'était pas facile. Finalement, je n'aurais pas erré cinq ans pour rien.

Si j'avais su qui je rencontrerais en ces lieux, j'aurais changé de tenue. Hmm.. Est-ce que tu as changé, grand frère ?

Pas une syllabe de plus. Juste des pas. Je m'approchais, pour être certaine. Comme si j'avais peur qu'il ne s'agisse pas de Gaishi. Bien entendu je savais que jamais mes yeux ne pourraient me tromper sur ce genre de chose. Les personnes que je croisais une fois, peut importe comment elles évoluaient je les reconnaissais. C'était comme ça. Puis il était Gaishi. Donc.. Je me stoppais face à lui, ne quittant pas ses iris des miens. Doucement je passais mes mains sur son visage, brièvement, tendrement. Comme le faisait maman, avant ce drame... Un léger sourire apparu sur mon visage, j'en avais les yeux pétillants tellement j'étais heureuse. C'était vraiment étrange, ce genre de sentiment. Mais je ne m'en lassais pas et maintenant qu'il était là, près de moi, plus jamais je ne le laisserais partir. Je me le jurais en le serrant contre moi, laissant échapper une larme et quelques sanglots. Vraiment, j'étais beaucoup trop sensible.

J'y crois pas. Il buvait. Il buvait pendant nos retrouvailles ! Et en plus il avait changé.. Mais dans quelle famille j'étais tombée moi ? Hmm. Pas grave, je l'aime quand même mon frère. Même s'il a moins l'air d'un grand frère maintenant qu'il ne l'était à l'époque. Et à mon humble avis, il devait avoir un léger coup dans le nez au vu du vocabulaire qu'il employait. Pas que cela me choquait bien loin de là, j'avais entendu déjà bien pire venant d'autres personnes dix fois plus respectables que lui. Mais soit. C'était la vie et je ne pouvais la changer alors je n'avais d'autre choix que de m'y faire de force. Lorsqu'il me tapota le haut du crâne comme il le faisait si souvent à l'époque, son regard changea. Son sourire disparu alors qu'il entreprit de faire un court monologue qui me surprit au plus haut point. S'unir contre les villages, acquérir l'aide et la puissance d'un Dieu.. Et en plus il parlait comme s'il m'avait déjà dans la poche. Hmm.. Différent. Choquant. Triste. C'était décevant certes. Moi qui était encore en certains points la gamine qu'il avait connu comme étant sa petite soeur disparue depuis huit ans, séparée de lui à cause de la famille, je n'en croyais ni mes yeux, ni mes oreilles. Et jamais je ne le répéterais assez.. Trop de différence tue la différence. Et pour couronner le tout il me faisait...

Du chantage ?

Affectif certes mais cela n'en restait ni plus ni moins que du chantage. Comme quoi quand l'on grandissait, rien ne arrêtait plus quand l'on avait des idées plein la tête. J'en avais aussi. Et ce fût la seule raison qui fit que j'acceptais cette proposition. Je me foutais bien de détruire le pays. Je voulais juste protéger celui qui, avec papa, m'avait presque éduquée. Mais ça je ne le disais pas car il était vrai qu'il y avait aussi un peu d'excitation dans cette histoire. Dire oui me promettait de faire jaillir le sang et j'aimais beaucoup le sang. Vraiment. Alors bon.

À présent que nous sommes alliés, si tu me disais de quoi il en retourne exactement ? Que je sache à quoi m'attendre.

Et hop, un grand sourire enfantin pour la route ! Que je m'adorais parfois ♥

Un pouvoir divin, Eeeh.. Mais dans quoi était-il partit se fourrer. Je l'écoutais, devenant de plus en plus surprise à chacun de ses mots. En vérité, j'encaissais ses mots sans vraiment les encaisser. Je faisais semblant de l'écouter, parce que dans le fond... Je m'en moquais royalement de ses Bijûu du Rikudo-Sennin. Et pas qu'un peu. Mais ça il ne devait pas le savoir. Alors je ne laissais rien paraître et lorsqu'il eût terminé, entre son saké et son monologue, j'attrapais sa bouteille et en but quelques gorgées avant d'en placer une. Biiin quoi c'était pas mauvais non plus le saké hein.

C'est juste légèrement utopique comme idée mais c'plutôt marrant dans le fond. On va à la chasse donc ? Mouaii pourquoi pas.

J'avalais une dernière gorgée avant de lui retendre sa gourde avec le plus grand et innocent des sourires. Finalement j'avais peut-être un peu changée moi aussi. Je ne supportais pas l'alcool avant, hmm... C'était très embêtant par moment d'ailleurs. Mais soit, j'avais d'autres questions qui me trottaient dans la tête depuis que je l'avais revu. Et même si ça devait lui faire mal de me répondre, du moins je présumais, j'étais sa p'tite sœur et connaissant les deux objets de mes interrogations, j'avais tous les droits de savoir. Alors je me lançais, prenant un ton assez... Normal dirons-nous, je changeais de sujet, ou presque, je lui demandais pourquoi il n'était pas resté à Konoha avec Megumi-San, pourquoi Taihei n'était pas avec lui et... D'où lui était venue cette étrange idée d'abandonner, en quelques sortes, le clan pour fonder ce genre d'organisation. Parce que j'étais curieuse et que c'était inévitable.