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Ce jour là, je n’avais pas grand-chose à faire. J’attendais encore la lettre qui me révélerait une bonne fois pour toute avec qui je devrais passer les prochaines années. Mes coéquipiers. J’espérais seulement que j’arriverais à m’entendre avec eux, sinon ce ne serait pas marrant. C’était possible de demander un changement d’équipe si la chimie ne se faisait pas comme il le fallait? J’étais perdue dans mes pensées lorsqu’un chuunin vint me trouver, comme ça, presque au hasard. Il se planta devant moi et se présenta, mais je l’ignorai. Mon questionnement me paraissait assez important et cet homme plutôt désuet. Mais il insista et je fus bien obligée de lever mon regard bleu pâle vers lui.

« Yamanaka Yui, vos services sont requis pour un interrogatoire. Le prisonnier sera emmené au domaine de votre clan dans moins d’une heure, voici le dossier de l’affaire. Nous avons besoin de résultats avant ce soir. »

Mes yeux se posèrent sur le dossier, je devais ressembler à une corneille qui venait de repérer un objet brillant. Je le lui arrachai des mains et me dirigeai vers « la maison ». J’ouvris le document tout en marchant, étudiant la photographie. Il était jeune et il semblait plutôt nerveux, c’était le genre de choses qui se voyaient tout de suite. Je la soulevai pour voir sa fiche d’identification, son matricule ninja, des informations sur sa famille, l’affinité qu’il possédait et son numéro d’équipe. Il s’agissait d’informations capitales qui me permettraient de déterminer la meilleure façon de mener l’interrogatoire. Mais je devais également savoir ce que je devais chercher. Je tournai la page de nouveau et un passant m’accrocha l’épaule. Ce dernier se plaignit de mon inattention à voix haute, implorant presque de l’attention de ma part. Il n’avait rien de mieux à faire que d’agresser verbalement les passants? Heureusement il ne me dérangea pas longtemps et je pus continuer à parcourir le dossier. Une tentative de désertion? Ah non, on ne quitte pas un village ninja, c’est comme vouloir quitter la mafia. Et il aurait été encouragé par un traitre. Excellents informateurs, ils savaient qu’un traître était impliqué, mais ils étaient incapables de déterminer qui et ils se retrouvaient à demander l’aide d’une simple Genin. J’avais bien hâte de monter en grade et de remettre de l’ordre dans le département de l’intelligence de Konoha. Je jetai un œil à sa situation familiale. Parfait. Je fis un détour par le poste de police pour formuler ma requête avant de poursuivre mon chemin.

Je préparai une salle de taille moyenne, disposant une unique chaise. Le petit paquet surprise que j’avais demandé arriva d’avance et je m’assurai moi-même qu’il ne puisse pas s’échapper. Ce n’est que de longues minutes plus tard que le genin arriva, le visage caché sous une cagoule, sans trous pour les yeux ou le nez. Je l’assis sur la chaise et l’y attachai sans ménagement avec des chaînes, m’assurant de bien tordre ses bras au passage pour lui faire adopter la posture la plus inconfortable possible. Je fis ensuite signe aux ninjas accompagnant le détenu de m’attendre dehors avec le paquet surprise. Une fois seule avec ma cible, je pris la parole de mon ton habituel, soit l’un des tons les plus neutres possible.

« Asane Hoishi, vous êtes coupable de tentative de désertion et de tentative d’exportation d’armes ainsi que d’avoir encouragé un criminel de Konoha no kuni à poursuivre ses activités. Le déroulement de cet interrogatoire pourrait changer votre vie, à vous de décider comment elle changera. Êtes-vous prêt à coopérer? »

Aucune réponse. Exactement ce à quoi je m’attendais. J’arrachai la cagoule, révélant un visage déjà tuméfié, la lèvre sanglante et le regard vitreux. Je n’étais pas la première à avoir tenté de lui extirper des informations et vu l’état dans lequel il était déjà, il n’allait sans doute rien dire de plus avec les méthodes traditionnelles. Il fixait le vide, s’enfermant sans doute pour être plus tenace. Le traitre avait du le menacer de choses si horribles que les menaces des interrogateurs de Konoha n’avaient pas suffis. Je devrais être pire encore.

« Très bien, gardez le silence aussi longtemps que vous voulez, les conséquences n’en seront que plus grandes. »

Et je me dirigeai vers la porte pour demander aux ninjas qui attendaient à l’extérieur d’entrer, apportant avec eux ma petite surprise. La mère de mon interrogé, les yeux bandés. Les ninjas la plaquèrent contre le sol et un autre s’approcha de moi avec une seconde chaise. Tout était en place. La torture pouvait débuter. J’effectuai la technique la plus connue des Yamanaka alors que mon corps tombait sur la seconde chaise, inerte. La possession était un succès alors que je me trouvais dans le corps de ma victime. J’ouvris les yeux, il les ouvrit. Puis, m’adressai mentalement à lui.

*Tu la vois? Ta mère.*

Et je défis lentement mon étreinte, assez pour avoir la certitude que nous partagions ses sens. Je sentis son âme trembler sous l’étreinte de la mienne, frissonnante d’effroi. Parfait. Je fis un signe au ninja qui avait apporté la chaise et il défit les chaînes qui retenaient le corps du Genin immobile. Que de soulagement, j’avais vraiment bien serré les chaînes cette fois, c’était un bon progrès. Je m’approchai ensuite de la femme et, alors que les autres ninjas s’écartaient, l’attrapais par les cheveux d’une main pour la relever. La femme poussa un petit gémissement alors que, de l’autre main, j’arrachai son bandeau. Son regard brun noisette se tourna vers moi et je pu sentir toute la tristesse du monde dans ses pupilles. Les larmes coulèrent silencieusement sur ses joues alors qu’elle savait que son fils n’était plus le même qu’avant la désertion.

« L’heure est venue mère. Je t’ai toujours détestée et maintenant, tu vas goûter à toute la haine que j’entretiens pour toi. »

Je sentis l’âme de mon interrogé se raidir en entendant sa voix prononcer de telles paroles. Il tremblait plus fort alors que l’un des ninjas me tendit un kunai que je saisis presque avidement. Je piquai la joue de sa mère et je fis tourner la lame, lentement. Un mince filet de sang se mélangea aux larmes et la femme me regarda, implorante. L’interrogé ne dit toujours rien. Je fis signe à l’un des ninjas m’accompagnant de retenir la mère alors que je saisi sa main, glissant lentement la lame de mon kunai sous son ongle, puis l’arrachant d’un mouvement sec. La femme ne put retenir un cri. Il s’agissait d’une civile, pas d’une ninja. Et elle était sur le point de souffrir atrocement alors que j’entrepris de graver nonchalamment le kanji de la haine sur sa main. Cette fois, elle se mit à pleurer à vives larmes et à crier, à implorer et à répéter le nom de son fils, lui disant que c’était impossible. Et il craqua.

*Akira Teno! C’est un ancien chuunin de Konoha! Je vous dirai tout ce que vous voulez savoir, ne lui faites plus de mal!*

*Que prévoyait-il faire des armes que tu devais l’aider à sortir du village?*

*Les reproduire pour la vente! Mais ma mère…*

*Où se dirigeait-il?*

*Le pays du thé!*

*Pourquoi devrais-je te croire?*

*Je vous en supplie, laissez partir ma mère! Je vous en prie!*

Et son âme s’affaissa incapable de me regarder infliger cela à une pauvre femme plus longtemps. Je plantai le kunai au sol et fit signe aux ninjas de s’apprêter à maitriser l’interrogé de nouveau alors que j’effectuai le mudra pour mettre fin à la possession. Avant même que j’eus ouvert les yeux, le genin pleurnichait, s’excusant à sa mère qui…se releva et mit fin au henge. Un simple chuunin, comme les autres, qui devrait faire un tour à l’hôpital. Les gens du département de l’information n’étaient pas tous incapables finalement. Maintenir une technique tout en subissant la torture, c’était assez difficile. En tous cas c’était un rôle que je n’aimerais pas faire. Je me levai et m’étirai paresseusement alors que le prisonnier me regarda avec un air abasourdi. Il s’était fait duper, et pas qu’un peu. Je pris congé, les laissant disposer de lui. J’avais un rapport à remplir.



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Technique utilisée :

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