Tu n'avais pas tout compris de ce que l'on t'avait demandé de faire aujourd'hui. Une mission spéciale pour empêcher une folie meurtrière ? Tu aurais été comme eux tu aurais rigolé. Mais tu semblais bien trop inquiète pour ce faire. Aussitôt après cette discution tu partis donc à la rencontre de ce jeune homme qui d'après certains poserait certainement des problèmes. Tu ne le connaissais pas. L'on t'avait simplement dit en t'avertissant que le Hokage le voulait dans ton équipe. Lui ainsi qu'un autre membre que tu rencontrerais le lendemain. Parce que tu le voulais, tu trouvais cela essentiel. Important pour une future bonne entente. Et dans le fond, tu avais totalement raison. Même si certains risquaient de ne pas penser comme toi. C'était irréfutable.

Ainsi tu courais sur les toitures du village prenant la direction la plus rapide afin de te retrouver debout sur l'arche des portes Sud à scruter l'horizon. De cette hauteur tu pouvais distinguer deux silhouette à un léger kilomètre de là où tu te trouvais. Pour mieux observer encore, tu activais ton Byakugan, te concentrant sur ces deux personnes. Puis tu te sauvais, reprenant cette course effrénée si bien entamée jusqu'à eux. Sept minutes. Trop tard ? Tu arrivais essoufflée, penchée, les mains sur tes hanches. Haletante. Tu aurais voulu lui crier de stopper cette torture que cette chose que tu ne saurais qualifier, ressemblant à une marionnette, infligeait à ce pauvre homme qui déjà tombait au sol, inconscient. Mais tu n'y arrivais pas. Tu avais couru si vite que les mots s'embrouillaient dans ton esprits comme le sang te monterait à la tête. Alors tu le laissais fouiller l'homme, l'embarquer sur son dos et te regarder ensuite. Un regard froid et sans émotions. Normal, venant d'un tas de bois.

Tu articulais difficilement encore mais tu avais réussis à te faire tout de même comprendre, c'était déjà bien. Ton regard déterminé s'encra donc dans le sien, tu espérais une réaction rapide de sa part.

Et le voilà qui te rembarrait de son air supérieur. Sa voix faisait naître en toi quelques invisibles frissons tant elle était rauque et désagréable à l'écoute. Cela n'était pas tes affaires ? Depuis que l'on était venu à ta porte te demander d'aller le soutenir ça l'était. Et tu mourrais purement d'envie de le lui lancer ainsi en pleine figure. Qu'il comprenne que cette fois tu ne te laisserais pas faire. Autant d'expérience est-il de plus que toi. Mais tu préféras opter pour une formule plus douce néanmoins bourrée de reproches en tous genre. Tu étais comme ça, timide mais avec un minimum de répondant quand il le fallait.

Tu avais repris ton souffle, déterminée. Ton regard se leva en direction du sien tandis que tu te mettais sur tes gardes. D'ordinaire tu te serrais excusée et tu l'aurais écouté. Comme l'aurais fait une femme soumise. La femme que tu n'étais plus. Alors à présent tu te tenais légèrement courbée une main en avant, l'autre en retrait avec tes paumes face à lui. L'air sévère. Il ne te faisait pas peur. Pas le moins du monde même j'oserais dire. C'était bien la première fois depuis ta naissance que ce sentiment d'infériorité avait totalement disparu de toi. Peut-être qu'il reviendrait après mais tu n'y pensais pas. Te concentrant seulement sur ce garçon qui te menaçait de la queue de son pantin de bois.

Tu ne le croyais pas. Ce garçon n'avait pas la façon de faire d'un type honnête. Il n'en avait ni la carrure ni la voix. Tu ne te gênais donc pas pour lui faire part de tes pensées. Je ne te crois pas, que tu lui avais balancé en pleine figure. Et il semblait loin d'être bête, il devait se douter que tu le suivrais jusqu'au bureau du Hokage s'il le fallait. Et tu le ferait avec le plus grand des plaisirs. Parce que l'homme qu'il portait sur ses épaules était un meurtrier, certes, mais personne ne méritait d'ainsi se faire voler. C'était bien simple. Tu ne changerais pas d'avis. Tu le laissais donc te dépasser légèrement, marchant à sa suite. Tu ne voulais pas le laisser filer. Et il ne paraissait pas avoir dans l'idée de te fausser compagnie. Même si ta seule présence l'indifférait au plus haut point. Tu le ressentais ainsi et cela te gênais. Étant donné que vous seriez dans la même équipe, mieux valait faire un effort maintenant, non ?

Surprise. Ainsi ils ne l'avaient donc pas encore prévenu. Tu te chargerais donc de le faire, te délectant inconsciemment de la réaction qu'il aurait face à cette révélation. Tu pariais sur le fait qu'il serait bien trop loin d'être enchanté de t'avoir à ses côtés pour un bout de temps mais il n'avait pas le choix. Et toi non plus. Alors vous feriez tous les deux avec. Simplement. Tu te lançais donc dans une brève explication. Des phrases faciles à comprendre, des mots doux et sensible à la fois. Parce que tu parlais toujours ainsi. De cette façon timide et peu rassurée. En général. Tu savais être sérieuse quand il le fallait. Tu savais te démarquer des autres quand tu le devais. Seulement en cette situation, tu hésitais. Devais-tu déjà détester ce garçon étrange ou bien lui donner une seconde chance de te faire meilleure impression ?

Il ne changerait pas. Toujours cette voix grave, ce ton rauque et froid. Néanmoins la légère intonation qu'il employa dans sa question te fit esquisser un très léger sourire. Cet homme était à lui seul un concentré de mystères en tous genres. Aurais-tu seulement le courage de fouiller un peu afin de tout découvrir ? Les livres ne te diraient rien, il faudrait t'armer de patience et d'envie pour réussir à briser ce glaçon ambulant. Si seulement cela était possible. Tu ne savais pas trop mais ton choix était prit désormais. Tu lui donnerais cette seconde chance. Parce que d'une certaine façon tu l'appréciais un peu. Et puis tu n'avais pas le choix, toi qui ne voulais pas créer trop de différents au sein de votre nouvelle équipe. Tu t'accordais néanmoins le droit de penser qu'il était étrange. Vraiment étrange.

Ainsi vous continuiez tranquillement votre marche jusque Konoha. Et malgré cette conversation, tu n'avais pas dans l'idée de lui laisser ces ryo qu'il avait si aisément prit. Tu ne lui faisais pas encore assez confiance pour l'abandonner à l'entrée. Après tout, tu avais beau être timide et extrêmement réservée, tu n'en étais pas dupe et idiote pour autant.

Vous traversiez les rues du village dans un silence de mort. Contrairement à ces villageois tous heureux qui dansaient presque sur les étales du marché, contrairement à ces vendeurs en tout genre qui tentaient par de fortes paroles d’appâter le client. Entre vous deux, la tension se faisait grandissante, tu n'aimais pas ça. Et pourtant. Ce silence pesant ne s'en arrêterait pas là. L'indifférence de ton camarade était revenue, tu n'avais d'autres choix que de continuer simplement. Le suivant pour le faire respecter une loi qui te tenait à coeur. Non, tu n'étais pas pour le vol. Et cela il semblait bien l'avoir compris puisqu'il te laissait marcher derrière lui faisant comme ci tu n'étais pas là. Comme si tu n'existais pas. Ta timidité t'avais toujours rendu transparente aux yeux de beaucoup, tu voulais que cela change. Mais en même temps, était-ce un mal que de ne pas réellement exister ?

Les escaliers de la haute Tour du Hokage se présentèrent à vous telles une forteresse insurmontable à gravir. Mais vous deux, vaillants chevaliers de sa majesté, Uchiha Sasuke, vous ne vous arrêtiez pas pour si peu. Après tout, lorsque l'on avait l'habitude ces marches n'étaient plus si effrayantes quelles n'y paraissaient. Ainsi vous escaladiez simplement, doucement. Lentement. Sans qu'aucuns sons n'entravent la barrière interdites de vos lèvres. Seuls dans les couloirs, l'on entendait que le bruit régulier de vos pas sur le plancher et cette respiration incessante qui trahissait votre présence en ces lieux. Sacrés. Tu te retenais de le penser. Lieu important, certes. Ainsi vous vous stoppiez un instant devant cette porte qui allait vous séparer. Tu le laissais entrer, tu lui permettais cette dernière attention à ton égard, ce regard neutre et si sombre à la fois. Tu le lui rendais bien. Toi, tu étais sérieuse sur l'instant. Et lorsqu'il eu refermé derrière lui, tu activais ton Byakugan. Pour être certaine. Simplement pour cela. Car dans le fond, tu te moquais éperdument de ce qu'il pouvait se passer dans se bureau.

Ensuite tu t'en allais simplement, attendant qu'il ne s'en aille à son tour pour aller faire le rapport de ta mission à Sasuke. Bien qu'à la vue de l'état de l'homme il eut rapidement comprit que tu avais sans doute bien fais d'intervenir.