Au beau milieu d'une chambre d'hôpital, dans une salle vide dans laquelle les lits sont tellement bien droit que l'on croirait que la personne qui s'est occupé du ménage est une vraie maniaque (ou un, qui sait), une jeune fille aux cheveux couleur fer était étendue sur un des nombreux matelas que l'on pouvait y trouver. Un bandage autour de sa tête prouve qu'elle a reçu un mauvais coup sur le crâne et les deux perfusions reliées à ses bras en disent long sur la raison de sa présence en ces lieux. Curieusement, bien que l'on soit dans un village ninja, il y a très peu de blessés en cette période. Peut-être qu'une période de paix était enfin installée et que les missions sont de moins en moins risquées au niveau physique, qui sait?

Son éternel masque lui avait été enlevé pour pouvoir être observée par les médecins et elle ne voulait pas que n'importe qui puisse voir la marque à l'arrière de sa nuque. C'est pourquoi elle était couchée sur le lit avec le drap qui lui masquait le visage jusqu'au nez. En effet, dans un passé pas si lointain, c'était cette marque qui était source de ces années de malheur dans ce campement à servir de bête de somme aux ninjas quand ce n'était pas pour jouer les bêtes de foire. Oui, elle avait peur de montrer ce qu'elle ne savait même pas ce que cela pouvait être. Etait-ce un sceau? Etait-ce une marque? Etait-ce qu'un stupide tatouage ou une tâche de naissance? Hanamaru n'en savait trop rien. Tout ce qui comptait pour elle en cet instant précis, c'était oublier. Oublier les seules années de son existence dont elle se souvient. Pour cela, elle devait franchir une première étape, avoir un chez-elle. Tout simplement, un lieu où elle pourra se reposer en paix...en paix...

-...en paix...umh?!

Un frisson lui fit bouger le bras droit dont l'aiguille de la perfusion bougea. Bien que le mouvement soit presque minime, elle eu mal. Elle avait pourtant subit bien plus douloureux que ce genre de choses. Les coups de pieds dans les côtes, le ventre, les techniques inventées des ninjas du campement. Certaines, normalement censées guérir, l'avaient presque tuée. Heureusement que la marque lui avait fourni l'énergie nécessaire pour survivre. Seulement, elle ignorait que c'était la marque qui était à l'origine de ce miraculeux sauvetage. Puis, il y avait le nombre incroyable de caisses lourdes qu'elle devait porter tout les jours. Après un moment, elle s'était même demandée si il n'y avait pas que des cailloux juste pour le plaisir de voir des enfants souffrir pour des gestes qui sont normalement aisés pour des ninjas de leur tempe...du moins, c'est ce qu'ils semblaient vouloir dire.

Mais revenons à ce frisson, à quoi était-il dû? Tout simplement à la porte qui avait été ouverte, laissant un courant d'air frai entrer dans la pièce. Sans tourner la tête, elle observa du coin de l'oeil l'ombre qui entrait dans la pièce à l'éclairage éteint. Elle était pourtant bien dans cette pièce sombre, à observer les tâches foncées sur le plafond blanc...

-Si c'est pour les perfusions, il reste encore beaucoup de sang dans les pochettes, pas la peine de les changer pour le moment...

En effet, Hanamaru voulait la paix. Et elle n'avait pas peur de mentir pour l'avoir.

L'idée ne lui serait jamais venue qu'il s'agirait d'une personne ayant perdu son chemin qui se retrouverait ici, dans cette salle que la jeune fille aurait voulu vide pour quelques heures encore. Pourquoi donc? La solitude est une des sensation qui la rassure le plus en ces temps qui sortent du difficile. Elle aurait cru que cette personne allait s'excuser et partir sans faire d'histoires mais non, pas moyen qu'on lui foute la paix une seule petite minute. Il faut croire que c'est le destin qui s'acharne pour essayer de la faire craquer. Elle n'a pas pleuré une seule fois dans sa vie, ou bien elle ne s'en souviens pas...et ce n'était pas aujourd'hui que cela allait commencer.

La façon dont on lui parlait était familière, comme si on la connaissait déjà....ou bien il faut croire que c'est une manie dans le coin de parler de cette manière. Evidemment, la personne se présenta et, bien évidemment, on demanda son nom. Si seulement elle pouvait fournir une réponse complète... Ce serait plus rassurant que de donner son prénom tout simplement. Tout en continuant à fixer cette tache rougeâtre sur le plafond blanc, elle fit légèrement bouger le draps posé sur la moitié de son visage pour répondre.

-...Hanamaru.

Autant être polie quand on ne sait pas quoi dire non? Bien que la jeune fille n'aie pas peur d'être désagréable, une éducation ''normale'' lui avait été donnée dans son enfance dont elle ne se souvient même plus. C'est apparemment une des seules traces de son passé. Puis, avec nonchalance, cette personne s'assied sur le coin du lit pour regarder les fiches posées sur le montant avant du lit. Il faut dire que depuis que son état s'était stabilisé, rien d'anormal ne pouvait se voir. Aucune trace de pathologie ni de bactéries vu que la seule raison qu'elle soit dans cet hôpital n'est que purement...suicidaire.

-Alors, dis-moi un peu ce qui s’est passé... J’ai un peu du mal à croire que tu es dans cet état à cause d’un simple accident, je me trompe?

Mauvaise question. Non pas qu'elle ne s'y attendait pas mais plutôt qu'elle en voulait pas l'entendre. C'est à cette question que la jeune fille aux cheveux argentés répondit d'un regard glacial qui veut clairement dire que la conversation risque de se clore plus vite que prévu. C'est à ce moment qu'elle vit qu'il s'agissait d'une femme, tout simplement. Un visage simple et floconneux et une carrure pourtant assez musclée sans pourtant trop l'être. Elle soupira pour extirper sa frustration de ne plus ressentir la plénitude de la solitude en se disant qu'il n'y avait aucune raison de s'énerver. Elle releva son masque sur son visage avant de s'asseoir sur son lit, calmement. Elle ne tient toujours pas à ce que l'on voie cette maudite marque à l'arrière de sa nuque.

-Je suis navrée de vous annoncer que cela ne vous concerne pas. J'aimerais voir votre Kage si cela ne le dérange pas....

S'étant assise sur le lit, elle appuya son dos contre le dossier du lit...tout comme le fit la femme qui était entrée et qui avait commencé à lui parler comme si elles se connaissaient. Non pas que Hanamaru ne se sentait mal à l'aise mais plutôt dérangée. Il n'y a pas eu beaucoup d'instants durant lesquels elle était seule dans cette portion de vie dont elle se souviens. Dans le camp, elle ne connaissait pas la solitude. Le jour, elle recevait nombre marques de haine de la part des ninjas de ce village ninja disparu. La nuit, elle dormait au milieu de ceux qui subissaient le même sort qu'elle. Cependant, il était interdit de faire le moindre bruit. Pourquoi? Il paraissait que cela les dérangeaient. En fait, elle avait bien compris que c'était juste une justification pour les tabasser. C'était évident. Ils étaient nombreux ceux qui ne se relevaient plus après une énième technique testée sur eux. La jeune fille se rappelait encore de cette image; une poupée sale sur le sol, tout simplement. Elle ne comprenait pas l'intérêt de fabriquer de telles ''poupées''. Cela leur apportait quoi en fin de compte? Rien. Tout simplement rien.

C'est un enfer qu'elle ne voulait jamais revivre. Quand elle a été reprise par une escadrille du village caché du sable, elle pensa tout de suite que cela allait recommencer avec des personnes différentes, tout simplement. C'est la raison pour laquelle elle est ici, dans les salles de l’hôpital. La raison pour laquelle elle a entaillé ses poignets dès qu'elle en avait l'occasion. Elle ne leur aurait pas laissé le plaisir de la tuer eux-même, ils ne l'emporteraient pas. Et, après tout, comment savoir si on mérite sa vie si on a même pas de but, d'idéaux? Rien n'aide à le savoir et c'est cette excuse qui lui a permis d'agir en paix...si on ne l'avais pas ramenée.

-Sinon, pour le Kazekage je pense qu’il acceptera de te parler volontiers. C’est une personne qui aime discuter avec les gens, se lié d’amitié avec le monde qui l’entoure. Je crois que c’est une personne bien-même. Le Kazekage à juste un gros problème, son sens de l’orientation est nul et pour le moment, je crois qu’il s’est perdu dans une chambre d’hôpital.

Quel modestie de la part d'un dirigeant, ou plutôt de la dirigeante, d'un village ninja... C'était donc elle qui était à l'origine des ordres? Hanamaru fut néanmoins soulagée intérieurement que les femmes aient aussi leur place dans un monde où la force et le pouvoir est une valeur. La jeune fille esquissa un sourire caché sous son masque avant de tourner ses jambes sur le côté et de poser ses pieds sur le carrelage froid de la pièce. En levant le nez, elle vit le pied qui tenait les perfusions qui étaient reliées à ses poignets. Elle tourna ensuite la tête vers la Kazekage et lui parla d'un ton moins froid que précédemment tout en ignorant le conseil sur le tutoiement:

-Ravie de faire votre connaissance. Pour ne pas tourner autour du pot, je voudrais vous demander de m'accepter comme ninja dans votre village.

Elle est sûre d'elle. N'importe qui pourrait voir cela. Cependant, la raison pour laquelle elle désire être ici est simple, elle veut un endroit pour se reposer et être seule.
Juste...être enfin en paix.

Non seulement elle avait (presque) été menée en bateau par le kage de ce village mais en plus, elle devait tout de même raconter ce qui s'était passé pour qu'elle soie ici. C'est tellement compliqué et tellement simple à la fois pour la jeune fille. Elle qui déteste étaler sa vie pour qu'on en parle après, elle qui déteste sourire aux gens et jouer les gentilles, la voilà contrainte et forcée à renier ses principes. Tant que sa marque n'est pas encore visible aux yeux de la kunoïchi qui lui fait face, elle ne se sentira pas découverte comme elle le déteste tant. Cependant, sa requête concernant en son recrutement dans les rangs du village caché du sable ne semblait pas essuyer un refus. La kage appuya que son village n'était pas le meilleur mais qu'elle y était la bienvenue.

Elle avait tendu la main vers la jeune fille, comme pour conclure un pacte, un accord. Bien sur, pas besoin de spécifier que quel accord il pourrait s'agir. Tant qu'elle est en paix, elle acceptera. C'est bon avec assurance que Hanamaru lui serra la main pour que ce pacte soit conclu.

-Oh encore deux petites conditions assez importante pour être officiellement des nôtres. Premièrement me dire ce qui s’est passé pour t’être retrouvé dans cet hôpital. La seconde et la plus importante. Si tu le vouvoies encore je te casse la tête.

La main se serrant plus fort autour de celle de le nouvelle Sunienne, Hanamaru se rendit compte que elle était loin de plaisanter. Encore un principe dont elle devra faire abstraction. Elle avait pourtant bien précisé que elle aime se lier d'amitié avec les autres ninjas mais c'est apparemment passé outre de son attention. Une fois que sa main fut lâchée, elle fit un gros effort pour ne plus vouvoyer la dénommée Ato tout en lui répondant à sa question:

-Bon, c'est assez long mais je vais vou...te faire la version courte...
Je suppose que v...tu es au courant du récent démantèlement d'un groupe de ninjas mercenaires isolés. Hé bien, disons que je suis une des rescapées du campement. Ils auraient voulu que je ne cherche pas à me défendre avec les années qu'ils ont passé à tenter de m'enlever toute forme de courage mais je n'aurais pas pu me sauver sans l'aide de v...tes ninjas.

Hanamaru tendit ses deux bras devant elle pour bien montrer les multiples cicatrices qui se cachaient sous les manches de son tee-shirt.

-Ces blessures ne sont pas toutes fermées et les soins que m'apportent les med-nins aident à récupérer le sang que j'ai perdu dans ma fuite.

Semi-mensonge pour être exacte mais c'était déjà une bonne partie de la vérité. Elle était bien dans ce campement comme souffre-douleur, elle avait bien été sauvée grâce à ces ninjas du sable mais elle avait bien perdu tout son courage. Le courage de lutter pour sa vie, le courage pour continuer à résister aux coups sans hurler, sans pleurer. C'est pour cela que les marques sous les bandages qui entourent ses poignets sont plus épais mais cela est encore à deviner vu qu'il s'agit aussi de l'endroit ou sont plantées les perfusions de sang et de glucose. Oui, du sucre car la jeune fille ne se nourrissait que très peu et très mal. C'est d'ailleurs pourquoi elle tomberait dans les pommes si elle avait à se lever dans les quelques minutes qui suivent...

-Satisfaite?

Le temps...on dit toujours que le temps peut refermer les blessures. La jeune fille à la crinière argentée se demanda si il s'agissait du bon remède pour les siennes. Peut-être que oui, peut-être que non. La seule façon de vérifier une théorie, c'est de l'appliquer en situation réelle. Hors, si cela s'avérait ne pas être la bonne solution, cela aurait été une perte de temps... Bien qu'elle ne soit plus dans la même galère que quelques jours plus tôt, si pas quelques mois, Hanamaru n'avait toujours pas compris ce qu'elle faisait qu'elle était là. Non pas de manière physique, mais de comment cela avait commencé. La case départ, la ligne de début, le commencement, l'aube de sa vie... le jour le plus ancien de sa vie dont elle se souvienne, c'était une début d'après midi ou elle était arrivée épuisée devant ce campement qui lui avait causé tant de tourments. Un ninja l'avait envoyé au sol dès qu'elle lui avait demandé quelque chose...mais quoi au juste? C'est une partie de son existence qui lui joue des tours. Cette partie a été remplacée par cet instinct de survie, d'auto-gérance qu'elle avait développé au milieu de toute les maltraitances que ces ninjas lui infligeaient. Drôle de façon de mûrir n'est-ce pas? Si un enfant de constitution normale devait à subir une journée de ce qu'elle a vécu au quotidien pendant plusieurs années, il y aurait eu trois chances sur vingt qu'il s'en sorte. Pourquoi n'est-elle pas devenue une de ces ''poupées sales'' comme l'était devenue Amy, la seule petite fille qui subissait le même sort qu'elle? Elle croyait que c'était parce que elle était forte mais la raison est en partie différente. La marque, celle qui brillait faiblement dans son cou lors des moments les plus durs, lui procurait comme une chaleur maternelle qui lui murmurait de continuer de vivre pour une raison encore obscure. C'était cette marque qui a fait qu'elle peut encore se tenir debout à cette heure précise. Et pourtant...elle n'en savait rien.

Puis, elle pensa à cette personne qui se tenait en face d'elle. Elle avait eu beaucoup de chance apparemment. Un Kage, ça a eu beaucoup d'opportunités avant. Celle de passer plusieurs fois de grade, celle de se battre à force égale contre ses adversaires, celle de pouvoir vivre dignement, tout simplement...tout ce que la jeune fille à la crinière grise n'avait pas eu. De la jalousie? Non, ce n'est pas ce qu'elle ressent. De l'envie? Peut-être... Du dégoût? Certainement. Elle est dégoûtée des chances qu'elle n'a pas eues, dégoûtée des épreuves qu'elle a du endurer précocement...dégoûtée de tellement de choses qu'elle ne saurait toute les énumérer. La femme aux cheveux roses lui parlait mais elle ne faisait pas attention. Puis, une sorte de lumière blanche se forma dans l'air, probablement par l'intention du Kazekage. Elle n'eut pas vraiment le temps de se demander à quoi cela pouvait pas se servir que cette boule lumineuse se poser contre son ventre avant de s'y confondre et d'entrer dans son corps. Ce fût presque paniquée qu'elle vit ce qui se passait mais la chaleur qui l'envahi par la suite doublée de celle de sa marque qui la rassurait en même temps la décontracta presque entièrement. Une personne observatrice aurait remarqué une très faible lueur transpercer le tissus moi qui recouvre l'arrière de son cou. Cependant, la marque était aidée, elle se rétracta rapidement. Contrairement à chaque fois ou la marque se manifestait, elle ne posa pas la main dessus mais regardait avec ses yeux écarquillés les plaies de ses bras se refermer à vue d'oeil. Quel étrange pouvoir ce Kage avait.

-Je sais que venir dans un village ou on connait personne est difficile. Je sais aussi que tu as beaucoup plus souffert que tu ne veux le dire... Pour le moment, je ne peux guérir que tes blessures physique, mais si tu me laisse le temps, j’aimerais t’aide à guérir des blessures plus profonde...

Le temps...encore le temps. Il faut dire que c'est un des remèdes que tout le monde connaît.

-Je n'ose demander plus que ce que vous...heum...tu as déjà fait en m'acceptant dans ce village en temps que ninja et non un civil de passage. Tout ce que je demande, c'est du temps pour...me reposer.

Certes, il y avait plus crédible comme justification mais il s'agissait là que de la première qui lui était passée à l'esprit. Elle est loin d'être particulièrement en forme vu le fait que elle avait déjà du mal à se tenir assise ce qui se voyait par son dos arrondi et le fait qu'elle posait ses mains sur ses genoux le tout en veillant à garder les bras bien tendus.

-Arigato.