Je me tenais devant le bureau de la secrétaire qui me souriait sans comprendre. Je venais de lui demander si je pouvais avoir des missions et sa seule réponse avait été d’aller voir le Kazekage en personne. Après tout j’étais son amie, quoi de plus normal que d’aller le rencontrer par moi-même? Mouais, bon. Je me rendis donc jusqu’à la porte de son bureau, inquiète. Il y avait eu un petit incident en ville la veille, alors que je faisais des courses pour ma mère. Un cycliste m’avait renversé et ma jambe n’était pas dans le meilleur état possible. On pouvait donc voir des bandages sortir de ma botte droite pour monter jusqu’à disparaître sous ma jupe. J’espérais vraiment qu’il ne le remarque pas et encore moins qu’il ait entendu parler du dit accident. La dernière chose que je voulais était qu’il s’inquiète pour moi après tout. Timidement, je cognai à la porte et entrai en faisant le moins de bruit possible.

« Pardon de vous déranger **Hao-kun** Kazekage-sama, c’est que...euhm…je suis venue chercher deux missions de rang D. (Pause) S’il-vous-plait! »

Sur ce, je m’inclinai devant lui en posant mes mains sur mes cuisses, comme toute jeune fille bien élevée avait appris à le faire. J’espérais qu’il me donnerait mes missions et me laisserais simplement partir, mais à ce point là ce serait un miracle s’il ne remarquait pas les bandages sur ma jambe blessée.

Une jeune kunoichi pénétra l'antre du Kazekage, encore tourné vers sa fenêtre, observant la vie dans Suna. Celle-ci cogna doucement contre la porte, avec une certaine hésitation. Lorsque le jeune Mizutirigi entendit ses quelques pas feutrés, il tourna son regard vers celle-ci. Oh, Sora. Il ne cessait de se remémorer l'image qu'il avait d'elle, avant d'être revenu à Suna. Cette jeune enfant qu'il avait quitté était devenue une grande femme, élégante, et toujours aussi jolie. Alors, il déposa son regard dans ses yeux, un instant, puis, vit rapidement les bandages qui entouraient sa jambe. Il savait ce qui lui était arrivé, il savait à peu près tout ce qui se déroulait dans le village. Tous ses ninjas étaient des yeux pour lui, alors, une information comme celle-ci n'avait mis que quelques secondes à arriver jusque ses oreilles. A vrai dire, le jeune Kazekage n'avait pas pu s'en empêcher.. Depuis qu'il était revenu, il avait demandé à savoir tout ce qui arrivait à Sora, presque en temps réel. Leur relation avait quelque peu changée, ils n'étaient plus les gamins d'antan. Lui était devenu Kazekage, elle était une jeune Genin, apportant son aide au village. D'ami, il était devenu son supérieur. Malgré cela, il voulait conserver sa promesse d'enfant, il la protégeait, et voulait la protéger autant qu'il le pourrait. Elle ne le remarquerait surement jamais, mais cela lui convenait. Alors qu'il observait les quelques bandages, elle commença à parler, d'une façon si formelle, que les yeux du jeune Kazekage s'écarquillèrent, avant qu'il reposa le regard dans celui de la jeune genin.

« C'est un peu sérieux comme salutations, pour quelqu'un que tu connais depuis neuf ans, Sora. Je ne veux pas de ces formalités entre nous. Ta jambe va assez bien pour que tu puisses réaliser deux missions ? »

Tandis qu'il attendait la réponse de la jeune demoiselle, il tira de l'un de ses tiroirs deux rouleaux, contenant deux missions sur lesquelles étaient apposées un D. Elles étaient toute deux tirées des missions d'assistance, ou de soins. Doucement, il déposa les deux rouleaux plus loin sur la table, à la portée de la demoiselle, mais, ses yeux, plongés dans les siens attendaient une réponse.


Contenu des rouleaux :

+ ou - 30 lignes chacune.

Mener à bien une évacuation.
En tant que ninja, tu te retrouves cheftaine de l'évacuation d'un petit village coincé dans le désert. Celui-ci subit de terribles tempêtes, ravageant maisons, plantations, et pouvant se révéler très dangereuses pour les habitants. Dès lors, ta mission consistera à évacuer un maximum de personnes de ce village, et les emmener jusqu'à Suna, où ils seront protégés. La route du village jusqu'ici est dangereuse, et tu pourrais être exposée à tout type de risques.

Un hôpital plein à craquer.
Les conditions météorologiques récentes ont réalisé de lourds dégâts dans des villages voisins de Suna, dont celui que tu dois évacuer. Ainsi, de nombreux réfugiés se sont retrouvés à l’hôpital de Suna. Celui-ci se retrouve maintenant surchargé. Tu devras donc apporter ton aide aux médecins, et désencombrer les services comme tu le peux. Il faudra surement trier les vrais malades des vaguement blessés. Ton rôle dans l'hôpital est libre, tu pourras accompagner un médecin, pourquoi pas l'assister dans certains cas.

Je me tenais devant Haosha, le regard fuyant et les joues prêtes à s’empourprer. Je voyais ses mèches d’ivoire du coin de l’œil et, étrangement, c’était assez pour me rendre heureuse. Pour me rassurer. Mais bon, c’était le genre de pensées que je préférais garder pour moi à tous prix! Je devinais son regard pour mes bandages et cela me rendit un peu plus mal à l’aise, bien qu’au fond je restais heureuse et que j’avais envie de sourire. Il ne pouvait pas en être autrement lorsque j’étais en sa présence. Il s’exprima finalement, me disant que ces salutations étaient un peu formelles pour quelqu’un que je connaissais depuis si longtemps maintenant. Il ajouta ensuite avec empressement qu’il ne voulait pas de telles formalités et me demanda si ma jambe était en état pour que je réalise deux missions. Mon visage s’empourpra alors que je fus soudainement gênée de cet intérêt qu’il me portait. Je sentis mon ventre se serrer et un sourire tenta de frayer son chemin jusqu’à mes lèvres. Au lieu de ça, je détournai le regard pour de bon, adoptant une attitude fulminante. Je me dirigeai vers le bureau pour saisir les deux rouleaux qu’il me tendait.

« C’est une toute petite blessure de rien! Bien sûr que je suis capable d’accomplir des missions! Haosha….san. »

Je pu recommencer à respirer, mon cœur battant à cent à l’heure et mon cerveau tournant à plein régime. Je n’avais pas réussi à l’appeler « kun » comme autrefois. Je n’y arrivais plus. Les souvenirs de l’attaque de Kiri étaient toujours encrés en moi et je n’arrivais plus à me comporter comme avant avec lui, ce qui était profondément désolant, me dis-je en ayant une pensée pour la boucle d’oreille que je portais toujours.

« Merci, je reviendrai pour les rapports de mission… »

Sur ce, je pris le chemin inverse pour sortir de son bureau, refermant délicatement la porte derrière moi. Mon cœur était encore lourd alors que je me maudissais intérieurement. Je maugréai, m’adressant plus à moi qu’à autrui alors que je quittais la tour du Kazekage.

« Kun! Kun! Pourquoi je n’y arrive plus…Pourquoi… »