6H00.
C’était le début de ma journée ici, à l’hôpital. On m’avait offert une petite robe blanche d’infirmière et j’avais du attacher mes longs cheveux rouges pour la journée. Une jeune femme qui rit de mon air fatigué m’offrit une tisane pour m’aider à me réveiller, me rappelant que la journée serait longue. Et comment, vingt-quatre heures d’à filée que j’allais devoir me taper ici pour les aider. Et pourquoi ne pas prendre un ninja médecin pour ça hein?! On était en si grande pénurie? Quoi qu’il en soit, je dus rejoindre la cafétéria pour recevoir mon chariot plein de déjeuners. J’allais accompagner le médecin s’occupant des suivis des hospitalisations de longue durée et servir le premier repas du matin aux patients. Passionnant comme première tâche.

9H21
Enfin, je pu aller porter mon chariot à la cafétéria, les bras presque en compote d’avoir du pousser ce chariot à travers tout l’hôpital. Je m’autorisai une petite pause pour boire un verre d’eau lorsque le concierge se dirigea vers moi avec un air paniqué, prétextant que nous avions vint-et-une minutes de retard sur l’horaire habituel car j’avais pris trop de temps avec les plateaux repas. J’abandonnai donc mon verre d’eau sur le comptoir et je ne le revis jamais. Nous nous dirigeâmes au sous-sol pour remplir le sceau d’eau chaude et de savon, agrippant la serpillère, le plumeau et les petites lingettes désinfectantes. Il me confia les draps et les sacs poubelles. À deux, nous devions laver toutes les chambres en moins de deux heures. Je me relevai les manches et essuyai mon front. Finalement ce travail était bien plus exigeant que je ne l’aurais cru.

9H57
En lavant les chambres, je viens rencontrai une petite fille qui séjournait là avec son père. Elle avait des problèmes de cœur et elle attendait une intervention d’un jour à l’autre. Pour me remercier de mon travail exemplaire, elle me partagea son jus d’orange et elle m’a même donné l’un de ses dessins. On y voyait clairement les visages des Hokages sculptés dans la pierre, mais il y en avait un en plus. Lorsque je lui demandai de qui il s’agissait, elle me répondit avec un immense sourire qu’il s’agissait de son frère, décédé il y avait trois ans en mission. Il voulait tellement devenir Kage que maintenant, chaque fois qu’elle rêvait à lui, il portait le chapeau d’Akemi.

11H39
Nous avons terminé de laver les chambres avec trente-neuf minutes de retard, mais heureusement cela n’allait pas influer sur ma pause du midi. J’eu donc à ma disposition une vingtaine de minutes pour manger six sushis, une pomme et un nouveau verre d’eau. Je dus ensuite me diriger à la course dans l’arrière cuisine pour aider les cuisiniers à laver toute la vaisselle des employés de l’hôpital. Heureusement, cette fois ce n’est pas moi qui m’occupe du repas des patients, la vaisselle prend trop de temps. Je me suis donc retrouvée dans l’eau savonneuse jusqu’aux coudes, frottant jusqu’à en avoir des ampoules.

12H27
Ils m’attribuèrent une nouvelle tâche. Cette fois, je dus aller aider à la réception pour le classement des patients. J’appris donc à reconnaître le degré d’urgence et à placer selon la priorité les patients dans la salle d’attente. Le formulaire rouge pour les cas prioritaires, le formulaire jaune pour les cas pressants et le formulaire vert pour les cas qui peuvent attendre. Je fus également chargée de patrouiller dans la salle d’attente pour veiller au confort des patients et pour surveiller leur état. Ainsi, s’il un état se dégradait, je pouvais aller voir l’infirmière et faire changer le formulaire d’un patient. Je distribuai également de petits masques, de la crème antibactérienne et des mots d’encouragement aux patients. Je me sentais comme une vraie petite infirmière.

17H33
Une infirmière vint me dire que je faisais du très bon boulot pour ma première journée et je l’en remerciai. Elle m’envoya également manger tout de suite puisque je m’occuperais de la distribution des repas du soir. Je me dirigeai donc vers une petite salle de repos mal éclairée et me nourrit d’une miche de pain et d’un peu d’eau. Ici, on avait très peu de temps pour soi et on donnait tout aux autres. De quoi me faire me remettre en question, bien qu’au final je n’aurais sans doute jamais vraiment le choix.

19H48
Je venais tout juste de terminer la distribution des repas du soir, ramenant une fois de plus mon chariot à la cafétéria, fatiguée. Je croisai l’infirmière qui m’avait offert la tisane ce matin et elle me demanda comment je me débrouillais. Lorsque je dis que j’avais hâte que la journée se termine, elle rit avant de me rappeler qu’il restait encore dix heures à mon service. J’avais hâte de redevenir une simple ninja. Le travail à l’hôpital était réellement exigeant. On me demanda ensuite de repasser un coup de serpillère dans les couloirs et de passer dans les chambres pour m’assurer que les patients ne manquaient de rien. Et une autre tournée! Une autre!

21H02
Je repassai finalement à la chambre de la petite fille pour y trouver seulement son père, l’air inquiet. J’allai m’asseoir à ses côtés et je vis qu’il pleurait. Je le serrai contre moi, inquiète, mais désirant le réconforter. Il m’apprit qu’on venait tout juste de recevoir un cœur et qu’ils l’avaient amenée sans attendre pour l’intervention. Plus qu’à attendre que les ninjas médecins fassent ce qu’ils avaient à faire et à espérer qu’elle s’en tirerait bien. Je restai à ses côtés aussi longtemps que je le pus, lui promettant de repasser régulièrement pour voir s’il n’avait besoin de rien. Il me remercia et je continuai mon périple.

22H33
Je retournai donner un coup de main en salle d’attente dans le tri des patients. Remarquant que certains étaient encore là depuis l’après-midi, je demandai à l’infirmière si on ne pouvait pas trouver un moyen de les aider quand même ou, peut-être même, de les faire passer plus vite. Malheureusement, elle m’apprit que le trois quart des médecins étaient déjà partis et ne reviendraient pas avant le lendemain matin. Nous nous retrouvions donc avec autant de patient, mais avec presque aucun médecin. Je me mordis la lèvre inférieure, furieuse de voir que ces gens souffriraient encore un moment sans que je ne puisse rien faire pour eux. Je continuai donc à faire de mon mieux, leur servant des boissons chaudes et leur offrant des analgésiques.

00H09
J’eu enfin l’occasion de m’éclipser de la salle d’attente pour aller revoir le père de la gamine. Je lui apportai un croissant et une tisane à la camomille pour le détendre. Il était toujours tendu comme un arc, serrant le petit ours en peluche de sa fille contre lui. Je pouvais voir son menton trembler et je commençai également à m’inquiéter. Je ne savais pas combien de temps duraient généralement ces procédures, mais je trouvais cela très long et très angoissant. Il me dit qu’une infirmière était venue le voir il y avait une heure maintenant pour lui dire que les choses se passaient bien, mais que ce serait un peu plus long que prévu. Je me mordis la lèvre inférieure, anxieuse. Je lui promis de revenir, me dirigeant ensuite vers les salles d’opérations.

00H56
J’étais à l’entrée de la salle d’opération de la gamine, assise au sol, le visage enfouis dans mes mains, mes longs cheveux écarlates tombant autour de moi. Je ne pensais pas que ça se pouvait, mais j’étais en train de pleurer, de pleurer pour cette petite fille tellement gentille et pour cet homme brave qui venait de perdre son second enfant. Ils avaient fait tout ce qu’ils pouvaient, mais malheureusement l’opération avait été un échec et elle était morte. Le médecin vint me voir, se raclant la gorge avant de me dire qu’il faudrait que quelqu’un aille l’annoncer à son père. J’acquiesçai, essuyant mes larmes pour retourner auprès du père.

1H34
Je venais de quitter la chambre du père, ayant pleuré assez pour toute une vie. Je me dirigeai lassement vers la salle de repos pour m’octroyer un peu de répit après ce moment fort en émotion. Comprenant parfaitement, les infirmières me laissèrent y aller, promettant de me réveiller si elles avaient encore besoin de moi.

5H47
Je m’éveillai, regardant le cadran pour voir que mon aventure était presque finie. Merde! J’avais vraiment dormi trop longtemps! Je me dirigeai à la course jusqu’à l’infirmière pour m’excuser et elle me sourit, me disant que ce n’était rien et que j’avais fait un excellent travail. Ne me restait donc plus qu’à lui rendre ma petite robe blanche et ma mission serait considérée comme un succès. Je promis de revenir les voir régulièrement et parti chez moi, le cœur lourd de la perte de cette magnifique enfant.