Une belle matinée venait de dévoiler sa somptuosité au village de Kiri, malgré qu’elle était splendide cette matinée, il existait une personne pour qui elle était autrement. Très tôt déjà, la demoiselle aux prunelles opalescentes s’était plongée dans les méandres de ses pensées assez obscures. N’arrivant pas à trouver le sommeil, elle s’était levée de bonne heure pour encore aller contempler le magnifique paysage qu’elle percevait depuis la fenêtre de sa chambre. Etant donné qu’elle était plus ou moins chagrinée par quelque chose, elle voyait la matinée d’un œil mélancolique. Lorsqu’elle alla s’accouder à sa fenêtre, au lieu d’apprécier avec allégresse la vue qu’elle avait, elle se mit à se remémorer les mots que sa mère lui avait adressés lors de leur entrevue sur l’île Mirage. « Ne laisse pas les ténèbres prendre racine en toi, tu as encore tant de choses à vivre et à découvrir. Tu ne dois pas fléchir maintenant… » Ariake ne savait pas trop pourquoi cette phrase lui revenait en mémoire, mais en se la rappelant elle commença à songer à ce qu’était devenue sa vie. Elle s’aperçut que celle-ci n’était pas du tout à envier, car il n’y avait absolument rien d’extraordinaire. Elle vivait une vie monotone, qui n’avait rien à avoir avec ce qu’elle avait connu jusque là. Sa vie à Konoha aux côtés de son père n’était certes pas des plus extraordinaires, mais au moins elle devait l’avouer qu’elle possédait une certaine chose que n’a pas sa vie de maintenant. Sans doute parce que la vie qu’elle menait avec son père, même si elle était compliquée au moins elle la partageait avec quelqu’un. Allez savoir si le malaise était là ou pas…

Ne pas laisser les ténèbres s’enraciner en elle, c’était facile à dire ce genre de phrase, mais la demoiselle aux prunelles opalines avait-elle vraiment eu le choix ? Evidemment que non, la vie ne lui avait pas laissé le choix. D’elle-même, elle n’avait jamais demandé à ce que les ténèbres viennent s’implanter en elle. Cela s’était produit sans qu’elle n’y puisse quoi que ce soit. Après avoir perdu le seul être qui comptait à ses yeux plus que tout, l’obscurité l’avait précipitamment empoignée pour qu’elle devienne sa proie. Evidemment elle ne devait certainement pas être la seule prisonnière d’une telle situation, mais son cas elle le qualifiait de différent. Avec une famille comme celle qu’elle possédait, elle ne voyait pas d’autre mot à mettre dessus que celui-là. Après s’être quelque peu attardée sur son existence durant quelques heures, Ariake soupira de lassitude. Curieusement, elle avait envie que sa vie monotone prenne une autre tournure. Cela ne voulait évidemment pas dire qu’elle allait être plus loquace, absolument pas, elle voulait juste changer quelque chose dans sa vie. Une chose infime qui lui permettrait de se sentir à l’aise dans sa peau, ne serait-ce qu’un petit instant pour qu’elle puisse honorer le souhait de sa mère. Elle songea à cette chose qu’elle devait changer et prit la décision de partir explorer des endroits insolites pour qu’une idée lui vienne en tête. Se souvenant que la dernière fois qu’elle se rendit vers les lieux de découverte, elle fit une rencontre plus ou moins déplaisante, elle décida d’aller ailleurs cette fois. Elle ne savait pas encore où, mais ça ne serait tardé vu qu’elle allait vagabonder avant.

Ainsi décidé de partir à la recherche d’un lieu paisible, Ariake se prépara et quitta son domicile ainsi que le domaine se trouvant sous la juridiction du pays de la brume pour se rendre dans un lieu où elle ne ferait pas de rencontre enquiquinante. Au bout de quelques heures de marche intensive, elle passa par des lieux plus ou moins intéressants et calmes, mais ne s’y arrêta pas pour autant. Et au bout de ce temps, malgré son endurance certaine, il arriva à un moment où elle se sentit quelque peu fatiguée. Pas dans le sens totalement ramollie, évidemment que non. Elle était lassée et voulait tranquillement se désaltérer en quelque part. En pensant à ça, elle fut enchantée de voir qu’elle était arrivée à un lieu où se trouvaient apparemment des sources chaudes. Voyant là le lieu idéal pour faire halte et pour pouvoir se désaltérer avant de continuer sa route, la demoiselle aux prunelles opalescentes décida de s’y rendre. Toute joyeuse, elle songeait déjà à se mettre à l’aise dans l’eau et à se laisser submerger par une chaleur intense. Elle pénétra dans l’enseigne, où elle fût bien accueillie. Elle prit après cela le chemin menant tout d’abord aux vestiaires, elle se déshabilla correctement, plaça ses affaires au lieu indiqué puis commença à se rendre vers les sources chaudes, avec seulement une serviette autour de la taille. Avant de s’y rendre, elle ne fit même pas attention à la petite pancarte disant que le bain était mixte, elle ne demanda pas non plus à l’accueil de quel genre de source il s’agissait avant d’y aller.

Elle pénétra donc tout doucement dans la source, où il y’avait pas mal de buée l’empêchant de voir s’il y’avait quelqu’un d’autre en dehors d’elle ici ou pas. Elle s’introduit dans le bain et s’installa confortablement, étendant ses bras pour finir par bailler. Se pensant seule à cause de la buée tout de même épaisse, elle fit voler sa serviette, qu’elle plaça derrière sa tête avant de commencer à frotter tout doucement sa peau.

Tout ce dont la demoiselle aux prunelles opalescentes aspirait, n’était autre qu’à un changement. N’ayant pas la moindre idée de quel genre de changement elle avait envie, elle décida d’aller faire un tour pour y réfléchir sérieusement. Ainsi après avoir marché pendant quelques temps, elle finit par faire halte vers un lieu, où se trouvaient des sources chaudes. Etant assez éreintée par la longue marche, qu’elle venait d’effectuer, elle décida d’aller y faire un tour. Lorsqu’elle pénétra dans les lieux, elle ne prit pas le temps de regarder les informations complémentaires concernant le fonctionnement du bain. Elle alla simplement se préparer dans les vestiaires pour ensuite se rendre au lieu du bain. Sur place, un brouillard assez épais l’empêchait de voir s’il y’avait quelqu’un de présent dans les environs ou pas et n’ayant pas vraiment envie de s’embêter à aller s’en assurer, elle continua son chemin. Tout doucement, elle pénétra dans le bain et se mit à son aise. Elle lâcha un long soupir de détente, puis se croyant seule en ces lieux, elle retira sa serviette, qu’elle plaça derrière sa tête. Elle commença alors à délicatement frotter sa peau, pour finalement terminer par se mettre un peu plus à l’aise.

Elle soupira d’aise en se détendant, sans ne se préoccuper de rien en dehors de ses pensées. Elle se laissa happer par ces dernières, tout en réfléchissant à ce qu’elle allait bien pouvoir changer chez elle, afin qu’elle puisse se sentir moins chagrinée par des futilités. Alors qu’elle était plongée dans ses pensées intenses, elle en émergea précipitamment. Elle sursauta presque de frayeur au passage, après avoir entendu la voix d’une personne, se trouvant à quelques micro centimètres d’elle. La personne en question était un homme. Malgré la situation pour le moins indélicate, Ariake ne rata pas ce détail. Etant en tenue d’Ève, la première chose que fit la demoiselle, c’est de pousser un petit cri d’embarras, qui ne collait pas du tout avec son tempérament d’habitude. Par la suite, elle plaça une main devant sa poitrine pour la cacher et l’autre elle la plaça plus bas vers son intimité. Plus qu’embarrassée par cette situation pour le moins saugrenue, la demoiselle foudroya le jeune homme du regard. Après sa phrase, le jeune homme sortit sa tête hors de l’eau, il emmena ensuite sa main droite pour la placer sur sa tête. A cette attitude, Ariake conclut que le jeune homme était gêné. Mais certainement pas autant qu’elle, qui était dans une tenue non appropriée pour converser avec un inconnu !

Fixant toujours le jeune homme, Ariake sentit une chaleur ardente monter en elle, tout doucement ses joues commencèrent à s’empourprer. C’était la première de son existence, qu’une chose aussi absurde lui arrivait. Cette situation était vraiment très inconfortable et énervante pour la demoiselle. Qui avait cru au départ, que ce bain était uniquement réservé aux femmes. Sûre de cela, elle fixa Kyojin d’un œil assez mauvais. Elle pensait, qu’elle se trouvait en présence d’un pervers sans manière. Qui avait le culot de venir dans un bain non mixte. Avant de lui dire quoi que ce soit, Ariake retira la main, qui se trouvait sur sa poitrine. Avec, elle attrapa la serviette se trouvant derrière sa tête, pour finir par la placer maladroitement autour d’elle. En gesticulant un instant dans tous les sens, pour que cela puisse se faire. Elle ne cachait pas tout son corps avec, mais au moins « l’essentiel » était hors de la vue de l’énergumène.