Peu après ma petite dispute avec ma mère au sujet du fait que je devais passer à autre chose, je décidai de la contenter partiellement. Je ne pourrais sans doute jamais passer par-dessus cette épreuve, mais je pourrais au moins recommencer à vivre de façon plus ou moins normale. La meilleure façon de faire ça? Reprendre le travail. Kaito avait déjà recommencé depuis plusieurs mois lui, je pouvais sans doute m’occuper de missions de rang D sans problèmes, non? Oui, c’était une très bonne idée, me dis-je en me dirigeant vers le bureau de l’Hokage. On m’y reçu et la réceptionniste ne me reconnu même pas. Au bout d’un an, je ne pouvais pas l’en blâmer. Elle fini toutefois par m’offrir un rouleau et à me souhaiter la bonne journée. Je sortis, déroulant le rouleau pour prendre connaissance de mon travail de la journée. Retrouver un livre perdu dans les sources chaudes? Pauvre lui, si son volume avait pris l’humidité, on ne pourrait pas faire grand-chose malheureusement. Le seul moyen de le savoir était toutefois d’aller vérifier et je pris le chemin des sources chaudes, pensive. Qui donc va se baigner pour écrire? Et des livres de recette en plus? Il y avait quelque chose de louche derrière tout ça.

J’arrivai finalement à destination et allai me présenter à la tenancière, lui expliquant que j’avais besoin de fouiller tout l’établissement pour une mission importante pour le compte du village et qu’elle devrait donc fermer les bains une petite heure. Elle alla chercher le gérant et je du répéter mes indications. L’homme accepta, me laissant aller et venir dans les sources chaudes à ma guise. Je commençai donc par les vestiaires. Il y avait de nombreux casiers à fouiller et je trouvai beaucoup de babioles inutiles. De la crème pour les mains, des serviettes propres, un sac de linge de rechange, des getas. Mais aucun livre. Bon, la salle de méditation alors. Rien de plus qu’une classe de malheureux qui me dévisageaient avec un air fâché, frustrés d’avoir été interrompus en plein cours de yoga. Je m’excusai et quittai la pièce, me dirigeant vers les bains pour homme. Encore une fois, je ressortis bredouille et me demandai s’il était réellement nécessaire d’aller fouiller le côté des bains pour femmes.

Une idée me vint soudain et je retournai à l’accueil pour parler avec la réceptionniste que j’avais vu plus tôt. Je m’accoudai au comptoir et il ne fallu pas long pour qu’elle m’accorde son attention. Je lui demandai alors, tout simplement, s’ils n’avaient pas retrouvé un livre en faisant le ménage. Elle détourna son regard du mien et je vis ses joues s’empourprer ainsi que son sourire s’allonger. J’arquai un sourcil, attendant des explications. Oui, elle avait bien trouvé un livre. Non, il ne contenait pas des recettes, mais c’était sans doute ce qu’il y avait de plus pratique à dire pour sauver sa réputation. Le secret? Le restaurateur venait en fait ici pour dessiner les femmes qui se baignaient dans le bain attenant, les observant par un trou dans la clôture. Ensuite, avec chaque dessin, il écrivait une courte nouvelle où il pouvait s’imaginer toutes sortes de chose et, selon la réceptionniste, c’était du grand art. Pour ma part, je n’avais pas du tout envie de lire ça. Je me contentai donc de reprendre le livre et de le ramener avec l’ordre de mission. Peu importe ce qui se trouvait à l’intérieur de ce livre, ma mission était simplement de le ramener, ce qu’en l’occurrence j’avais fait. Et voilà, ma première mission en un an! C’était un début.