Cette fois, le but de ma mission serait légèrement différent. En effet, c’était une mission qui se devait d’être fait au plus vite et qui, pour ainsi dire, était faite pour tomber sur le premier arrivé, peu importe qui c’était. Étant donné que j’étais très matinale, il était tout à fait naturel que j’en hérite. J’avais donc quitté le bureau avec empressement, des gens comptaient sur moi. J’avais emprunté les toits pour aller plus vite et il ne m’avait pas fallu longtemps pour retrouver la demeure des fleuristes Yamanakas. D’ailleurs, pour des fleuristes, ils avaient un beau et grand domaine. Sans doute ce clan ne faisait pas que dans les fleurs. Je poussai la porte, faisant retentir le carillon, et avançai dans cet endroit où planait une odeur exquise. Derrière le comptoir, une jeune femme aux longs cheveux blonds et aux yeux céruléens me regarda. Elle avait l’air de s’ennuyer ferme, mais son sourire apparu dès que je fus entrée. Elle s’avança vers moi, portant un tablier et une petite robe bleue, sa longue chevelure libre sur ses épaules. Son sourire était radieux et doux, bien que confiant. Je ne connaissais pas cette jeune femme, mais je pouvais déjà voir qu’une grande volonté l’habitait et ce, juste à la façon dont brillait son regard. Elle me jaugea avec de s’adresser à moi d’une voix douce et polie.



- Avec de tels yeux j’opterais pour une fleur plus délicate. Il ne faudrait pas faire de l’ombre à un regard comme celui-là. Enfin, j’imagine que c’est bien pour des fleurs que vous êtes venue, non? Je suis Yamanaka Yui, ravie de vous rencontrer.

J’acquiesçai malgré moi, avant de remarquer que c’était en fait un mensonge. Je rougis, balbutiant et m’éparpillant dans mes explications. Souriant de plus belle, la jeune femme vint prendre ma main dans les siennes et me fit signe de prendre le temps de respirer.

- Je suis venue avec un ordre de mission, c’est pour des herbes pour l’hôpital.

Elle brandit le doigt, son regard s’illuminant. Bon, au moins elle avait l’air de savoir de quoi je parlais. La jeune femme me demanda de patienter et se dirigea vers l’arrière boutique, cherchant durant de longues minutes avant de revenir, un sourire légèrement gêné sur le visage.

- Désolé pour l’attente, je remplace ma mère aujourd’hui alors j’ai du mal à m’orienter dans tout ça.

Je lui dis que ce n’était pas si grave, lui souriant à mon tour. Bien honnêtement, il était difficile de ne pas le faire. Elle semblait si douce, si gentille. Mais en même temps si forte et pleine de ressources. J’aimerais me faire une amie comme elle, quelqu’un que je pourrais aller voir pour avoir des conseils et qui serait assez gentille pour ne pas me juger. Quelqu’un qui ne s’empresserait pas de me dire d’oublier l’homme que j’aimais sous prétexte que j’en trouverais un autre un jour. Le bruit du carillon retentit de nouveau et je me retournai avec Yui pour voir une femme à la longue chevelure blonde faire son entrée. Pas besoin de présentations pour savoir que je me trouvais face à madame Yamanaka.

- Désolé pour le retard Yui-chan! Je prends le relai.

- Pas de problème Okaa-san, Zelda-kun peut bien attendre un peu!

J’assistai à ce court échange d’un air interloqué, ignorant qui ce Zelda-kun pouvait bien être. Yui déposa son tablier sur un crochet et me salua une dernière fois, me souhaitant de passer une bonne journée avant de quitter la boutique à la course. Sa mère se tourna vers moi avec le même sourire chaleureux que sa fille et je lui désignai les herbes que Yui m’avait remises. Madame Yamanaka me souhaita donc une bonne journée et me dit de revenir quand je voudrais, ce que je promis de faire. Et je partie comme j’étais venue, fonçant vers l’hôpital pour amener ce remède à un patient malade. Mais oui, il faudrait que je revienne un jour. Cette Yui m’intriguait. La couleur de son regard était si semblable à la mienne et, pourtant, j’y avais vu brûler une flamme de détermination à toutes épreuves. La volonté du feu de Konoha. Oui, c’était un personnage des plus intéressants que je souhaitais revoir assurément.