La demoiselle aux prunelles opalescentes se l’était promis, que jamais plus elle ne se laisserait tenter par l’idée de remettre ses pieds à Konoha. Elle s’était tenue à cette promesse durant un long moment déjà sans jamais faillir, pourtant aujourd’hui, il semblerait que sa promesse faite à elle-même ait malencontreusement prit fin. Elle n’avait pas put s’empêcher de venir vers le village l’ayant vu naître. Pourquoi ? Elle n’en avait pas vraiment la moindre idée de sa venue jusqu’en ces lieux. Quelque chose la turlupinait depuis un petit moment déjà mais elle ne savait pas encore quoi ni pour quelle raison elle avait décidé de se rendre à Konoha. Une envie soudaine de réconfort ? Sans aucun doute, même si ce n’était pas très certain qu’une demoiselle comme elle ait besoin d’une telle chose. Quoi que même dans le cas où cela s’avérerait être exact, quelque chose enracinée en elle l’empêcherait de le reconnaître. Cette fierté intransigeante qu’elle possédait au fond d’elle, lui aurait incontestablement interdit de reconnaître qu’elle avait besoin d’une chose aussi futile que cela.

Mal à l’aise avec des joues rouges aussi pourpres, que celle d’une jeune fille rencontrant l’objet de ses fantasmes pour la première fois, Ariake, qui était dans les alentours de Konoha, alla poser ses deux mains contre un arbre. Tout doucement elle emmena l’une de ses mains pour la placer devant sa bouche, afin d’empêcher qu’un quelconque son déplaisant ne vienne à franchir le seuil de celui-ci. Un son dans le genre de celui que projettent les pleurnichards. N’aimant pas montrer de faiblesse, elle n’avait pas envie qu’un tel son vienne à sortir de sa bouche. Lorsqu’elle plaça sa main devant sa bouche, la demoiselle aux prunelles opalines sentit une étrange douleur venir empoigner son cœur. Sans qu’elle ne puisse y faire quoi que ce soit, des larmes commencèrent à perler le long de ses joues, les inondant entièrement. Les larmes qu’elle avait su retenir depuis si longtemps se mêlèrent à ses larmes-ci et hâtivement elles la submergèrent.

Ne sachant pas quoi faire dans une telle situation, vu qu’elle n’avait jamais pleuré de toute son existence, la demoiselle se mit à paniquer. Elle se rendit compte, que même si elle refusait de l’admettre, elle était bel et bien venue en ces lieux, parce qu’elle avait besoin de réconfort. Elle avait besoin qu’une personne de son entourage l’entoure de ses bras pour la consoler. Mais malgré qu’elle venait de se rendre compte de cela, elle ne bougea pas d’un millimètre de là où elle se trouvait. Et au lieu de suivre les recommandations de son corps ainsi que de son cœur, qui voulait qu’elle se rende à Konoha, Ariake se laissa glisser le long de l’arbre, où elle se trouvait jusqu’à complètement se retrouver au sol. Se sentant minable de se retrouver dans cet état, elle serra son poing de colère, puis à l’instant où elle le relâcha elle donna un grand coup dedans. Son poing troua le tronc de l’arbre, quant à son bras il se retrouva couvert de sang par la suite. Après cela, Ariake cessa de sangloter, puis tout doucement elle se retourna pour aller poser son dos contre l’arbre et se mettre à regarder les nuages, qu’elle percevait à travers la cime des arbres. Elle essuya entretemps les larmes qui avaient coulés le long de ses joues jusqu’à ce qu’il n’en reste pas une seule trace. Elle soupira de lassitude ensuite puis regarda son poing recouvert de sang.

Spoiler:

Malgré que son cœur réclamait haut et fort de l’affection, le corps de la demoiselle aux prunelles opalescentes refusait catégoriquement d’y céder. Elle-même, trop fière, refusait d’admettre qu’elle avait besoin d’une chose aussi superficielle que l’affection. Enragée de se retrouver dans une situation aussi lamentable, la demoiselle serra fortement son poing et cogna de façon assez violente contre le tronc d’un arbre. Qu’elle transperça au passage, pour finalement se retrouver le poing recouvert de sang. Après cela, elle cessa de sangloter et essuya toutes les larmes, qui avaient perlés le long de ses joues. Par la suite, elle se retrouva avec des yeux rouges quelque peu gonflés. Ces derniers montraient bien qu’elle avait pleuré, malgré qu’elle avait pris soin de bien les essuyer pour faire en sorte qu’il n’en reste pas une seule trace, qui pourrait la trahir. Après avoir effectué ceci, tout doucement, la demoiselle aux prunelles opalines se laissa glisser le long de l’arbre. Elle se tourna ensuite puis posa son dos contre l’arbre pour ensuite se mettre à contempler le ciel dégagé, à travers la cime des arbres.

Alors qu’elle était préoccupée à méditer sur son état, qu’elle trouvait être assez lamentable, elle sentit une présence dans les environs. Au lieu de se lever, pour se mettre en garde, comme elle avait l’habitude de le faire, la demoiselle simplement soupira de lassitude en baissant sa tête. Ne s’attendant pas à ce que la personne dont elle venait de sentir la présence vienne vers elle, elle fût stupéfaite d’apercevoir une silhouette apparaître et venir se placer devant elle. A cet instant, la demoiselle redressa légèrement son visage, mit sa tête de travers et dévisagea l’inconnu d’un œil. Elle ne lui adressa ni parole de salutation ni même un regard amical, juste un visage sans aucune expression. Celui-ci montrait bien que la demoiselle était totalement désintéressée par cette apparition si soudaine et laissait aussi deviner que ce jeune homme l’importunait plus qu’autre chose. Malgré son désintéressement quant à l’apparition du jeune homme et malgré le fait qu’elle n’était pas dans son état normal, Ariake laissa son attitude farouche prendre le dessus.

L’inconnu tout gentillet avec son sourire attentionné, lui demanda ce qui lui arrivait en l’appelant « ma belle ». Une interpellation, qui en temps normal aurait poussé Ariake à mettre une belle droite à l’inconnu. Etrangement, elle ne le fit pas en cet instant. Faisant une courte pause dans sa phrase, l’inconnu reprit la parole pour décliner son identité. Après cela, il sortit une pipe et tira quelques bouffées, avant de reporter son attention sur Ariake. En premier lieu, la demoiselle détourna son regard de lui puis lâcha un long soupir de lassitude. Sans regarder le dénommé Hiruzen Sarutobi, elle leva à nouveau les yeux vers le ciel dégagé, en laissant transparaître un air assez mélancolique à son visage. Elle tendit sa main ensanglantée au-dessus d’elle, comme si elle voulait attraper quelque chose. Elle referma ensuite sa main et la posa au niveau de sa cuisse.


Se demanda-t-elle tout bas en regardant sa main. Avec une telle attitude, elle donnait l’impression de ne pas connaître la réponse elle-même.


La demoiselle esquissa un sourire pour le moins ironique. Tout doucement, elle baissa sa tête et ramena ses genoux jusqu’au niveau de son visage. Elle enfourna ensuite sa tête entre ses mains, cachant totalement son visage. Ariake avait horreur de montrer quelconque faiblesse devant qui que ce soit, aussi loin qu’elle avait vécu, jamais elle ne s’était montrée aussi vulnérable. Et en cet instant, elle ne savait pas pourquoi, il lui était impossible de pouvoir garder le visage indifférent, qu’elle prônait souvent. Au fond, sa peine avait atteint un point assez critique, mais cela la demoiselle ne pouvait guère le voir et ne voulait d’ailleurs pas le voir. Sa fierté lui interdisait encore de voir la réalité, qui était plutôt flagrante…

En très peu de temps, la demoiselle aux prunelles opalescentes se laissa plonger dans les profondeurs des tourments. Une question banale, que venait de lui poser l’étrange jeune homme l’obligea à se plonger dans cet état des plus pitoyables. Pour une demoiselle de sa stature c’était incontestablement déconcertant, une telle chose. Incapable de pouvoir se conduire correctement, elle adopta l’attitude d’une personne peureuse ainsi que celle d’une enfant effarouchée. Elle ramena ses jambes à son visage et enfourna sa tête entre ses mains, pour ainsi cacher son visage. S’il y’avait une chose, dont la demoiselle avait horreur, c’était de se montrer dans un tel état devant qui que ce soit. Elle avait beau être embarrassée par l’instant présent, elle était incapable de passer au-dessus. Pour cause, son chagrin avait atteint son point culminant. Malgré qu’elle refusait catégoriquement d’ouvrir les yeux pour se rendre compte de cela, à cause de sa fierté. Celle-ci la rendait tellement aveugle et surtout si lamentable. Dans la position dans laquelle elle se trouvait, Ariake ne fit pas vraiment attention à ce que fabriquait Hiruzen. Néanmoins, elle put entendre un bruit résonner. Celui-ci l’obligea à sortir délicatement sa tête d’entre ses bras, elle la plaça de travers et regarda le jeune homme.

Posant ses prunelles sur lui, elle se rendit compte qu’il avait pris ses aises. En effet, il s’était assis en tailleur à côté d’elle. Il soupira ensuite pour terminer par laisser un petit rire s’échapper de sa bouche. La demoiselle aux prunelles opalines le dévisagea, sans rien lui dire, ni faire quoi que ce soit de plus. Elle le fixa simplement, pendant qu’il fabriquait elle ne savait quoi avec sa pipe. Avec la fumée de celle-ci, il faisait des petits ronds en direction du ciel. Il s’agissait là d’un cas, la demoiselle n’en doutait plus. Alors qu’elle le dévisageait avec un regard interrogatif, il se tourna vers elle et lui fit un grand sourire. Un sourire des plus niais qui soit. Ce sourire poussa la demoiselle à se demander sur quel genre de type anormal, elle venait de tomber. Il n’avait assurément rien à voir avec les types, dont elle avait eu à faire jusque là, c’était indéniable, il n’y avait pas besoin d’être médium pour s’en rendre compte. Ariake continua à dévisager Hiruzen, qui se releva. En faisant cela, l’armure qu’il portait, produit un cliquetis. La demoiselle redressa complètement sa tête pour mieux voir ce qu’il allait encore fabriquer. Lorsqu’il se leva, il se plaça dos à elle, ce qui permit à la demoiselle de distinguer au dos de son armure, le symbole d’un clan de Konoha, qu’elle avait déjà vu.

Le symbole étincela sous la lumière du soleil. En le voyant, Ariake repensa à son propre clan. Des pensées incertaines l’envahirent à nouveau, elles la transportèrent dans les profondeurs de ses songes. Tout doucement elle posa sa tête au niveau de ses bras, toujours entrelacés. Cette fois elle n’enfourna pas sa tête entre. Elle contempla simplement le vide en arborant ensuite un visage sans expression. Un long silence s’installa ensuite entre Hiruzen et elle. Ce silence dura tout de même un petit moment, Ariake qui n’avait aucunement l’envie de le briser, laissa les minutes s’écouler. Finalement ce fût le jeune homme qui se décida à briser le silence. Il se lança dans un discours pour le moins insolite, dont Ariake ne saisit pas vraiment la subtilité. Du moins au départ. Du peu que la demoiselle aux prunelles opalines saisit, elle comprit qu’Hiruzen avait vécu pendant cinquante ans avec une personne dont il ne se souvenait plus du visage et que la seule chose qu’il lui restait d’elle, était désormais un tatouage. Mais comment une telle chose était possible, se demanda la demoiselle en arquant un sourcil. Le jeune homme, qu’elle avait à ses côtés ne semblait pas avoir vécu si tant que ça. Ariake était convaincue au départ, qu’il avait le même âge qu’elle, vu ses traits. Alors comment était-ce possible ?

Le regardant sous tous les angles, la demoiselle se dit qu’effectivement, elle venait de tomber sur une personne très étrange. En même temps, réfléchissant un court instant, elle ne trouva pas la chose si absurde qu’elle en avait l’air. C’est vrai, ils étaient dans un monde shinobi et comme chacun le savait, il s’agissait d’un monde où l’impossible n’avait pas vraiment sa place. Oui dans un monde où régnait l’irrationalité, il n’était pas impossible de trouver des choses dont le commun des mortels, ne pouvait même pas soupçonner. Analysant tout doucement la phrase, que venait de lui dire Hiruzen, Ariake soupira un peu de lassitude. Elle prit une position plus convenable, elle ne quitta cependant pas sa position assise, dos contre l’arbre. Malgré son état, la demoiselle réussit quand même à saisir une infime partie de la phrase du jeune homme. La partie qui parlait d’espoir, elle n’était pas passée à côté. Pour elle une telle chose n’avait pas vraiment de sens particulier au moment où elle en était, néanmoins, elle dut reconnaître que c’était incontestable. Reportant son attention sur Hiruzen, Ariake remarqua qu’il faisait des choses assez étranges avec sa pipe. Il jouait à créer des formes et se mit à lui sourire à nouveau.


Demanda-t-elle d’une voix assez intéressée. Elle qui en temps normal, ne s’intéressait pas aux autres, avait étrangement envie de connaître ce qui était arrivé à Hiruzen. Ce qu’il s’était passé pour qu’il se retrouve sous l’apparence d’un jeune homme d’une vingtaine d’années à peine. Après avoir posé sa question, la demoiselle aux prunelles opalines, plaça ses mains derrière son dos. Elle fit un petit tour, tournoya un peu sur elle-même, puis s’arrêta pour regarder Hiruzen. Son visage chagriné avait quelque peu disparu. Elle voyait bien qu’il y’avait des choses plus graves en ce bas monde, que le chagrin d’une fillette perturbée par des choses banales. L’histoire d’Hiruzen par exemple, elle était clairement bien plus grave que la sienne. Pourtant, il vivait avec et plutôt bien, d’après ce qu’elle pouvait voir, du moins…