Je n’avais pas pris de retard. Je travaillais tellement, ça aurait été tout simplement incongru. Simplement, certaines pensées avaient commencés à me hanter, des cauchemars récurrents que j’avais même parfois l’impression de voir lorsque j’étais éveillée. Et le pire de tout ça, c’était de ne pouvoir en parler à personne. Je n’avais jamais rien voulu leur dire à ce sujet depuis mon retour, jamais je n’avais eu le courage de leur avouer ne serait-ce qu’un centième de tout ce que j’avais vécu. Pour cela, c’était le vide total. Si jamais Yukio venait à le savoir, non, ce n’était même pas une pensée acceptable. Ainsi, j’avais décidé de rester à travailler plus tard, prétextant une urgence avec un dossier qui venait tout juste de se compliquer bien plus que je n’aurais pu l’anticiper. C’était l’excuse idéale, la seule chose qu’il ne pourrait pas questionner en somme. Mais ne venez pas croire que ça ne me faisait rien de lui mentir, au contraire. Mais en ce moment, il m'arrivait de
l'entendre n'importe quand.
Le rire.
Son rire. Un rire fou et torturé qui se complaisait à me rappeler à quel point personne ne viendrait jamais pour moi. Il serait donc beaucoup plus profitable pour
lui comme pour moi que j’y mette du mien, que je m’efforce un peu et que je
lui révèle les secrets de la technique ayant fait la renommée de ma famille. Surtout vu les expériences qu’
il avait faites,
il était convaincu que mon niveau de synchronisation avec mon Eidolon serait supérieur aux autres, surtout en prenant compte que j’étais une descendante de la branche qui avait créé ladite technique. Je fermai avec vigueur le dossier que je tentais de consulter et un grand claquement résonna dans la pièce. Je m’en saisis d’une main tremblante et le jetai le plus fort possible, direction le mur de droite. Je sentis des larmes naître dans mes yeux et mon menton se mettre à trembler. Pourquoi fallait-il que je repense à tout cela maintenant? Pourquoi est-ce qu’
il continuait de me hanter? Ne pouvais-je donc pas passer à autre chose et vivre heureusement ma vie avec Yukikun? Je serrai le poing et l’abattit avec force contre mon bureau, me sentant impuissante face aux larmes qui commençaient à rouler sur mes joues et à mon souffle qui se coupait. C’était passé tout ça, j’étais libre, je pourrais vivre de nouveau hors de
son influence.
Il était mort n’est-ce pas? Bien sûr qu’
il l’était! Je me mordis la lèvre inférieure et posai mon front contre la surface fraîche et lisse qu’était mon bureau, fermant les yeux alors que je tentais de retenir ce véritable torrent de larmes. Au bout d’un certain temps, je du toutefois me rendre à l’évidence, je n’avais pas le pouvoir de mettre une halte à ce débordement d’émotions. Je continuai donc à pleurer jusqu’à sombrer dans l’inconscience, dans le sommeil qui aurait pourtant du être si libérateur. Mais il semblait que lui aussi avait décidé de se jouer de moi. De me trahir.
Je rêvai du sourire allongé et mesquin, narquois, vantard, détestable et dépourvu d’empathie. À
ses yeux à la couleur de l’acier, au regard stérile et malsain. À
son visage allongé qui définissait son
être comme un être perfide et avide, venimeux.
Ses longs doigts squelettiques qui…qui… Puis, je pensais à cette pièce humide, sans fenêtres. À ses liens qui me tenaient en otage et qui m’empêchaient de bouger, ou même d’utiliser un seul jutsu. La seule arme qu’il me restait, c’était la force de mon cœur et la vividité de mes souvenirs qui, jours après jours, commençaient à s’effacer. Et chaque jour,
il venait me rendre visite, me blessait, se jouait de ma personne et toujours
il me mentait. Oui, c’était forcé.
Il prenait ce regard faussement compatissant et me disait que plus personne ne me cherchait. Qu’après autant de temps, plus personne ne me chercherait jamais. Que plus vite je leur dévoilais les secrets de la technique, plus vite
il pourrait me libérer de mes souffrances. Et le pire, c’est que j’avais commencé à essayer. Oui, c’était quelque chose que j’avais toujours tenté de taire, quelque chose dont j’aurais toujours trop honte pour me l’avouer. Mais à chaque moment de chaque jour, j’implorais à mon Eidolon d’apparaître enfin, pour que je sois libérée. À quoi bon après tout, si ma sœur et mon fiancé m’avaient oubliés? Ne serait-ce pas injuste pour eux que je réapparaisse après autant de temps, eux qui avaient poursuivis leurs vies à en croire
ses dires. Coupable. C’était le seul sentiment qu’il me restait au bout de ces deux longues années à me faire torturer, utiliser et bafouer. Et je
le vis s’avancer vers moi, je revis ce jour
là. Quand
sa main décharnée s’était posée contre ma joue creuse et sale et que dans
son regard, un éclat différent était apparu. Puis, je l’avais revu. Cet instant qui m’avait détruite à jamais.
Ce moment que je tentais de bannir de ma tête, d’effacer et de ne plus jamais me rappeler.
** Hojo-sama, je vous en prie. Laissez-moi mourir. ** Je m’éveillai en un sursaut alors qu’un claquement sec déchira l’air statique de mon bureau. Je me redressai comme un ressort, tous mes sens aux aguets et j’entendis une voix derrière moi. Pas la peine de l’analyser, ni de me demander qui ça pouvait ou ne pouvait pas être. Je m’en fichais, il n’y existait rien d’autre en mon esprit à ce moment que la rage et la honte. Sans prendre la peine de réfléchir, mes mains décrivirent des mudras et ils ne fallu qu’une fraction de seconde avant que je ne malaxe mon chakra pour exécuter l’une des mes techniques de shoton les plus utiles, le blocage de cristal. Très rapidement, le cristal devrait se former sous les pieds de ma cible et l’enfermer, croissant sur lui pour l’immobiliser complètement. Toutefois, j’avais déjà prévu de m’arrêter après ses épaules, afin de lui laisser la possibilité de tourner un peu la tête et, bien sur, de parler. Mon air était ahuri et mes joues encore humides des larmes que j’avais versées. Fort heureusement, l’inconnu portait encore sa capuche et ne pouvait donc pas voir cela, tout comme je ne pouvais voir son visage. Je ressentis d’abord une terreur sans nom, me demandant si ce n’était pas
lui qui serait revenu pour moi. Mais mon cerveau recommença à fonctionner normalement et j’estimai qu’il n’était pas assez grand, ni assez maigre. Mais qui était-ce alors?
- Déclinez votre identité et donnez-moi une seule bonne raison de ne pas vous abattre sur le champ!Technique utilisée :
- Spoiler:
Shôton, Kurisutarurokku
Blocage de cristal
Cette technique permet à l'utilisateur de créer des cristaux en dessous des pieds de l'adversaire, l'immobilisant alors complètement. Cette technique est très rapide d'exécution et de propagation, vu qu'elle arrive directement sous les pieds de l'adversaire. Cependant, aucune technique ne peut atteindre l'ennemi une fois bloqué là dedans, sauf l'explosion de cristal.
4jours d'entrainement.
Apprise à la présentation