Retrouvailles

Invité

Omei semblait continuer sa longue route vers l'infini vide de son esprit. Il était perdu dans ses pensées, pensant à son passé, lorsqu'il avait été plus jeune. Il ne comprenait plus vraiment ce qui lui arrivait. Sa tête continuait de tourner en rond, et son corps vacillait. Il avançait tant qu'il le pouvait, sans son sourire habituel au visage. Mais qu'arrivait-il à cet homme qui un jour se croyait animal. Il arrêta subitement, s'écrasant contre un arbre, qui manqua de se déraciné face aux deux mètres et douze centimètres du monstre qui venait de se frotter à lui. Omei regarda le ciel, la nuit venait de tomber. Tout semblait plus différent que d'ordinaire, comme si rien était véritablement réel. Il tomba dans un vulgaire rêve, coincé dans son propre esprit. Il était forcé de parler à cette chose qu'il avait si longtemps enfoui dans lui-même.

« Et maintenant, que vas-tu faire, abandonné? »

« Je ne peux pas abandonné. »

« Tu ne m'as pas utilisé une seule fois, pourquoi ne le fais-tu pas? »

« Tu n'es pas une arme. Tu es mon ami. Un animal comme les autres. Je fais parti de ta race. »

« Je suis un insecte. »

« Les insectes et les animaux sont les deux grand clans gouvernant le monde dans le silence. Les deux font parti de la nature. La nature est ma mère, et je la sert. »

« Alors pourquoi est-ce que tu tues les humains si tu défends la nature, et que les humains viennent d'elle? »

« Parce que les humains menacent le doux équilibre du monde des animaux et de la nature. »

Il ouvrit les yeux, se retrouvant de nouveau dans le monde réel. Regardant autour de lui, la nuit semblait belle, la nature aussi. Torse nu, portant une simple toge, il était un nudiste après tout. Il se releva, continuant de marcher, avant de sentir derrière lui ce qui semblait être une présence. Son odorat le confirma. Un parfum de femme, l'odeur des dieux. Mais Omei ne se sentait pas en position de la tuer. Il n'était pas dans l'humeur pour. Son odeur lui rappelait quelqu'un, qu'il n'avait pas vue depuis des années. Qui était-elle...

Son sourire s'élargit, sectionnant ses muscles, laissant couler sur le plancher tout le sang qu'il contenait. On pouvait voir la marre de sang grandir de plus en plus. Il était content de voir quelqu'un qui avait partager son passé et qui était rester vivant. Saiken quant à lui chuchota à l'esprit d'Omei simplement que la personne dans la forêt de la mort ne lui inspirait guerre quelque chose de bien. Mais il s'en foutait. Enfin quelqu'un qui pourrait lui parler de son passé un minimum. Qui était-elle...

Je n’avais pas grand-chose à faire cette journée là. Je n’avais jamais grand-chose à faire d’ailleurs, c’était barbant. Le mieux? C’était l’entraînement. La préparation à la première mission officielle que me confierait l’organisation de la Lune rouge. Dans l’instant, j’avais revêtu de simples habits noirs. Je ne voulais pas que l’on sache qui j’étais après tout. Je maquillai le pourtour de mes yeux comme à l’habitude, camouflant les sillons laissés par l’acide. Je rangeai ma dague dans ma botte droite et je fus fin prête. Pourquoi? Mon expédition secrète dans le lieu lointain de mes souvenirs. La forêt de la mort.

C’est là-bas que je l’ai empoisonnée. La fille qu’aimait celui que moi je convoitais. Suite à cet acte, j’avais vécu les plus beaux moments de ma vie. Mais maintenant, c’était du passé. Si c’était le cas, pourquoi retourner en cet endroit? C’est simple, j’avais l’impression de pouvoir y trouver quelqu’un qui avait besoin de ma guidance. Je n’ai jamais cru à rien sinon à mon propre potentiel, mais une voix intérieure inédite avait changé le cours de ma journée. J’avais donc déposé ma lourde cape sur mes épaules et rabattu la capuche devant mes yeux. J’étais en chemin vers mon passé.

Après de longues heures de voyage, je me retrouvai enfin au pays du feu. Un endroit où je n’avais pas mis les pieds depuis une année déjà. Je devais être très prudente, toutes sortes de créatures rodaient dans les environs. Je ne le savais que trop. Je déambulai jusqu’à la tombée de la nuit, savourant l’air nocturne. Car oui, même moi qui ai tout perdu, je ne répugne jamais la nature. Je me décidai à me trouver un endroit tranquille pour la nuit lorsque je repérai une présence semi-familière. J’avais une impression d’inquiétante étrangeté. Je me camouflai dans l’ombre des arbres, ma tenue entièrement noire m’aidant grandement. Puis, je le distinguai. Un homme, torse nu. Il semblait humer l’air et je compris qu’il m’avait repéré. Pas la peine de rester cachée plus longtemps.

J’apparu sur une branche d’arbre, le surplombant de quelques mètres. Ma capuche était encore baissée, si bien que la seule chose qu’il devait voir de mon visage était en fait l’éclat de mes yeux. Je vis sur son visage un sourire barbouillé de sang. Ses traits me rappelaient quelqu’un, un être connu des années plus tôt. Par respect pour ce vieil ami qui, lui aussi, voyait le monde différemment, j’abaissai ma capuche. L’éclat pâle de la lune traversant le feuillage épais dévoila un visage fantomatique aux immenses cernes bleus. Mon visage. Je le contemplai de haut avant de parler de ma voix habituelle, lasse et désintéressée.

- Dois-je reconnaître en cette autre âme égarée un ancien compagnon ou la lune trouble-t-elle ma vision?

Invité

Du haut d'une branche la jeune femme semblait observer le monstre. Du haut de ses deux mètres douze, il voyait de mieux en mieux à travers la nuit. Cette fille...Mais qui était-elle? À travers ses pensées, il cherchait comme un fou, tentant de trouver ce qui n'allait pas. Mais qui était-elle, qu'était ce sentiment dans sa poitrine? La rage, la tristesse? Non...Peut-être de la nostalgie. Quelque chose du genre dans les grandes lignes, ce n'était pas vraiment ce qui le préoccupait en ce moment. Qui était cette femme qu'il semblait avoir déjà rencontrer? Une vieille amie?

« Dois-je reconnaître en cette autre âme égarée un ancien compagnon ou la lune trouble-t-elle ma vision? »

Donc il n'avait pas tords. Cette jeune femme, il la connaissait. Mais sa mémoire lui jouait des tours. Il se retrouva encore dans son propre monde, seul avec lui-même et Saizen, le Bijuu à six queue. Assis sur un trône de pierre, le monstre gigantesque regardait tranquillement l'Apocalypse qui essayait de réfléchir calmement. Des heures dans cet endroit mental signifiaient des secondes dans la réalité. Il avait les yeux fermer, et regardait de loin la chose qui lui parlait.

« Réveille toi, incompétent. »

« Pourquoi me réveiller... Qu'est-ce que je fais ici. »

« Elle ne m'inspire pas confiance. »

« Je sais, Saiken. »

« Est-ce que je t'ai donné le droit de m'appeler par mon nom? »

« Je me suis simplement donner ce droit. »

« Eh...Comme si je pouvais dire quoi que ce soit contre ça. Au moins tu ne me gardes pas dans une cage. »

« Je ne gardes pas des amis dans des cages. »

« Retourne là bas, et retrouve ta mémoire. Sinon tu es sure de te faire trancher la tête avant d'avoir eu la chance de t'exprimer. »

Omei ouvrit ses yeux, comprenant que ce monstre disait vrai. Rokubi avait beau être un monstre, Omei était pire. Même si ceux-ci ne se parlaient qu'à travers les pensées d'Omei, ça restait troublant. Ses yeux étant jaune, il fixa la nuit comme s'il était un animal en quête de la mort. Il regarda la jeune dame et ouvrit enfin sa bouche, cessant de sourire. Il n'avait plus l'envie de tuer, mais plutôt de comprendre, ou sinon de se souvenir. Parce qu'il n'avait rien d'autre de plus important que ça pour l'instant. Pas même une rage de sang.

« Je suis Omei Kyofu, l'Apocalypse. Ma mémoire me joues des tours. Excuse moi, qui es-tu? Ton odeur me rappelle quelqu'un que j'ai un jour rencontrer. »

Il s'assit près d'un arbre, s'accotant sur celui-ci. Il avait besoin de se sentir un minimum supporté. Il ne comprenait ce qui arrivait. Il avait un sentiment entre la tristesse et l'envie de tuer. Il voulait à tout prix goûter au sang de cette femme en face de lui, de goûter à sa chair, de la déchirer en lambeau sans simplement lui laisser la chance de s'enfuir. Il se remit à sourire. Il en avait de besoin. Il se sentait vraiment seul ce soir là. Il avait besoin de goûter au sang de quelqu'un...Malheureusement, elle était tomber sur son chemin.

Quelques secondes s’écoulèrent et il sembla reporter son attention sur moi. Il se présenta sans détours. Un nom qui, comme ce à quoi je m’attendais, m’enveloppa de nostalgie et de colère. Il s’agissait d’un vieux camarade. Nous nous entraînions ensemble régulièrement, loin des autres qui ne nous comprenaient pas. La compagnie des gens ne m’intéressait guère plus que celle des poisons et son caractère difficile alimentait la crainte des autres enfants du village. Un beau petit duo de bêtes de foires. J’avais cessé de lui parlé peu après l’examen chuunin, lorsque j’avais enfin réussi à éliminer la nuisance de mon chemin. J’avais entendu dire qu’il avait mal tourné, mais mes propres problèmes m’avaient détourné de lui.

Il se proclama l’apocalypse, grade que je trouvai plutôt pompeux. Tout le monde fini par mourir en ce monde, même lui. Toutefois, je devais bien admettre que s’il avait poursuivit sur sa lancée, ses adversaires préféraient sans doute mourir avant de le croiser. Le fait que je puisse moi-même être une adversaire me traversa l’idée, mais je savais qu’il ne me tuerait pas sans y brûler ses ailes. Il me demanda alors qui j’étais, mentionnant que sa mémoire lui jouait des tours. Pas étonnant, j’avais bien changé depuis l’enfance. Mon teint avait encore pâli et mon maquillage changeait beaucoup mon expression. Je le respectais d’une certaine façon, il m’avait connu avant et lui aussi ne raisonnait pas comme les autres.

- Izuko Megumi. Megumi devrait suffire pour un vieux partenaire d’entrainement.

J’observai sa réaction avant de poursuivre dans mon monologue. Je voulais qu’il se souvienne de moi. Après tout, même moi j’aurais préféré éviter l’affrontement contre une personne aimant autant le sang. Et pourtant, s’il y a bien une personne qui ne se soucie pas de grand-chose, c’est moi.

- Nos chemins ne se sont pas croisés depuis une éternité. À quel point sont-ils différents aujourd’hui, je me le demande bien.

Sur ce, je descendis de mon perchoir pour me poser en douceur à trois mètres de lui. Je tendis les mains devant moi, paumes vers le ciel. Je lui signifiais ainsi que je n’étais pas armée et que je ne comptais pas engager le combat. J’ignorais si cela suffirait, mais c’était le mieux que je pouvais faire. Dans tous les cas, ma curiosité l’emportait comme toujours sur mon instinct de survie. Je commençai à le détailler d’avantage, avare de découvrir ce qu’était devenu ce jeune ami d’antan.

Invité

Omei écouta la jeune dame parler, sentant à travers son esprit tout le chamboulement. Une vieille partenaire d'entraînement, une personne qu'il avait bien aimé. Une fille pas comme les autres, une de celles qui n'avait pas eu la vie facile. Que les gens n'avaient pas accepté. Une personne comme Omei dans les grandes lignes, mais qui avait choisit un tout autre chemin. Omei était devenu un monstre. Une sorte de cliché de la mort. Il était trop grand, trop musclé, trop puissant, et pourtant ne le souhaitait pas totalement. Ce qu'il voulait par dessus tout ce n'était pas de redécouvrir qui était cette personne, mais de se souvenir qui il était. Son sourire s'effaça, et il se mit à réfléchir. Izuko Megumi. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas eu la chance d'entendre ce nom. Un nom pourtant doux à ses oreilles, pourtant dure sur le coeur. Un nom pas comme les autres, qui rappelait autant des bons moments que des mauvais. Elle l'avait laisser tomber. Elle l'avait oublier. Pourquoi la retrouver aujourd'hui? Quel tour sadique est-ce que le destin tentait de lui jouer. N'était-ce déjà pas assez d'avoir un destin aussi cruel que de tuer tout ce qu'il pouvait?

« Izuko Megumi... »

Izuko Megumi... ce nom semblait si vieux, si distant, si mystérieux. Mais qui était-elle devenue? Elle semblait totalement différente de la petite avec qui Omei s'entraînait avant. Une petite fille qui semblait douce à l'extérieur mais qui cachait des secrets intense. Des secrets du genre assez grand pour essayer de détruire le monde. Une connerie dans ce genre. Après tout, Omei en connaissait un large bout sur les secrets. Il était l'Apocalypse, l'hôte de Saizen, le démon à 6 queues, et probablement la personne la plus dangereuse que son village ait un jour connu. Mais en ce moment, rien de tout ça n'importait le monstre. Il se leva et s'approcha tranquillement d'elle, aucun sourire dans le visage, son air sérieux dominant le tout. Il arriva enfin à une dizaine de centimètres d'elle, et ouvrit la bouche, se préparant à déclarer quelque chose d'assez étrange.

« Izuko Megumi... Eh! Ça fait définitivement longtemps! »

D'un coup, il la sera dans ses bras. L'armoire à glace semblait assez amicale avec ses vieux amis. Après tout, il restait loyal, il restait plutôt gentil. C'était quelqu'un d'assez grand dans tous les sens. C'était un monstre, certes, mais même les monstres ont des sentiments. Ce même sentiment de nostalgie qu'était le sien, qui hantais ses souvenirs, il venait de disparaître. Le passé n'était plus, et le future avançait. Il retrouvait enfin sa vieille amie. C'était plutôt extra-ordinaire pour quelqu'un comme lui de simplement avoir des amis. Mais bon, après tout, qui s'en préoccuperais vraiment? Dans les grandes lignes, tout le monde connait tout le monde, qu'on le veuille ou non.

« Que viens-tu faire par ici, ma vieille amie?»

Je l’entendis répéter mon nom à mi-voix. Il se souvenait de moi, c’était certain. Moi, la petite fille à la peau de pèche et au sourire radieux pour lui. Moi qui venais le tirer du lit pour ensuite le mettre au défi de me battre à la course. Puis, moi qui lui parlais parfois de ce garçon à l’académie. Et pour finir moi qui l’abandonnais, trop heureuse d’avoir obtenu celui que je désirais depuis longtemps. Je ne m’étais jamais rendu compte qu’il m’avait manqué avant aujourd’hui. Je n’avais jamais envisagé ce qu’aurait pu être ma vie si je serais restée. Si j’avais surmonté la mort de mon aimé comme une brave petite femme. Mais je ne le saurais jamais et n’avais pas non plus envie de le savoir. Je suis ce que je suis, c’est tout. J’ai un but et je m’y tiens.

Il avança vers moi et je sentis mon pouls s’accélérer. La peur sans doute. Moi qui ne me soucis de rien, il me faisait peur. La mort m’importait peu, ce serait seulement décevant de me terminer avant d’avoir atteint mes objectifs. Non, ce qui me faisait peur de cet être, c’était la connaissance qu’il avait de moi. J’avais peur qu’il me refasse basculer de l’autre côté, qu’il me fasse oublier mes choix. Avait-il réellement ce pouvoir? Même ça je ne voulais pas le savoir. Puis, contre toutes attentes, il me dit une phrase que je compris à peine, trop occupée à assimiler l’information suivante. Il me sera dans ses bras. L’apocalypse me faisait un câlin. Au début je demeurai toute raide, comme un chat qu’on tente de retenir. Finalement, je fermai les yeux. La dernière fois que j’avais ressenti la chaleur humaine…

Poliment, je m’extirpai de son emprise, réfléchissant à la question qui venait de suivre. Il me demandait ce que je faisais là. J’aurais pu lui poser la même question, rares sont ceux qui aiment s’aventurer dans la forêt de la mort une fois la nuit tombée. Toutefois, je décidai de lui répondre le plus sincèrement possible.

- Je suis venue ici par hasard. Je pensais à lui et à mon examen chuunin. Mes pas m’ont conduit ici.

Je demeurai en silence un instant, plongée dans mon passé. Il devait sans doute m’en vouloir. J’étais partie sans rien lui dire cette nuit là, traversant Konoha telle une furie et disparaissant dans la nuit. Je crois bien n’avoir jamais d’autre ami qui lui et j’ignore toujours ce qu’il en est de son côté. Ce que je sais, c’est que j’aurais pu mieux agir avec lui. Mais à quoi je pense moi? Je fais ce que je veux, je veux détruire les villages et permettre aux gens de penser pour eux-mêmes. Je n’ai pas de limites parce que rien ne m'importe et rien ne me retiens ici.

- Et toi? Qu’es-tu venu faire ici? Comment sont les choses de ton côté?

Invité

La jeune dame sembla simplement se raidir. Dans les bras d'un monstre, que faire d'autre. Elle ne semblait pas trop s'en préoccuper en même temps. Omei pouvait sentir dans son corps chaque muscle se raidir, chaque partie d'elle devenir plus différent. Comme si elle ne comprenait plus ce qui se passait vraiment. Après tout, elle était pour Omei son amie. Même qu'elle avait déjà été plus. Il la voulait en ce moment dans ses bras, et rien au monde n'aurait pu le faire changer d'avis. Elle ferma les yeux, se laissant prendre dans le moment présent, sans vraiment s'en préoccuper. Comme si elle n'avait pas eu la chance de serrer quelqu'un depuis très longtemps. Elle sorti de l'emprise de l'homme qui était heureux de la revoir, semblant penser tranquillement. Simplement, elle ouvrit la bouche, enfin prête à lui répondre.

« Je suis venue ici par hasard. Je pensais à lui et à mon examen chuunin. Mes pas m’ont conduit ici. »

Elle prit son temps avant de continuer de parler. Elle était vraiment troublante, cette jeune femme. Il réfléchit un peu, et se rappela qu'après l'examen Chuunin, il l'avait perdu de vue d'une façon plutôt étrange. Elle s'était enfui à ce qu'il avait compris. Elle avait laisser dans son coeur amoureux un trou que même l'alcool n'avait pas su combler, et jusqu'à aujourd'hui, le sang l'aidait à se reformer tranquillement chaque jours. Pourquoi revenir maintenant? Détruire tout ce que Omei avait réussir à reconstruire une existence fragile et dangereuse. Son esprit n'était pas sain, il était dangereux, cruel, et rude. Et elle revenait, pour remettre en cause cet équilibre si fragile.

« Et toi? Qu’es-tu venu faire ici? Comment sont les choses de ton côté? »

« Je suis venu chercher une proie. J'ai besoin de me nourrir, de tuer, de goûter le sang d'un humain, de déchirer sa chair, de la savourer... De ressentir sa vie dans ma gueule. J'avais besoin de me sentir puissant, cruel. Mais je suis tomber sur toi, tu as déchirer ce sentiment dans mon coeur. Je ne comprends pas pourquoi... »

Omei la regardait avec des yeux différent de l'ordinaire. Il l'admirait, la trouvait plutôt belle. Il ne voulait pas la laisser partir, parce qu'elle signifiait beaucoup de choses pour lui. Elle signifiait un passé oublier, où il avait été gentil, et ou sa vie n'était pas prédéterminer. Quand il avait un père. Quand il avait des gens qui comptaient sur lui d'une façon différente qu'en le priant ou en le vénérant. Il n'avait jamais voulu être un dieu. Mais aujourd'hui, il les tuerait tous. Il était le seul, l'unique, l'Apocalypse. Il la regarda tranquillement, et baissa la tête, regardant son corps meurtri. Sans gilets, il pouvait voir toutes les marques de torture qu'il s'était lui même infligé. Quelques unes étaient là à cause d'elle. Pourquoi l'avait-il laisser partir...

« Et sinon, comment est-ce que les choses avancent pour toi? Comment est ta nouvelle vie depuis que tu ne vis plus près de moi?»

Il me servit une réponse qui ne su même pas me surprendre. Il était venu chercher une proie. Il avait besoin de sa dose de puissance. Si j’avais été une gentille jeune fille normale, j’aurais sans doute été tentée de me dire qu’à un moment dans sa vie il avait perdu tout contrôle à cause d’un être humain et qu’aujourd’hui il cherchait à asservir cette personne au travers de chacune de ses victimes. Mais je ne suis pas comme ça. Ainsi, ma déduction fut qu’il faisait ce qui lui plaisait du temps qu’il avait, sans se soucier de rien. D’une certaine façon, il suivait parfaitement ma façon de penser. Quant il mentionna que ma présence avait réussi à déchirer cette envie, mon expression se modifia. Mes yeux turquoise laissaient voir de l’inquiétude, chose plutôt rare. Son envie de torture ne me dérangeait pas le moins du monde, c’était son but construit en toute liberté. Non, ce qui m’inquiétais, c’est qu’en une simple apparition, je nuisais à son but. J’étais comme la bride d’un cheval qui tempère la liberté. Et ça, je ne le voulais pas.

Je surpris le regard qu’il me lança. Il m’admirait. Enfin, soit ça soit il pensait encore à ses carnages. Quoi qu’il en soit. Admirer un visage maigre et cireux? Les traces laissées par l’acide, sillons de mon passé camouflés sous mon maquillage bleu, à elles seules en rebutaient plusieurs. En plus, je suis maigre et grande, sans attraits aucuns. Je ne suis pas belle et unique comme un flocon de neige. Je suis la tache brune laissée par l’emprunte d’une botte sale. Et lui il m’admirait? Il baissa ensuite les yeux sur son propre torse et je suivi son regard. Je ne l’avais pas remarqué avant, mais il était parcouru de cicatrices. Il devait s’être jeté corps et âme dans la bataille. Ou peut-être cette rage de pouvoir s’était-il propagé jusqu’à lui-même?

Il me demanda finalement comment était ma nouvelle vie, maintenant que je ne vivais plus près de lui. Qu’un homme comme lui s’exprime ainsi me fit l’effet d’une gifle. Avec cette phrase il marquait notre lien, il marquait notre attachement. Un homme qui se surnomme l’apocalypse en toute liberté n’est sans doute pas du genre à s’attacher. Je reculai vivement d’un mètre, la tristesse et le mépris se disputant mes yeux. Il ne pouvait le savoir, mais ce mépris m’était destiné.

- Après l’avoir perdu, j’ai rejeté le blâme sur ma mère et j’ai tué mon père pour la punir. Mais ce n’était pas elle, je me suis fâchée, je l’ai défiguré et je suis partie. Depuis, ma seule visite à Konoha fut le moment où je suis allée la tuer, camouflant cela en suicide. Par la suite, j’ai goûté à la liberté du monde. Plus rien ne me retenais et pour la première fois de ma vie, j’ai fait les choses que je voulais faire. Je n’ai pas fait de missions pour un village. Je ne me suis pas entraînée pour suivre le système des grades. J’ai vu des paysages exaltant, je ne me suis plus souciée des convenances sociales. J’ai existé pleinement comme si chaque instant était mon dernier. Mon but aujourd’hui, c’est de faire tomber les villages et de rendre à tous ces gens le pouvoir de faire ce qu’ils veulent de leur vie. Je veux que les gens fassent ce qu’ils désirent le plus et par ma simple présence pourtant, je bride ta liberté et tu bride la mienne. Tu as été mon ami trop longtemps pour que maintenant je puisse te regarder sans douter de mes choix. Je ne peux pas te regarder sans me demander ce qui serait arrivé si je n’avais pas tué cette fille dans la forêt de la mort il y a tant d’années. Et à cause de ça, je crois bien que je te déteste et que je me déteste aussi.

Et sur ce, je crois bien que j’ai eu une poussière dans l’œil, rien de bien grave. Simplement, une goutte traitresse fit son chemin, emportant avec elle un peu de mon maquillage. Sans doute avec un peu d’observation il remarquerait mes propres cicatrices, testament de mes larmes si douloureuses de cette nuit là. Je lui tournai le dos et m’apprêtai à partir.

Invité

Omei regardait la jeune dame qui semblait s'éloigner de lui. Quelque centimètres, encore plus, finalement un mètre. Ses yeux pleins de mépris semblaient assez étrange, dessinant dans son esprit une sorte de solitude constante, démontrant qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas. Mais qu'est-ce qui n'allait pas? Est-ce que l'Apocalypse avait dit quelque chose qu'il ne fallait pas? Après tout, il n'était pas très bon avec les mots. Il disait simplement d'une façon directe et cruelle toutes les choses qu'il avait véritablement besoin de dire. Pourquoi passer par plusieurs de chemins lorsque le seul chemin utile est celui de l'honnêteté. La jeune dame se mit à parler, déballant tout ce qu'elle avait sur le coeur. Des mots qui blessent et qui ne blessent pas, mais Omei ne pouvait plus souffrir. Cette émotion, il l'avait perdu il y avait très, très longtemps. Lorsque tout le monde qu'il avait aimer l'avait quitter. Elle avait tuer son père elle aussi, et sa mère. Pas mal, mais elle restait une amateur dans les yeux d'Omei. Elle voulait faire tomber les villages, les détruire pour permettre à tous une liberté exquise, une liberté que personne n'avait connu jusqu'à présent. Pour Omei, ce concept de liberté n'était qu'une faille à travers une agonie universelle. Le monde croit être libre alors qu'il ne l'est pas. Il n'est simplement que l'illusion de lui-même. Une illusion constante qui fait croire au monde qu'il est réel alors qu'il ne l'est pas. Enfin, venait la fin de son récit. Elle détestait Omei, autant qu'elle se détestait. Omei se mit à sourire, faisant couler le sang hors de sa mâchoire, regardant la jeune dame, ses yeux jaunes illuminant la nuit. On ne pouvait voir de lui qu'une ombre de plus de deux mètres, avec un sourire blanc, vomissant du sang, et ses yeux perçant votre âme. Mais qui était ce monstre...

« Donc tu me déteste, petite. Intéressant. Que veux-tu. Nos chemins se sont séparé, et nous avons changez. Déteste moi si tu le souhaite, ça ne m'empêcheras pas d'être moi-même. Tuer une simple fille te fait cet effet? Je crois dans les grande lignes que tu as des problèmes, mais bon. Ce n'est pas tout le monde qui est née pour tuer après tout. J'adores tuer... »

Omei regarda la petite quelque instant, voulant voir sa réaction. Comment allait réagir quelqu'un face à ces allégations? Après tout, ce monstre ne savait pas s'y prendre avec les femmes. Depuis le temps, il était devenu quelqu'un d'incroyablement trop dangereux. Il avait tuer son père, tuer des dizaines de gens, et il avait des secrets assez étrange lui aussi. Mais il ne déballerais pas tout ça ici, pas pour aucune raison. Il s'étira par en arrière, faisant une courbe avec son dos, craquant chacun des os de sa colonne. Il ouvrit la bouche, laissant paraître un soupire venant du plus profond de son âme, sans se redresser, il continua son discours.

« Je suis Omei Kyofu. Je suis l'homme qui est mort. Je ne suis plus rien. Tu es partis un jour, sans laisser autre chose qu'une crevasse dans un coeur de pierre. Izuko Megumi, ça faisait longtemps que je n'avais pas entendu ce nom. Je brimes ta liberté que tu dis. Tu sais, personne n'est libre. Encore moins toi ou moi. Nous sommes tous accroché à quelque chose qui nous empêche d'être libre. Je suis accrocher à mon destin, à quoi es-tu accroché, Izuko Megumi? »

Omei se releva et recula vers un arbre et s'assit sur une des branches, continuant tel un petit garçon de regarder la petite, le même sourire aux lèvres. Il semblait dangereux, meurtrier. Il regardait la jeune femme comme si elle n'était rien de normal. Comme si elle était une ombre qu'il n'avait pas vu depuis longtemps. Mais elle l'intéressait, et ce même sentiment revenait dans son coeur. Était-ce de la haine, de la tristesse? Mais qu'est-ce que c'était vraiment?

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