Dans une douce complaisance, un homme s'appuya sur la stèle. La roche était humide, quoi de plus normal, ces jours ci le temps faisait quelques caprices. Bien sur, comme tout hiver, la neige n'épargna pas Konohagakure et comme chaque hiver, quelques mauvais plaisants s'amusaient à se jeter cette "crème blanche". Le village caché de la feuille semblait paisible couvert d'un blanc rayonnant à la lumière du soleil, il fallait dire que le spectacle était beau, qui avait-il de plus surprenant qu'un blanc parfait ?

Néanmoins celui ci avait quelques désavantages, notamment le froid qu'il émet. La buée s'échappait des bouches à chaque souffle, synonyme de fraicheur, mais cela n'empêchait personne de profiter de cette matière éphémère. Souvent la neige apaisait, paradoxalement, elle excitait aussi. Moment exceptionnel, qui sait faire ressortir une véritable harmonie, plus personne ne pensait à mal, tout le monde était gagné par ce doux parfum de bonheur qui flottait dans Konoha.

Une buée plus importante émanait de l'homme proche de la stèle, respirait-il plus profondément en repensant à un proche ? Avait-il le cœur qui bat à la chamade en repensant au défunt ? Non. La raison était tout autre, une cigarette. Le jeune homme fumait, il tenait la cigarette nonchalamment de la main droite, il avait le bras droit collé au corps, de son bras gauche il s'appuyait insolemment contre la stèle. Drôle de façon de se tenir lorsqu'on parle à un mort, curieuse façon de se positionner lorsque l'on rend un hommage.

Cet homme était un ninja, confirmé qui plus est, son veston vert et sans manche le confirmait. Il s'agissait d'un Jûnin, peu connu certes. De nature relativement discrète Sanjirô n'avait jamais attiré l'attention, assez mature pour son jeune âge, le Hyûuga avait apprit à ses dépends qu'il valait mieux éviter tout égocentrisme, surtout en mission. Il était plutôt solitaire, rarement accompagné, le Jûnin aimait bien la solitude pour pouvoir réfléchir, pour garder une part de lucidité. Il n'avait aussi surtout confiance qu'en son point de vue et sa jugeote, il détestait prendre des décisions pour les autres, alors imaginez vous son ressenti lorsque que quelqu'un essayait de la prendre pour lui.

Un flocon, deux flocons et ainsi de suite. A croire que dame nature aimait le climat qu'elle amenait à Konoha, l'ambiance de sa neige aussi. Un flocon tomba sur la joue de Sanjirô, ce qui le fit sortir de ses songes, il leva les yeux au ciel. Son iris avait la même couleur que celle de ces nuages, un gris clair, aussi triste soit l'un comme l'autre. Toujours très nonchalamment, il amena sa cigarette sur le bout de ses lèvres, il aspira avec délice sa fumée, en se demandant s'il en était vraiment devenu dépendant. A cette question s'en suivit une autre, combien lui en restait-il ? D'après lui, plus énormément, une voir deux pas une de plus. Il allait devoir en racheter, sans pouvoir s'en empêcha il grogna...

" Kuso, ca coûte cher ces conneries ! "

Depuis son arrivé devant la stèle, Sanjirô n'avait guère changé d'expression faciale, c'est à dire, grave et assez neutre. Pas étonnant, ce ton s'était installé presque définitivement sur son visage saugrenu. Ce dernier plaisait à la gente féminine, mais le comportement assez individualiste de jeune utilisateur du Byakugan déplaisait beaucoup plus. Qu'importait, il n'était pas prêt de changer.