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| Pour l'armure et le shinobi. | |
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Invité Invité
| Sujet: Pour l'armure et le shinobi. Mer 20 Avr - 18:56 | |
| - Mais sérieux, quelle blague...
Son ton n'était ni ironique, ni soutenu. Cette foutue promotion le conduisait tout droit à la folie. Du moins, plus qu'il ne l'avait atteint jusqu'à lors. Son café tardait à venir, son premier cours de la journée, lui, n'allait pas se faire attendre. Nerveusement, son visage s'éclata devant le cadran au trio narquois. Déjà dix heures moins vingt. Plus que quinze minutes de répit avant de devoir rejoindre cette putain de salle, tout au bout de ce putain de cinquième étage, avec cette putain de serrure qui se bloque à chaque fois qu'on veut ouvrir la porte, pour finalement accueillir ses même putains d'élèves incappables de fournir un minimum d'efforts. Ou les joies d'enseigner. La machine à café restait toujours silencieuse, et ne daignait pas réponse à la demande de l'homme anxieux. Dans un soupir, quelque part entre la rage et l'impatience, il abattit son poing contre la feraille de moindre qualité. Et il le fit si fort que son collège, adossé au mur devant lui, en sursauta.
- Hé, le blanc, sois zen. - Sois zen?! Rétorqua le concerné. S'il te plait, Kakuzu, ne va pas me dire que pour commencer la journée, c'est avec cette bande de... glandeurs, qu'il faut l'faire!
Le prénommé Kakuzu souffla sous son écharpe. Depuis le début de l'année, il ne l'avait pas quitté. Problème de santé, qu'il disait. Mais Hidan ne s'imaginait pas si idiot, et il savait pertinnamment que cette immondice qui résidait autour du cou de son collègue n'était autre qu'une feinte pour dissimuler autre chose. Des cicatrices, peut-être. Qui sait. Toutefois, rien n'était plus atroce que de le voir, adossé contre cet abominable mur, neutre au possible. Et ce n'était pas comme s'il avait sa valise, sa fidèle valise, à la main. Ca, c'était pire que tout.
- Hidan, poursuit-il l'air serein, tu as juste oublié de payer ta boisson.
Et l'air de rien, l'homme se décrocha de son socle immuable, s'avança près du professeur qui, pour être honnête, semblait plus son ami qu'autre chose, et extirpa de la poche de sa veste de costume les cent soixante dix yens nécéssaires à la génération de la caféine artificielle. Ne prenant aucunement en compte la présence de celui aux cheveux étrangement blancs, Kakuzu introduit les pièces dans la fente de la machine.
- Alors, qu'est-ce que tu veux? Lui demanda-il, en plongeant son regard émeraude dans le sien, mauve. - Laisse-moi faire, le black.
Puis il colla son doigt à droite du mot "extra fort". Le professeur mat de peau déplora l'attitude de son collègue. Mais après tout, il n'y avait rien à faire. Il était comme ça. C'est tout. Le liquide sortit bouillant de l'antre de fer, et quand il s'en éprit, ce furent ses doigts qui en patîr. De justesse, il garda le gobelet en main, mais ne se priva pas d'un hurlement à en éveiller les défunts. Kakuzu, lui, alla rejoindre son attache-case posée calmement sur la table basse en riant.
- Merde! Pourquoi ils les font aussi chaudes, ces saloperies? Et franchement, pour cent soixante dix boules, on pourrait avoir une tasse plus grande!
Une jeune femme, assise tranquillement sur l'un des fauteuils encadrant la table de verre, leva les yeux de son livre et adressa un regard des plus noirs à l'homme auteur de la nuisance sonore.
- Hidan, si vous pouviez baisser d'un ton, cela n'serait pas de refus, voyez. - Oh, excusez ma prestance de mauvaise augure, mademoiselle Muryo! Complèta le rénégat à la tignasse claire. Navré de vous voir confuse dans votre passionnante lecture! - Voyons, ne soyez pas si offusqué, monsieur Neviim, déclara-elle, calmement. Il suffit de vous asseoir, et de vous détendre.
Ce qu'il fit. En un tour de main, il alla se poser sur un fauteuil à côté du professeur d'économie, qui avait ouvert sa malette et étalé devant lui des documents aux noms trop longs pour être retenus. La lectrice, elle, mit un terme symbolique à sa lecture en replaçant le marque page en forme d'oiseau, et en déposant le livre clos sur la surface plane qui lui faisait face. Elle s'enticha de son propre café, décaféiné, et le porta à ses lèvres.
- Vous avez cours avec eux? reprit-elle après avoir laissé le gobelet à moitié vide sur ses genoux croisés. - Ouais. Et ça va être comique, comme à chaque fois. - Je m'en doute.
Tous les deux burent une gorgée de leur nectar respectifs. Débarquèrent en trombe deux jeunes hommes aux attitudes purement simillaires, qui allèrent se jeter sur Sa Seigneurie la Machine à Café.
- Et dites-moi Hidan, continua la jeune femme aux cheveux bleus, quel élément vous perturbe le plus dans leur attitude? - Ils ne croient pas en mes cours, tout simplement. C'est fascinant de promouvoir Jashin auprès de ces jeunes gens! Mais ils ont l'esprit trop fermé, et de ce fait, ils ne perçoivent que la doctrine, et sont persuadés que leurs autres dieux existent. Comment veut-on faire cours avec des anti-théologie aussi braqués? - Vous confondez deux notions, Hidan. La notion d'enseignement, et celle d'endoctrinement. On ne vous demande pas de persuader, voire de convaincre vos élèves, à croire en vos fondements religieux.
Kakuzu, entre les deux, gardait la tête bien basse, dirigée vers ses papiers. Il redoutait le conflit qui, vu l'état du jashiniste, ne l'aurait pas surpris outre mesure. Seule Konan pouvait décider de l'apaiser. Et visiblement, elle avait choisi de faire périr le monde dans d'horribles souffrances. Derrière, auprès de Sa Sainteté caféinée, les deux hommes restaient silencieux en attendant leur philtres. Leurs ressemblances n'étaient pas méprisables un seul instant. Même cheveux longs, noirs, même peau de lait, même taille, même calme, et s'ils leur faisaient face, même pupilles bicolores. La famille Uchiwa, murée dans son mutisme, joli petit brin de bienséance. Les professeurs de psychologie et de sociologie. Allons donc savoir pourquoi. L'un des deux s'approcha de ses collègues, en plein débat religieux. Il semblait assez jeune, et pourtant, il était trahi par deux énormes traits bordant son nez. Il ne dormait visiblement pas beaucoup.
- Bonjour, vous. Tout va bien?
Mais son sourire était radieux. C'était plutôt exceptionnel, de le voir ainsi sourire. Il était de bonne humeur, ce matin. Il fallait en profiter. Konan, captivée par le professeur de théologie, détourna un instant le regard pour saluer le jeune homme d'un signe de tête. Le Jashiniste poursuivit ses explications sans prendre en compte l'arrivée de la famille Uchiwa. Quant au professeur d'économie, plongé dans ses dossiers, il tendit une main noire d'encre au jeune, lui sourit plaisamment, lui répondit que tout allait bien, et lui serra la main tellement fort que l'Uchiwa lui fit comprendre sa souffrance avec un sourire emplein de tressaillements. Sur cet instant, Kakuzu lui rendit sa liberté, confus mais tout sourire. Puis vint le tour de l'autre Uchiwa de venir se présenter. Bien plus froid et distant. Cependant, il suffisait de le connaitre au minimum pour se rendre compte qu'il était tout aussi agréable que son... neuveu? En y réfléchissant, ils portaient le même nom de famille certes, pourtant leurs liens de parenté étaient inconnus de tous. Enfin. Certainement qu'il ne devait pas avoir grand intérêt à les savoir.
- Bonjour chers collègues! Plaisanta le nouveau venu entre deux gorgées de café. Alors, la matinée? - Déprimante, affirma la seule femme présente. - Longue, renchérit le théologien, les yeux rivés en direction de sa boisson tiède. - Ca va, pour le moment, s'exclama le brun de peau, radieux. Et vous, ça a l'air d'aller! - Ma foi plutôt bien, monsieur Shiruba, sourit le jeune Uchiwa dans sa bonne humeur si peu communicative. - C'est sans doute dû au fait que tu n'ais eu cours qu'à neuf heures, précisa Madara. - Sans doute un peu, oui! - Bon, plus que dix minutes de paix... - Déprimant, je l'affirme, reprit Konan en rangeant son livre dans sa sacoche bleue.
Quelques broutilles furent échangées, quelques blagues les firent au mieux rire. Une sonnerie retentit. Plus que cinq minutes de calme. Quelques secondes à peine après la manifestation sonore, la salle s'emplit de multiples visages. Toutes ces entités se réunirent autour d'une même divinité - qui au grand désespoir d'Hidan n'était pas Jashin. Le prédisposé aux cafés devait faire fortune. Quelques salutations, pour la plupart brèves, furent échangées. Les plus grandes affinités restèrent confinées entre elles, et ne mutèrent pour rien au monde. Konan, en saluant ses précédentes interlocuteurs, les quitta et alla retrouver le professeur de sciences politiques, auquel elle devait prêter un livre. Il ne lui avait guère demandé, loin de là; mais étant tous deux ammateurs de belles lettres, ils échangeaient régulièrement divers ouvrages afin d'entretenir leur culture. Pour trouver ce démon de la politique, le principe était plutôt simple : ses cheveux étaient d'un roux flamboyant, à tel point qu'ils viraient parfois vers des tons plus vermeille sans jamais paraître faux. Selon elle, la plus belle cheveulure existente en ce monde. En plus de celle du professeur de théologie, d'une couleur neige plus qu'absolue et qui, comble capillaire, lui allait à merveille. Quelques secondes passées à errer entre les manches des costumes tous plus chèrs les uns que les autres, à saluer certains visages reconnaissables, et elle le vit. Perdu dans une foule qu'il avait encore du mal à supporter. Celui qui, par honte de ses traits juvéniles, n'a pas hésité un seul instant à passer sur le billard. Celui qui n'avait plus rien à voir avec l'adolescent qu'elle avait connu auparavant. Nagato Hogo. Professeur de sciences politiques. Rien que ça.
- Salut, Nagato.
Il tressaillit, sursauta, et finalement après avoir reconnu le sourire si plaisant de son ancienne camarade de classe et actuellement collègue, il se détendit, sourit, but une gorgée de son liquide. Cappucino extra crème, nuage de lait et sans sucre. Elle le connaissait par coeur.
- Ah, bonjour Konan! Tout va bien pour toi? - Je survis, je survis. Toi, ils ne sont pas trop infernaux? - Tu parles de... Ah oui! Ah, euh... Pas vraiment, non... Hidan est vraiment l'un des seuls à les exècrer. - Il a dû oublié son comportement lorsqu'il était à leur place. Lui et son Jashin... - Que veux-tu, Konan, on ne le changera pas!
Il sourit, rit un peu. Elle l'immita, et très vite, lui montra l'objet du désir. Savourant son nectar, le professeur d'océanographie discutait avec l'un de ses amis professionnels. Cet homme avait choisi d'étudier et d'enseigner la tératologie. Judicieux choix, lorsque l'on le regardait de plus près. La première fois qu'il avait eu à le fréquenter, Kisame n'avait pas remarqué que Zetsu avait des yeux jaunes. Celui-ci avait tout simplement feint leur existence à l'aide de ces formidables cercles de plastique légèrement humidifiés nommés lentilles de contact. Toutefois, un détail ne lui avait jamais échappé. Zetsu, bien qu'il revendiquait son hétérosexualité, se maquillait. Tout d'abord, il le prit pour un menteur. Mais en soi, qu'il soit homosexuel ou pas, le requin s'en fichait pas mal. Il était curieux de savoir d'où lui venait le goût du maquillage, cependant, avait honte de lui poser une telle question. Jusqu'à ce que, finalement, il le devine. Son visage était recouvert d'une large couche de fond de teint. Sauf que sur l'un des côtés de son visage, le mascara était plus profond. Il cachait quelque chose, qui recouvrait tout un côté de sa peau. Et pas seulement sur le visage. Après enquête, il s'est avéré que la poudre ne recouvrait pas uniquement le visage, ou la nuque. Les mains aussi. Et jamais l'on avait accès à ses bras, ni à ses jambes. Ses pieds étaient toujours couverts. Pas un seul brin d'épiderme n'était visible. Il cachait toute sa peau. Et en réalité, il était malade. Ce qu'il avait, aucune idée. Mais Kisame était certain que son ami était malade. Et cela ne le laissait pas vraiment indifférent. Zetsu, lui, semblait ne pas être au courant de cette inquiétude. Comme si tout était parfaitement normal, à croire qu'il ne fallait pas s'en préoccuper. Il devait bien savoir ce qu'il avait. C'est pour cela qu'il étudia, sans doute, la tératologie. Sa maladie devait tenir de ce domaine. Il en était un exemple magnifique. Kisame but son café au lait d'un trait. Zetsu ne finit pas son café serré. Comme d'habitude, selon lui, trop chaud. D'une moue hypocrite, le professeur donna un coup de coude à son collègue, lui raconta une anecdote visiblement drôle qui le fit détourner le regard. zetsu n'avait plus qu'à jeter son verre plein dans la poubelle juste à côté de lui. Et voilà le travail. Kisame se retourna, comme si de rien n'était.
- Dis moi, Zet', t'aurais pas vu les deux artistes? - Hum... Dehors, en train de fumer. Sans doute, hein. - Ils s'engueulent tout le temps, sont pas croyables. J'reviens, j'vais leur parler d'un projet! - À plus tard!
Il s'en alla. La plante sortit de sa sacoche une bouteille d'eau qu'il descendit à une vitesse effroyable. Bien plus commode à son goût.
- Ils en sont où, avec toi? - Nous venons de finir le baroque. - On est vraiment pas accordé, coco... - Parle pour toi. Je suis le programme comme il faut. - Oh, ça va! - Tu ne leur fait faire que de la sculpture. Comment veux-tu qu'ils soient dans les temps? - Je fais ce que je veux, c'est mon cours! - Si tu le vois de cet oeil...
L'un professeur d'histoire de l'art, l'autre d'art plastiques. Sasori en était à sa seconde cigarette depuis le début de la journée. Deidara, à sa sixième. Ce dernier, en mauvais termes avec son partenaire de travail, n'était pas de bonne humeur. Soit. Et dédaigneusement, il repoussa ses cheveux longs en arrière pour s'éloigner de l'artiste.
- Tu veux un café?
Reculer pour mieux sauter, tout compte fait. Le professeur, accoudé à la rembarde du balcon, finit sa cigarette tranquillement.
- Ce n'est pas de refus. - Hé, les gars!
L'androgyne fit volte face, tandis que le rouge, déconnecté, ne broncha pas.
- Kisame? - Bonjour, vous deux! Tout va bien?
Synchronisation des regards bleu et rouge, l'un vers l'autre.
- Ca peut aller. Qu'est-ce qui t'ammène? - J'ai une idée de sortie, pour le mois prochain, j'suis sûr que ça pourrait être sympa!
Respectivement, la flamme de l'andogyne fut écrasée au sol, celle de l'artiste, laissé tombé du balcon. Les deux firent face au professeur d'océanographie.
- Qu'attends-tu, dis-nous tout.
****
- Où est Shiruba? C'est toujours quand on a besoin de lui qu'on ne le trouve jamais! Hé, Blood Boy, t'aurais pas vu Kakuzu?
L'intéréssé, gobelet à la main, interrompit sa conversation avec le professeur d'education physique, à la carrure... effrayante. Quand le parasite le voyait, il ne pouvait s'empêcher d'en avoir peur et de s'imaginer être battu par lui. Rien que ses muscles et sa taille de géant rebutaient. Pourtant, il n'était pas foncièrement méchant. Du moins, de ce qu'il le connaissait.
- Kakuzu? C'est qui, lui, déjà? - Tu sais, le prof d'éco que je cherche tout le temps et qui disparait bizarrement! - Le grand black aux yeux verts, c'est ça?
Regards -très discrets, soit dit en passant- en direction du géant de marbre à côté d'eux. Grand, brun de peau, petits yeux verts. Quelle coïncidence.
- Pas toi, Aldebaran, hein, l'autre... - Je sais.
Son accent latin, brésillien ou mexicain, était rustre et vif. Le plus impressionnant, c'était quand il roulait les -r. Très différent de l'accent du professeur d'espagnol. On sentait qu'il avait déjà fait la corrida, lui. Et pas qu'exclusivement dans les grandins.
- Le prof d'éco gestion... Tu l'as vu, toi? - Je t'avoue que... je n'ai pas fait très attention à lui dépuis... oun moment. Toi, tu l'aurais vu, Bibi? - Non plus. Désolé, chéri. - Hé, m'appelles pas comme ça, toi. - Je fais ce que je veux. Dis, tu interviens toujours dans mon cours de Jeudi, hein? - Celui de onze heures sur les fraudes, oui. On se fait une bouffe, après? - Si tu veux, je reprends à trois heures. Toreador, tu viens avec nous? - Avec plaisir.
Et il engloutit sa boisson à une vitesse incroyable. Le professeur de commerce se sentait toujours inférieur, en face de lui. Sans doute que Bloody Boy aussi devait se sentir un peu petit devant un monstre de deux mètres au moins. D'ailleurs, en temps que professeur de sport, boire du café n'était peut-être pas judicieux. Enfin, cela ne le regardait pas, après tout. Et il se tourna vers Deathmask.
- C'est quoi ton surnom, aujourd'hui? - Bibi. Pour Bloody Boy, y'a deux -b, donc Bibi. Vivement que ce pari à la con soit terminé, même les élèves se foutent de moi. - T'avais pas qu'à dire au prof de bio que le cancer c'était bénin. Et puis, t'es pas le plus grand mangeur de crabe, il t'a battu. Alors assume. - Va-y, profite, gonzesse. J'te jure... - Bon, Aldebaran, j'te laisse le mauvais perdant! - Pas de soucis! À tout à l'heure au repas!
Un signe de la main, et il leur montra son dos. Kakuzu Shiruba. Ou l'homme invisible quand il s'agit de travailler bénévolement. De ce côté-ci, ils se ressemblaient. Pendant qu'il cherchait encore, le professeur de commerce croisa trois de ses collègues préférés. Le professeur d'espagnol, celui de russe, et le vieux, soit professeur de chinois. Shura, l'esagnol pure souche, avait du mal à se faire comprendre à cause de son accent prononcé. Camus, un type à la peau glacée tout le temps, était français d'origine. C'était plutôt déconcertant de le voir parler parfaitement deux langues aussi éloignées. Et le vieux, Dohko, était un nain très, très vieux, qui en plus de toutes ces qualités était chinois. Tout pour plaire, en quelques sortes. Il s'approcha d'eux, alla les saluer.
- Salut les kids! - Ah, la meuf! Tu tombes bien! - ... Meuf... Quoi, encore? - Nous chommes en plein débat chur la langue la plus chekchy... - Et ben déjà, c'est pas l'chinois. - Merchi, vraiment. Cheune con. - Sale balance. - Bref, vous deux, ça suffit! On discute d'un truc important! - Et ouaiiiiis. C'est même oun sujet sacré. - Bon. Test : quel est le "je t'aime" le plus sexy entre ya tibia loubliou, et... - Te quiero. - Mmh... Et pourquoi c'est à moi de décider? - Ben... - Régardes toi, señorita, et yé crois qué tou compréndras oun poco mas.
Le professeur plissa le front, dégouté.
- Malgré mon character-desing, je suis un homme. - On te croit tous, Mû. - Chale tibétain! - Ca va, ça devient lourd... - Héhéhé, bonjour la compagnie! - Salut Tristan. - Je n'suis pas Tristan des Beehive. Hé, Camus, j'peux te parler deux minutes? - Pas de soucis, Milo, je suis disponible. Désolé, les mecs... et les autres. - J't'emmerde.
Camus et Milo partis, Mû ne trouva plus d'excuses à fournir pour rester en compagnie d'un vieux fauteur de troubles et d'un espagnol vieille bique. Il repartit donc à la recherche de Kakuzu. Les deux demi-frères grecs, Sagittarius et De Leo, s'étaient toujours bien entendus sur tous les points. Ainsi, l'aîné était devenu professeur d'archéologie, tandis que le second, très jeune diplômé, enseignait l'histoire. Tous deux travaillaient souvent ensemble, et vivaient aussi plus ou moins ensemble puisque leur appartements étaient voisins. On pouvait alors facilement s'imaginer ces deux-là séparés durant les courtes pauses qui leur étaient accordées. Et bien non. Aiolia programmait toute sa séquence d'histoire selon le programme de son frère Ayoros. Ils n'avaient jamais eu le même nom de famille, eux-même ne comprennaient pas réellement pourquoi. Et leur personnages, très fermés, mystérieux, intriguaient tous leurs collègues. À part cela, ils n'étaient pas malheureux. Même, cette vie leur convenait parfaitement. Ayoros buvait un café très sucré en riant avec la professeur de lettres modernes. Elle était l'une des rares femmes ici, si ce n'était la seule. Konan Muryo, ou quelque chose comme cela. Les deux s'entendaient plutôt bien. Ils furent vite rejoints par le professeur de sciences politiques, Nagato. Aiolia avait oublié son nom de famille. Il n'était là que depuis un mois, et retenir les noms des élèves les plus actifs, plus tous les noms de l'équipe administrative, sans oublier ceux des autres professeurs... C'était un bon travail. Bientôt, Saga Gemini, le professeur de philosophie, s'ajouta au groupe. Et petit à petit, Aiolia ne pu distinguer de son frère que le sommet de sa chevelure chatain clair. Il était seul. Et ce n'était pas très agréable, lorsque l'on voyait que tout le monde parlait à tout le monde. Le professeur d'histoire avait tout d'un adolescent. Son physique y jouait beaucoup, et ses cheveux teints en rouge juraient encore plus que ses vêtements négligés. Plusieurs, fois, on lui avait fait des reflexions concernant sa tenue vestimentaire. À chaque fois, il les ignorait. Il était le roi, ici, depuis qu'il était professeur. Il pouvait faire ce dont il avait envie. Et cette liberté de roi s'accordait parfaitement avec son caractère de lion. Un main se déposa sur son épaule, libertine. Comme ça, sans raison. Il sursauta, et manqua de renverser son chocolat chaud sur les sandales noires devant lui. De Leo leva les yeux. La chaleur de cet homme était effroyable. Et la femme à ses côtés le fixait étrangement.
- C'est risqué, d'avoir les cheveux rouges ici.
Et la paume se retira. Le jeune homme aux yeux vermeille lui tourna le dos, la larbinne blonde s'enticha d'un petit soubresaut avant de lâcher son regard. Aiolia resta silencieux. Seul.
- C'est risqué, Shaka. - J'm'en fous. - Sérieusement? - J'ai deux heures à tuer, je peux largement le faire. - Ce n'est pas un peu court? - J'ai fait pire. - Ah.
L'être qui accompagnait Shaka De Virgo, enseignant la botanique, était tellement androgyne qu'il était impossible, à première vue, d'affirmer qu'il était un homme ou une femme. Sa voix, douce, accompagnait celle du grand blond qui finissait de rouler ses feuilles. Très vite, Aphrodite extirpa de la poche de son pantalon un briquet, qu'il lui tendit.
- Tiens.
Shaka lui arracha des mains.
- Merci.
Puis il l'alluma, lui rendit. Sa drogue, les plantes. Ce, jusqu'au bout. Petit dieu, homme divin, Aphrodite l'aimait énormément. Il lui avait teint une rose blanche en rose bleue, et une rose rouge en rose noire. Il les lui avait offertes. Aphrodite adorait les roses. Il y en avait de partout, dans son appartement. Plus aucun son ne fut audible par les deux personnages. Jusqu'à ce que le professeur de tératologie vienne les rejoindre, purement par hasard.
- Bonjour, vous deux... - Zetsu, salut. Ca va? - Tranquillement. Shaka, tu vas bien?
Il l'ignorait délibérément. C'était normal, après tout. Aphrodite l'avait surpris dans les toilettes, sans maquillage. Il s'était rendu compte de sa maladie, et la victime lui fit jurer de n'en parler à personne. Aphrodite, étrangement, trouva cette demande absurde. Zetsu savait parfaitement que l'androgyne ne parlait jamais des autres, encore moins de lui. Aphrodite ne parlait que ponctuellement, s'il y en avait besoin. N'était que peu bavard, comme être potenciellement humain. Shaka ne répondit pas à la question de la plante. Effets secondaires. Aphrodite passa une main dans ses cheveux turquoise, coinça la rose carmin qu'il tenait dans sa main derrière son oreille.
- Il va bien. - Je peux tirer une taffe? - Quoi? Tu... - Non, sérieux...
Les regards se braquent sur le fumeur.
- T'as cours, après, c'est pas cool, quoi... - Shaka, s'il te plait. - Mais non, c'pas cool, en fait... - Laisse-le, Zetsu.
Aphrodite regagna la salle des professeurs. Alors que la plus grande majorité de la population était concentrée autour de Sainte Machine à Café, lui alla se cacher du côté des casiers. Le sien, Aphrodite Pisces, était vide. Comme toujours. Il l'ouvrit quand même. Comme toujours. Il n'y avait rien, un désert. Comme, drôle, toujours. Ainsi soit sa vie. Vide. Oui, ainsi soit-elle. Dans son sac, plusieurs roses, deux feuilles, une boîte de craies et des clefs. L'hermaphrodite referma le battant de son antre, jeta le trousseau dans le contenant. Lassé, motivé pour enseigner comme pour aller à l'abatoir. Et la sonnerie retentit. Les gobelets vides s'entassent dans les trois poubelles à disposition. Aphrodite profita de la pagaille pour récupérer son livre de cours, posé sur la table basse. Education sexuelle, ou sexologie. Un comple, pour un androgyne. Ainsi soit-il. Il fit volte face, et dans le tunnel professoral, il sortit de la salle de repos pour se diriger vers l'amphithéâtre. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Pour l'armure et le shinobi. Sam 23 Avr - 19:17 | |
| Une autre. Cette fois, un One-Shoot, bien mystérieux. Dans mon jargon, l'on dit qu'il faut s'accrocher à son cerveau. Voyez cela comme un conseil. Bonne lecture à ceux qui en auront la patience.
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Parce que tu étais ma raison de vivre.
Ce n'était pas à moi d'assister à pareille horreur, tu sais. Plutôt à toi. Eh... Quoique, en y réfléchissant, tu n'aurais pas supporté toute cette propreté, cette structure. Tu n'aurais pas arrêter de te défendre, comme quoi il fallait que je vive. Et pourtant, jamais tu n'aurais accepté ton départ. Et te voilà parti. Ça y est. Quelle aurait été ta réaction, si tu avais été à ma place? Si j'avais été à la tienne? Eh. Je suis certain que toi-même, tu n'en savais rien. Tout simplement parce que tu n'aurais jamais cru être aussi éphémère. Moi-même, j'ai mis du temps avant de comprendre. Alors toi, sous tes airs de grand garçon... Ignorant et aveugle. Tout simplement. J'ai pris conscience de la fragilité humaine en te découvrant, d'une part. Toi, si petit, si geignard. Toujours à l'ouvrir. Eh... Tu me diras, je n'étais sans doute pas mieux... Et je ne te contredirai pas, pour tes beaux yeux. Ton dernier regard. Ce fil tellement fin, à peine coupé et déjà tragique. J'ai compris cela en les voyant agoniser sous mes pupilles frêles. J'ai pleuré. J'espère seulement que personne ne m'ait vu, cette nuit-là. Sincèrement. Eh. Ton cercueil s'enfonce dans les profondeurs terrestres. Nous sommes tous là pour toi, tu sais. Tous, sans exception. Autant la feuille que le sable. Tu fais du bruit, tu sais. Tu en fais toujours énormément. En face de moi, un beau trio. Kakashi. Ton maître, un semblable. Il n'a pas quitté son masque. Je crois comprendre ta frustration, mais, sois sans crainte. Il ne tardera pas à céder à la pression. Si tu savais à quel point il t'appréciait. Tu ne le sauras jamais, à présent. À ses côtés, la fille qui aurait pu être ta veuve. Ses cheveux roses, raccourcis, s'écroulent sur ses épaules comme les pétales de cerisiers répandus sur ton linceul. Elle avait tenu à t'offrir un bouquet de fleurs, y avait renoncé. Elle avait sacrifié ses mèches pour ton corps inanimé. Avait déposé son présent à côté de ta lividité fantomatique. Puis, elle avait réclamé cette chute de pétales, pour toi. Parce qu'elle tenait à toi, Sakura. Elle t'aimait, plus que tout au monde. Bien qu'elle se l'interdisait, tu sais. Oui, elle t'aimait. Plus surprenant, complétant le trio, le regard le plus froid du désert. Tu l'avais marqué, lui aussi. Imagines-tu simplement à quel point? Il avait fait l'effort de quitter son château de sable, avait revêtit des apparats sombres, comme tous. Mieux, il ne portait même pas sa jarre. Tu imagines, n'est-ce pas? Il supportait les pleurs de la rose, détruite. Les yeux lagon, cernés de noir, la tignasse vermeille vagabonde, les bras croisés et l'Amour brandit sur son front pâle. Votre combat avait participé à sa métamorphose. Aujourd'hui, on l'appelait maître, on le vénérait, et il te pleurait. En voyant ta fleur se faner de la sorte, l'Amour qui lui était fidèle tremblait de douleur, de rage ou de peine. À toi de voir. Tu sais, il voulait la consoler, comme tu l'aurais sans doute fait, toi. Cependant, il n'était pas encore assez ouvert pour la serrer contre lui, pour essuyer ses larmes, ou même la réconforter par la parole. Il agit comme toi, tu aurais sans doute agi, par simple timidité, par peur de la blesser encore plus. Soit, il ne fit rien. Le ninja copieur, à ma gauche et à sa droite, la mirait avec peine. Ne sois pas vexé, tu sais. S'il détourne le regard de ta dépouille mise en bière, c'est pour pleurer avec celle qui te chérissait comme personne. L'ombre du Vent, lui, resta visiblement de marbre. N'en doute pas, il hurlait sa frustration et son déni à travers son poing serré à l'extrême. Sa fratrie l'avait accompagné. À quelques pas de lui, la jeune femme, de deux ou trois ans ton aînée, et son frère, le marionnettiste déjà renommé. Vêtus de ces mêmes parures ébène, ils voulaient se fondre dans la couleur de ta nouvelle cage. Eux, ne semblaient pas succomber à l'hémorragie lacrymale. Ils gardaient un silence religieux. D'ailleurs, tout ton spectacle se passait dans un respect du bruit scandaleux. Comme si tu n'avais jamais été vivant, comme si tu n'avais jamais hurlé, ri, ou même pleuré. Sakura, timide, se cacha finalement entre les bras salvateurs de ton ancien maître. Gaara baissa les yeux, vaincu. Près de ta coéquipière, il y avait ceux qui t'avaient vu grandir. Kurenaï était hideuse, habillée de la sorte. Sa robe longue, ses cheveux délaissés, elle puait l'horreur d'avoir perdu un enfant. Pourtant, tu sais, son ventre est toujours aussi enflé. Dans cet état, si tu la voyais, tu dirais qu'elle faisait pitié. Comme si elle allait accoucher d'un kyste géant. Elle pleurait en silence, et Asuma, celui qui avait été si heureux il y a à peine quelques jours en lui offrant cet anneau, ne pu s'empêcher de verser une larme discrète lorsqu'il entoura ses épaules maigres. La mère regrettait son feu bambin alors que celui-ci n'était pas encore de ce monde. Imagines-tu? L'effet que tu fais? Tu lui faisais peur, tout bonnement. À mourir aussi jeune, vois-tu, tu l'inquiètes, lui fait penser à celui qu'elle allaitera dans quelques mois. Et s'il venait, par malheur, à mourir aussi vite que toi, eh? Y as-tu pensé, uniquement? Mmh. Idiot. Anko, au loin, observe. C'est rare, de la voir par ici. Surtout en de pareilles circonstances. D'habitude, elle sourit en dévorant ses brochettes de boulettes, quelque part dans le village. Là, elle n'a rien à manger, et reste assise sur le toit, stoïque, fixant ta silhouette morbide. Ibiki est là, lui aussi. Il ne dit rien, n'esquisse aucune émotion. Il est là, il observe, et sans doute a-t-il été envoyé là pour surveiller tes funérailles. Parce que rien ne viendra déranger cette assemblée, aussi terrible soit-elle. Rien. Sois-en certain. Même les maîtres, sont présents. Sans parler de Gaï. Gaï, tu le sais, il s'habille toujours de ce même vert voyant, agressif, qui t'arrache la rétine dès que tu le mires un peu trop intensément. Là, il porte un costume aussi noir que ses cheveux au bol. Le Lion de Jade, à l'identique, s'incline devant la chute de ton lit, dans les entrailles de la terre qui t'a vu naître. Il doit revivre le passé, à l'époque où vous étiez rivaux, quoique jamais réellement proclamés. Vous vous contentiez de ce duel mystérieux, du "qui sera le plus fort". Simplement. Les deux derniers membres de son équipe sont aussi partie intégrale du cortège. Neji Hyûga. De la branche secondaire. Le génie du Byakugan, pourtant si peu reconnu. L'ombre de sa cousine, bien plus cruelle que n'importe quelle critique, en fin de compte. Vous vous trouviez un intérêt commun, tous les deux. Quelque part, vous étiez aussi en compétition. Il y avait encore la jeune fille aux armes incroyables. Ses chignons courants n'étaient plus, aujourd'hui, et malgré qu'elle soit toujours en pantalon, l'ensemble de son corps était de noir. Deux demoiselles vinrent à la rescousse de ta coéquipière. Une grande blonde, richement vêtue d'une tunique noire, de bandes blanches et d'un short gris, arracha ta fleur du corps de Kakashi pour la serrer contre elle, les larmes aux yeux. La fille Yamanaka, si je ne m'abuse. J'ai toujours eu du mal à retenir les noms de tes amis... Enfin, des genin de ta promotion. Cette fille se mit à verser de longues catarates dès que le cadavre de la rose toucha sa poitrine. C'était elle, la fleuriste, qui avait été cueillir ces lys, ces lycoris, ces narcisses et ces iris pour toi. Elle avait composé, elle-même, tous les bouquets qui t'entouraient, qui t'accompagnaient. Et, elle avait fait en sorte qu'ils te ressemblent au maximum. Soit, je peux t'affirmer qu'au-delà de leur excentricité, de leur originalité, ils étaient, tout simplement, splendides. Merveilleux. Derrière elles, une petite brune, terrorisée, n'osait s'approcher. Hinata. Cette jeune fille, elle t'appréciait, malgré vos différences. Yamanaka aussi, t'aimait. Tu étais aimé, mon grand. Quoique tu ais pu en penser. Tous, pleuraient. Soit en silence, soit sans retenues. Mais tu sais, ils te regrettaient tous. À côté de moi, quelques autres jeunes ninjas de ton âge. Shikamaru, discret, retenait tant bien que mal cette eau salée, brûlante, qui aurait sali son image d'homme fort, de génie intellectuel. Gardait les mains dans les poches. Comme s'il n'avait pas le droit d'exprimer ses émotions. Le fils Akimichi, son meilleur ami, avait renoncé à son traditionnel paquet de chips pour un bouquet de roses, qu'il allait déposer sur ton toit une fois qu'il aurait atteint le point le plus bas de la terre. Celui qui régnait sur le monde du très petit, diffusait autour de nous des papillons colorés. Ils virevoltaient joyeusement, ignorants. Un d'eux se risqua près de mon visage. Il vit mes pupilles, mauvaises, et s'envola vers ta rose. Il se posa dans ses cheveux, ne bougea plus. Les filles les attirait tout particulièrement. C'était beau, comme défilé. Un gémissement animal fit s'envoler les quelques insectes paresseux. Lui et son chien blanc, toujours ensemble. Pour l'occasion, Kiba avait fait enfiler à sa monstruosité un collier noir. Tout le monde respectait ces instants, où ton séjour s'embourbait entre la boue. Des talons hauts résonnèrent dans la foule. Shizune, son familier dans les bras, suivis de très près par l'ombre du Feu. Le Cinquième Hokage, triste comme une pierre. De lourds nuages s'abattirent sur nous. Quel cliché. Quand tu touchas terre, l'eau, notre eau à tous, s'écoula sur le mémorial des héros et sur le cimetière. Sakura n'arrivait pas à redresser son visage embrumé. Son amie ne la lâchait pas, sentant ses convulsions intactes. Les habitants du village sentaient leur joues s'humidifier. Leurs vêtements coller à leur peau. Tout le monde était là, tu sais. Tout le monde. Les larmes des cieux détruisaient les fleurs à ton nom. L'une de ces fleurs était brûlée à l'acide, tellement ruinée. Tellement affligée. Le pire, c'est que tu ne t'en rendais même pas compte, de cet amour qui t'entourait. Toi, tu ne pensais qu'à ceux qui pouvaient te faire devenir plus puissants. Rongé par ce désir de pouvoir. Il ne t'a jamais quitté, en réalité. La preuve en est, je suis là pour en témoigner. Kurenaï tenta de s'agenouiller, sous les murmures cinglants de son futur époux. Têtue, elle y était arrivée. Quelques mundras, un chuchotement discret. L'eau se transforma en pétale de cerisier pâle sans passer par le stade chrysalide. Un Genjutsu, ma foi, efficace, puisque tous tombèrent dans l'illusion. Tu étais couvert d'un rideau grandiose, fleuri et allègre. Moi, je ne voyais que ces lourdes plaintes humides s'abattre avec violence sur le bois de ton cercueil. Tu sais que j'ai toujours été doué pour déjouer les genjutsu, eh. Voyons. N'est-ce pas? Alors mon poing se serrait seul sous ma manche. Comme ça. Ils allèrent déposer tes offrandes sur ton lit clos. Fleurs, bijoux, bandeau. Tu étais couvert de présents, à en couvrir tout ceux dont tu avais manqué de ton vivant. Je sais, je sais, je n'étais pas souvent là. Je m'en excuse, seulement, si tu savais. Si tu savais. On t'aurait noyé de baisers, de câlins, de cadeaux. Crois-moi. Ce n'était, simplement, pas le moment. Je comprends ta douleur, mon frère. Je sais à quel point tu as dû souffrir de ce que tu as vécu. Grandir seul, sans accroche, c'est dur. Je veux te croire. J'aimerai comprendre ta douleur. Sache que je la partage. Quelque part, je l'ai ressenti aussi. Même si... c'est encore un peu différent. Mais tout le monde est avec toi, aujourd'hui. Certains ont même toujours été là. Tu n'étais pas seul. Tu ne l'as jamais été complètement. As-tu simplement compris cela? Je t'en prie, je t'en conjure, dis-moi la vérité. Pourquoi les aurais-tu quitté si tu étais conscient de cet amour? Mais non, non, non. Tu as trouvé ce ninja légendaire, et tu es tombé sous son charme vil et reptilien. Tu as appris des techniques surpuissantes avec lui, pendant trois ans, c'est cela? Eh! Puis il est mort. On l'a sauvagement abattu. Alors tu es revenu, on t'a retrouvé. Tu as été couvert d'un amour que tu ne soupçonnais même pas d'exister. Pauvre idiot. Et tu as joué avec ta vie, une nouvelle fois. Une fois de trop. Idiot! Cette souffrance, que tu as ressenti durant toutes ces années, celle que tu as trouvé si horrible que tu as supplié les dieux, tous les jours, de ne l'infliger à personne d'autre que toi, toi, tu l'as dispersé auprès d'un village entier, et plus loin encore. N'es-tu donc qu'un de ces égoïstes? Il faut croire, apparemment. Tu sais, on aurait du mourir tous les deux, ensemble. Tu aurais du me tuer, j'aurai pu te blesser gravement. Je sais que j'aurai été incapable de te faire du mal, si bien physiquement que mentalement. Parce que moi, je t'aimais. Quoi que tu en dises, je t'aimais à en mourir. Je n'ai plus aucune raison de vivre, à présent. Mais toi, tu aurais pu m'assassiner. Sauvagement, comme le démon que tu es. Que tu as été. Tu aurais pu, m'achever, sans regrets. Puisque, de toute manière, tu n'aimais personne. Pourtant, tu as choisi d'être seul. Même dans ta mort. Égoïste. Non, toi, tu avais des choses à voir. Tu devais vivre. Ce n'était pas à toi de mourir, tu sais. Parce que tu étais ma raison de vivre. Parce que tu l'es toujours. Un seul ninja manque à l'appel. Celui qui était ton rival, ton ennemi, et celui qui, au fond de lui, t'aimait à en mourir. Comme moi. Quand on lui a annoncé ton décès précoce, tu sais, il a hurlé. Il n'y a pas cru. Il a frappé l'AMBU venu lui décrire la situation, s'est enfuit chez Dame Hokage. Elle lui a confirmé la nouvelle, les yeux sans doute vides. Je n'en sais rien, je n'étais pas là. Sans doute. Sante doute, tu sais. Il est allé chez lui, s'est emparé de cette photo. Équipe sept. Il l'a jeté dans un sac, a prit quelques affaires. Quand il est allé commander son repas, le cuisinier habitué à le voir heureux s'est trouvé face à un mur. Il a avalé son bol sans piper mot, a payé, et est parti. Si tu veux mon avis, il doit être caché sur un toit, à t'épier de loin, les yeux brouillés. Ou alors, il est parti pour de bon, pour s'entraîner. Vous êtes pareils, vous deux. Ermite, lui et ses animaux de malheur, déserteurs à nouveau pour apprendre, devenir plus puissant. Rien ne peut vous arrêter. Vous êtes jeunes et immortels, les yeux plein d'espoir, pas vrai? Eh. Il t'aime. Et je t'aime aussi. Quoi que tu es pu en penser, en dire. Tu m'as haïs, je le sais, je le sens. Tu ne me réponds pas. Mais je t'aime. Je suis ton aîné, je suis ta famille, ta faille. Mon grand, tu auras beau me renier autant que tu le voudras, le sang ne ment pas. Notre hémoglobine est jumelle, jeune homme. Je t'aime, et la consanguinité est un délit. Alors, je me contenterais de t'offrir ce à quoi tu ne t'attendrais pas. Outre les fleurs, feu le village, au diable le protocole. Moi, je t'offre ma vie. Je t'offre ce qui fait de moi un membre, l'unique, membre de ta fratrie. Je t'offre mes yeux. Ce sont mes dons les plus précieux, tu sais? Mais je ferais tout pour toi. Je tuerai pour te protéger. Ce n'était pas à toi de mourir. Pas maintenant. Je refuse d'enterrer mon frère, mon petit frère. Je n'aurais jamais du à voir cela, tu sais. Tu sais, eh?! Jeunesse idiote! Tu aurais dû me tuer, petit frère! C'était écrit! Tu aurais dû me tuer! Tu aurais dû... M'achever... M'épargner la souffrance de te voir inerte, dans cet état, m'épargner de cette maladie qui me ronge. Le manque de toi, sans doute, tu sais. On t'aime, tu sais. Je t'aime, si tu savais. Sasuke. |
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