Notre nouveau chef, quant à moi, semblait avoir des désirs bien pervers. Nous voir nous battre, nous, le duo le plus ancien et le plus attaché de l’Akatsuki? J’avais grandi aux côtés de Nagato, j’avais appris les arts ninjas avec lui et Yahiko. Et, d’ailleurs, comme si ce n’était pas assez, Pein utiliserait Tendô. Sa puissance, que je connaissais, ne m’inquiétais étrangement pas. Non, ce qui me préoccupait surtout, c’est que j’allais me battre à la fois contre Nagato et Yahiko. Allais-je être capable d’offrir au chef de l’Akatsuki ce qu’il désirait? J’en doutais légèrement. Non seulement Tendô était puissant, mais j’aurais bien trop de mal à attaquer sérieusement Yahiko. Et si son corps était endommagé? Et si je renvoyais dans la tombe notre dernier souvenir tangible de lui. Un peu morbide certes, mais pour moi il était ce qu’il était. Ainsi, vous aurez compris que ce combat me rendait particulièrement nerveuse, mais je n’avais pas le choix. Je me dirigeai donc vers le marais, masse de papillons blanc qui évoluait entre les arbres. Une fois sur place, mon corps se recomposa en quelques instants, face à Tendô. Mes yeux ambrés croisèrent ses rinnegans et je me forçai à considérer mon adversaire autrement, il n’était pas Yahiko, seulement une poupée à son effigie, contrôlée à distance par Nagato. Voilà, ce serait déjà plus facile.

« Je te laisse commencer. »

Et je n’en dit pas plus. Avait-il vraiment besoin que je lui demande de faire attention? Que je lui exprime mon anxiété et que cela le trouble d’avantage? Lui aussi devait être inconfortable dans une telle situation et je ne tenais pas à empirer les choses. Je me préparai donc, mon corps se fractionnait à l’avance, préparant ma défense contre sa première attaque.

Le combat était encore naissant et la toute première attaque n’allait pas tarder à arriver. Tendô débuta l’offensive, m’envoyant une attaque triple. Ça n’allait pas être si difficile à éviter. Il s’agissait quand même d’une attaque frontale. Le premier projectile se dirigea vers moi à une vitesse folle, mais je n’eus pas besoin de lever le petit doigt. Elle passa dans mon corps comme dans du beurre et un bruit semblable au bruissement des feuilles se fit entendre. L’objet ressorti de l’autre côté. Toutefois, les deux autres projectiles semblaient fait de chakra, je devais donc éviter autrement. Je sautai, tout simplement. Mon corps étant déjà en papier pour la grande majorité, il ne fallut pas beaucoup de temps avant que de grandes ailes blanches se forment dans mon dos et me gardent au dessus du sol, à environ cinq mètres de haut. Je décidai de ne pas laisser un instant de répit à Tendo, histoire de ne pas lui laisser la chance de prendre l’avantage. Mes ailes se cabrèrent et une grande quantité de morceaux de papiers se solidifièrent et foncèrent sur mon coéquipier à la vitesse grand v. Je savais que ça ne le toucherais probablement pas et que, peut-être, j’allais devoir m’attendre à me faire retourner ma propre technique. Il me fallait me préparer à cette éventualité, après tout cela n’impressionnerait pas beaucoup Gaishi si je me faisais mettre k.o. par mes propres papiers. Si Pein était assuré de rester grâce à ses capacités, c’était différent pour moi et ce combat pourrait s’avérer plutôt important pour mon avenir au sein de l’organisation.

Le combat était encore naissant et je commençai à peine à montrer mes techniques à notre chef. J'avais formé mes ailes et m'en était servis pour mener une offensive. Mais bien évidemment, ma salve de papier n’avait donné aucun résultat contre Tendô. C’était un résultat plus qu’attendu. J’étais sur mes gardes, prête à recevoir son prochain assaut. Pourtant, il décida que c’était assez et que nous avions mieux à faire. Quant à moi, c’était tout à fait vrai. De plus, j’étais plutôt soulagée que le combat s’arrête là. Mais en avais-je montré assez? Tendô avait des capacités étonnantes, mais les miennes. Certes, elles étaient uniques, mais Gaishi les jureraient-elles nécessaires? Sans doute. Je n’étais pas la première Kunoichi venue après tout. C’est alors que Pein tourna les talons et se dirigea vers Ame. Je me reformai, mettant un terme à ma technique. Ça me décevait un peu que le tout se termine aussi vite, mais bon. J’aurais sans doute d’autres occasions de montrer mon talent à notre nouveau chef, ou du moins je l’espérais fortement. Je marchai donc aux côtés de Tendô, retournant dans ce village que j’aimais beaucoup.